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11 - Cicatrices

Gregory battit des paupières, peinant à émerger de son si lourd sommeil.

Étrangement, il ne fut pas surpris de réveiller dans cette chambre qu'il n'avait habité qu'une semaine, mais qui lui semblait quand même familière.

Il grogna. Une douleur sourde pulsait entre ses tempes, et il avait un goût amer au fond de la bouche.

Comment était-il arrivé là ? La seule chose dont il se souvenait, s'était de s'être battus contre deux hommes masqués qui l'attendaient dans son appartement. Après venait un vertige, une chute sans fond. Il lui semblait se rappeler d'une voix qui criait son nom, et du contact d'une peau contre la sienne, comme si quelqu'un l'avait pris dans ses bras pour le serrer contre lui.

-Gregory...

Il tourna la tête pour apercevoir Mycroft, debout sur le seuil de la porte, qui ne savait pas quelle attitude adopter.

Lestrade, perplexe, essayait toujours d'organiser les événements de la veille en une suite cohérente.

-Mycroft, demanda-t-il, mortellement sérieux, m'aurais-tu kidnappé ?

-Euh... non, répondit l'intéressé, surpris. Enfin, maintenant, je suppose oui, en quelque sorte...

Ce qui n'aidait pas vraiment le policier à comprendre la situation.

-Tu m'as à demi kidnappé ?

-On peut dire ça, répondit Mycroft en souriant malgré lui. Ce n'est pas moi qui aie pris l'initiative, mais je l'ai récupéré à mon compte.

-Vraiment ? Donc, si je comprend bien, tu trouves ton compte en m'amenant dans ton lit ? Lança Lestrade pour le taquiner.

Mycroft rougis, ne sachant quoi répondre.

-Oh, Mycroft, je plaisantais, sourit le policier en s'asseyant. Ne reste pas planté là, et explique-moi ce que je fais ici et qui sont les deux types qui m'ont kidnappé ce matin. Si on est toujours la même journée, ajouta-t-il en jetant un coup d'œil à la fenêtre, où la nuit tombait.

Il tapota le lit, à côté de lui, jusqu'à ce que l'aînée des Holmes se décide à entrer dans la pièce et venir s'asseoir à ses côtés.

Trop près de lui, murmura dans sa tête une voix pleine de sous-entendus qui le firent rougir.

-On a voulu s'en prendre à moi, dit-il enfin. Et comme le premier ministre t'as vu dans mon appartement, le premier soir, il en a conclu que... heu...

-Que nous sortions ensemble ? Finis Gregory en levant un sourcil.

-C'est ça, acquiesça Mycroft. Ce qui n'est qu'une preuve de plus de son imbécillité.

-Que penserait-il maintenant, en nous voyant dans le même lit ? Ajouta Lestrade, qui, pour une raison qui lui était inconnu (mais l'était-elle vraiment?) prenait plaisir à faire rougir Mycroft. Pour cette même raison (dont vraiment, il n'avait aucune idée de la nature), il adorait le voir perdre ses moyens.

-Qu'est-il arrivé à mes ravisseurs ? Demanda-t-il, changeant de sujet.

Mycroft eu un sourire inquiétant.

-Celui qui est encore en vie à intérêt à regarder par-dessus son épaule durant le reste de son existence. Il prit soudain un ton mortellement sérieux. Je suis désolé, Gregory, de t'avoir embarqué là-dedans. Il soupira. C'est à cause de moi que tu t'es trouvé mêlé à tous ça. Nous devrions... cesser nos repas ensemble. Cesser de nous voir.

Les mots lui faisaient mal, ils résistaient, ils ne voulaient pas franchir ses lèvres, mais Mycroft les poussait en avant, forçant sa voix à les prononcer, quitte à se déchirer la gorge -et le cœur- s'il le fallait.

-Je suis plutôt néfaste pour mon entourage, conclut-il.

-Vous dites des bêtises, répondit doucement Gregory en posant une main sur son épaule. Il la retira en apercevant la grimace de Mycroft.

-Vous êtes blessé ?!

-Juste une éraflure.

-Laissez-moi voir...

-Non.

Le mot avait fusé avant qu'il ne puisse le retenir, ou au moins en réguler la sécheresse. Hors de question qu'il enlève son haut.

-Euh... d'accord, répondit Gregory, un peu vexé. Pas besoin de s'énerver.

