Voilà maintenant plusieurs jours que nous naviguions lorsque l'île d'Acmainra fut enfin en vue. Je n'avais qu'une hâte, débarqué. Les dernières heures furent les plus dures, je n'arrêtais pas de faire les cents pas ce qui me value de me faire clouer au sol par Marco. J'en peux plus, pitié je veux descendre ! Alors que j'allais définitivement péter un câble, le navire s'arrêta non loin de la côte et on rejoignit la plage en barque. Enfin ! Ni une ni deux, je sautai au sol pour me dégourdir les jambes. Bon vous allez me dire que naviguer sur le « Moby Dick » était beaucoup plus agréable que sur mon petit bateau mais je préfère sentir la terre sous mes pieds. Les hommes me lancèrent de ne pas trop m'éloigner et que d'ici quelques heures nous devions remonter sur le navire. Je soupirai, déçue, et leur promis de revenir d'ici une heure ou deux. Thatch et quelques hommes partirent vers la ville la plus proche pour faire des provisions, Marco resta sur le navire avec Barbe Blanche et Ace, bah il me suivit... Mais sérieusement, il ne sait pas qu'une fille a besoin de se retrouver seule quelque fois ? En plus, il croit que je l'ai pas senti mais il se trompe, pas la peine de marcher quinze mètres derrière moi... Je soupirai, faisant comme si je ne savais pas qu'il était là.

Je marchai sur la plage, mes sandales dans une main car j'étais entré dans l'eau jusqu'aux cuisses et regardait les poissons qui nager non loin de moi. Je me sentais bien, en harmonie avec la nature. Je continuai ainsi durant quelles minutes puis fini par me diriger vers le bord de la forêt. Je sentais le vent me caresser le visage et l'envie de courir me pris. Je regardai autour de moi et vis Ace à a peine trois mètres de là ou j'étais. Il me fixait sans parler, puis me rejoignit. Il me lança un sourire, je rougis repensant à l'autre jour. Je détournai la tête, trop gênée pour affronter son regard. Je me reconcentra sur le vent dans le feuillage des arbres, je humai l'air et sentit l'odeur de la nature. Tous mes sens étaient en éveil, ma peau frémit ce que m'indiqua que ma nature profonde voulait sortir. Mais si Ace est là comment faire... Je continuais de regarder devant moi quand je pris la parole :

- Ace, tu peux te retourner s'il te plaît

- Hum pourquoi ?

- J'ai besoin de courir.

- Bah va s'y !

- Non je veux dire courir sous mon autre forme... Pour ça j'ai besoin de me... De me déshabiller pour ne pas déchirer mes vêtements...

J'étais rouge comme une pivoine, c'est pour ça que j'aurais préférée être seule... Ace lâcha un petit rire, se retourna et mit ses mains dans ses poches. Je me retournai également pour être sûre, je commençai donc à me déshabiller et mis mes affaires dans le sac que j'avais pris avec moi. Je tournai la tête vers Ace, il était toujours de dos mais avait levé la tête vers le ciel. C'est moi où il avait un petit sourire en coin. Bah pas grave, je soufflai :

- Sous ma forme de kitsuné, je suis incapable de communiquer avec quelqu'un. Si tu veux me parler, libre à toi de le faire mais n'attend pas une réponse de vive voix... Il te faudra comprendre avec mes grognements, mes jappements, mes glappements et tous autres sons que je pourrais t'apporter.

- J'me débrouillerais, héhé !

- Une dernière chose avant que je me transforme...

- Oui ?

- Tu comptes me suivre longtemps ?

- Oui on ne sait pas ce qui peut arriver, il y a des gens pas très sains ici !

