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3 - Perdus

« My, qu'est-ce qui se passe ? » envoya Gregory pour la cinquième fois de la journée.

Il reposa son portable sur son bureau et se passa la main sur le visage, soudain las. Il s'était réveillé ce matin pour trouver un lit vide, sans un mot, sans une explication.

Il était nerveux, angoissé, terrifié par la distance qu'il sentait s'instaurer entre Mycroft et lui. Chaque

minute un peu plus.

Il lâcha un énorme soupir, et se leva pour poser son front contre la fenêtre. Le contact froid et dur du verre lui arracha un frisson.

Finalement, n'étais-ce pas l'histoire de sa vie ? Les gens qu'il aimait étaient déçus et s'en allait. C'était comme ça . C'est tout.

Sa mère, partie habiter avec quelqu'un d'autre, qui avait petit à petit oublié son existence. Son père, qui lui en avait toujours voulu. Ses amis du lycée et de la fac, qui n'avait pas voulu rester en contact avec un flic. Gemma, toujours insatisfaite.

Mycroft.

Son regard retomba sur le téléphone.

Il s'en saisit du bout des doigts.

Il avait peur de poser cette question-là. À chaque fois qu'il l'avait fait, la réponse lui avait troué le cœur.

« J'ai fait quelque chose de mal ?»

« My, répond je t'en prie ! ».

*

De l'autre côté de la ville, Mycroft Holmes entendit son portable vibrer. Il se doutait que c'était Gregory. Mais il ne savait pas quoi lui répondre. Il ne savait pas quoi faire. Dans ce labyrinthe de sentiments, il se sentait totalement perdu. Y avait-il même une sortie ?

Le téléphone vibra une deuxième fois, comme pour le rappeler à l'ordre. Sa main se saisit d'elle-même de l'objet diabolique.

« J'ai fait quelque chose de mal ? »

Il reposa le portable sur le bureau et se prit la tête entre les mains.

Non, bien sûr que non, Gregory, tu n'as rien fait de mal. C'est le monde qui va mal. C'est la société. Les hypocrites. La vie. Toi, tu es parfait. Tu es formidable. Tu es trop pour moi.

Moi je suis méprisable. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi te dire. Je ne sais plus te regarder sans me dire que je ne devrais pas. Je ne sais plus t'embrasser sans amertume. Te faire l'amour sans culpabilité.

Sans mon influence, sans mon pouvoir, je ne suis rien, je ne sers à rien.

Je ne sais pas quoi faire, Gregory. Je suis en train de tout perdre. Je me raccroche aux branches. Et elles se brisent toutes sous le poids de mes peines.

Je ne sais pas quoi faire.

« My, répond je t'en prie! » criai l'écran du téléphone.

« Dsl », écrivit-il, l'esprit vide. « Mon portable était éteint. Tout va bien. »

Le plus gros mensonge de toute son existence.

*

Un sms !

Gregory sauta sur son portable comme une lionne sur une gazelle.

Il resta un long instant immobile. C'était quoi cette réponse ? Ça voulait dire quoi ?

Il voulut taper un autre sms, mais au moment où ses doigts effleurèrent les touches, il fut frappé de plein fouet par la vacuité de son geste. À quoi bon ?

Sa frustration et son angoisse se changeant soudain en rage, il balança son portable contre le mur, où il s'exposa avec un bruit sourd.

-Bordel, mais qu'est-ce qui se passe ? Demanda sa collègue en passant sa tête dans son bureau.

-Tout va bien, répondit Lestrade avant de se rendre compte qu'il venait de donner exactement la même réponse que Mycroft, quelques secondes plus tôt.

Et que c'était un mensonge.

*

-On est samedi aujourd'hui. Tu as vraiment besoin d'aller travailler ?

-Je ne suis pas un simple fonctionnaire Gregory. Tu sais bien que les horaires ne s'appliquent pas à moi.

-Réponds à mes sms.

-J'y réponds lorsque je les entends.

Gregory songea qu'il avait bien fait de se relever au milieu de la nuit pour retirer le mode muet du portable de son amant. Au moins, s'il ne lui répondait pas, ce ne sera pas faute de l'avoir entendu.

Ils se regardèrent un instant, gênés, chacun évitant le regard de l'autre.

Et Mycroft sortit de la maison.

Tout allait de mal en pis. Il n'en pouvait plus.

Maintenant, il faisait exprès de rentrer tard, et de ne pas s'attarder le matin.

Parce qu'elles étaient revenues.

Les cicatrices. Les abominables cicatrices.

Il ne fallait pas que Gregory sache qu'il avait recommencé.

Il avait beaucoup trop honte.

Dehors, le tonnerre cracha sa colère, précipitant sur le monde les larmes que Mycroft n'avait pas le courage de verser.

Il descendit de la voiture, et entra au club Diogène, comme à son habitude.

Le silence le frappa de plein fouet. Normalement, il aimait ce silence. C'était réconfortant. Protecteur. Plein de secrets à exploiter, plein de possibilités.

Aujourd'hui, il avait l'impression d'étouffer.

Il déambula lentement au milieu des mines réprobatrices.

Soudain, un bruit aigu transperça l'air.

Une sonnerie de portable.

Venant de sa poche.

Réagissant à l'instinct, le plus vite possible, il sortit son portable, le jeta par terre, et le transperça du bout ferré de son parapluie, jusqu'à ce qu'il se taise. Ça n'avait duré qu'une seconde.

Mais il savait qu'il était trop tard. Les règles du Diogène Club étaient strictes. Et inviolables.

Il fit volte face, et pris dignement le chemin de la sortie.

Il n'appartenait plus à ce club. Il venait de perdre pratiquement tous ses soutiens au gouvernement.

À cause de lui.

Lorsque le taxi le déposa devant chez lui, sa colère n'était pas retombée. Au contraire, comme un monstre enfin réveillé, elle avait enflé, elle s'était nourrie de tous les sentiments qu'il n'avait pas exprimés, toute sa frustration, toute sa peine et toutes ses blessures, pour les concentrer sur une chose, une seule chose. Une seule personne.

Il avait tant travaillé pour en arriver là. Il avait fait des sacrifices. Il avait menti. Triché. Joué avec sa vie. Celle des autres. Vécu cent fois l'horreur. Il avait réussi. Il avait été l'homme le plus puissant d'Angleterre. Et tout ça réduit à néant. Pour quoi ?

-Mycroft, l'accueillit froidement Greg en tâtant le rasoir, dans sa poche. Tu tombes bien. Il faut qu'on parle.

Mycroft s'approcha de lui et le gifla.

C'était le premier acte de violence physique qu'il avait accomplit depuis... depuis...

Gregory le regardait, éberlué, la main sur sa joue.

Mycroft alimenta encore sa colère. Il ne fallait pas qu'elle le lâche. Pas maintenant. Sinon, il savait qu'il s'effondrerait.

-Je n'appartiens plus au club Diogène, lâcha-t-il d'une voix accusatrice. J'espère que tu es fier de toi.

-Ah cause du portable ? My, je suis déso...

-NE ME DONNE PAS DE DIMINUTIF !

-CALME-TOI ! Ce n'est qu'un foutu club !

-Ce n'est pas qu'un « foutu club », cracha Mycroft. Je ne m'attendais pas à ce que tu comprennes, bien sûr, où avais-je la tête ? Le commun des mortels est si stupide. Tu m'as éjecté du gouvernement, Gregory ! Mais peut-être étais-ce ce que tu voulais ?

-Comment peux-tu penser une chose pareille ? Bon sang, Mycroft !

-À cause de toi, Gregory, simple petit inspecteur de Scotland Yard, on me méprise, on me conspue, on se moque de moi dans mon dos !

-Ce n'est pas ma faute ! Lança l'autre, une pointe de désespoir dans la voix, comme s'il essayait de se persuader que ça ne l'était vraiment pas.

-Sors de chez moi.

-Quoi ?

-À l'évidence, cette relation était une erreur. Stupide. C'était bien, de faire l'amour avec toi. Mais j'ai été bête de penser que je t'aimerai toujours. Je préfère sauver ce qui me reste d'honneur.

-Mais...

-SORS DE CHEZ MOI ! DISPARAIS, MEURT, NE REVIENS PAS !

Gregory recula comme s'il avait été frappé. Ce qui était le cas. Frappé, tabassé, charcuté, la moindre de ses cicatrices remises à vif. Il avait l'impression de sentir la peau de son cœur se tendre sous ses blessures, il avait l'impression de sentir le sang couler, et emporter avec lui tout ce qui comptait, tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il était. Son dos heurta la porte d'entrée.

Il l'ouvrit machinalement.

Et pris la fuite.

La colère quitta enfin Mycroft. Elle avait tout dévoré. La frustration. La peur. L'angoisse. La douleur. Les sentiments. Il ne restait plus rien. Rien qu'une coque vide.

Il se retourna, et monta machinalement les escaliers qui menaient à la chambre.

De toute façon, c'était mieux ainsi. Certes, il avait perdu son sang froid, ce qui était très peu élégant. Mais bon, ça, c'était fait. Un poids en moins. La passion avait disparu, de toute façon. Comment avait-il pus aimer ce simple policier ? Non vraiment il ne voyait p...

Ses yeux se posèrent sur le lit vide.

La douleur lui coupa le souffle.

Le dos plaqué contre le mur, il se laissa glisser jusqu'au sol avec un long gémissement.

Il n'arrivait plus à respirer. Plus à détacher ses yeux du lit. Le lit où ils avaient dormit. Où ils avaient fait l'amour.

À sa place à lui, là où il aurait dû être, il y avait l'absence. Tangible. Énorme. Envahissante. L'absence qui bouffait l'espace, qui tapissait toute la chambre, jusqu'au moindre recoin, qui compressait son cœur, qui l'empêchait de respirer.

Mais qu'est-ce qu'il lui avait pris ?

Il voulait crier. Il voulait hurler. Il voulait lui dire de revenir. Il voulait sa peau. Ses mains. Ses yeux. Ses lèvres. Sa voix. Il voulait tout de lui.

Il ne sut pas trop comment il était arrivé dans son bureau.

Sa main ouvrit le tiroir.

Mais aucune lame ne réfléchit la lumière.

Il n'y avait qu'un carré blanc. Un bout de papier. Mycroft s'en saisit d'une main tremblante. C'était l'écriture de Gregory.

« N'y pense même pas. »

Il se laissa tomber au sol. Et commença à sangloter.





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Je vous promet que cette fois on a atteint le fond! Ça ne pourra qu'aller mieux après!

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