-Voilà ce que je voulais dire, soupira Mycroft en se relevant, quand je parlais de mon entourage. Je vais appeler une voiture pour vous reconduire jusque chez vous.

Il ne le regardait pas en prononçant ses mots. Il n'arrivait pas à maîtriser l'expression de son visage. Il ne voulait pas qu'il voie à quel point il tenait à lui. À quel point il était pathétique.

Il allait faire un pas en avant lorsqu'une main saisit son poignet.

-Un instant, monsieur le gouvernement britannique, il me semble que j'ai aussi mon mot à dire.

Mycroft tira sur son poignet pour le dégager, mais Lestrade, soudain impatient, ramena brusquement la main vers lui, faisait basculer Mycroft en arrière. Il atterrit sur le dos, en travers du lit.

Lestrade appuya sur ses épaules pour l'empêcher de se relever.

Il hésita devant le regard paniqué de Mycroft. Mais s'ils devaient vraiment se séparer après ça, s'ils ne devaient plus se revoir, autant tenter le tout pour le tout.

Il se pencha en avant, réduisant centimètre par centimètre la distance entre leurs visages.

Et l'embrassa.


Pour un acte de désespoir, c'était plein de douceur.

Il goûta un instant les lèvres de Mycroft, qui n'osait pas bouger, de peur de briser le mirage. Ils partagèrent un instant la brûlure du baiser, annihilant tout autre sensation, tout autre émotion que celle-là.

La gorge serrée par le manque de réaction de Mycroft, Gregory sépara ses lèvres des siennes pour se relever.

Mais des mains se glissèrent dans ses cheveux, insistantes, pour ramener son visage contre l'autre.

Il sourit dans son baiser en sentant Mycroft l'enlacer.

-Mycroft... commença Gregory avant de s'interrompre. Tu pleures ?

-... Non.

Le policier souris encore en essuyant la larme qui coulait sur la joue du Holmes.

Mycroft ferma les yeux. Il ne savait pas ce qui allait se passer ensuite, mais il s'en moquait, il voulait mourir maintenant. Il était heureux, il ne voulait rien de plus. Il ne voulait pas que la vie continue après ça, il voulait emporter la sensation de ce baiser avec lui, pour toute l'éternité.

Gregory prit son visage en coupe et déposa sur ses paupières closes deux baisers légers.

Il rouvrit les yeux malgré lui.

La main de Lestrade se glissa dans son cou, se faisant plus pressante, insistante, tandis que son corps, maintenant complètement allongé sur le sien, le plaquait contre le lit.

Mycroft répondit avec ferveur à ce nouveau baiser qui avait perdu toute innocence et toute douceur, glissant sans vergogne vers le désir charnel.

Les mains du policier ouvrirent sa chemise sans que ses lèvres ne quittent la peau du visage de celui dont il comptait bien faire son amant. Ses doigts glissèrent sur sa poitrine, emmenant l'étoffe dans son sillage, dénudant lentement celui qu'il désirait.

Lestrade suréleva légèrement Mycroft pour faire glisser sa chemise sur ses bras, et se débarrasser définitivement de ce tissu superflu.

Les bras.

Mycroft se sentit soudain submergé d'une bouffée de panique incontrôlable. Les bras. Les cicatrices.

Il ne fallait pas, il ne FALLAIT PAS que Gregory voie ça; ça, s'était toute sa honte, c'était tout son orgueil blessé, piétiné, son âme écorchée, son dégoût de lui-même, c'était son mal-être profondément gravé dans sa chair, c'était la fêlure dans son masque, c'était pathétique, c'était misérable, c'était honteux, abject, affreux, personne, jamais, ne pourrait l'aimer après avoir vu ça, ne pourrait même l'estimer, ou le regarder en face, non, non, Gregory ne devait jamais voir ça, quoi qu'il lui en coûte, jamais, jamais, jamais.

Avec la force prêtée par sa panique, il repoussa violemment le policier en arrière, l'envoyant s'écraser au sol avec un bruit sourd.

Terrifié par sa propre violence, paniqué à l'idée qu'il ait pu le blesser, perdu dans ses sentiments contradictoires -entre les réminiscences du baiser et son propre dégoût de lui-même- Mycroft recula, tomba du lit, se réceptionna douloureusement au sol et, sans même prendre la peine de se relever, recula jusqu'au coin de la pièce où il se blottit, tremblant, la tête entre ses genoux.