J'en restai figeais durant quelques instants puis un silence s'abattit entre nous. Soudain je l'entendis ricaner puis rire aux éclats. Je sentis une colère noire montait en moi, non mais je vais l'étrangler celui-là ! Alors que je m'apprêtais à lui sauter dans le dos, je remarquai la situation dans laquelle j'étais. Je rougis fortement et lui promis qu'il me le paierait plus tard. Je me reconcentra sur le vent et les odeurs qui me parvenait. Je vais pouvoir me transformais et courir comme avant. Je me concentrai sur tous mes muscles et visualisa ma deuxième forme. Un courant électrique parcouru mon corps et la transformation commença. Comme toute les fois où je me transformais, mes muscles s'étiraient pour que je puisse prendre une forme plus imposante. Mes mains se transformèrent en pattes pourvu de griffes, mon corps se recouvra de fourrure brune et mon visage s'allongea. Mes canines devinrent plus pointues et mes oreilles bougèrent sur ma tête. Mes queues fouettaient l'air derrière moi, ma transformation avait pris fin. Je m'ébrouai puis lança un jappement à Ace. Il se retourna et fixa mes queues. Euh... Pourquoi il les regarde comme ça ?

Je n'attendis pas la réponse, je m'aplatis contre le sol. Lui lançant un défi, je grognai. Alors vas-tu me comprendre ? Il sourit, se plaça à côté de moi et me lança :

- Tu veux me défier sur une course ? Ok pas de problème, on verra qui est le plus rapide, demoiselle !

Je grognai, ne pense pas que tu vas gagner fasse à moi mon grand ! Il ramassa mon sac puis le jeta sur son épaule. Mais pourquoi est-ce qu'il prend mes affaires ?

- Si tu gagnes, tu pourras me demander ce que tu veux mais si c'est moi qui gagne...

Il laissa sa phrase en suspens. Tout en me regardant par-dessus son épaule libre, il me lança un sourire trop confiant à mon goût. Je grognai, qu'est-ce que tu veux donc Ace ? Mes queues bougées rapidement en attendant qu'il parle :

- Si je te bats alors, tu prendras une douche avec moi !

Je frôlai la crise cardiaque, mais il est malade ce mec ! Prendre une douche avec lui ?! Qu'il aille se faire voir, je refuse catégoriquement de me retrouver nue avec lui dans un endroit confiné ! Même à un autre endroit tout court ! Je montrai les dents et grogna si fort que le vent se leva d'un coup envoyant son chapeau volait plus loin. Il fut surpris mais fini par rire. Je ne rigole pas ! Il s'essuya les yeux et dit :

- J'en étais sûr que t'allais réagir comme ça, j'imagine ta tête Ahah !

Après avoir bien rigolait en se tenant le ventre, il alla ramasser son chapeau. En le remettant sur sa tête, il me lança un regard en coin. Je n'arrivais pas à décrire son expression, je ne comprends pas...

Après lui avoir grognait dessus, on se mit en place. Il va voir, je vais le laisser sur place ! Il fit le compte à rebours et on s'élança à travers les arbres. Comme je le pensais, je suis bien plus rapide que lui ! Je le semai au premier tournant et laissa vingt bons mètres entre lui et moi. Mes queues flottaient au vent, je me sentais enfin libre de me montrer et de vivre comme je l'ai toujours souhaitée.

Après quelques minutes de course, je m'arrêtai pour souffler un peu. Ace me rattrapa et s'assit en sueur à côté de moi. Ahah, j'ai gagnée ! Il me regarda et rigola :

- Ahah ok t'as gagnée bien joué ! T'es sacrément rapide je t'ai pas vue filer...

Je couinai pour me moquer de lui et m'avança vers la rivière qui se trouvait devant moi. Je me baissai et me désaltéra. Mais je sentais le regard d'Ace sur moi, mes queues s'agitèrent alors que je le sentais approchée de moi. Il posa sa main sur ma tête ce que me fit sursauter, j'arrêtai de boire pour le regarder du coin de l'œil. Mais arrête de me toucher comme ça ! Soudain, sa main glissa sous mon cou et me gratta affectueusement. Non, pas là... Je me sentais déstabiliser mais cela me faisait du bien. Je tendis le cou et ferma les yeux, c'était agréable :

- Sous cette carapace de renarde agressive se cache une demoiselle affectueuse en réalité. Je suis le seul à voir cette partie de toi ?

Je reviens à la réalité, me décala et grogna gentiment. Non, mes frères aimaient beaucoup touchés ma fourrure. Lors des nuits d'hiver quand ils étaient petits, ils aimaient se coucher contre moi. Ca les apaisait... Je secouai la tête et fixa l'étendue d'eau devant moi. Qu'est-ce qu'ils me manquent ces deux-là... Ace du voir ma mélancolie dans mes yeux et me rassura :

- Ne t'inquiète pas, tu les reverras bientôt j'en suis sûr. Mais j'aimerais te demander quelque chose avant...

