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1 - Muspellheim

— Muspellheim ?! s'exclama Elsa.

Elle étouffa un cri, même s'il n'y avait personne autour d'elle. Par réflexe. Territoire inconnu égalait danger potentiel, l'équation était claire dans sa tête. Surtout si c'était Muspellheim. Des vieilles histoires de son enfance lui revinrent ; elle retint un frisson, même s'il faisait atrocement chaud.

— Faudrait juste que tu m'expliques comment on a atterri à Muspellheim... souffla Sylvi, sceptique.

— Et où sont les autres.

— BOUGE !

Elsa réagit instinctivement. Elle roula sur le côté, se cacha derrière un rocher qui faisait trois fois sa taille, et qui semblait soutenir le sommet de la caverne dans laquelle elle se trouvait. Un instant plus tard, celui-ci fut éclaboussé de lave. Si elle était restée là où elle était juste avant...

— J'aurais eu mal.

— Je ne savais pas que c'était possible... souffla la reine, surprise.

— Il n'y a que la lave de Muspellheim qui puisse me faire ça, si ça peut te rassurer.

— Est-ce que ça pourrait... te détruire ?

Cette fois-ci, Sylvi mit un moment à répondre. Elsa perçut une pointe d'inquiétude dans sa voix mentale.

— Je ne sais pas. Je ne me suis pas amusée à essayer. Et si ça ne te dérange pas...

— On se débrouillera pour ne pas essayer, compléta sa porteuse.

Elle ne s'attarda pas sur le fait qu'elle se retrouvait elle-même en danger, consciente que dans la situation actuelle, ça ne servait à rien de faire cette remarque.

— Il faut qu'on sorte d'ici.

Elles l'avaient pensé en même temps. Mais Elsa rajouta :

— Et qu'on retrouve les autres.

Sylvi n'ajouta rien. Pour elle, seule sa porteuse importait. Mais si elle tenait à ses enfants, à Loki, à Silvester et à Thor...

Elsa leva une main. Un jet blanc jaillit de sa paume et, se fléchissant à sa volonté, fit le tour de la caverne, éclairant au passage les murs. A priori, rien. Aucune ouverture, aucun interstice de la roche dans lequel se faufiler. Elle était dans un espace fermé. Elle se mordit les lèvres, se concentra. Le tourbillon de neige refit un tour de caverne. Elle prit son temps, sonda attentivement chaque recoin d'ombre. Mais toujours rien. Elle était enfermée.

— Les dieux soient loués, tu n'es pas claustrophobe.

— J'ai grandi enfermée, répondit Elsa du tac au tac.

— C'est vrai...

Et la solution vint soudain. Quand elle en avait assez de voir les mus bleus de sa chambre à longueur de journée, elle escaladait le mur de sa chambre, jusqu'à une petite ouverture dissimulée derrière un tableau. Ce tunnel lui permettait de rejoindre les couloirs des servantes, non fréquentés en plein milieu de la nuit, qu'elle utilisait pour sortir. En grandissant, elle avait dû arrêter d'emprunter cette voie, devenue trop grande pour se glisser par l'ouverture. Elle n'en avait jamais parlé à quiconque, pas même Anna, parce que ça remontait à trop longtemps. Elle venait tout juste de s'en souvenir.

Elle infléchit la courbe du jet de neige, qui fila droit vers le sommet de la caverne. Une ouverture s'y dessina, ronde, noire, effrayante.

— C'est mieux, déjà. Mais on a un problème.

Elsa réfléchit un instant aux paroles de son armure puis, comprenant ce que celle-ci voulait lui montrer, regarda en dessous de l'ouverture. L'un des geysers qui avaient failli la blesser – voire la tuer – était situé juste en dessous. En y regardant de plus près, des ombres rougeoyantes émanant de la lave en fusion dansaient sur les bords de l'ouverture.

— Tu n'auras pas de seconde chance.

— Merci de me mettre la pression !

— C'est ta vie qui est en jeu. Et potentiellement la mienne.

Elsa se mordit les lèvres. Son armure avait raison, comme souvent.

— Comme toujours, plutôt !

Cachée derrière son rocher, elle observa le geyser, essayant de déterminer un rythme, une période de répétition des jets. Et elle découvrit très vite qu'il n'y en avait pas, comme pour tout phénomène naturel.

— Ça risque d'être au petit bonheur la chance, avertit-elle Sylvi, qui se contenta d'une sorte de claquement de langue désapprobateur.

