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18 - Muspellheim

Irstv était absolument enragé, ne semblait avoir aucun contrôle sur lui-même. Elsa poussa un soupir en se demandant ce qui pouvait lui être arrivé pour passer de quasi-homme civilisé à démon meurtrier en manque de sang. Les griffes qui avaient remplacé ses ongles raclaient contre la surface lisse de Sylvi, cherchaient désespérément un interstice entre l'armure et la peau.

En silence, Elsa bénit la capacité de Sylvi de pouvoir protéger même son visage, sans pour autant bloquer sa vision. Elle-même ne parvenait pas à comprendre comment, mais la zone des yeux avait beau être totalement couverte d'une gangue de métal, Elsa parvenait à voir au travers. De fait, elle n'avait aucun problème à combattre Irstv.

La frénésie sanguinaire de ce dernier était terrifiante. Il n'y avait aucune logique dans sa gestuelle, aucun moyen de prédire ses coups. Enfin, si, dans l'absolu, il agissait comme un animal, en cherchant les zones les plus vulnérables. Ses assauts visaient à lacérer, déchirer, arracher toute artère majeure. Ses iris écarlates étincelaient, assoiffés de sang.

Elsa ferma solidement son poing valide, en une boule compacte, couverte de métal.

— Tu peux solidifier le poignet droit, s'il te plaît ? demanda-t-elle à Sylvi. Il faudra que je le remette en place ensuite...

Aussitôt dit, aussitôt fait, la main blessée était consolidée, et ne risquait pas de souffrir d'un nouvel assaut. Et, lorsque, gêné par la résistance que lui opposait Sylvi, Irstv recula, Elsa n'hésita pas. Elle pivota, asséna son coude droit dans le plexus du démon et, alors qu'il se pliait en deux, frappa sa nuque du tranchant de sa main gauche. Il grogna, vacilla, mais ne tomba pas. Lui aussi était couvert par son armure, et, si la force du coup l'avait momentanément mis hors-service, cela n'allait pas durer.

— Fais gaffe, souffla Sylvi. Je connais Eldur, il n'est pas du genre à se laisser avoir par un simple...

L'armure n'eut pas le temps d'achever sa pensée, Irstv le fit pour elle. À la vitesse d'un serpent, il se redressa, agrippa la jeune reine par son poignet blessé – encore ! – et l'attira contre lui. Un instant plus tard Elsa se retrouvait plaquée au sol, le nez dans les gravats qui avaient volé, incapable de bouger. Le démon s'était assis sur son dos, et paraissait ne plus vouloir bouger.

— Euh... qu'est-ce qu'il fait ?

— Technique de chasse des démons, répondit son armure, lapidaire. S'ils n'arrivent pas à tuer leur proie, ils l'immobilisent et ne bougent plus jusqu'à ce qu'elle abaisse ses défenses.

— D'accooord... et du coup, comment je me débarrasse de lui ?

— Aucune idée.


Elsa n'avait aucune idée du temps qui s'était écoulé. Pour peu, elle aurait pu s'endormir, mais le poids inconfortablement réparti sur son dos et ses épaules l'en empêchait. Elle avait d'abord essayé de se contorsionner, de s'agiter... bref, de le déloger. Impossible. Il était bien trop lourd pour qu'elle ne puisse faire quoi que ce soit.

Bien qu'elle ait les mains libres, elle n'arrivait pas non plus à le frapper, puisqu'il était derrière elle. Elle ne pouvait tout simplement rien faire, physiquement. Eldur, l'armure d'Irstv, le rendait résistant à toute attaque magique, et de l'autre côté, Sylvi la protégeait, elle, contre tout assaut physique. Ils étaient à égalité. Et Irstv était plus vieux qu'elle.

— Qu'est-ce que je suis censée faire ?!

À ce stade, Elsa était frustrée comme rarement auparavant. Et cela avait une légère incidence sur sa magie : ses pouvoirs bouillonnaient, menaçaient d'exploser à n'importe quel moment. Elle les contenait encore, trop consciente de la catastrophe qu'elle pourrait provoquer, mais ce n'était que de justesse qu'elle y parvenait.

— Calme-toi, lui enjoignit Sylvi. Je ne sais pas ce qui lui arrive, mais je ne pense pas que ce soit anodin.

