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13 - Vanaheim

Il lui fallut une vingtaine de minutes avant que la gamine ne reprenne réellement ses esprits et rompe le silence, que Loki avait considéré comme bienvenu après la presque mésaventure qu'ils avaient eue. Si le père avait insisté, il aurait agi. Il se connaissait assez pour être au moins certain de cela. Et puis, pire, il avait enfin compris pourquoi elle l'avait regardé avec une telle terreur, la première fois. De lui-même, il décida de ne pas aborder le sujet avant qu'elle ne le veuille. Mais, étonnamment, peut-être parce qu'il l'avait tirée du trou perdu dans lequel elle vivait, elle commença là-dessus.

— Je ne pourrai jamais assez vous remercier, messire, souffla-t-elle en accélérant le trot de son cheval pour se porter à sa hauteur. Je vous suis à jamais obligée.

Il lui rendit un simple regard pensif, l'observa un instant. Maintenant qu'il la voyait monter, il remarquait sa raideur lorsqu'elle s'asseyait, la crispation des muscles de son épaule, la grimace de douleur qu'elle réfrénait à chaque instant. Autant de signes qui ne trompaient pas, qui faisaient regretter à Loki de ne pas avoir poignardé l'aubergiste.

— Puis-je te demander ce qui te poussait à vouloir partir ? Réellement ?

Elle détourna les yeux, fixa quelques secondes les arbres qui défilaient sur le côté, se mordilla la lèvre. Certain qu'elle n'allait pas répondre, Loki orienta à nouveau son regard sur la route de terre caillouteuse. Malgré la saison de la récolte, les champs étaient déserts, et leur teinte habituellement vert et or avait disparu, au profit d'un beige grisâtre de fleurs fanées et d'herbes desséchées.

Il fut d'autant plus surpris lorsque la petite voix s'éleva à nouveau, chargée de rancœur :

— Ma mère est partie peu après mon troisième anniversaire... et lorsqu'elle nous a quittés, mon père s'est très vite aigri. Il a commencé à me battre peu après. Mais il n'a jamais levé la main sur ma sœur...

Loki serra les poings sur ses rênes en avisant les larmes qui perlaient dans ses yeux et en entendant le sentiment d'injustice qui faisait trembler sa voix. Mais elle poursuivit, dents serrées et épaules crispées.

— J'ai toujours su que ce n'était pas juste. Mais je n'ai jamais eu la force de l'affronter ou d'aller me plaindre. Et ma sœur... elle ne voyait pas. Ou ne voulait pas voir, peut-être. Donc je me suis dit que m'enfuir...

L'Asgardien secoua lentement la tête, lui aussi tendu. Il regrettait. Oui, il regrettait de ne pas s'être laissé aller, de ne pas avoir écouté son instinct. Inconsciemment, il l'avait deviné, avant même qu'elle ne le formule à haute voix, rien qu'à la façon dont son père la poursuivait. Mais il s'était contenu.

— Je sais que vous avez dit que vous n'exigerez rien de plus de moi, mais si vous désirez me prendre comme servante...

Il se permit un rire, et la regarda à nouveau dans les yeux. Cette fois-ci, elle ne détourna pas le regard.

— Je n'ai que faire d'une servante. Une fois à la capitale, je te laisserai les chevaux, tu pourras en récupérer un peu d'argent pour t'établir en ville, le temps que tu te trouves un travail.

Elle le regarda de travers, étonnée qu'il ait soulevé une telle option.

— Vous ne... Vous ne gardez pas les chevaux ?

— Ils ne me seront d'aucune utilité à l'intérieur du palais...

Il pouffa, mais elle continua de le considérer avec attention, interpellée par ce qu'il venait de dire.

— Qui êtes-vous, en fait ?

La tension dans sa voix lui indiqua que la question n'était pas anodine. Il se permit un sourire, mais ne répondit pas. Il sentait le regard noisette qui pesait sur ses épaules, mais il n'y accorda pas d'importance. Après tout, qui qu'il soit, leur aventure ensemble prendrait fin dans quelques jours, quand ils parviendraient à la capitale. À Sverjafjöl, elle entamerait une nouvelle vie, et lui se présenterait au palais de Freyr en espérant que leurs communications avec Asgard n'étaient pas altérées, pour la millième fois en une décennie.

