(Pour les innocents qui ne seraient pas au fait du vocabulaire de fanfiction, lemon veut dire "scène de sexe" ^^ )
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Mycroft bascula en arrière, coincé entre le lit et Gregory, qui ne s'embarrassait plus de douceur.

Entre eux soudain la tension était animale.

Leurs bouches se cherchaient, s'embrassait, se mordait, se séparaient pour mieux se retrouver, et, les yeux fermés, ils se laissaient aller sans vergogne, emporté, balayé par la rage d'une passion qu'ils ne s'étaient jamais soupçonnée.

Ils avaient soudain les mêmes désirs, les mêmes pulsions, toucher, caresser, embrasser la peau offerte, mordre, griffer, posséder, encore, plus fort, plus près l'un de l'autre.

Les habits glissèrent d'eux même, balayés, les laissant nus, tremblant, fébriles, enroulés l'un autour de l'autre sur le lit aux couvertures défaites.

Mycroft renversa la situation, plaquant Gregory contre le matelas. Il dominait. Il avait toujours dominé.

Mais l'autre ne l'entendait pas de cette oreille et, passant d'un geste traître sa main dans son cou, comme pour une caresse, retourna à nouveau le politicien.

La lutte se fit plus ardente, un combat ou tous les coups étaient permis. Même sous la ceinture. Surtout sous la ceinture.

Le plaisir leur vint en même temps. Mais ce n'était pas assez. Ils voulaient plus, il leur fallait plus, ils n'en pouvaient plus d'attendre. Depuis quand y avait-il une telle tension entre eux ? Depuis quand, dans leur cœur, un tel manque ? C'était comme un vide à combler, c'était l'intime conviction que seul l'autre le pouvait, là, maintenant, et l'impatience dévorante de l'emporter, dans cette guerre charnelle à la lutte si plaisante.

Gregory ramena les poignets de Mycroft pour les immobiliser d'une main. Ce fut toutefois son intention, avant que le politicien ne se libère d'un geste ample, passant ses doigts dans les cheveux du policier pour mieux les agripper.

Ce fut Mycroft qui fit la première erreur.

Il ouvrit les yeux. Le visage de Gregory n'était qu'à quelques centimètres du sien, les lèvres gonflées par les baisers, les joues rougies par l'effort et le désir. Ce visage lui transperça le cœur.

Alors, pour la première fois de sa vie, Mycroft abdiqua.

Mais jamais d'histoire d'homme se rendre à l'ennemi n'avait été aussi plaisant.

Il y eut d'abord la douleur, avec la maladresse. Ils endossaient tous deux ce rôle pour la première fois. Mais l'amour guide tous les instincts, et le désir était bien trop pressant pour ne pas se satisfaire. Le plaisir arriva bien vite, déferlant comme une vague, les emportant tous les deux, d'un même mouvement, d'un même regard, d'une seule extase.

Pantelant, haletant, ils ne se séparèrent pas. Gregory, allongé sur le corps de son amant, enfouit sa tête dans son coup. Peau contre peau, ils se laissèrent dériver un instant dans cet état d'après l'orgasme.

Ils ne dirent rien, mais les gestes reprirent, plus doux, plus tendre.

Ils avaient satisfait le plus pressé, le plus impatient, ils avaient enfin comblé le manque. Ils pouvaient se laisser aller à la douceur, maintenant, ils pouvaient prendre le temps de se savourer.

Hors du temps, là où ils se trouvaient, rien ne saurait les séparer.

Mais ils avaient beau avoir l'impression d'y avoir échappé, le temps continua à tourner autour d'eux. Il avait été assez clément à son goût, leur accorder quelques heures d'intimité, c'était déjà bien assez.

Le monde extérieur se manifesta par la sonnerie d'un portable.

Mycroft n'avait jamais conçu une telle haine envers quiconque ou quoi que ce soit dans le monde. Le portable dû sentir ces ondes négatives, car il continua à s'énerver, sa sonnerie stridente insistant, encore et encore.

-Va décrocher, grogna Gregory, allongé sur le flanc. Mycroft lui lança un regard accusateur. Quoi, lui aussi, il était dans le coup ?

-Ne me regarde pas comme ça, ria le policier. C'est peut-être important. Dépêche-toi. Je vais faire une nouvelle tentative de pancake.

Soupirant, Mycroft fouilla à contre cœur les habits entassés sur le sol jusqu'à remettre la main sur l'objet du délit, qu'il décrocha d'un geste rageur.

À l'autre bout du fils, Anthea ne fit aucun commentaire sur son inhabituel délai de réponse et commença à débiter des informations. En effet, songea Mycroft, la situation était plutôt critique. Il s'habilla en quatrième vitesse. Il lui restait huit heures pour sauver l'Angleterre du désastre -une fois de plus.

Il dégringola l'escalier et passa devant la cuisine, d'où sortait une odeur délicieuse.

-Tu t'en vas ? Demanda Gregory, seulement vêtu d'un caleçon, en s'avançant sur le pas de la porte.

À cet instant, Mycroft souhaita si ardemment être quelqu'un d'autre que son cœur se serra. Il ne voulait pas laisser le policier derrière lui. Il ne voulait pas partir. Il maudit sa position, il maudit le métier qu'il avait lui-même inventé. Ça allait être ça, sa vie ? Trouver quelque chose d'infiniment précieux, et devoir le laisser en plan pour sauver l'Angleterre ? Mais il n'avait pas vraiment le choix. C'était la seule chose qu'il savait faire.

-Je dois y aller, répondit-il alors que sa voix se déchirait. Je ne rentrerais sûrement pas avant... avant au moins demain soir...

Gregory hocha la tête, compréhensif. Bien sûr, il aurait voulu que Mycroft reste avec lui, qu'ils mangent ensemble des pancakes sur le canapé, qu'ils rient et qu'ils partagent le reste de la journée ensemble. Mais Mycroft était Mycroft. Cet étrange métier qu'il faisait, c'était une part, une importante part de lui. Et s'il l'aimait, il l'aimait tout entier.

Le politicien sourit tristement en avançant vers la porte. Ça n'avait pas duré longtemps, mais il avait été vraiment heureux, il ne pouvait que remercier le destin pour ça, et continuer son chemin.

Gregory lui agrippa soudain le bras, lui faisant faire volte face, et plaqua un baiser sur ses lèvres.

-Lorsque tu reviendras, dit-il, je serai là.

Les criminels n'avaient qu'à bien se tenir, car lorsque Mycroft partit en direction de son club, ce jour-là, c'était le cœur gonflé d'une joie immense, et de la ferme détermination de revenir au plus tôt.

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(Au fait, pour tous ceux que ça interesserait, je me suis lancé dans l'écriture d'un superwholock! )