Aurélie courait le plus vite qu’elle le pouvait. Elle se maudit d’avoir amené trois sacs avec elle à la fac. Elle ne pouvait pas en larguer un en chemin. Elle avait toute sa vie dedans et son ordinateur aussi. Elle se retourna, elle sentait qu’elle n’était pas seul et que son poursuivant était là. Elle devait rejoindre sa voiture prestement. La jeune femme la repéra à côté d’une petite Twingo bleu et une Peugeot verte pomme. Elle trébucha contre l’une des crevasses du parking de la fac de droit. Elle remercia le Ciel de ne pas être tombée pus rudement. Elle regarda son genou écorché dont le sang commençait à couler. et ses mains éraflées. Elle ramassa ses sacs et claudiqua jusqu’à Bécassine, sa voiture chérie. Elle rechercha ses clefs alors qu’elle voyait déjà la silhouette de son meurtrier se découper dans la nuit. Elle trembalit tellement qu’elle ne trouvait plus ses clefs. 

CE fut une évidence. Elle se pencha sous sa voiture et vit ses clefs, en plein milieu sous la voiture de son voisin de parking. Elle sentait une présence maléfique autour d’elle, son cœur s’affolait, se jambes étaient prêtes à la lâcher. Quand elle sentit une main glacée se poser sur son épaule, elle poussa un cri strident. L’intégralité de son stress de déversa dans ses veines, son cœur battait la chamade, elle se sentait partir loin. Avant de s’écrouler sur le sol, elle repensa à sa journée et se demanda comment elle avait pu en arriver là…

Quatre heures plus tôt. 

-Des conventions collectives peuvent allouer des indemnités pour faute grave. Avez-vous des question ? 

Les yeux bleus du professeur balaya l’amphi à la recherche d’une éventuelle question d’un étudiant mais ils le regardaient tous avec un air hagard. Il soupira. Son oeil se posa sur la fille du second rang avec son écharpe blanche et cette dernière rougit. Il soupira une nouvelle fois. Il ne comprendrait jamais pourquoi il faisait cet effet là. Il n’était pas si méchant après tout. 

Aurélie arrêta de respirer pendant quelques minutes. Il l’avait vu. C’était sûr et certain. Elle pensait pourtant avoir été discrète avec son téléphone pourtant mais cela ne devait pas suffire. Elle aurait aimé se cacher six pieds sous terre. Elle avait honte. Quand il détourna son regard bleu électrisant, Aurélie recommença à respirer. La prochaine fois elle serait plus discrète. Elle regarda de nouveaux les calculs des indemnités de licenciement inscrite à la va-vite sur le tableau vert et soupira. Elle n’avait pas fait son cas pratique sur les récompenses, et d’après les dires de certains, cela les avait tellement gavé que la perspective de se faire potentiellement interrogé dessus, la rendrait aigre. Non, décidément, elle ne voulait pas le faire. À la pause, elle se leva sous l’œil ébaubi de ses camarades. Elle devait aller travailler. Elle s’installa confortablement dans la salle de cours vide. Et alluma son ordinateur et son TD de régimes mat. Quand elle vit la 15n d’arrêts, elle se tapa la tête contre la table. Et commença à lire les attendus de principe et utilisa son copier colle. Quand elle vit le cas pratique, elle se mit à rire. Une page entière. Sa prof était une grande malade. Elle saisit ses écouteurs et elle se mit dans l’ambiance. Il fallait qu’elle assure. 

-Lors de la dépense nécessaire, la récompense est égale à la dépense faite, 1469 al 2.. lit-elle à voix haute. 

Un rire diabolique s’échappa de ses lèvres. Elle était fatiguée et elle haïssait ce foutu décalage horaire. Vraiment, elle le haïssait. Elle avait hâte que tout se termine et notamment les cours. 

Quand Aurélie reprit connaissance, elle vit la tête de son chargé de TD sur elle. Mister B. Encore. Elle n’avait pas de chance avec lui. Il la regardait d’un air bizarre. 

-Vous allez bien Aurélie ? 

-Oui oui ça va vraiment. 

Il n’avait pas l’air convaincu. Et Aurélie était morte de honte; Elle avait eu peur de son chargé de TD. Il avait sa copie à la main. Elle lui assura qu’elle allait bien et elle se réfugia dans sa voiture après lui avoir arraché son test des mains. Sa vie était foutue. Entre la giclée de vomi et s’être écrasée comme une algue sous ses pieds, jamais plus elle ne mettrait les pieds dans son TD. C’était mort.