— D'accord... lâcha Kira, sceptique. Comment puis-je vous appeler ?

— Hvedrung.

Elle plissa le nez, gamine jusqu'au bout, puis esquissa un sourire moqueur.

— C'est long. Je peux vous appeler Hved ?

Il se contenta d'un rire, et hocha la tête. La gamine – malgré son âge, il n'arrivait pas à la considérer comme une adulte, avec son visage enfantin – se tortilla sur sa selle, sourire aux lèvres.

Un peu plus loin, dans une ligne droite, ils piquèrent un court galop qui arracha à la jeune fille un éclat de rire libérateur. Ensuite, pour ménager leurs montures, ils revinrent au trot, et poursuivirent leur chemin sans vraiment discuter. Lui songeait, pour la centième fois de la journée, à Elsa, et elle était bien trop heureuse d'avoir fui sa maison pour penser à autre chose. Leur journée se déroula ainsi, au rythme du pas cadencé de leurs montures.

Ils chevauchèrent toute l'après-midi ainsi que des heures encore après le coucher du soleil, jusqu'à s'arrêter dans une petite clairière au milieu de la nuit. Un fin croissant de lune se reflétait dans le ruisseau qui serpentait entre les herbes hautes, où leurs chevaux, malgré l'heure tardive, s'abreuvèrent, tandis que les deux voyageurs cherchaient un endroit plus ou moins sec où s'installer. Mais, à proximité d'un ruisseau, et au milieu de la nuit, la terre était déjà humide et l'herbe couverte de rosée vespérale.

Heureusement, outre les provisions, Loki avait songé à s'acheter une couverture rugueuse à l'auberge. Il la déploya au sol, ravi qu'ils aient au moins une maigre protection contre le froid – il faudrait remédier à cela au village suivant – puis ils mâchouillèrent un peu de viande séchée en guise de dîner, tous deux conscients qu'allumer un feu ne servirait qu'à rameuter les bandits des environs.

— Hved ? lâcha Kira dans la pénombre en s'installant sur la couverture pour dormir.

La tête appuyée contre sa selle, dos à la gamine, Loki ne bougea pas, mais émit un vague grognement interrogateur en guise de réponse.

— Pourquoi m'aider alors que j'ai essayé de vous voler votre bourse ?

— Est-ce que cela importe vraiment ? marmotta-t-il en retour, grincheux.

— Je voudrais juste comprendre...

Le dieu poussa un soupir, mais se retourna pour faire face à la voûte céleste piquetée de diamants.

— Tu me rappelles ma fille, d'une certaine manière... lâcha-t-il finalement.

Kira demeura un bref instant silencieuse.

— Est-ce qu'elle...

Elle n'osa pas continuer, mais le sous-entendu fit le reste. Un lourd silence s'installa, et Loki ne chercha pas à le rompre. Il avait le regard perdu dans le vague, les sourcils froncés. La jeune fille se détourna à son tour, incapable de poursuivre le dialogue. Elle ne vit pas le scintillement discret sur la joue de l'Asgardien, unique témoin du passage d'une larme.


À leur réveil, le lendemain matin, ils n'abordèrent plus le sujet. Ils mangèrent un peu de leurs provisions, agrémentées de rares fruits trouvés aux alentours de la clairière, sellèrent à nouveau, et se remirent en route au plus vite. Loki voulait arriver à Sverjafjöl avant le lendemain soir et, conscient que c'était une course contre la montre qu'il s'imposait, il imposa le trot la majeure partie du trajet. Il n'y eut que peu de mots échangés ce jour-là, surtout des kilomètres avalés.

Mais, alors que le soleil se couchait, Kira ne put retenir une plainte rauque en descendant de cheval. Elle vacilla sur ses jambes, tenta de se raccrocher à la selle pour ne pas tomber, manqua sa prise de quelques centimètres seulement, et s'affala. Loki, qui était occupé à attacher son propre alezan, leva la tête en fronçant les sourcils. Sa surprise se mua très vite en inquiétude lorsqu'il vit la jeune fille presque inconsciente, geignant doucement, mains pressées autour de son ventre.