Ace

Après notre débarquement, j'avais entendue quelques hommes lancer à Liza de ne pas partir trop long car Père tenait à ce qu'on soit rentrés avant la nuit à cause de la Marine. Elle leur promis de revenir d'ici une heure ou deux et s'éloigna sur la plage. J'avais décidé de la suivre. Je sais la Marine ne s'en prendra pas à elle comme elle n'est pas une pirate mais par précaution je préférais garder un œil sur elle. Après quelque minute de marche, elle s'arrêta pour retirer ses sandales et rentrait dans la mer. Elle avait de l'eau jusqu'aux cuisses, elle avançait ainsi avec les poissons qui nager entre ses pieds. Ce spectacle était sublime, ses cheveux, qu'elle avait détachés un peu plus tôt sur la plage, flottait dans la légère brise. Elle sortit de l'eau pour se diriger vers l'abord de la forêt, je remarquai qu'elle huma l'air. Elle trembla un peu, d'excitation ? En me posant cette question, j'arrivais non loin d'elle et la fixa. Je savais qu'elle m'avait remarqué et ça depuis un moment mais pas grave. Elle regarda autour d'elle et posa son regard sur moi, il était chaud et excité. Je lui souris et la rejoignait. Elle rougit puis détourna le regard, je pense qu'on a la même chose en tête tous les deux : le fait que l'on ait faille s'embrasser l'autre jour. Je ne sais pas ce qui m'avait pris à ce moment-là, le contact de sa peau contre la mienne, ses mains posées sur mon torse qui essayer désespérément de me repousser mais en vain et ses lèvres... A ce moment-là, j'avais été attiré par sa bouche, rose et pulpeuse, et c'est comme s'ils n'y avaient eu que nous. A cette simple vision, je rougis.

Elle avait l'air concentrée sur la nature mais quelque chose avait l'air de la déranger, elle prit la parole sans détournai le regard des arbres :

- Ace, tu peux te retourner s'il te plaît.

Cette phrase me choqua légèrement, pourquoi je devais me retourner ? :

- Hum pourquoi ?

- J'ai besoin de courir.

- Bah va s'y !

- Non je veux dire courir sous mon autre forme... Pour ça j'ai besoin de me... De me déshabiller pour ne pas déchirer mes vêtements...

Alors là j'avais tout entendu, elle allait se déshabiller avec un mec a même pas un mètre d'elle ?! Cette fille m'étonnera toujours ! Je lâchai un petit rire puis me retourna en mettant mes mains dans mes poches, dommage je vais devoir me passer d'un magnifique spectacle... Je l'entendis se déshabiller, je devais lutter de toutes mes forces pour ne pas céder à la tentation de laisser traîner un œil ou deux vers elle ! Sérieux, une fille qui se déshabille derrière vous et vous, vous devez regarder un arbre plutôt que ça... La vie est cruelle, j'vous jure ! Je fini par lever la tête vers le ciel quand je l'entendis fermer son sac. Je souris, c'est dur ! Elle prit finalement la parole :

- Sous ma forme de kitsuné, je suis incapable de communiquer avec quelqu'un. Si tu veux me parler, libre à toi de le faire mais n'attend pas une réponse de vive voix... Il te faudra comprendre avec mes grognements, mes jappements, mes glappements et tous autres sons que je pourrais t'apporter.

- J'me débrouillerais, héhé !

- Une dernière chose avant que je me transforme...

- Oui ?

- Tu comptes me suivre longtemps ?

- Oui on ne sait pas ce qui peut arriver, il y a des gens pas très sains ici !

Un silence s'abattit entre nous, j'avais dit ça en parlant de moi mais je doute qu'elle ait compris. Je ne pus m'empêcher de rire, vraiment cette fille était incroyable ! Elle s'approcha de moi mais s'arrêta rapidement. Eh oui tu es complétement nue ma belle ça va être dur pour toi Ahah ! Elle me lança que j'allais lui payer et commença sa transformation.

Une fois sous sa forme de kitsuné, je pus me retourner. Je n'avais plus en face de moi la jeune femme brune mais un renard brun au reflet doré avec sept queues qui dansaient derrière lui. Je fus absorbé par le spectacle de ses queues qui fouettaient l'air avec beaucoup de légèreté et de grâce. Alors que j'étais toujours dans mes pensées, Liza se coucha sur le sol, les fesses légèrement levées, et se mit à grogner. Je compris, non sans étonnement, ce qu'elle voulait : me défier à la course :

- Tu veux me défier sur une course ? Ok pas de problème, on verra qui est le plus rapide, demoiselle !

Elle grogna, j'adore ton caractère ! Je me penchai pour ramasser son sac et le lança sur mon épaule droite. Elle parut surprise de mon geste car ses queues avaient ralenties :

- Si tu gagnes, tu pourras me demander ce que tu veux mais si c'est moi qui gagne...

Je stoppai ma phrase, j'avais déjà réfléchi à ce que j'allais lui demander. J'ai hâte de voir la tête qu'elle va faire ! Alors que je continuai à garder le silence, ses queues bougeaient plus rapidement sous l'effet de l'impatience :

- Si je te bats alors, tu prendras une douche avec moi !

Elle eut un sursaut de surprise, ses yeux s'étaient agrandis. Elle resta figeait un instant puis elle finit par découvrir ses crocs et me grogna violemment dessus. Le vent se leva d'un coup ce qui fit envoler mon chapeau au pied d'un arbre. Incroyable, comme le vent peut-il... Non ce n'est qu'une coïncidence ! Je ne pus me retenir plus longtemps et fini par exploser de rire, sa réaction était encore mieux que ce que j'imaginais ! J'en pleurais :

- J'en étais sûr que t'allais réagir comme ça, j'imagine ta tête Ahah !

La vache, je n'avais pas ri comme ça depuis bien longtemps ! Me tenant le bide, j'allai ramasser mon chapeau à quelques mètres de là. En le remettant sur ma tête, je ne pus m'empêcher de la regarder. Si elle savait que j'avais dit ça pour rire, elle me tuerait ! Mais bon rien n'est mal d'espéré par vrai ? Je sais déjà que je n'ai aucune chance face à elle, elle a gagnée avant même de commencer.

Après ça, je donnai le compte à rebours et on s'élança. Je réussis à tenir jusqu'au virage mais elle me devança à ce moment-là et fila comme le vent à travers les arbres. Bon sang quelle rapidité !

Je la rejoignis quelques minutes plus tard près de la rivière, je tombai à côté d'elle. J'suis crevée, elle court sacrément vite pour une fille ! Je rigolai et lui lança qu'elle avait gagné et que je ne l'avais même pas vu me distancer. Elle me lança un petit couinement puis s'avança vers la rivière pour boire. Après quelques instants, je m'approchai d'elle. Elle s'arrêta de boire quand je posai ma main sur sa tête. Elle ne bougea pas, ma main glissa derrière ses oreilles puis sous son cou. Je commençai à la gratter, elle parut résistée mais n'y arriva pas. Elle releva la tête et ferma les yeux. Elle avait l'air détendue, ça changeais de la première fois où je l'ai vu sous cette forme. Je lui dis :

- Sous cette carapace de renarde agressive se cache une demoiselle affectueuse en réalité. Je suis le seul à voir cette partie de toi ?

Elle rouvrit les yeux, se dégagea de ma main pour s'éloigner de quelques centimètres en grognant. Elle avait l'air perdue dans ses pensées jusqu'au moment où elle secoua la tête, poussa un petit couinement et fixa la rivière. Je pus voir dans ses yeux une grande tristesse, tes frères te manquent pas vrai ? Je la rassurai :

- Ne t'inquiète pas, tu les reverras bientôt j'en suis sûr. Mais j'aimerais te demander quelque chose avant...

Je m'arrêtai, comment lui dire sans la blesser ou qu'elle le prenne mal ? Elle avait tourné la tête vers moi et attendait que je finisse. Je pris une grande inspiration, la regarda dans les yeux et lui dit :

- Pourquoi ne pas rejoindre l'équipage de Barbe Blanche ?

is'