Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

9 - Neige

-Ça faisait longtemps que vous ne m'aviez pas kidnappé en pleine rue, soupira John en s'adossant au mur.

Mycroft sursauta. Plongé dans ses pensées, il en avait oublié la présence du médecin.

-Écoutez, repris John, si c'est à propos de ma relation avec Sherlock, je me contre-fiche que ça ne vous plaise pas...

-Hein, quoi ? Mycroft semblait réellement perdu. Non, non, mon frère couche avec qui il veut.

John se renfrogna.

-Je veux dire, soupira l'aîné des Holmes, tant que ça le rend heureux, je suis heureux pour lui. Vous ne comptez pas le faire souffrir, que je sache ?

-Non, bien sûr que non ! rétorqua John avec chaleur.

-Bien, bien, bien... conclut Mycroft en recommençant à tourner en rond, son parapluie noir battant le sol.

-Si ce n' est pas pour ça que vous m'avez fait venir, alors, bon Dieu, expliquez-vous ! J'ai des courses à faire, et j'aimerais rentrer avant la tombée de la nuit.

Mycroft sembla hésiter encore un instant avant de s'immobiliser face à lui.

-J'ai... un problème, commença-t-il.

-Sherlock est en danger ? S'inquiéta aussitôt le médecin.

-Non, non, pas que je sache.

-Alors quoi ? Mais parlez, bon sang ! Je vous ai connu moins timoré !

-Avant toute chose, je veux que ce qui soit dit ici ne sorte pas d'ici. Vous devez me promettre de n'en parler à personne.

-Même pas à Sherlock ?

-SURTOUT pas à Sherlock ! S'exclama Mycroft en ouvrant des yeux effarés. Mais ne vous inquiétez pas, ça ne le concerne pas.

-D'accord. Si ce n'est rien qui le mette en danger, je ne dirais rien.

-Merci.

John le jeta un regard surpris. Un merci de Mycroft était pour le moins inhabituel.

-J'ai besoin d'un conseil, continua le politicien.

Les sourcils de John gravirent quelques degrés dans l'incrédulité. Mycroft Holmes lui demandait conseil à lui ?

-Je n'ai malheureusement trouvé personne d'autre. Mes collègues et employés s'empresseraient d'utiliser ces informations contre moi, et Sherlock n'y connaît rien.

-Vous êtes en train de dire que je suis la seule personne de confiance dans votre entourage ? C'est assez triste.

-Si vous le dites. Voilà : je suis amoureux.

John faillit en tomber par terre.

Il fallut un moment, un long moment, pour que son cerveau accepte d'aborder le concept.

-Oui, je vous l'accorde, c'est plutôt gênant, continua Mycroft, soulagé d'avoir lâché le morceau. J'aimerais savoir comment... comment on s'en débarrasse.

-Comment on... s'en débarrasse ? Balbutia John, encore sous le choc.

-Oui. Vous devriez le savoir, non ? C'est quelque chose que les gens normaux font, je crois ? Ils changent de partenaire, ils se quittent. Il doit bien y avoir quelque chose à faire !

-Hélas non, sourit John, il n'y a strictement rien à faire. On ne se débarrasse pas de l'amour. Vous pourrez essayer tant que vous voulez, ça s'accrochera à vous comme un rapace sur sa proie.

Mycroft fronça les sourcils.

-Vous en êtes sûr ?

-Absolument.

-Mais comment vous faites, alors, pour votre femme ?

John déglutit difficilement. Il savait que Mycroft n'avait pas de mauvaise intention, mais le coup faisait mal.

-Eh bien, je suppose qu'une partie de moi l'aime encore.

-Et Sherlock ?

-Tout le reste de mon être aime Sherlock.

-Oh, lâcha juste Mycroft, pensif.

Ce n'était pas dans son habitude d'avoir aussi peu d'éloquence, mais le sujet lui était pour le moins étranger.

-Pourquoi n'essayez-vous pas de la conquérir ? Demanda doucement le médecin.

Son interlocuteur fit la grimace.

-Je crains que ce ne soit totalement compromis.

-Qu'est-ce que vous avez fait ? Soupira John, qui commençait à être familier avec la maladresse des Holmes.

-Peu importe ce que je lui aie fait, répondit-il avec un sourire amer, c'est impossible, maintenant.

-Vous en êtes sûr ? Demanda doucement le médecin ?

-Oui.

Il y eu un long silence.

-Enfin, déclara un Mycroft ayant soudain retrouvé toute sa superbe, je suppose qu'un problème sans solution n'est plus un problème. Merci de garder cet entretien secret, et de ne plus jamais y refaire allusion. Vous trouverez bien la sortie ?

-Oui. Mais je voudrais ajouter, avec de partir, Mycroft, qu'en amour, l'espoir n'est jamais perdu...

Il n'eut aucune réponse.

Lorsqu'il se retourna, il était seul dans l'entrepôt.


*


Mais quel idiot.

Qu'est-ce qu'il avait cru, en demandant conseil à John ? Qu'il trouverait un moyen de se débarrasser de ça ? Mais comment combler ce manque affreux qui lui dévorait l'estomac ? Se débarrasser de la solitude. Quelle blague.

