Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

5 - Midgard

Anna s'éveilla en percevant du mouvement à côté d'elle. Elle tourna légèrement la tête sur le côté puis, agressée par la lumière qui filtrait au travers des rideaux, replongea le nez entre les coussins. Elle aurait préféré dormir encore un peu, mais les crissements du drap et les déformations constantes du matelas l'en empêchèrent. Alors elle resta à écouter, silencieuse, plongée dans un demi-sommeil dont elle émergeait par intermittence.

Les oreillers sentaient la lavande, se rendit-elle compte alors qu'elle peinait à se sortir de sa léthargie. Elle aimait bien la lavande. Ça lui rappelait les jardins, l'air frais...

Brusquement, elle fut prise d'une nausée soudaine, qui l'obligea à se rouler en boule sous le drap, genoux remontés contre la poitrine. Elle se mordit les lèvres, attendit en essayant de penser à autre chose.

La nausée passa au bout de quelques minutes seulement, mais elle avait totalement réveillé la jeune femme. Elle se retourna sur le dos. Les cheveux blonds de son mari rentrèrent alors dans son champ de vision pour un bref instant, elle sourit. Il était déjà assis, mains refermées autour d'une lourde barre de bois sculpté qui avait été ajoutée au lit récemment. Il s'en servait comme d'un point d'appui pour pouvoir se redresser, rien qu'à la force des bras. Cela lui permettait d'être dans une position plus confortable, et non plus allongé à longueur de journée, et en prime, il pouvait reprendre ses obligations. Comble de l'honneur, son petit-déjeuner était servi au lit.

Laia entra juste au moment où Anna se faisait la réflexion qu'il était étrangement tard, et qu'elle n'avait pas encore été réveillée par une horde de courtisans affairés. Étrange. Enfin, depuis que les jumeaux étaient partis, le château était déjà bien plus calme.

La servante esquissa un semblant de révérence au couple royal, tâche rendue difficile par le lourd plateau qu'elle tenait entre ses mains. Deux majordomes la suivaient. Ils tirèrent vers le lit une table haute, la calèrent de manière à ce que le couple royal puisse simplement s'asseoir en haut du lit, et manger ainsi. La princesse se redressa sur ses coudes. Laia déposa son plateau sur la table, s'inclina une nouvelle fois, plus profondément, et tourna les talons, suivie des deux hommes.

Sans préavis, Anna se jeta sur les croissants frais, livrés directement de la pâtisserie la plus proche. Ils étaient encore chauds. Kristoff, amusé, la regarda manger sans toucher à sa propre nourriture. C'était la même chose depuis quelques jours déjà : alors qu'elle mangeait pour deux, lui n'avalait absolument rien, ou presque.

— Je n'ai pas faim, répondit-il encore une fois, alors qu'elle lui reposait la même question que la veille.

Mais cette fois-ci, la rousse n'entendait pas se laisser faire ainsi. Elle fit une grimace, arrêta de manger.

— Alors moi non plus.

— Anna !

— Quoi ?

Elle laissa entrevoir un moment un sourire étincelant, taquine, puis, redevenant sérieuse, asséna :

— Je ne touche à rien tant que tu n'as pas mangé au moins la moitié de cette assiette.

Elle fit glisser l'assiette en question face à son mari, la remplit de nourriture à raz bord – l'avantage d'être princesse, se disait-elle toujours, était d'avoir toujours de la nourriture à disposition – et se laissa tomber dans ses coussins en couvant son mari d'un regard à la fois attendri et étrangement sérieux. Kristoff leva les yeux au ciel.

— Dis-moi que tu n'es pas sérieuse... soupira-t-il.

En guise de réponse, elle se contenta de lever un sourcil, provocatrice.

Kristoff savait la partie perdue avant même qu'elle n'ait réellement commencé. Avec une grimace, il s'attaqua au pain chaud devant lui. Et, dans le fond – même s'il ne l'admettrait jamais à haute voix – il était heureux qu'Anna l'ait forcé à manger. Ça montrait au moins qu'elle se préoccupait toujours de lui.

Voyant qu'il était parti pour engloutir tout ce qui était présent sur la table, Anna se remit à manger, elle aussi. Après tout, elle avait deux ventres à nourrir...