Elsa prépara sa magie ; la neige afflua au bout de ses doigts, tout juste contenue. Elle patienta. Encore une fois, le magma brûlant jaillit dans toutes les directions, éclaboussant toute la caverne de petites flaques jaunes, qui viraient lentement à l'orangé en refroidissant, jusqu'à prendre le noir caractéristique des roches volcaniques. À l'instant où il retombait, Elsa bondit. Comme une flèche argentée, elle fila se poster juste à côté du geyser, sous l'ouverture, et en appela à ses pouvoirs, qui jaillirent de ses paumes comme des propulseurs. Elle se rappelait – très vaguement – avoir vu un certain Tony Stark faire de même avec son armure de métal, longtemps auparavant. Il n'y avait pas de raison que ça ne marche pas.

Depuis le temps qu'elle utilisait ses pouvoirs, elle avait l'habitude de cette sensation de fourmillement constante au bout de ses doigts. Elle l'occultait souvent, trop accoutumée. Mais, cette fois-ci, elle la perçut. Probablement parce que, nerveuse, elle avait un peu trop poussé. Elle n'eut pas le temps de le réaliser qu'elle avait passait le premier plafond, et fonçait vers celui de la caverne d'au-dessus. La terreur fusa dans ses veines, lui donna un coup de fouet. Elle se mordit les lèvres pour étouffer un cri, referma les doigts et arrêta le flux de neige. Mais elle avait accumulé trop d'énergie. Elle continua son ascension vertigineuse, traversa quatre cavernes sans même s'en rendre compte, ne le réalisa que lorsqu'elle vit que le plafond de la quatrième ne présentait aucun interstice, pas comme les trois premiers. Et que par conséquent, elle filait droit vers un mur de roche.

N'aurait-elle pas bénéficié de la présence de Sylvi qu'elle serait déjà morte depuis longtemps. L'armure subit le choc sans broncher, encaissa toutes les vibrations. Elsa sentit seulement son poignet droit, coincé entre elle et la pierre, émettre un craquement anormal. Elle gémit.

— Oh, la ferme ! Ça aurait pu être bien pire.

Mentalement, Elsa acquiesça.

— Et maintenant, déplacement latéral.

Vu le ton employé, la jeune reine n'osa pas répliquer. Elle s'exécuta, étendit son bras valide pour émettre un léger jet, juste assez pour infléchir sa chute sur le côté. Mais, nerveuse, elle en fit trop, encore une fois. Elle dessina une magnifique parabole vers le sol, tandis que derrière elle, à l'endroit qu'elle quittait, de nouveaux éclats de lave jaillissaient.

— Ça va pas, non ? J'ai l'impression de voir une gamine en manque ! Par les Neuf Mondes, contrôle-toi un peu !

Elsa faillit répliquer. Faillit, seulement, parce que l'atterrissage lui arracha un nouveau grognement. Sylvi avait beau essuyer chaque coup sans une rayure, son poignet à elle était bien cassé.

Sonnée par la douleur, elle mit un moment à réagir.

À comprendre que quelque chose clochait.


Elle ne s'en rendit compte que lorsqu'elle sentit quelque chose bouger dans son dos. Instinctivement, elle pivota, poing brandi, entendit un « oofff » de surprise et de douleur. Des plumes lui frôlèrent la joue, elle tourna la tête juste à temps pour voir le bout d'une aile rousse disparaître de son champ de vision. Avec un cri, elle bondit sur ses pieds et, sans faire attention à ce qu'il y avait dans son dos, se mit à courir. Un bouclier protecteur jaillit dans son dos, la caverne s'illumina d'éclats bleutés alors que la glace fusait sous ses pieds, formant des flocons géants, étincelants et éphémères, qui se rétractaient dès qu'elle levait le pied.

— Contrôle ça ou on va se faire repérer. En supposant que ce n'est pas déjà le cas.

Elsa dut se concentrer intensément pour obliger sa magie à ne pas se manifester. Pourtant, ce n'était que la manifestation extérieure de sa peur. Mais elle la réfréna jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus un seul éclat argenté dans les ténèbres rougeoyantes des caves de Muspellheim. Et elle courut.


Elle aurait couru encore des heures à ce rythme effréné, comme elle était partie, respiration régulière, avec Sylvi qui lui soufflait des encouragements à l'arrière de son crâne. Mais le tunnel dans lequel elle s'était enfoncée prit soudain un virage à quatre-vingt-dix degrés, puis s'infléchit nettement vers le haut. Elle fut obligée de ralentir. Pas assez pour perdre totalement sa vitesse et lâcher le morceau, mais assez pour pouvoir aborder la pente sans mourir d'épuisement en cours de route.

Elle se focalisa sur son souffle. La voix de Sylvi se mêlait maintenant aux souvenirs de Loki quand il l'entraînait encore, en terrain varié, dans les montagnes d'Arendelle. C'était après qu'elle ait acquis le strict minimum en endurance, soit cinq tours des remparts à bon rythme. Sans pause, évidemment.

