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6 - Midgard

Kristoff s'étira longuement dans son lit. Un nouveau jour, une nouvelle éternité à passer immobile, avant de pouvoir se rendormir, et cesser de réfléchir à nouveau pendant quelques heures. Il commençait à être vraiment las de cette situation. Il espérait qu'Elsa revienne avant qu'il ne décrépisse dans ce château. Sinon cette immobilité forcée allait le tuer plus vite que les tâches royales quotidiennes. Elsa pourrait remédier à son problème, il en était certain.

D'ici-là, pour leur prince consort par intérim, les menuisiers et les cordonniers s'étaient alliés et avaient créé un harnais spécial pour Sven, qui pouvait alors tirer Kristoff dans les couloirs. Mais aujourd'hui, il n'en avait pas envie. Il voulait juste rester dans son lit, fermer les yeux, et ne penser à rien. Difficile à faire, quand ses pensées vagabondaient autant qu'elles le faisaient ce dernier mois. Anna était partie depuis quelques heures déjà, après leur habituelle bataille de coussins, pour gérer le royaume. Et le ministre des affaires intérieures d'Arendelle, Heikki Johannsen, avait vidé les lieux à sa suite, laissant Kristoff se reposer. Comme souvent, le prince se retrouvait seul dans sa grande chambre vide, à ruminer.

Il ferma les yeux. Tout l'ennuyait. Absolument tout. De la plus petite signature administrative aux calculs de bénéfices pour le commerce international. Il aurait aimé juste fermer les yeux, et, pour quelques heures, tout oublier. Sombrer dans l'inconscience. Ne rien ressentir. Juste oublier.

Au lieu de cela, il était coincé là, sur ce maudit lit, obligé d'attendre que quelqu'un vienne solliciter son aide sur un cas qui avait besoin d'une approbation « royale ». Il faillit ricaner. Il s'était rarement senti aussi peu royal qu'en ce moment. Même en montagne, lorsqu'il vadrouillait encore, seul avec Sven, il se sentait maître de ses actions et de ses pensées. Ici, même ses réflexions lui échappaient souvent, pour se perdre sur de désagréables sujets qu'il ne pouvait même plus éviter. Et tous se ramenaient invariablement à ses jambes inertes.

Il jeta un regard par la fenêtre. Il faisait beau. Chaud, probablement. La chambre était agréablement fraîche, grâce aux épais murs de pierre qui ne laissaient pas passer la chaleur. En hiver, c'était l'inverse : ils la retenaient, la piégeaient à l'intérieur, ne la laissaient pas fuir. C'était ironique, mais auparavant, Kristoff préférait être à l'intérieur en été. Il n'aimait pas la chaleur. Mais là, il aurait tout donné pour pouvoir être en montagne de nouveau. Même si c'était pour râler contre un soleil trop fort.

Il se demanda brièvement si Grand Pabbie aurait un remède. Mais l'idée s'en alla aussi vite qu'elle était venue. Pabbie était spécialiste lorsqu'il s'agissait de magie et de phénomènes inexplicables. Lorsqu'il s'agissait de problèmes physiques... il pouvait parfois être aussi démuni que quiconque d'autre.


— Kristoff ?

— Hmm ?

Il vit le roux des tresses d'Anna avant de voir son visage. Elle entra à reculons, repoussant la porte d'un coup de talon, tirant derrière elle un petit chariot de métal dont les roues peinaient à progresser sur l'épais tapis.

— Anna, tu ne devrais pas !

— Je sais, répondit-elle simplement.

Il sentit, sans le voir, le sourire dans sa voix. Et, quand elle se retourna, une petite étincelle amusée brillait dans ses yeux.

— Je veux profiter de ce que je peux encore faire. Tant que je peux le faire.

Elle tira le chariot jusqu'au lit, fit glisser le plateau sur la planche qui leur servait de table, et qui n'avait toujours pas bougé depuis le matin même.

— Il est quelle heure ? demanda Kristoff.

— Trois heures et demie.

