╭⊱ 𝑫𝒆́𝒑𝒂𝒓𝒕 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝑮𝒐𝒅𝒓𝒊𝒄'𝒔 𝑯𝒐𝒍𝒍𝒐𝒘
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CHAPITRE 3
Départ pour Godric’s Hollow
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| 06 juillet 2015 |
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Les deux garçons prirent silencieusement leur petit-déjeuner tout en écoutant attentivement la discussion qui se déroulait entre le couple d'anciens Gryffondor.
Albus cacha tant bien que mal le fait qu'il était chamboulé émotionnellement par toute cette situation. C'était la première fois qu'il pouvait profiter d'un petit-déjeuner dans une ambiance paisible et chaleureuse. Il ne se rappelait plus de la dernière fois où il s'était permis d'être aussi insouciant, sans sa baguette à portée de mains. Il avait passé la majeure partie de son existence à craindre le pire, repoussant du mieux de ses capacités la mort un peu plus loin.
Il jeta un coup d'œil discret dans la direction de son cadet, du gamin qu'il avait passé une vie entière à protéger du seigneur des ténèbres en mémoire de Lily. Il n'avait plus rien du Potter qu'il avait appris à connaître lors de sa scolarité à Poudlard. Sa chevelure désormais rousse le faisait ressembler à une version masculine de son ancienne meilleure amie. C'était ironique de voir combien il ressemblait presque trait pour trait à la rouquine lorsqu'il était devenu son petit-fils que quand il fut son propre enfant.
Lilian sentit un regard fixé sur lui et leva les yeux de son assiette pour plonger son regard dans des orbes émeraudes hypnotisantes. Il fut presque fasciné de voir à quel point ces yeux verts émeraudes furent autrefois les siens et désormais ils appartenaient à son ancien professeur de potions. Un homme qui avait été profondément amoureux de sa mère.
— J'en discuterai avec Kingsley demain mais pour l'instant, je vais essayer de trouver une faille dans ce dossier. Cet après-midi, je me rendrai à Poudlard pour emprunter quelques ouvrages au professeur Filius.
— Tu sais qu'il n'est plus notre professeur depuis des années, n'est-ce pas ? la taquina son époux.
Hermione roula simplement des yeux tandis qu'elle se versait une seconde tasse de café.
— Il ne l'est peut-être plus mais il conserve son titre puisqu'il enseigne toujours à Poudlard, répliqua-t-elle.
Harry esquissa un sourire amusé et lâcha un rire à l'expression agacée de sa femme.
— Les garçons, avez-vous fini votre petit-déjeuner ? demanda Hermione en se tournant vers ses deux fils.
— Fini, répondit Lilian en montrant son assiette à présent vide.
Hermione vérifia celle de son benjamin et remarqua qu'il n'avait mangé que la moitié de son repas.
— Al, mon chéri, tu devrais manger un peu plus, lui dit-elle d'une voix douce.
Albus n'avait jamais été un gros mangeur au contraire de son aîné qui engloutissait tout avec un appétit vorace qui faisait constamment plaisir à Molly Weasley lorsque cette dernière les accueillait au Terrier. Le second de la fratrie Potter était plus délicat et ne mangeait que très peu, ce qui avait souvent tendance à inquiéter Hermione car cette dernière craignait que son fils ne devienne anorexique à long terme.
Albus baissa les yeux et constata qu'il avait à peine pris quelques bouchées de la crêpe salée faite par Potter. Il n'avait pas très faim. De plus, il avait toujours été un mangeur difficile, à la limite de l'anorexie. Il ne l'admettrait peut-être jamais à haute voix mais vivre dans un ménage abusif avait eu quelques conséquences sur sa personne et certains traumatismes étaient plus difficiles à traiter que d'autres.
— J'ai assez mangé, dit-il.
Hermione poussa un soupir affligé, sachant qu'il serait inutile de tenter de persuader le jeune garçon de manger un peu plus.
— Si vous avez fini, vous devriez alors vous préparer à partir, dit l'ancienne Gryffondor. Vos valises sont-elles faites ?
Hermione jeta un coup d'œil à l'horloge qui était accrochée au mur de la cuisine pour lire l'heure puis posa à nouveau son regard sur ses deux enfants.
— Nous devons partir chez vos grands-parents dans moins d'une demie-heure.
— Pas besoin de les presser, Mione, dit Harry. Même si nous avions une heure de retard, je suis certain que cela ne dérangerait pas mes parents.