Grégory se redressa en se frottant la tête, perdu. Un instant, il embrassait Mycroft et lui retirait ses vêtements -ce qui n'était pas pour lui déplaire- et l'instant d'après il se retrouvait par terre.

-Mycroft ? Appela-t-il en se hissant au niveau du lit. Mycroft ?

Lorsqu'il le vit, son cœur se serra si fort qu'il en eut mal.

-Mycroft ? Répéta-t-il avec une infinie douceur en s'approchant de l'enfant blottis dans le coin de la pièce.

Il posa tout doucement une main sur son bras. Mycroft tressailli à ce contact, mais ne bougea pas.

Avec précaution, pour ne pas le brusquer, Gregory s'agenouilla en face de lui et posa ses mains sur ses épaules. L'autre ne réagit pas. Il glissa ses mains le long de son cou pour passer dans ses cheveux, et les poser sur ses joues.

-Mycroft ?

Mycroft ne voulait pas bouger. Il voulait rester caché, loin, loin du monde extérieur. Mais la voix qui l'appelait était bien trop douce, et les mains sur ses joues bien trop tendre pour qu'il ne relève pas la tête.

Gregory sourit gentiment.

-Que s'est-il passé ? Demanda-t-il en prenant garde à ne pas le brusquer. Est-ce... le sexe qui t'effraie à ce point ?

Mycroft se découvrit incapable de parler. Non, bien sûr que ce n'était pas le sexe, il avait déjà couché avec des femmes auparavant, et même des hommes, pour le plaisir et pour le sport. Il n'avait simplement jamais retiré sa chemise devant eux. Il fit non de la tête.

Ses yeux se posèrent malgré eux sur ses bras.

Interceptant le regard, Gregory glissa ses mains des épaules jusqu'au poignet.

-Qu'y a-t-il, là-dessous, qui te fasse si peur ? Murmura-t-il.

Au fond de lui, il connaissait déjà la réponse.

Mycroft se contenta de lui jeter un regard terrorisé. Il n'avait plus de force, plus de voix, plus de volonté, plus rien.

Il ne voulait pas que Gregory regarde ses bras. Mais une part de lui, la plus sombre, la plus amère, lui cria que c'était tant mieux. Comme ça, Gregory verrait à quel point il était pathétique, et il le mépriserait, et il s'éloignerait de lui, et il serait à l'abri de lui. Le reste de son être pleurait en silence, parce qu'il voulait le garder encore près de lui, encore un peu, ressentir la sensation de sa peau contre la sienne, entretenir l'illusion de l'amour.

Lestrade fit glisser les manches sur la peau pâle.

Les cicatrices, jamais désinfectées, jamais pansées, étaient réellement abominables. Des croûtes de sang, des boursouflures rosâtres qui courraient le long de son avant-bras, longues, affreusement longues, comme des serpents aux bords déchiquetés s'affrontant directement dans la chair. La plupart étaient récentes, mais ont distinguait encore les traces blanches d'anciennes, très anciennes mutilations, en dessous.

Il avait dû grandir avec ces marques-là.

Mycroft n'osait détacher son regard de celui de Gregory. Que pensait-il ? Il n'arrivait pas à le savoir, et Dieu, que ça lui faisait mal ! Il guettait, sur sa bouche, la moindre grimace de dégoût ou de mépris, mais il ne vit rien.

-Mycroft... murmura Gregory, une immense tristesse dans la voix.

Et alors, il fit la chose la plus inconcevable que Mycroft n'ai jamais imaginé, la chose la plus insensée, la plus incompréhensible auquel il n'avait jamais fait face de toute son existence.

Il embrassa les cicatrices.

Mycroft lâcha un sanglot. Gregory sourit d'un air apaisant et l'attira contre lui, refermant autour de ses épaules ses bras pour en faire des murailles impénétrables. Mycroft n'avait pas pleuré ainsi depuis l'enfance. Il était donc normal que ses larmes soient encore celles d'un petit garçon, perdu, trop seul, blessé par le monde qu'il ne comprenait pas.

Lestrade le berça un long moment, bien après que ses pleurs ne soient taris.


Aucun des deux n'osa bouger, et ils s'endormirent comme ça, enlacés contre le mur de la chambre.

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