Le rasoir luisait gentiment dans la paume de sa main.

Il en caressa sa peau, appréciant le froid qui l'effleurait, doux, presque tendre.

Les jeux de lumière sur la lame lui renvoyait sa propre image, déformée, distordue. Il se reconnaissait plus dans ce reflet détraqué que dans tous les miroirs.

Il posa doucement le tranchant de la lame sur son poignet.

Il savoura la présence de la mort dans la pièce, sa simple possibilité. Mais ça ne suffisait pas, pas aujourd'hui.

Ça faisait longtemps qu'il n'était pas allé aussi loin. D'habitude, la simple idée suffisait.

Il fit glisser la lame sur sa peau, frissonnant lorsque le métal aiguisé ouvrit sa chair.

Fasciné, il regarda le sang perler, puis couler, en ruisseau plein de douceur et d'amertume.

En tombant sur le carrelage, les gouttes de sang faisaient le bruit de gouttes de pluie.


*


-Mycroft ! S'exclama Lestrade en sursautant. Mais qu'est-ce que vous fichez ici ?

-Voyons, Gregory, vous pourriez faire semblant d'être heureux de me voir, répondit l'autre avec sa morgue habituelle.

-Un Holmes sur les bras est déjà assez éprouvant, grommela-t-il.

-Mycroft ! S'exclama justement Sherlock en surgissant derrière le policier. D'habitude, tu attends que je vienne te voir, pour les affaires comme ça. Qu'y a-t-il, mon cher frère, on essaie de faire du sport ?

Ledit frère lui lança un regard assassin.

-Il se trouve, Sherlock, que la femme dont tu vois la moitié du cadavre, là-bas...

-Avait volé des dossiers top secret concernant les plans du sous-marin Jules Verne, je sais ça. Franchement, mon frère, tes bureaux sont un vrai moulin !

-Je suis simplement venu te signaler que ces documents doivent m'être rapporté au plus vite.

-Pourquoi ? Lâcha le cadet, le projet a été avorté. Tu n'avais pas besoin de te déplacer.

Il ferma à demi les paupières, suspectant un coup fourré.

J'avais juste envie de voir le policier avec lequel tu travailles, idiot ! Eut envie de répondre Mycroft.

-Je ne te demanderai même pas comment tu sais ça, déclara-t-il à la place. Ne pose pas de questions. Ramène-moi les documents. Sécurité nationale.

-Oui, on va faire ça, n'est-ce pas ? Intervint John en posant sa main sur l'épaule de Sherlock.

-Quoi ? Répliqua ce dernier d'un ton boudeur en se tournant vers lui. Mais pas du tout. Ce meurtre est des plus intéressants, je ne vais pas perdre mon temps avec...

Mais John avait dernièrement trouvé un moyen des plus persuasifs pour convaincre Sherlock de l'écouter. Il posa sa main au creux de ses reins et, subrepticement, la descendit un peu plus bas...

Sherlock rougit violemment, et, à la grande surprise de Mycroft et Lestrade, qui n'avait rien vu, perdit tous ses moyens.

-Allons-y ! déclara-t-il soudain en se retournant, emportant John avec lui. On a des dossiers à retrouver !


Gregory pouffa dans le dos du politicien.

-Si ces deux-là ne couchent pas ensemble, je suis un moine tibétain !

Mycroft hésita un instant avant de tourner la tête pour le regarder. Après tout, il était venu pour ça.

-Entre vous et moi, à quel point ces dossiers sont-ils réellement urgents ? Demanda Lestrade, une pointe d'amusement dans la voix.

-Pas vraiment, concéda Mycroft avec un sourire.

Son portable vibra dans sa poche.

-Il est l'heure que je regagne mon club, conclut-il en se retournant, sans adieu ni au-revoir.

Gregory le regarda partir avec le même pincement de cœur qu'il avait eu, une semaine plus tôt, lorsqu'il l'avait fait descendre de sa voiture. L'homme dont il regardait le dos semblait normal, froid, hautain. Alors pourquoi lui semblait-il, à lui, perdu et triste ?


*


Mycroft décida de se concocter un planning très strict.

Une fois par mois, il s'autorisait à croiser Gregory « par hasard ».

Étrangement, beaucoup d'enquêtes relevant de la sécurité nationale atterrirent entre les mains du policier, les deux mois qui suivirent. Parce que c'était la première fois de sa vie que Mycroft n'arrivait pas à tenir une décision.

Il aimait bien le voir. Il n'espérait rien, il voulait juste le regarder sourire, lancer un jeu de mot qui faisait soupirer son frère, passer une main dans ses cheveux, grogner lorsqu'il se levait trop tôt, embrasser une femme -mon dieu, ça, ça lui avait brisé le cœur ! Une collègue qui fut d'ailleurs miraculeusement promu deux jours plus tard. À l'autre bout du pays. La garce.

Et puis, pendant un mois, plus rien.

Lestrade, qui s'était habitué à cette présence à ses côtés, fut désarçonné par cette absence brutale.

Pas un mot, rien. Mais pourquoi Mycroft Holmes lui aurait envoyé un mot, de toute façon ?