L'instinct prit le dessus sut tout le reste. Il délaissa le hongre, encore capable de se libérer d'un simple mouvement, bondit aux côtés de la gamine. Des gouttes de sueur perlaient sur son front, ses yeux étaient clos, et elle tremblait. Il passa une main sur son front moite, à peine surpris de la fournaise qu'était sa peau, se maudit de ne pas avoir pensé à prendre des herbes médicinales. Mais lui était un Jötun avant d'être un Asgardien, et cela l'immunisait contre la majorité des maladies existantes.

Sauf qu'il n'avait pas prévu que le corps de sa passagère soit pris d'une soudaine envie de succomber à un quelconque virus.

Nerveux, il entreprit d'installer un semblant de camp. Il enveloppa la gamine dans la couverture, dessella les deux chevaux et les attacha correctement, puis se pencha sur la malade.

Pour peu que ce soit possible, les frissons qui l'agitaient étaient encore plus intenses qu'avant, ce qui n'augurait rien de bon.

— Kira. Kira, tu m'entends ?

Aucune réponse, à part un vague gémissement, qu'il ne prit pas en compte, presque certain qu'il était dû au mal qu'elle ressentait et pas à sa question. Il lui tapota la joue puis, à défaut d'autre chose, prit la décision de regarder au niveau de son ventre.

— F...f...froid... murmura-t-elle entre ses dents serrées lorsqu'il enleva la couverture.

Elle voulut la ramener sur elle, mais elle tremblait tellement qu'elle fut incapable de la saisir correctement. Alors, il éloigna avec gentillesse ses bras repliés autour de son estomac, et souleva lentement la chemise au-dessus de son nombril. Et tressaillit.

La plaie était ignoble. Jaunâtre, suintante de pus, tachetée de vert sombre par endroits, large d'un pouce en son centre et longue d'une bonne demi-douzaine de centimètres. Lui-même, qui avait vu pires blessures de guerre, dut lutter pour ne pas détourner les yeux. Il s'obligea à inspecter toute la zone blessée avec attention. Aucun organe vital ne semblait avoir été touché, mais l'infection avait déjà gagné bien trop de terrain. Comment Kira avait réussi à la dissimuler jusque là demeurait un véritable mystère.

— Kira ?

Aucune réponse. Il laissa ses doigts près de son nez, à la recherche d'un souffle, soupira de soulagement en sentant l'air expiré glisser sur sa peau. Les enseignements de sa mère lui revinrent en un flash, il poussa un soupir, et regarda autour de lui.

À ce stade, une dizaine de minutes de plus ne changeraient rien. Autant essayer de profiter du lieu qu'ils occupaient, qui heureusement semblait propice à un séjour de plus longue durée. Une source claire coulait à quelques pas de l'endroit où étaient attachés les chevaux, et il apercevait quelques plantes basses qui pourraient éventuellement servir, à la condition de les reconnaître. Ce qui n'était pas gagné d'avance, malheureusement, la botanique n'avait jamais été son fort.

Il s'approcha néanmoins de la petite zone verte, qui prenait sous le soleil couchant des éclats orangés. Avec délicatesse, il écarta les herbes folles, attrapa ce qui lui rappelait le plus des feuilles de sauge. La différence avec la plante asgardienne était juste assez perceptible pour qu'il ne soit pas certain de pouvoir l'administrer sans empirer la situation. Il dénicha aussi ce qui paraissait être de la menthe – bon pour un thé, mais en termes de propriétés curatives, ce n'était pas le mieux – et quelque chose de vaguement violet qu'il n'aurait su nommer. Dépité, il recula.

Il savait comment il allait devoir s'y prendre. Cela allait être ignoble, et laisserait probablement une cicatrice définitive. Mais il n'avait pas le choix. C'était ça ou perdre la gamine tout court, et maintenant qu'il l'avait prise sous son aile, il n'arrivait pas à se résoudre à juste la laisser tomber. Il ne parvenait pas à oublier la terreur qui hantait son regard lorsqu'elle s'était réfugiée auprès de lui, la haine dans les yeux de son père. Elle n'en avait pas enduré autant pour juste succomber à une blessure infectée.


Bon. Je dois vous l'avouer, Kira, c'est ma petite chouchoute de cette partie-là de TDNC. (C'est peut-être pour ça que je la maltraite tellement, en fait XD)

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