╭⊱ 𝑹𝒆́𝒊𝒏𝒄𝒂𝒓𝒏𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏
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CHAPITRE 1
Réincarnation
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| 2 mai 1998 |
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La guerre était enfin terminée. Il y avait mis fin en abattant une bonne fois pour toutes Tom Jedusor plus connu sous le nom de Voldemort et appelé par ses anciens partisans : le seigneur des ténèbres.
Il devrait ressentir une immense satisfaction, un profond soulagement que cette bataille ait pris fin mais le chaos qui régnait autour de lui le rendait tout simplement nauséeux. Il venait de tuer un homme et bien qu’il sache qu’il n’aurait pu en être autrement, il en était tout de même malade. Il n’avait jamais voulu se retrouver dans une telle situation. Il n’avait pas désiré être un tueur, une arme destinée à anéantir un mage noir, un soldat élevé dans l’optique de remporter une guerre.
Il était si amer à cet instant qu’il pressa fortement la baguette de sureau dans sa main droite. Il était un meurtrier et peu importait les raisons qui l’avaient conduit à une telle finalité, il avait tué quelqu’un et il en ressentait une douloureuse culpabilité qui éteignait son cœur. Il savait qu’il n’y aurait pas eu d’autres issues car Voldemort avait fait tellement de mal autour de lui, qu’Harry se devait de l’arrêter. Il était lié au mage noir par une prophétie et cette dernière prédisait la mort de l’un par la main de l’autre.
Il jeta un regard au champ de ruines qu’était le château de Poudlard et sentit son cœur se serrer à la vue d’un tel désastre. Poudlard qui fut sa maison, son sanctuaire, avait été en grande partie détruite lors de la bataille mais ce qui était difficile à observer dans ce paysage morbide était les cadavres qui jonchaient les ruines de l’école. Il y avait eu tant de morts, tellement de souffrances et de désolations !
Son regard se posa sur le corps sans vie du seigneur des ténèbres et il eût une pensée triste à l’égard du sorcier. Pour avoir connu l’histoire de Tom Jedusor, il ne pouvait que comprendre la douleur et l’amère solitude qu’avait dû ressentir le magicien. Il pouvait comprendre que ces sentiments se soient transformés en haine et en violence car plusieurs fois, il s’était retrouvé à la limite de la haine. Voldemort, tout comme lui, n’avait pas eu une enfance heureuse. À cause de leurs pouvoirs, ils furent rejetés par leurs proches, mis au ban et considérés comme étant des êtres anormaux, des monstres. Une histoire malheureuse pratiquement semblable à un autre sorcier qui avait aussi perdu la vie aujourd’hui : Severus Snape. Tous les trois, ils avaient eu des enfances misérables et chacun à leur manière, l’avaient vécu plus ou moins bien. Si l’on voulait l’avis du survivant sur ce sujet, il dirait qu’il a été le plus chanceux des trois car il avait été réparti à Gryffondor. Une différence importante entre ses deux semblables car en étant réparti chez les lions, il avait pu être sous la protection de Dumbledore, sans cela, il était certain qu’il aurait fini amer et haineux comme Voldemort ou Snape. Il se serait tourné vers la haine et la violence pour exorciser son mal-être, sa douleur et sa solitude.
Il leva les yeux vers le ciel et fixa les nuages sombres d’un air déchiré, des larmes sur ses joues. C’était fini maintenant. Il avait triomphé du mal et pourtant, il ne s’était jamais senti aussi malheureux de toute sa vie. Il laissa éclater son sanglot et s’effondra à quelques mètres du cadavre du seigneur des ténèbres. Il avait gagné mais il avait l’horrible sensation que c’était lui qui avait perdu quelque chose. Il avait si mal qu’il était en train de s’étouffer. Il se mit à paniquer et chercha de l’air. Il fut pris par de violentes convulsions et toussa sèchement, la gorge douloureuse. Il haleta brusquement lorsque l’oxygène emplit à nouveau ses poumons et il laissa tomber sa baguette, appuyant ses paumes sur le sol.
— Tout va bien, enfant, murmura une voix douce.
Harry sursauta lorsqu’il sentit une main essuyer les larmes qui coulaient sur son visage taché de sang et de poussière.
— Qui…qui est là ? demanda Harry.
La main se retira de sa joue et le jeune homme se surprit à vouloir rechercher la présence de cette personne qui venait d’apporter une certaine chaleur réconfortante dans son être. Il chercha frénétiquement la présence mais il ne vit rien. Un vent se souleva de façon abrupte et il ferma les yeux, de peur de recevoir malencontreusement un grain de poussière dans l’œil. Lorsqu’il rouvrit ses paupières, il se rendit compte qu’il n’était plus à Poudlard mais à nouveau sur le quai 9 ¾ et qu’il n’était pas seul. Deux autres personnes étaient aussi présentes sur le quai.
— Potter ! cracha haineusement l’une des personnes.