— Ah, tu crois ?

La colère d'Elsa n'était pas feinte. Elle aurait déjà pu être loin, en train d'essayer de retrouver ses enfants, mais elle était coincée sous une sorte de poulet humanoïde anthropophage aux tendances meurtrières.

— Bon, tu vas arrêter de me faire une crise de nerfs, s'il te plaît, et tu vas tendre la main.

Crispée, Elsa s'exécuta malgré tout. Sylvi avait ce ton des mauvais jours, quand elle était agacée et qu'elle ne se retenait que de justesse de ne pas insulter sa porteuse. Ce qui prouvait, plus qu'autre chose, que la situation était réellement problématique.

Dans sa paume, la jeune reine sentit soudain se répandre une douce chaleur. Elle devina, plus qu'elle ne le vit, que Sylvi avait mis la pierre dorée en contact avec sa peau.

— Engill ? lança l'armure.

Irstv ne bougeait pas, et le vent s'était tu. Pas une pensée parasite ne venait perturber le silence tombal qui s'était installé. Enfin, jusqu'à ce que...

ENGILL !

— Sylvi, il n'y a que mes pensées que tu vas mettre en vrac à force de hurler comme ça... songea Elsa avec la douloureuse impression que le cri mental avait été un coup de marteau dans son crâne.

Mais, comme pour la contredire, une voix familière s'éleva soudain dans son esprit :

— Sylviastva, qu'y a-t-il ?

La simple présence de la voix réconforta étrangement Elsa, mais son armure elle aussi sembla s'apaiser. Pour autant, son ton ne traduisait pas moins une sourde colère lorsqu'elle parla :

— Dis, t'es gentil de nous catapulter à l'autre bout de l'Yggdrasil, mais tu pourrais au moins fournir un mode d'emploi ou une checklist de choses à faire, non ?

— Mais vous avez déjà retrouvé Irstv, j'ai l'impression ? contra l'ange doré, apparemment dérouté par l'agressivité de l'armure grise.

— Ouais, et devine quoi ? Il a perdu les pédales. Il voudrait bouffer Elsa. Je croyais que le pacte de non agression entre Örvae était respecté.

À ces mots, la chaleur qui se diffusait de la pierre, et in extenso d'Engill – quoi qu'Elsa n'ait aucune idée de comment ça marche – sembla diminuer. L'ange doré enfermé sous Asgard poussa un long soupir pensif, comme si les choses venaient brutalement de se compliquer.

— Il est censé l'être. Mais les choses dégénèrent un peu dans les Mondes, en ce moment.

— Précise ?

À ce stade, Elsa était consciente de ne rien maîtriser de la situation. La discussion se jouerait, qu'elle intervienne ou pas. Et la relation étrange entre Engill et Sylvi – comment l'avait-il appelée, déjà ? – ne l'aidait pas vraiment à comprendre.

— La version courte, c'est que Néant provoque un bazar monstrueux, répondit l'ange, abandonnant un peu de sa réserve pour prendre un langage plus familier.

— Et donc ?

— Disons qu'il a une très mauvaise influence sur le caractère déjà... explosif, on va dire... des démons.

— Donc la frénésie sanguinaire est...

— Un fléau général, oui.

Une flopée d'injures bien senties suivit cette réponse. Sylvi ne maîtrisant absolument pas les pensées qu'elle partageait avec sa porteuse, pour une fois, Elsa eut le droit à un vocabulaire coloré auquel elle n'avait que peu été habituée. Et, dans sa colère, se faufila une pointe d'amusement, lorsqu'elle entendit son armure jurer comme une charretière.

— Ah, et, tant qu'on y est... fit Sylvi, une fois calmée. Tu pourrais rétablir la communication entre Elsa et Loki ? Elle est invivable, sans lui.

— Mes enfants aussi, tant qu'on y est ! lança la reine, intervenant pour la première fois.

— Alors, pour Eirik et Loki, il n'y a aucun problème, mais pour Evvie...

Un frisson glacé descendit le long de l'échine d'Elsa, qui eut soudain peur de poser la question.

— Quoi, Evvie ?

— Elle est dans une bulle temporelle. C'est impossible de la contacter, mais elle est en sécurité.

Elsa voulut protester. Mais ni Sylvi, ni Engill, ne lui en laissèrent le temps.