Ce n'est pas comme s'ils travaillaient ensemble, ou quoi que ce soit. Il ne lui devait rien.

D'ailleurs, sa présence sur le lieu de ses enquêtes était assez récente. Avant les deux derniers mois, il n'entendait parler de Mycroft Holmes qu'une fois de temps en temps, en passant, lorsque Sherlock lançait un mot acerbe ou que John pestait contre un kidnapping en pleine rue.

Mais maintenant, bougre d'imbécile, sa présence lui manquait.

Et l'inquiétait.

Il savait que la vie de Mycroft n'était pas des plus dangereuses, entre sa maison et son club, mais il craignait... Quoi ? Il ne savait pas. C'était un sentiment diffus, comme s'il avait la certitude que Mycroft était en danger, mais qu'il ne pouvait mettre la main sur quoi, sur qui...


N'y tenant plus, il posa à Sherlock la question qui lui brûlait les lèvres.

-Mon frère ? Répéta ce dernier, surpris. Non, je ne sais pas. Il fronça les sourcils, soudain inquiet à son tour. Ça fait bien un mois que je ne l'ai pas revu...

-Il a dû s'absenter pour une affaire d'État, déclara distraitement John en déposant ses sacs de courses sur la table du 221b.

Les deux hommes tournèrent vers lui un regard surpris. John soupira.

-Sherlock, il m'a enlevé exprès, le mois dernier, parce que tu ne répondais pas à ses sms et qu'il voulait te faire passer un message. J'étais sûr que tu ne m'écoutais pas quand je te l'ai retransmis ! Quelque chose de grave l'a obligé à quitter le pays, il ne m'a pas dit pour quoi. Mais à la vue de sa tête, il n'était pas enchanté par la question. Il ne savait pas quand il reviendrait. Il m'a demandé de veiller sur toi

-Tu n'a pourtant rien fait de particulier ? S'étonna Sherlock.

-C'est parce que je veille toujours sur toi, idiot, répondit John avec un sourire tendre qu'il s'empressa de dissimuler derrière la porte du frigo, soi-disant pour ranger les poireaux.

Gregory eu soudain l'impression qu'il était de trop dans la pièce.

-Hum... Je vais y allez, si vous n'y voyez pas d'inconvénient...

-Oui, partez, lui répondit brusquement Sherlock, les yeux rivés sur un John penché en avant, encore innocent du danger qui le guettait.

Lestrade hocha la tête, amusé, et quitta l'appartement.


Le vent froid qui l'accueilli le fit frissonner. La nuit était déjà tombée, apportant avec elle quelques flocons éparts.

Il plongea un instant les yeux dans ce ciel tourbillonnant, retrouvant au fond de son cœur la joie enfantine de la neige.

Ses yeux tombèrent soudain sur une silhouette noire, de l'autre côté de la rue. Un homme, debout dans l'ombre, qui semblait fixer la porte du 221b. Lestrade fronça les sourcils. Avec tous les tarés qui existaient sur terre, on n'était jamais assez prudent.

Il s'approchait de l'homme pour mieux l'interpeller lorsqu'il le reconnut.

-Mycroft ! S'exclama-t-il, soudain pris d'une inexplicable bouffé de bonheur. Vous êtes revenu ? Tout à sa joie, il s'approcha de lui pour mieux l'observer. Dieu, qu'il avait maigrit ! Était-ce possible, en seulement un mois ? Et il avait l'air si fatigué... on avait l'impression qu'il allait s'évanouir d'une minute à l'autre.

-Gregory Lestrade, déclara Mycroft avec un plaisir qu'il ne pus contrôler, comme il ne put s'empêcher ses lèvres de sourire et ses yeux de briller. J'étais juste venu voir si mon frère avait survécu...

Sur la fenêtre, en face, l'ombre chinoise de John ferma très rapidement les rideaux.

-Hum, fit Gregory, je pense que le moment serait mal choisit de les déranger.

-Oh, fit Mycroft, je suppose que John veille activement sur mon frère ?

-Très activement, répondit Gregson, mortellement sérieux.

L'autre lâcha un soupir.

-Ce qui me rend plutôt inutile, au final...

-Mais qu'est-ce que vous racontez ? Gronda Lestrade en levant un sourcil. Ce n'est pas comme si John allait devenir un grand frère pour Sherlock.

-En effet, s'amusa Mycroft, il est bien trop occupé a être son mari...

Ils pouffèrent tous les deux de rire, isolé du monde par cette neige qui tombait. Machinalement, Mycroft ouvrit son parapluie, les prenant tous les deux sous son aile.

-Vous devriez manger quelque chose ! Reprit Lestrade, l'état squelettique ne vous va pas du tout !

-Eh bien, j'ai toujours voulu maigrir, de toute façon...

-Maigrir ? Pour quoi faire ? Vous aviez bien plus de charme avant. Allez, venez, je vous emmène dans un restaurant, pas loin d'ici. Ils font un superbe gratin de pâtes...

Mycroft, le cœur en bataille, suivis docilement le policier à travers les rues blanches de Londres.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro