15 - Où es-tu ?
Au début, j'ai hésité à créer une autre histoire pour raconter ce qui se passe sous le point de vue Johnlock, mais finalement, je me suis dit que ça serait inutilement compliqué, et j'écrirais tout ici. ^^ Mais je préfère vous prévenir qu'il y aura des chapitres entièrement Johnlock...
Bonne lecture ! :3 Love!
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- Deux jours plus tôt -
Sherlock grogna et se retourna dans son lit. Son bras se tendit, dans l'espoir de se refermer sur un corps chaud contre lequel il pourrait se blottir... Mais il ne rencontra que du vide et retomba sur le matelas. Le détective consultant le plus intelligent du monde laissa échapper un grognement indistinct, et se retourna une nouvelle fois.
-Joooooooohn... appela-t-il d'une voix morne.
À son grand désespoir, aucun médecin ex-militaire fichtrement sexy ne passa sa tête par la porte pour lui jeter un regard contrarié.
Sherlock soupira de nouveau et résolu de se lever.
Sur la table, le thé qu'avait déposé Madame Hudson finissait de refroidir. Le détective avisa un morceau de papier, coincé sous une tasse, et le tira à lui en se laissant tomber dans son fauteuil, son habituelle robe de chambre volant de chaque côté de son corps.
« Sarah a appelé. Urgence à la clinique. Si ça se termine tard, je dormirais là-bas. Ne m'appelle pas, je serais trop occupé pour répondre. Ne débarque pas à l'improviste. Ne fais rien de trop stupide sans moi. Et pour l'amour du ciel, mange quelque chose. »
Pas besoin de signature. Sherlock soupira, fixa méchamment le morceau de papier, et le froissa avant de le jeter dans la cheminé. Mesquin, mais efficace.
Il vérifia ses mails, son courrier, les messages sur son blog et celui de John, dans l'espoir de tomber sur une enquête intéressante. En vain.
Il rédigea un article sur son blog, à propos de l'utilité des rognures d'ongles sur les scènes de crime, lut un livre sur les abeilles, réfléchis à la meilleure façon de construire une ruche sur le toit, et renonça en songeant à la tête de John.
Il n'était pas midi passé et il s'ennuyait déjà comme un rat mort.
Allongé à l'envers dans son fauteuil, la tête en bas, il regardait le temps passer. Ses pensées se concentrèrent d'elles-mêmes sur John. Que faisait-il en ce moment ? Avec qui ? Cette Sarah ? Est-ce qu'il continua de la côtoyer, celle-là ?
Sherlock se promit de mener une petite enquête là-dessus. Lorsqu'il s'agissait de John, il ne pouvait rien laisser au hasard.
La nuit tomba. John ne revenait pas.
Sherlock s'assoupit dans son fauteuil en espérant, envers et contre tout, que John rentrerait avant demain...
Il se réveilla en frissonnant.
Sa couverture était tombée. Personne n'était là pour la remettre.
Il n'avait plus sommeil. C'était certain, à présent, que son amant n'allait pas rentrer.
Alors il combattit l'ennui avec ses armes habituelles. Impliquant une aiguille. Et une seringue hypodermique.
Vers midi, Sherlock tournait en rond dans son petit salon.
Les effets de la drogue s'étaient estompés, à présents.
Et John n'était toujours pas rentré.
Ce n'était pas normal. Pas normal du tout. Une urgence à la clinique aurait dû l'occuper l'après-midi. Qu'il dorme là-bas, c'était inhabituel, mais c'était déjà arrivé. John, comme le commun des mortels, avait besoin de dormir plusieurs heures de suite la nuit (chose qui stupéfiait toujours Sherlock, en passant ). Mais qu'il reste aussi longtemps absent sans donner de nouvelles...
Sherlock sauta sur son portable et laissa ses doigts pianoter les touches du clavier. Qu'il se soit retenu jusque-là tenait du miracle. Il ne fallait pas trop en demander non plus.