— Sylvi, mets-moi en contact avec Eldur s'il te plaît.

La petite gemme fut soustraite au contact d'Elsa, et Sylvi la fit lentement glisser jusqu'à une zone où Irstv était assis. À nouveau seule dans son crâne, ou presque, la jeune femme poussa un hurlement de frustration silencieuse.

Elle ne pourrait pas contacter Evvie. Parce qu'elle était dans... quoi exactement ? Une bulle temporelle ?

Elsa était consciente de ne pas assez s'y connaître en magie pour argumenter. Mais son instinct de mère prenait le dessus sur toutes les règles psychiques jamais établies. Elle voulait pouvoir parler à sa fille. Savoir comment elle allait. La rassurer. Juste... lui parler, après tant d'années de silence.

Mais déjà, elle n'avait plus le temps de songer à cela, parce que le poids sur ses épaules venait de disparaître. Instinctivement, elle roula sur le côté, se mit debout d'un bond. Irstv s'était relevé, et ses iris avaient retrouvé leur couleur normale, noisette malicieux. Son armure ne couvrait à nouveau plus que ses jambes, et ses griffes s'étaient rétractées. Il adressa à la jeune reine un regard d'excuse vaguement plausible.

— Je suis navré, Elsa.

Elle se contenta d'incliner la tête sur le côté, accepta les excuses sans un mot. Le ton n'était pas sincère, et elle savait qu'elle avait autre chose à faire. Dans sa manière d'être, il lui rappelait toujours autant Hans, même si le prince des Îles du Sud aurait certainement été meilleur comédien, dans cette situation.

— Il paraît que ce qui vous a touché atteint aussi le reste de votre espèce ? préféra-t-elle demander.

Irstv plissa le nez, apparemment agacé qu'elle soit au courant, mais acquiesça.

— Oui, ça fait quelques semaines que ça dure. Disons que mon peuple a une fâcheuse tendance à aimer se sauter à la gorge qu'importe la situation, et actuellement... ça n'a fait qu'empirer.

Elsa hocha la tête, pensive.

— Et comment peut-on arrêter ça ?

Le sourire narquois d'Irstv était à lui seul une réponse suffisante. « On » ne pouvait pas, et il ne s'abstint pas de le faire remarquer :

— Vous êtes mariée, m'avez-vous dit, ce « on » n'a pas sa place ici. Et, même s'il y avait quelque chose que seuls nous deux puissions faire... eh bien ce n'est pas le cas. Il faut que vous ayez une intronisation correcte, que vous retrouviez vos droits sur la glace. Ensuite, seulement, nous pourrons, tous autant que nous sommes, nous atteler à rétablir l'équilibre des Neuf Mondes, et alors seulement, cette frénésie s'arrêtera.

— Il l'a mieux résumé que je ne l'aurais jamais pu, ricana Sylvi. Tiens, d'ailleurs, Engill a eu la gentillesse de rétablir les communications.

La reine ne releva pas le sarcasme évident de son armure sur le mot « gentillesse ». Elle préféra se concentrer sur son épaule, d'où irradiait une douce chaleur, et proféra une étrange pensée :

— Sylvi ? Tu pourrais mettre la pierre dans une sorte de... collier ?

— Suis-je bête ! Bien sûr !

Aussitôt dit, aussitôt fait, Elsa eut la sensation que la pierre glissait lentement le long de sa peau, jusqu'à se loger dans un écrin raide, autour de son cou, sans jamais rompre le contact avec sa peau. Ensuite, une fois certaine qu'Irstv était à nouveau en pleine maîtrise de ses facultés mentales, elle redevint le justaucorps moulant jusqu'à mi-cuisses, agrémenté d'un étrange mélange entre la bottine et la sandale. Le démon poussa un sifflement admirateur.

— Eh ben, votre mari a bien de la chance...

Elsa le fusilla du regard, et interrogea Sylvi :

— Comment je fais pour communiquer avec Loki ?

— Comme tu le fais avec moi, grosso modo. Tu appelles, tu vois s'il répond. Ah, et pitié, épargne-moi tes retrouvailles larmoyantes.

La jeune femme roula des yeux, partagée entre la lassitude et l'amusement, et finit par oser songer :

— Loki ?

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