— On mange tard...

Les coins de la bouche d'Anna se plissèrent imperceptiblement.

— Oui, désolée. J'ai eu un petit... souci, qui m'est tombé dessus...

Kristoff détacha le regard du bol de soupe qu'il était en train de se servir pour observer sa femme, préoccupé. Elle parlait rarement de mauvaises nouvelles. Et, encore moins souvent, elle les mentionnait en tant que telles.

— Qui est ?

Anna fronça le nez.

— Une délégation de Weselton, qui arrivera certainement d'ici quelques heures.

— Et Silvester n'est pas là, soupira Kristoff, devinant le hic. Ni Elsa. Qu'est-ce que tu comptes faire ?

— Les accueillir en tant que tels. J'aurai besoin que tu sortes du lit, d'ailleurs, sourit-elle.

Kristoff grommela, mais acquiesça sans protester. D'abord parce qu'il savait que c'était inutile, ensuite parce qu'il se doutait que les ministres ne le laisseraient pas échapper à ses devoirs royaux.

— La version officielle, c'est qu'Elsa est partie en montagne avec son fiancé et ses enfants, et qu'ils en profitent tous pour mieux se connaître. Et on ne sait pas quand ils ont prévu de rentrer.

— On y gagne combien ? Quelques jours, au maximum ?

— C'est ça... soupira-t-elle. J'ai déjà fait circuler la version officielle auprès de toutes les servantes et des ministres, qui se chargeront de relayer l'information.

Le blond acquiesça, pensif. Il suffisait qu'un valet laisse échapper, même involontairement, qu'un rayon aveuglant était descendu du ciel, et avait emporté la famille royale d'Arendelle, le prince de Weselton, ainsi que l'ancien amant d'Elsa – il ne manquerait plus que quelqu'un mentionne ça ! – et les relations diplomatiques avec le royaume voisin seraient brusquement bien plus tendues. Voire catastrophique. Et s'il fallait à nouveau dix ans pour les apaiser...

— Et puis, au fond, qu'est-ce qui lui prend autant de temps ? marmotta la reine par intérim, grincheuse. Avec ses pouvoirs, arrêter une tempête ne doit pas être si compliqué que ça, non ?!

Kristoff sourit légèrement en écoutant sa femme ronchonner.

— Mais je te jure que si elle a recommencé à se prendre la tête avec ce crétin de Loki, elle va m'entendre ! poursuivit-elle d'un ton franchement agacé.

— Elle est grande...

— Et fiancée. Et toujours amoureuse.

Le blond leva un sourcil.

— Toujours ?

Anna ne retint pas une grimace.

— Elle a beau se mentir, elle l'aime toujours. Et il y a Evvie et Eirik, en plus. Mais...

Kristoff lui attrapa les mains avant qu'elle ne continue sur sa lancée. Elle s'interrompit, le regarda.

— Écoute. Elsa est pleinement capable de choisir. Et elle a toujours privilégié le devoir, à ce que je sache. Mais jusqu'à ce qu'elle revienne, tu es en charge. Et il faut que tu t'occupes de ces Weseltoniens qui arrivent.

— Nous. Nous allons nous en occuper.

En voyant l'éclat de malice dans ces yeux verts éclatants, Kristoff eut un très mauvais pressentiment.

Anna agrippait nerveusement les accoudoirs du trône. Même après tout ce temps, elle ne parvenait pas à totalement s'habituer à cette sensation. Elle ne se sentait pas à sa place, sur cette estrade. Encore moins jugée et jaugée par la délégation du pays voisin. Elle se mordilla l'intérieur des joues, à défaut de pouvoir se ronger les ongles. Une mauvaise habitude qui n'était jamais totalement partie, qui refaisait surface dès qu'elle était en situation de stress. Et ici, c'était un euphémisme. Elle jeta un coup d'œil à sa gauche, où siégeait Kristoff, en habit d'apparat. Il lui retourna un regard rassurant.

— Votre Altesse, les seigneurs Kraslav, Ivahen et Yaavrin.

