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25 - Svartalfheim

Möker avait déplacé Evvie dans la caverne. Elle la veillait comme elle aurait veillé sa fille si elle avait pu en avoir une. Et, en même temps qu'elle gardait un œil sur le corps inerte, elle cherchait de toutes ses forces une solution pour sortir la princesse de cette situation.

Le pire était probablement de ne pas pouvoir établir le contact avec Evvie. Möker avait toujours été habituée à ce que rien ne soit au-delà de sa portée, même les choses les plus difficiles. Même les voyages temporels, même les déplacement entre les univers. Elle savait tout faire. Sauf entrer en contact avec un esprit perdu dans le Néant. Et c'était frustrant, si frustrant...

Elle avait congédié Imaven, temporairement, du moins. Il était inutile qu'il perde son énergie à rester près d'elle alors qu'il ne pouvait rien faire.

Si seulement elle avait remarqué cette faille dans la barrière de Svartalheim, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais, ces dernières années, elle avait été négligente, plongée dans une léthargie profonde, dont rien ne parvenait à la distraire. Sauf l'arrivée d'Evvie.

Möker se prenait aussi à penser à la mère de la jeune fille. Elsa d'Arendelle, cette mortelle qui, probablement sans le savoir, avait donné naissance à une immortelle. Maintenant, au moins, elle était certaine de la nature d'Evvie. Aucun esprit purement humain n'aurait survécu deux secondes dans le néant absolu. Elle, même après des heures, elle était encore là. Physiquement, du moins. Son corps n'avait pas été réduit en poussière, il respirait toujours. Elle n'avait pas disparu. Elle était juste... perdue.

Elsa pensait-elle à sa fille ? Savait-elle combien la gamine avait souffert de son absence ?

Möker savait tout du passé de la petite princesse. Sa relation fusionnelle avec son frère, sa mère manquante, perdue dans sa propre douleur, sa tante, attentionnée, mais incapable de comprendre la peine des jumeaux. Elle aurait voulu pouvoir en vouloir à Elsa d'Arendelle, cette mère qui avait mis trop longtemps à se rendre compte combien ses enfants avaient besoin d'elle. Mais, étrangement, elle s'en sentait incapable. Sans qu'elle ne sache vraiment pourquoi, elle ne pouvait pas réellement la blâmer.

Enfermée depuis trop longtemps dans une veille méditative, plongée dans ses pensées, Möker ne faisait pas attention au temps qui passait. Elle regardait les jours défiler sans bouger d'un cil. Une journée, c'était à peine un battement de cœur pour elle. Elle ne s'en préoccupait pas. Elle voyait les choses sur le long terme. Et, pour le moment, l'avenir paraissait bien sombre.


— Möker ?

La voix vint la distraire de ses sombres pensées. Elle ouvrit les yeux, cherchant la provenance. Une nouvelle source d'énergie pulsait maintenant dans la caverne, une qu'elle n'avait pas ressentie jusque là. Elle fronça les sourcils, déplia ses jambes, se redressa, et se pencha vers la princesse inconsciente, parcourut ses poches, jusqu'à tomber sur une petite gemme couleur or, qu'elle reconnut immédiatement. Elle l'attrapa, se rassit là où elle était, près de la tête de la gamine allongée par terre, la pierre couleur ambre entre ses doigts crochus, hésita, finit par la poser sur la poitrine de la petite fille.

— Engill, souffla-t-elle à voix basse.

La communication mentale s'établit, malgré la distance, malgré la brèche temporelle. Möker ne savait pas vraiment comment. Et elle s'en moquait, au fond. Ce qu'elle ne savait pas, Engill le savait. C'était ainsi qu'ils fonctionnaient. Contraires, complémentaires.

— Evvie est bien arrivée ? Comment se passe l'entraînement ?

— C'est drôle que tu poses la question... Son âme est perdue dans le Néant.

L'esprit primaire de l'ordre mit quelques instants à procéder cette information. Möker perçut son trouble, puis sa panique grandissante.

— C'est une catastrophe, tu en es consciente ?

— Pleinement. Avant que tu ne poses la question, il y avait une brèche dans la structure de Svartalfheim. En essayant de contacter son frère, probablement, elle l'a colmatée.

— Oh, par les singularités...

Möker aurait pu sourire, si elle n'avait pas été aussi préoccupée. Au lieu de cela, elle poussa un profond soupir, en écho à l'inquiétude de son alter ego.

— Penses-tu qu'on pourrait... négocier ?

— Avec lui ? releva-t-elle, sceptique. Ça m'étonnerait.

— Et le forcer à s'ouvrir ?

— Encore faudrait-il savoir où son âme se trouve, exactement. Elle peut avoir dérivé. Néant est trop vaste pour se permettre une approximation qui nous videra de notre énergie pour les trois prochains millénaires.

Elle devina l'agacement d'Engill. Mais elle savait qu'elle avait raison, et lui le savait également. Malheureusement pour eux deux.

— Et les autres ? s'enquit-elle.

— Cela ne fait que quelques heures, ici. Pour le moment, ils n'ont pas fait grand-chose. Mais ils progressent doucement. Peux-tu la mettre dans un cocon de régénération magique ?

Il revenait au sujet initial comme un boomerang. Épuisant, mais c'était Engill. Möker le connaissait trop pour s'en agacer.

— Que crois-tu que j'aie fait ? cingla-t-elle.

— Pardon.

Elle sourit, cette fois-ci, mais c'était un sourire teinté de rancœur. Puis, elle passa les doigts dans le fin voile d'obscurité qui recouvrait Evvie. C'était la première chose qu'elle avait faite, après l'avoir déplacée. Elle avait enfermé son corps dans un écrin de magie protectrice qui l'empêchait de vieillir, l'alimentait en énergie noire directement à partir de l'énergie vitale de Möker, même si elle n'était pas certaine de ce que cela pouvait provoquer dans l'organisme de la jeune fille. Mais c'était ça ou la laisser mourir, et cette dernière option était totalement hors de question.

— Donc ? Qu'est-ce qu'on fait ?

— Aucune idée.

— Deux immortels qui ne savent pas quoi faire. C'est quand même assez ironique... souffla l'entité du chaos avec un rire sarcastique.

— Nous avons vieilli... répondit Engill avec une pointe de nostalgie dans sa voix mentale.

— Triste constat...


Leur discussion terminée, Möker s'était intéressée à la pierre qui reposait sur la poitrine d'Evvie. Elle brillait faiblement, à travers la chape d'obscurité dans laquelle la princesse était enfermée. C'était grâce à cette petite pierre, conçue à partir de l'énergie vitale d'Engill, qu'elle avait trouvé Evvie en premier lieu. Elle l'avait ensuite oubliée, trop obnubilée par l'entraînement de la gamine. Maintenant qu'elle l'avait à nouveau sous les yeux... elle se demandait si elle ne pouvait pas l'utiliser à sa manière.

Elle finit par l'attraper entre son pouce et son index, la soulever juste devant ses yeux, et l'observer attentivement. Concentrée, elle n'eut pas de mal à remonter la trace des jumelles de cette pierre. Elle put ainsi sentir tous les « autres ». La reine Elsa d'Arendelle, perdue sur Muspellheim. Loki, le géant du froid, à Vanaheim. Thor, l'asgardien, sur Midgard. Les princes Silvester et Eirik, humains, sur Ljösalfheim. Möker se concentra sur ces deux derniers.

Elle ne pouvait pas communiquer avec eux à distance. Ou plutôt, si elle aurait pu, mais elle ne le voulait pas. Cela ne servait à rien. Même le lien entre les jumeaux n'était pas assez fort pour permettre à Evvie de revenir dans l'univers connu. Et, à moins de contacter son Vril'shan – un vieux mot d'une langue oubliée, à mi-chemin entre « père » et « mère » – elle ne pouvait rien faire.

