14 - Moment parfait
Hello! Je suis désolé d'avoir mis autant de temps à poster la suite ^^' en plus de mes voyages à droite et à gauche, je me suis mise à écrire d'autres histoires (du victorian Johnlock, si ça vous interresse...), et bref... Merci de me lire en tout cas! Je vous dirais bien que je vais essayer d'être plus régulière, mais l'écriture est un procédé assez bordélique pour moi, du coup je ne promet rien d'autre que d'essayer ^^'.
Petite dédicace à mon "fan club" officiel XD @TLehnsherrMoran @ladylicorn @NewKorosensei @laissepleurerlapluie
Oh, et allez lire le recueil d'OS Johnlock "One more miracle" de @clemence666, parce que c'est pas permis d'écrire aussi bien ^^ (nan, je vous assure, personne ne me paye pour faire de la pub! ^^)
Plein de bisous!!
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Et Mycroft retrouva le pouvoir.
Celui qu'il avait avant, et bien plus encore. Personne n'osait plus lui refuser quoi que ce soit, de peur qu'il ne s'en aille. Ils avaient bien trop besoin de lui pour nettoyer le bazar qu'ils avaient mis dans le pays...
Et Mycroft nettoya, avec sa célérité et son flegmatisme habituel. Quelques mots bien placés. Quelques appuis au bon endroit. Quelques personnes mystérieusement mutées à l'autre bout du monde.
Et il était redevenu le maître.
Depuis la fenêtre de son bureau privé, au club Diogène, Mycroft regardait la pluie frapper la vitre.
Ce martellement incessant, comme la musique d'un cœur battant, était le seul son qui osait troubler le silence de la pièce. Les règles du club avait beau être strict, le pouvoir des hommes avait toujours une limite. On ne faisait pas taire le ciel.
Il remua distraitement sa cuillère dans sa tasse de thé et la porta à ses lèvres pour en boire une gorgée. Température parfaite.
Il reposa la tasse sur le coin de son bureau avec un soupir d'aise, et se laissa tomber sur son fauteuil.
Tout allait pour le mieux. Tout se déroulait à merveille. Peut-être même un peu trop... L'absence d'obstacles l'ennuyait un peu. Mais bon, il ne doutait pas un instant que lesdits obstacles surgiraient au moment venu ...
Un tapotement discret le tira de ses pensées. On venait lui apporter le plateau de son déjeuner.
Il prit soin de se composer un air affairé en déplaçant quelques piles de dossiers sur son bureau, et appuya sur le bouton qui ouvrait la porte.
Un domestique en livrée noire et blanche entra cérémonieusement dans la pièce pour déposer devant Mycroft un plateau d'argent, sur lequel trônait une soupe et un plat de légume.
Mycroft attendit que le serveur sorte de la pièce pour pousser un soupir de dépit. Anthea l'avait mit au régime. Et il ne pouvait pas donner aux cuisiniers du club des instructions contraires, de peur de paraître lunatique...
Il jeta à sa soupe un regard sans appétit. Certes, il avait pris quelques kilos à Paris, mais tout de même... La sentence lui paraissait trop cruelle.
Un bruit incongru le fit soudain sursauter. Un grattement, comme une souris grignotant un morceau de bois.
Mais il n'y avait aucune souris au club Diogène.
Pris d'un étrange pressentiment, il se saisit de son parapluie noir et en dévissa le manche pour le transformer en arme. Un revolver de poche. Deux balles. Courte portée.
Le grattement se fit plus insistant.
Il venait de la pièce d'à côté, les toilettes privées de Mycroft.
Le politicien s'avança prudemment vers la pièce fautive.
Il n'y avait personne.
Mais le bruit était de plus en plus fort, de plus en plus proche...
Un frisson de peur couru le long de l'échine de Mycroft, qui serra un peu plus le poing autour de son arme. Il leva les yeux au plafond.
Quelqu'un était en train de bouger la vieille plaque de ventilation, normalement scellée depuis des années. Il s'éloigna de quelques pas et tendit les bras, prêt à tirer sur le nouveau venu au moment où il poserait pied à terre. Perspective qui l'horrifiait plus que tout autre. Mycroft n'était pas un homme de terrain...
Mais s'il fallait se défendre, il se défendrait. Son ventre gargouilla pour souligner sa décision, ce qui eut pour effet de l'exaspérer au plus haut point.
La plaque se descella enfin. Une main la rattrapa juste avant qu'elle ne touche le sol, évitant ainsi un fracas qui aurait alerté tout le bâtiment.
Deux pieds jaillirent de l'ouverture, suivis - comme habituellement le sont les pieds - de deux chevilles, deux jambes... Et un homme tout entier, qui se laissa plus ou moins souplement tomber dans la petite pièce.
Mycroft retira le cran de sûreté de son arme et...