— Messeigneurs, au nom de ma sœur, je vous souhaite la bienvenue à Arendelle.

Anna forçait délibérément sur sa voix pour l'empêcher de résonner comme celle d'une petite fille incertaine. Ce qu'elle se sentait toujours être, lorsqu'elle était assise sur ce siège.

— D'ailleurs, à ce pro...

Elle ne le laissa pas finir sa phrase.

— Ma sœur s'excuse pour son absence momentanée. Elle est partie, avec son fiancé et ses enfants, en montagne, sans me prévenir quand elle reviendra.

Elle avait l'impression d'en faire trop. Mais mieux valait cela que les laisser deviner que leur prince avait disparu de la surface de cette planète, parti dans un autre monde.

— D'ici son retour, je veillerai à ce que vous ne manquiez de rien. Un festin sera organisé demain soir, s'il vous sied, en l'honneur de votre arrivée. Et j'ai fait préparer des chambres pour vous et votre escorte.

Ils hochèrent la tête. Ivrahen, un vieil homme aux cheveux grisonnants qui rappelait étrangement le duc de Weselton, mais qui avait certainement une quinzaine d'années de moins que lui, fut le seul à paraître légèrement sceptique. Ses deux compagnons semblèrent enchantés par les prévisions. Ou alors ils avaient d'excellents masques, ce qui était possible aussi. Mais tous les trois s'inclinèrent, la remerciant pour son aimable accueil.

Encore une fois sans leur laisser le temps de placer une question, Anna tapa dans ses mains. Laia, ainsi que deux autres servantes, entrèrent dans la grande pièce par une petite porte dérobée située dans un coin.

— Elles vous indiqueront vos quartiers, fit la reine, les désignant.

Comprenant que c'était une invitation à sortir de la salle d'audience, les trois hommes tournèrent les talons. Une fois qu'ils furent dehors, et que les portes se refermèrent, Anna poussa un gros soupir.

— J'en ai fait trop ?

— C'était très bien organisé, Votre Altesse, fit une silhouette sombre en se détachant de l'ombre d'une colonne.

— Tu étais parfaite, fit Kristoff en écho. Tu ne les as même pas laissés parler !

— C'était le but... souffla-t-elle, passant une main dans ses tresses, ramenées en couronne sur sa tête, pour les défaire. Erle, vous pouvez veiller à ce que leurs gardes soient surveillés ? Pas menacés, mais juste... qu'aucun d'entre eux n'aille se perdre dans des endroits... peu recommandables...

— Bien sûr, Votre Altesse. De toute façon, ils logeront dans la caserne vide.

— Parfait. Vous pouvez disposer.

Erle Brynjolf s'inclina, puis tourna les talons. Kristoff resta un moment silencieux, hésitant entre appeler les valets pour qu'ils ramènent Sven dans la salle, qu'il puisse embarquer sur son traîneau et rentrer dans son lit, ou rester ici encore un moment. Puis, finalement, il glissa :

— Tu devrais envoyer un message à Sif. Lui demander où est Elsa. Ce n'est pas normal qu'elle traîne autant.

— Mmhm. Bonne idée. Ses corbeaux sont toujours dans la volière. Je vais le faire tout de suite.

Elle se redressa comme un ressort, resta un instant comme suspendue, incertaine, puis se laissa retomber sur le trône.

— Comment vas-tu, toi ?

Kristoff lui adressa un regard voilé de tristesse, mais répondit avec honnêteté, malgré la difficulté de la question.

— Ça me manque. Horriblement. Ne pas pouvoir aller où je veux, choisir quand bouger... Tu ne peux pas imaginer à quel point c'est frustrant.

Anna fronça le nez, avec l'impression qu'un étau glacé lui comprimait l'estomac. La rancœur et la douleur qu'elle devinait dans le ton de son mari, même s'il les masquait plutôt bien, lui donnaient le tournis. Lui faisaient peur. Il fallait qu'Elsa revienne... au plus vite.

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