Sauf qu'elle ne voulait pas contacter Néant. C'était la règle qu'elle s'était imposée, avec Engill : sauf en cas d'extrême nécessité – qui impliquait obligatoirement l'éventuelle disparition des Neuf Mondes – on ne rétablissait pas le contact avec le Vril'shan. Jamais.

Möker soupira. Elle savait que, pour le moment, Engill approuverait son choix, sa passivité. C'était ça ou réellement provoquer le Ragnarök, et précipiter la disparition de toute chose. Evvie allait, pour le moment, devoir se débrouiller seule.

Evvie flottait.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Elle percevait, instinctivement, qu'à l'échelle de son corps, ça commençait à faire longtemps, mais elle aurait été incapable de donner une durée précise. Elle ne sentait plus rien. Même l'angoisse n'arrivait plus à se loger dans son cœur, à se trouver une place dans son esprit. Elle se sentait totalement anesthésiée.

Allait-elle un jour sortir de là ?

La pensée fusa, fugace, éphémère. Evvie la laissa flotter autour d'elle un moment, essayant de saisir toutes les implications de ce doute soudain. À défaut d'autre chose, elle pouvait au moins faire ceci : réfléchir. Parce qu'elle savait qu'elle était bloquée ici, pour le moment. Elle n'avait aucune idée de comment rentrer, puisqu'il n'y avait rien autour d'elle. Rien. Aussi loin qu'elle étende sa conscience, elle ne ressentait pas la moindre vibration indiquant la présence d'un être quelconque. Mort ou vivant. Univers ou créature, il n'y avait absolument rien. Le néant le plus absolu.

— Oui, enfin... presque...

Mentalement, Evvie se crispa brusquement, son esprit parcourant frénétiquement le vide autour d'elle. La voix s'était élevée de nulle part. Elle vibrait en elle. Et il n'y avait personne pour communiquer avec elle, où qu'elle cherche.

— Qui êtes-vous ?

— Je ne suis pas.

Sceptique, effrayée par cette voix qui semblait résonner à l'intérieur de son esprit, la princesse demanda :

— Où êtes-vous ?

— Je ne suis pas, répondit à nouveau l'inconnu, avec une pointe de sarcasme dans son ton.

Maintenant terrorisée par cet être étrange, mais n'ayant aucun moyen de fuir cette voix dans son esprit, Evvie osa néanmoins poursuivre :

— Que voulez-vous ?

— Une question très intéressante...

Si la chose avait pu sourire, elle l'aurait probablement fait. L'amusement transparaissait dans le ton, mais cela ne rassurait absolument pas la princesse.

— Je ne sais pas vraiment. Mais je suis curieux... Qui es-tu, toi ? Tu n'es pas une Vril'mravn.

Sans trop savoir comment, Evvie comprit la signification de ce terme étrange, qu'elle n'avait jamais entendu. Cela signifiait « descendant » ou « enfant »... mais il y avait une connotation étrange qu'elle n'arrivait pas à cerner. Comme si un Vril'mravn descendait d'un parent unique, qui ne lui transmettait rien. Comme si c'était seulement une part de l'être d'origine. Un petit morceau arraché, rendu indépendant, pensant à sa manière, et n'ayant absolument pas les mêmes caractéristiques que son prédécesseur.

— Veux-tu bien arrêter de penser à moi comme à un être ?

Ce n'était pas de la colère qu'elle distinguait dans la voix. Juste une sorte de... lassitude. D'incompréhension, aussi. Comme s'il ne voyait pas ce qui l'empêchait d'imaginer quelque chose qui n'était en fait rien.

— Si vous n'êtes pas... souffla Evvie, partagée entre curiosité et effarement à l'idée d'avoir deviné. Comment peut-on vous définir ?

— Comme la négation absolue. L'opposé de l'existence. L'absence rendue réelle, l'irréel rendu possible. Néant.


Vous aimez les concepts philosophiques tordus ? =P Si oui, j'ai une question pour vous. Comment définir le néant ?

J'ai essayé d'approcher la question (oui, TDNC se transforme en essai philosophique, à ce stade...) mais promis, on ne s'attarde pas trop dans la philo. C'est juste un passage transitoire ^-^

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