« Besoin de toi. » écrivit-il. « Pour une affaire ».
Il n'allait pas écrire « tu me manques », tout de même !
Il passa la minute qui suivit à regarder son portable d'un air énervé. Il détestait que les gens ne répondent pas immédiatement à ses SMS. Pourquoi les humains normaux étaient-ils si lents ?
« Vite » écrivit-il.
Pas de réponse.
Il laissa passer une dizaine de minutes.
« Danger ».
Si ça, ça ne le faisait pas venir...
Dix autres minutes passèrent, mornes au possible.
« SOS » écrivit-il enfin.
John venait toujours lorsqu'il l'appelait à l'aide. Parce que c'était John.
Sherlock laissa passer une demis-heure.
Et commença à paniquer.
« Sarah, envoya-t-il à la médecin (oui, il avait chipé son numéro dans le portable de son amant), où est John ? »
« Sherlock ? » répondit presque aussitôt la jeune femme.
Le détective leva les yeux au ciel. Qui d'autre ?
« Oui. Où est John ? »
« Pas vu depuis avant-hier. Il a posé trois jours de congé. Vous vous êtes disputé ? »
Sherlock lança le portable sur le fauteuil sans prendre la peine de répondre.
John lui avait mentit. Pourquoi ?
Soit quelqu'un le manipulait à distance et lui faisait du chantage, ce qui était peu probable puisqu'ils revenaient juste de France, et qu'il aurait remarqué si son amant était sous pareille pression.
Soit John lui cachait quelque chose.
Une maîtresse ? Il balaya l'idée d'un geste de la main. Ça ne lui aurait pas prit autant de temps.
Un secret. Quelque chose que John ne voulait pas lui dire. Soit parce qu'il avait honte, soit parce qu'il n'avait pas assez confiance.
Quoi qu'il en soit, quelque chose s'était mal passé. John avait prévu de rentrer aujourd'hui... Et n'était toujours pas là.
À l'idée que John, son John, puisse être en danger, loin de lui, hors de portée de son aide, fit parcourir un frisson sur l'échine du détective. Ses mains se crispèrent, serrées à en blanchir les jointures. Est-ce qu'il allait perdre John ? Est-ce qu'il l'avait déjà perdu ?
Non, non, non...
Calme, lui ordonna la voix de son grand frère, au fond de son esprit.
Il fallait qu'il réfléchisse. Qu'il retrouve son blogueur. Vite. Il ne savait pas exactement à quoi était dû ce sentiment d'urgence, mais il avait l'impression, soudain, que la survie même de John, sa survie à lui, était une question de seconde.
Envoyant valser sa fierté, il se saisit de son téléphone, et envoya à son frère :
« Où est John ? »
*
John jeta un coup d'œil sur son portable, hésitant à l'allumer. Il ne doutait pas d'y trouver des dizaines de SMS de Sherlock. Il aurait dû rentrer depuis un petit bout de temps, maintenant, et le détective devait commencer à se douter qu'il n'était pas à son cabinet.
Mais il renonça et glissa l'objet dans sa poche. C'était une affaire personnelle. Il ne voulait pas que Sherlock s'en mêle. C'était à lui seul de s'en occuper.
Il poussa la porte du cloaque qui se donnait le nom de pub et entra dans la pièce enfumée, où se mélangeait les odeurs de moisies, de déjections et de pourriture. Ce n'était pas encore l'heure de pointe, mais une bonne vingtaine de poivrots couvaient déjà leur vin, affalés sur les tables ou ronflant par terre.
Le regard de John balaya l'assemblée, sans se laisser le moins du monde intimidé par les regards menaçant que lui envoyait le barman.
Soudain, il la vit.
Il aurait reconnu entre toutes cette forme avachis, là-bas, dans la pénombre.
Le cœur serré, il s'approcha et posa une main sur l'épaule de la femme qui comatait, une bouteille vide dans la main.
-Harry, murmura-t-il gentiment, comme on réveille un enfant. Il est temps de partir, maintenant.
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