-Holà, My ! s'exclama le nouveau venu en levant les mains au ciel. Ne me tire pas dessus !
-Gregory ? Constata Mycroft, incrédule. Mais pour l'amour de Dieu, qu'est-ce que tu fais ici ?
-Je viens te sauver, bien sûr. Tu es l'incarnation moderne de la princesse dans sa tour. Je fais le prince.
-Pardon ? Je suis une princesse ? Tu es sûr que tu vas bien ?
-Mais oui... Sourit le policier en l'écartant pour passer. Tu es seul ?
-Non, mon amant se cache sous le bureau.
-Très drôle, grinça le policier en vérifiant tout de même du coin de l'œil que le bureau en question était innocent des présomptions de dissimulations dont il était accablé.
Greg sourit et posa négligemment sur le bureau le sac qu'il trimballait et sur le dossier d'une chaise son imper beige. Puis il fit le tour de la pièce en lâchant des sifflements admiratifs devant les objets particulièrement luxueux qui l'ornait.
Mycroft le regardait faire, amusé malgré lui. Il n'y avait pas plus dépareillé, dans cet endroit si chic et si strict, que cet inspecteur de police aux habits des plus communs et aux cheveux ébouriffés.
-Et si tu m'expliquais comment tu as réussit à pénétrer dans le bâtiment le plus sécurisé du pays ? Demanda-t-il enfin. Non, attends, ne me dit rien... Sherlock ?
Greg hocha la tête d'un air penaud. Mycroft poussa un soupir théâtral et leva les yeux au ciel.
-Me diras-tu au moins ce que tu viens faire ici ?
-Sais-tu quel jour nous sommes, gouvernement britannique de mon cœur ?
-Dimanche...
-Ce qui implique que je ne travaille pas. Mais toi si. Ce qui implique que nous ne pouvons pas manger ensemble. Mais il se trouve que lors de notre petite escapade, j'ai pris l'habitude de manger avec mon amant.
-Fiancé.
-Oui, fiancé, aussi. Enfin, bref...
Il s'approcha du bureau et sortit de son sac de toile un sac de papier. L'odeur qui s'en dégageait fit gronder le ventre de Mycroft.
-Qu'est-ce que c'est que ça, Gregory ?
-Eh bien, je me suis un peu décidé au dernier moment, donc je n'ai pas eu le temps de faire dans le sophistiqué... Et puis, tu te plaignais qu'Anthéa t'avais mis au régime. Je suis donc passé te prendre un kebab.
-Un quoi ?
-Mycroft Holmes, êtes-vous en train de me dire que vous ne savez pas ce qu'est un kebab ?
Mycroft lui jeta un regard désolé. Encore une fois, il mesurait le gouffre qui le séparait de Gregory, une éducation différente, un milieu différent...
Mais le policier ne s'embarrassa pas de toutes ces considérations. Il se saisit d'une frite et franchit sans complexe le gouffre pour la fourrer dans la bouche de Mycroft.
-C'est la chose la plus grasse que je n'ai jamais mangé, commenta le politicien.
-Je sais. C'est ce qui fait son charme.
-Mais tu n'as pas peur que je... Enfin que je sois...
-Que tu sois ?
-Trop... heu... Inélégant ?
-Pardon ?
-Trop gros, Grégory, soupira le politicien.
L'inspecteur pris une autre frite et la glissa entre les lèvres de son amant.
-Mycroft Holmes, vous êtes l'homme le plus diablement sexy que je n'ai jamais rencontré, et vous allez me faire le plaisir de manger ces frites avec moi.
L'aîné des Holmes se contenta de sourire.
-Et puis, si tu veux, chuchota Gregory dans son oreille, nous pourrons faire du sport après...
Mycroft ne le laissa pas terminer. Il avait passé ses mains dans ses cheveux et plaqué son visage contre le sien. Dieu qu'il aimait ce policier !
Ils s'assirent tous les deux d'un côté du bureau, et ouvrirent tranquillement les sacs de kebab au-dessus des dossiers top-secrets.
Mycroft se souvint avoir pensé que le moment était parfait, un quart d'heure plus tôt. Il avait tort.
Maintenant, songea-t-il, c'est parfait.
Et il écouta Gregory parler. De sa vie, de son métier, du temps, de ses collègues, de ses affaires. Il n'avait pas besoin de répondre. Il se sentait bien. Si bien. Mieux que jamais. Il était à sa place.
Il posa distraitement sa main sur la table, et celle de Gregory vint la recouvrir, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Mycroft se prit soudain à rêver d'une vie où ces gestes-là seront des routines. Et il sourit.
Par ce qu'il allait épouser Gregory. Et que ce rêve n'en serait bientôt plus un.
À cet instant, son portable vibra. Gregory, deux frites dans la bouche, lui fit signe de répondre.
C'était Sherlock.
« Où est John ? »
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