« Continue ! »

« J'en ai assez... »

« On dirait une guimauve... Allez, un peu de bonne volonté ! »

Elle ferma les yeux un instant, essayant de chasser les souvenirs. Mais ceux-ci s'imposaient de force. Parce qu'au fond, elle les voulait. Ce n'étaient pas les mauvais. Pas les quelques instants de trahison. C'étaient les mois de bonheur intense, d'amour inébranlable et de complicité idéale.

« Tu fais ça... »

« Et quoi ? Tu me transformeras en bonhomme de neige ? »

Un rire. Lumineux, franchement amusé. Pas juste un demi sourire teinté d'ombre et de regrets dans le regard. Le genre de sourire auquel elle seule avait le droit. Celui qu'il ne servait à personne d'autre depuis quelques années déjà. Les larmes lui montèrent aux yeux à cette idée. Elle les chassa d'un battement de paupières, inspira un peu plus profondément, souffla.

— Par pitié, dis-moi que tu feras le bon choix pour toi, quand tu le retrouveras, souffla Sylvi, apparemment agacée par ce qu'elle qualifiait de jérémiades.

— « Si » je le retrouve.

— « Quand. » De toute façon, il n'y a aucune raison que vous ne vous retrouviez pas.

— Je ne sais même pas où il est ! s'exclama Elsa, frustrée.

— Et alors ? Jusqu'à maintenant, il est revenu même quand tu ne voulais pas de lui. Et puis, sérieusement, j'ai vraiment l'impression de voir une gamine en manque. Tu étais presque supportable quand il était à côté.

— Est-ce que je dois prendre ça pour un compliment ? ronchonna Elsa à part, sceptique.

— Prends le comme tu veux, mais retrouve moi ce dieu et sois heureuse. Bordel, ce n'est pas si compliqué, non ?

Autant pour la franchise, songea la reine en aparté. Mais son armure n'avait pas tort. Il fallait qu'elle pense à elle. Même si, les dieux lui pardonnent, elle devait penser à son royaume avant.

— Hein ? Comment ça le royaume ? Elsa, tu as vu ton état ?

— Et alors ? Je suis reine avant d'être Elsa. Je suis une Frost avant d'être celle que je voudrais être, répliqua la jeune reine, piquée au vif. Ingrid n'a jamais eu ce genre de soucis. Une fois qu'elle l'a voulu, elle est juste partie en laissant tout le monde dans le flou. Je ne peux pas faire ça ! J'ai une sœur, une famille, et un royaume au bord de la guerre avec Weselton !

Sylvi se tut. Un instant seulement, le temps de réfléchir à un compromis.

— Et si... Admettons que tu épouses Silvester. Même si tu fais ça, ta vie va être bien plus longue que la sienne. Et tu ne pourras pas éternellement cacher ton vieillissement ralenti. Qu'est-ce qui t'empêche de simuler ensuite ta mort, de laisser ainsi le trône à tes enfants ou à Anna, et de partir avec Loki ? Ensuite. Une fois que tes devoirs de reine pour une génération seront accomplis ?

Elsa se mordit les lèvres. La solution était acceptable, politiquement parlant. Elle l'avait même déjà envisagée. Mais elle l'avait toujours repoussée, au début parce qu'elle s'était obligée à ne pas vouloir revenir avec Loki et à ne pas penser à ce genre d'avenir, et ensuite parce que, prise dans un problème intergalactique, elle l'avait écartée en se disant qu'elle s'en occuperait plus tard.

Maintenant que Sylvi la mettait devant le fait accompli, elle se sentait bien moins sereine.

Elle ficha son regard sur l'ouverture lumineuse, en demi-lune, qui se rapprochait d'elle à chaque pas. Elle percevait déjà des éclats de lave devant elle, qui jaillissaient en rythme. En même temps qu'elle courait, elle réfléchissait.

Mais, encore une fois, elle n'eut pas le temps de s'attarder sur l'idée. Parce qu'au moment où elle allait mettre le nez dehors, une silhouette ailée dessinée à contre-jour se posa juste devant la sortie. Elsa freina des quatre fers, avisa à peine les ailes qui se repliaient. Déjà, elle se remémorait le trajet qu'elle avait fait pour ne pas revenir à son point de départ en faisant demi-tour.

— Attends, ne cours pas.

Elsa se figea, sidérée par la demande de son armure. En plus, la voix de Sylvi était calme. Posée, malgré la situation. Elle attendit.

Tu le connais ?

§.§.§.§.§.§

Bon, j'avais prévu de commencer par un autre chapitre, mais au bout du compte, pour respecter la continuité avec les autres tomes, je commence par Elsa. =)

Et, juste une petite précision, vu le bordel impressionnant que c'est au niveau du nombre de personnages et de lieux différents, je ferai à chaque fois deux parties sur un même monde/personnage pour vous éviter d'avoir tout le temps un nouveau point de vue.

J'espère que ça vous aura plu, j'attends vos avis ! :-)

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