Leur repos matinal fut cependant de courte durée. Alors qu'Anna finissait son assiette, un homme à la haute stature, aux cheveux grisonnants, entra dans la pièce à son tour, après avoir toqué, une pile de lettres en main. C'était Heikki Johannsen, le ministre qui s'occupait des affaires intérieures d'Arendelle, avec sa pile de courrier quotidien en main. La princesse – reine par intérim, en fait, en attendant le retour de sa sœur – avait très vite déplacé son bureau directement dans sa chambre à coucher, à la fois pour passer plus de temps avec son mari... et pour ne pas avoir à sortir du lit tout de suite.

Avec un soupir, elle se leva, et enfila son peignoir. Heikki détourna pudiquement le regard, et ce même s'il la connaissait depuis qu'elle était née. Elle alla ensuite s'asseoir face au bureau, et débuta, comme tous les matins, la lecture des lettres. Il y avait majoritairement des doléances, des requêtes de villages éloignés, mais toujours rattachés à la couronne d'Arendelle. Pour ceux-là, elle demandait à Heikki de déléguer un homme qui s'occuperait de répondre à leurs demandes en fonction des moyens à disposition. Pour ceux qui habitaient plus près, elle s'occupait elle-même de faire le nécessaire.

Pendant ce temps-là, un autre homme traitait avec Kristoff de la politique extérieure. Le blond avait fini d'assimiler la majorité des notions qui lui étaient nécessaires à son rôle de prince consort. Maintenant qu'il était cloué au lit et qu'il ne pouvait plus fuir ses obligations, il se révélait être incroyablement bon négociateur, notamment dans la gestion des matières premières et de leurs prix d'exportation. Probablement à cause de son passé de vendeur de glace.

Ainsi, les deux époux travaillaient ensemble, n'hésitant pas à se concerter, à s'appeler, parfois à s'envoyer des coussins dans la figure, au risque de détruire les piles de papiers soigneusement empilés qui étaient disposées un peu partout dans la pièce. Mais globalement, leur travail leur demandait beaucoup de concentration. Entre deux pensées accordées aux livraisons de bois pour l'hiver, Anna s'étonnait, encore et toujours, du silence qui régnait entre les murs du château lorsque les jumeaux n'étaient pas là. C'était trop calme. Elle se rappelait de sa propre enfance, qui faisait douloureusement écho à ce mutisme permanent.

Qui que vous soyez, vous là-haut, faites que ma sœur revienne bientôt.

Cette prière, qu'elle soit adressée à ceux qui pouvaient l'entendre ou non, était devenue une ritournelle quotidienne. Anna voulait sa sœur, pour des milliers de raisons différentes. Pour la serrer dans ses bras, faire une bataille de boules de neige, jouer avec les jumeaux, râler à cause du surplus de travail, juste être à côté d'elle. Elle s'était tellement habituée à sa présence que, depuis un mois, elle avait l'impression qu'une partie d'elle-même lui manquait cruellement.

Elle se secoua. Elle avait du boulot. Beaucoup trop pour qu'elle soit en bonne santé. À se demander comment Elsa, encore trop jeune pour penser à gouverner un royaume, à l'époque, avait fait, pendant qu'Anna s'amusait.


Une fois une partie de ses devoirs quotidiens accomplis – il devait être aux alentours de dix heures du matin – elle se décida à prendre sa douche et à mettre le nez dehors, ne serait-ce que pour brosser son cheval. Peut-être aussi le monter, se fit-elle la réflexion, tant qu'elle le pouvait encore. D'ici trois ou quatre mois, elle devrait oublier les glissades sur la rambarde des escaliers, les séances d'escalade, et ainsi de suite. Pas tant pour son propre bien que pour celui de son enfant.

Mais, alors qu'elle sortait dans la cour, elle se fit intercepter par un petit bonhomme de neige au sourire étincelant. Olaf lui fit un grand signe de sa branche, manquant de faire disparaître son nuage au passage, courut vers elle.

— Anna !

Quelques gardes, les plus jeunes surtout, firent les gros yeux, mais la majorité était habituée à ce que la princesse porte son diadème aussi souvent que son titre. Soit presque jamais.

— Olaf ! sourit-elle. Alors, le château ?

À sa grande insistance, elle avait fini par nommer le bonhomme de neige responsable du château, que ce soit dans l'entretien, la répartition des tâches, l'approvisionnement... tout. Une décision qui aurait probablement fait hurler Elsa, mais vu qu'elle n'était pas là...

— On manque de poisson, fit-il, à peine plus sérieux que quand il l'avait saluée. Et les draps de la chambre d'Elsa n'ont pas été changés depuis la semaine dernière. Mais on s'en fiche, nan ?