— Peut-être mais ce n'est pas correct d'arriver en retard lorsque nous avons convenu d'une heure d'arrivée. Tu ne leur rends pas service en étant aussi laxiste sur ce genre de sujet. Ils doivent apprendre la ponctualité !
— Qui allons-nous voir ? demanda Lilian, quelque peu confus.
— Tu ne te souviens pas que vous passerez deux semaines avec papi et mamie à Godric’s Hollow ? répliqua Harry, perplexe. Je pensais que tu étais excité à l'idée de jouer au Quidditch pendant quinze jours avec ton grand-père.
— Quinze jours ? fit Lilian, abasourdi. Nous allons passer quinze jours à Godric’s Hollow avec… avec… nos grands-parents ?
— Lily et Po… James ? ajouta Albus, choqué.
— Eh bien, c'était le plan, confirma Harry un peu dérouté. Votre mère et moi pensions que vous étiez d'accord avec cette idée alors pourquoi faites-vous cette tête ? N'êtes-vous plus enchanté par cette perspective ?
— Ils… ils sont… toujours vivants ? demanda le petit roux en bafouillant.
La question de leur cadet étonna le couple qui regarda leurs enfants avec perplexité mais aussi inquiétude.
— Allez-vous bien les garçons ? s'enquit Hermione.
— Ouais, vous agissez assez étrangement depuis votre réveil, ajouta Harry, suspicieux. Avez-vous quelque chose à nous dire ?
— Non… c'est… euh… bredouilla Lilian. Nous… on…
— J'ai fait un cauchemar cette nuit, déclara brusquement Albus.
Tous les regards se fixèrent presque aussitôt sur lui et le garçon rougit sous l'attention.
— J'ai fait un cauchemar dans lequel Li… ils étaient morts et j'en ai parlé avec Lilian, inventa-t-il. Je pense l'avoir un peu bouleversé avec tout ça.
— Ô mon chéri, fit Hermione d'une voix compatissante.
Elle se leva et alla étreindre son fils. L'ancien mangemort se raidit dans les bras de la jeune femme et se sentit suffoquer sous l'étreinte. Il ne se souvenait plus de la dernière fois qu'il avait été enlacé de cette façon. Sa mère, Eileen, n'avait jamais été aussi affectueuse. Toujours distante, le regard presque éteint.
— Tes grands-parents sont toujours vivants et en très bonne santé, mon grand. Et je suis certaine qu'ils seront avec nous pour encore une bonne centaine d'années alors tu n'as aucune inquiétude à avoir.
Il ne sut quoi dire mais hocha tout de même de la tête.
— Maintenant, allez vous préparer, dit Hermione. Votre père et moi allons nous occuper de James.
Albus pinça sa lèvre inférieure en pensant au mage noir qui était désormais son frère aîné et qui allait partager leurs vies pendant de nombreuses années. Il était assez soulagé de savoir qu'il ne serait en sa présence que pendant l'été avant que ce dernier ne s'en aille pour Poudlard mais en attendant, il allait devoir surveiller ses arrières au risque de se prendre un mauvais sort lorsqu'il aurait le dos tourné. Car s'il était certain d'une chose : c'était que le seigneur des ténèbres était assez rancunier.
— Bien.
Hermione le libéra de son étreinte et il put se rendre à l'étage, suivi de près par Lilian qui était toujours choqué par l'information qu'il venait d'obtenir.
Lilian n'arrivait pas à croire qu'il aurait la chance de vivre dans un monde où ses parents, James et Lily, étaient encore vivants.
— Ce ne sont pas vos parents, Potter, lui rappela sèchement l'ancien maître des potions alors qu'ils se retrouvaient tous deux dans le couloir.
— Ils…
— Ce monde n'a rien à voir avec le nôtre alors tâchez de vous en souvenir avant que vous ne fassiez sauter notre couverture, l'interrompit son aîné. Vous êtes Lilian Potter et non Harry Potter.
— Parce que vous pensez sincèrement jouer ce rôle ? l'interrogea Lilian, incrédule. Je veux dire, vous acceptez vraiment de devenir le fils d'Harry Potter ? D'être le petit-fils de James et Lily Potter ?
— Si vous avez un autre plan, n'hésitez surtout pas à nous en faire profiter. En attendant, faites profil bas !
— Mais… protesta le garçon.
— Nous n'avons pas le choix en la matière au cas où vous l'auriez oublié. Et je vous conseillerai de vous tenir à l'écart de notre frère. Vous n'aimeriez pas être la cible de sa frustration, croyez-moi.
— Oh, je vous crois sur parole, dit Harry sarcastique. Personne n'aimerait être la cible tout court de Voldemort.
Albus ne put s’empêcher de frissonner violemment à l'entente du surnom du seigneur des ténèbres. Il s'éloigna rapidement du couloir et alla s'enfermer dans sa chambre. L'ancien propriétaire de cette chambre était une personne plutôt soignée et avait des goûts qui semblaient ressembler aux siens puisque la chambre avait été décorée avec des motifs de potions et son lit avait la forme d'un chaudron géant.
Il examina à nouveau la pièce et remarqua qu'une valise avait été posée près de l'unique commode de la chambre. Il ouvrit le bagage et fut soulagé de constater que tout avait été préparé. Il semblait, qu'au moins, il lui serait assez facile de se fondre dans sa nouvelle identité. Il n'était pas trop inquiet pour son ancien élève puisque ce dernier avait le cerveau d'un cornichon donc il ne lui serait pas difficile de jouer le rôle d'un enfant mais celui qui mettait ses nerfs à rudes épreuves n'était autre que le seigneur des ténèbres. Il savait que ce dernier n'abandonnerait pas aussi facilement et qu'il ferait tout pour se venger d'eux même s'il devait faire sauter sa couverture pour cela donc il espérait sincèrement que le sortilège qui était placé sur eux empêcherait son ancien maître de leur faire du mal.
Il soupira, frustré par toute cette situation avant d'aller prendre une douche puis de se vêtir. Il jeta un dernier coup d'œil au reflet qui lui était renvoyé par le miroir avant de soupirer une nouvelle fois.
— C'est certainement l'enfer, souffla-t-il.
Il ne pouvait vraiment considérer cette situation comme une deuxième chance car se retrouver dans ce monde avec Potter et le seigneur des ténèbres avait tout de ressembler à un aller simple en enfer.
Il prit sa valise et la tira derrière lui. Non seulement ils avaient été projetés dans un univers alternatif mais en plus, ils avaient également faits un bond vers le futur. Il descendit lentement chacune des marches, ne souhaitant nullement se rompre le cou en glissant dans les escaliers.
Lorsqu'il fut au rez-de-chaussée, il aperçut le mage noir qui se tourna vers lui en même temps qu'Harry Potter. La paire d'yeux marron semblèrent vouloir le tuer sur place et ce regard meurtrier échappa au regard de leur père.
— Ah, Al, prêt pour le départ ? demanda l'homme, un sourire aux lèvres.
— Oui, répondit-il.
— Papa, Al a toujours été le plus sérieux de nous trois donc je suis certain qu'il avait déjà préparé sa valise depuis plusieurs jours, lança l'ancien mage sombre le regard fixé sur son cadet.
L'ancien maître des potions était abasourdi par la façon dont le mage noir pouvait se fondre dans la masse et adopter une attitude nonchalante alors qu'il n'y a pas si longtemps, il était prêt à insulter la née-moldue et à leur lancer un impardonnable, à lui et à Lilian.
Harry laissa échapper un doux rire avant de poser une main sur l'épaule de son fils aîné.
— Tu as certainement raison, James, acquiesça l'homme. J'ai hâte de voir dans quelle maison sera triée ton frère plus tard. Je parierai pour Serdaigle.
— J'aurais parié sur Serpentard, dit l'ancien seigneur des ténèbres d'un ton nonchalant.
— Comme le premier Severus ?
Et James acquiesça silencieusement sous le regard choqué d’Albus qui ne savait quoi faire dans une telle situation. Toutes ces années d'espionnage ne l'avaient préparé à un tel évènement.
— Ouais, je pense qu'il pourrait y avoir sa place. Après tout, notre Al est tout autant rusé que l'était Severus.
— Qui est aussi rusé que Severus ? demanda Hermione qui les rejoignit en compagnie de Lilian.
— Al, lui répondit son mari.
— Oh.
— Sommes-nous tous prêts ?
— Oui, c'est bon, nous pouvons y aller.
— Dans ce cas, allons-y, dit Harry en ouvrant la marche, se dirigeant vers la cheminée du rez-de-chaussée.
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