Cette personne n’était autre que le seigneur des ténèbres qui paraissait bel et bien vivant. Il lança un regard à faire froid dans le dos au jeune survivant et ce dernier était sûr que si le mage noir avait été en possession d’une baguette magique, il n’aurait pas hésité une seule seconde à attenter une énième fois à la vie d’Harry. Voldemort détourna son regard du brun aux yeux émeraude pour foudroyer le maître des potions qui était assis sur un banc du quai. L’homme n’avait semble-t-il pas remarquer la présence des deux autres sorciers et tenait sa tête entre ses mains.
— Severus, sale traître ! lâcha Voldemort, furieux.
Il se précipita vers le traitre en question et attrapa brutalement ce dernier par le col de sa redingote noire, soulevant l’homme aux yeux noirs avec une certaine facilité.
Les pupilles rubis s’embrasèrent de rage et Severus regarda son ancien maître d’un air surpris et déconcerté. Il avait été loin de se douter qu’après sa mort, il se retrouverait de nouveau nez à nez avec le magicien sombre. Il avait plutôt espéré rejoindre Lily.
— Ça suffit, Tom ! gronda la voix qu’Harry avait entendu un peu plus tôt avant de se retrouver sur le quai 9 ¾ en compagnie des deux hommes. Lâche ton frère.
Voldemort se figea un moment, le regard fixé sur l’ancien espion qui avait froncé les sourcils à la commande de la voix inconnue.
— Snape n’est pas mon frère mais un esclave et un traître, répliqua sèchement le mage noir.
— Je ne le dirais pas une seconde fois, Tom. Lâche ton frère.
Étonnamment, Voldemort fit comme il lui était ordonné et il relâcha le maître des potions qui s’éloigna aussitôt de lui. Il était mort une première fois à cause du seigneur des ténèbres et ne souhaitait pas mourir une seconde fois dans l’au-delà si cela était possible.
— Maintenant, avant que je ne vous permette d’obtenir une troisième et dernière chance, sachez que cette fois-ci j’ai mis quelques contraintes sur vous, annonça la voix qui venait de partout et de nulle part.
— Qui êtes-vous et de quoi parlez-vous ? demanda Severus, confus.
— Montrez-vous tout de suite qui que vous soyez ! commanda Voldemort.
Harry grimaça à la commande du seigneur des ténèbres tandis que Severus ricana avec mépris. Son ancien maître n’avait visiblement pas appris la leçon.
— Toujours aussi prompt à déclencher des combats, n’est-ce pas Tom ? Ou devrais-je plutôt me référer à toi par ton premier nom… Antioche Peverell ?
Voldemort était perdu et resta bouche bée, n’ayant aucune répartie sur le coup. Severus fronça les sourcils et était en train d’analyser la situation dans son esprit alors qu’Harry écoutait attentivement les paroles de la voix qui lui semblait soudainement familière. Il était à peu près sûr et certain qu’il avait déjà entendu cette voix quelque part mais sa mémoire était défaillante.
— Je pensais que vous auriez appris de vos erreurs, que la seconde chance que je vous avais donné vous aurait permis de les corriger et de consolider vos liens familiaux. J’ai cru qu’en vous plaçant dans des familles différentes mais avec un passé similaire que vous rechercheriez la présence des uns et des autres, que votre histoire commune vous rapprocherait et que vous ne feriez pas les mêmes erreurs mais à mon plus grand malheur, ce fut encore pire que lorsque vous étiez connu tous les trois sous le nom des Peverell. Vous avez non seulement répété les mêmes fautes mais en plus de cela, vous vous êtes haïs, vous vous êtes entretués !
Les trois hommes comprirent tous, plus ou moins vite, qu’ils étaient en quelque sorte des réincarnations des trois frères Peverell du livre de contes de Beedle le Barde.
— Cette fois-ci, je vous laisserais conserver vos souvenirs de vie en tant que Tom Jedusor, Severus Snape et Harry Potter mais je récupère mes reliques. Je ne vous les remettrais que lorsque vous m’aurez prouvé que vous êtes dignes d’obtenir ces objets, dit la voix. Vous n’obtiendrez pas de quatrième chance si vous échouez à nouveau.
— Attendez ! De quoi parlez-vous ? Quelle chance ? Qu’est-ce qu’on doit faire ? questionna Harry, déconcerté.
— À vous de trouver la réponse, Harry, anciennement Ignotus.
— Mais comment pourrions-nous espérer réparer nos fautes si nous ne savons pas par où commencer ? protesta le jeune homme.
— Sachez que dans cette nouvelle vie que je vous accorde, la contrainte que j’ai placé sur vous agira automatiquement lorsque vous êtes en train de reproduire les mêmes erreurs que lors de vos vies antérieures, les avertit la voix.
— Quelle contrainte ? l’interrogea Severus, sourcils froncés.
— Vous êtes intelligents Severus, second frère nommé auparavant Cadmus, vous trouverez ou… vous échouerez et cette fois-ci ce sera vraiment la fin.
Severus voulut rajouter quelque chose mais il n’en eût pas l’occasion car la voix leur souhaitait bonne chance et il sentit les ténèbres l’engloutirent aussitôt après ça et il plongea dans un profond sommeil tout comme Voldemort et Harry qui n’avaient pas eu le temps de digérer les paroles de la voix et toute l’implication de la troisième et dernière chance qu’il semblait qu’elle allait leur accorder.
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