Anna pouffa, hocha la tête, et le bonhomme de neige enchaîna :

— On les changera quand elle rentrera. Et son jardin va très bien, je m'en occupe.

Anna fronça un sourcil, puis seulement comprit qu'il faisait référence au jardin installé dans l'aile ouest, perpétuellement gelé. Une merveille, où elle adorait aller quand elle en avait le temps. Autant dire jamais, en ce moment.

— Merci Olaf.

— De rien. Dis, tu penses qu'on peut inviter mes frères, vu qu'Elsa n'est pas là ?

Anna éclata de rire. Olaf lui serinait la même chanson depuis que la reine d'Arendelle était partie. Il voulait voir ses frères, bonhommes de neige miniatures qu'Elsa avait créés en éternuant, des années auparavant. Ils n'avaient pas grandi, et, par sécurité, avaient été installés avec Guimauve dans le château en montagne, pour éviter qu'ils ne causent la destruction d'Arendelle par leur simple bonne humeur givrée.

— J'aimerais bien... mais tu imagines la tête d'Elsa si elle rentrait ?

Et puis, il fallait admettre qu'ils faisaient trop de bêtises. Même pour Anna, ce qui était un comble.

— D'accord.

À voir l'expression songeuse du bonhomme de neige, Anna sut qu'il avait une idée en tête. Mauvaise, a priori. Probablement ramener certains de ses frères en cachette.

— Votre Majesté !

Avec une grimace, Anna pivota. Elle ne se sentait décidément pas faite pour ce titre. Pas prête pour ce qu'il impliquait. Néanmoins, elle fit face à l'homme qui accourait vers elle. Un soldat, qu'elle se rappela avoir promu au grade de capitaine des gardes très récemment. Un certain Erle Brynjolf. Elle dut lever les yeux pour croiser son regard sombre. Il la dépassait d'une bonne tête et demi. Il s'arrêta juste en face d'elle, salua, un poing sur le cœur.

— Un éclaireur a repéré une petite escouade approchant de la ville.

— Étendards ?

— Weselton, Votre Majesté.

Pourquoi faut-il toujours que ce soit eux ? soupira-t-elle intérieurement.

Elle fronça les sourcils, se rendit soudain compte que l'expression d'Erle était particulièrement préoccupée. Elle ferma les yeux, alors qu'il attendait sa décision. Et l'évidence la frappa soudain. Elsa n'était pas là, et Silvester non plus. Et Anna n'avait aucune explication valable, autre que « Ils ont été emportés par le pont arc-en-ciel de nos vieilles légendes ».

— Combien de temps avant leur arrivée ? s'enquit-elle d'une voix blanche.

— Ils seront là ce soir. Demain matin s'ils s'arrêtent avant la tombée de la nuit pour prendre du repos.

— En clair, ils seront là ce soir, grinça-t-elle pour elle-même.

Elle baissa les yeux, fixant le sol pavé pour essayer de trouver une solution expresse pour régler la situation. Elle n'avait aucune fichtre idée d'où était sa sœur en ce moment. Elle ne savait même pas quand elle allait rentrer. Cela faisait un mois qu'elle était partie, et elle avait dit que ce serait pour quelques jours tout au plus.

Loki, peu importe que vous soyez un dieu, si vous lui avez fait quoi que ce soit, je vous jure que vous entendrez parler de moi !

— Votre Majesté ?

Elle leva la tête. Erle patientait toujours. Mais plus que cela, elle devina qu'il avait une idée en tête.

— Oui ?

— Si je puis me permettre... laissez-les arriver, servez un banquet, comme pour toute délégation. Vous pourrez prétendre que votre sœur est partie avec le prince, pour faire plus ample connaissance.

Ce n'était pas totalement un mensonge... ni totalement la vérité. Anna sourit. Cela pourrait maintenir l'illusion quelques jours tout au plus. En espérant qu'Elsa rentre au plus tôt. Il faudrait ruser. Mais c'était toujours mieux qu'admettre que la reine par intérim ne savait pas où était passé l'un des héritiers du royaume voisin.


Sincèrement, Arendelle n'est pas la région que je vais traiter le plus souvent... surtout qu'avec Anna en reine par intérim enceinte, Kristoff qui a perdu l'usage de ses jambes, et Olaf préposé à l'administration du château, ça pourrait très vite partir dans de gros délires (et potentiellement la destruction du royaume XD). Mais on viendra y faire un tour de temps en temps, qu'est-ce que vous en pensez ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro