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Partie 76 : jusqu'à la lumière

Yoro Samb :

Yoro n'a pas connu la troisième guerre mondiale, pas vraiment. Il était trop jeune pour avoir d'autres souvenirs que les terribles impacts laissés sur sa ville natale. Mais on lui a raconté, souvent, à quoi ressemblait la guerre pour les civils. Les alertes. Les gens qui se réfugient dans les sous-sols. L'attente. Et, parfois, la panique.

Rien n'est plus dangereux qu'une foule qui panique, si ce n'est une foule qui panique dans un lieu clos.

Au cri de "terroriste", les nordiens ont tenté de s'écarter de lui, mais la densité du rassemblement ne leur a pas permis d'aller très loin. Certains d'entre eux se sont dit que c'était le bon moment pour jouer les héros. Yoro s'est fait tacler avant même de pouvoir comprendre ce qui se passait, ayant pour ultime réflexe de garder son ordinateur en l'air tandis qu'il s'écrasait lourdement sur le sol, sa tête cognant le béton du quai de métro. Puis tout est allé très vite. Quelqu'un a pris l'ordinateur - Nora ? Par tous les dieux de tous les paradis faites que ce soit Nora - et d'autres nordiens se sont jetés sur lui pour le maitriser, tout en l'abreuvant d'injures. Bloqué sous le poids des corps, il ne peut rien faire d'autre que de tenter de garder son souffle et expliquer que c'est une erreur. En vain, évidemment. Quoi qu'il dise à présent, il ne peut pas effacer son accent sudien. Il est l'ennemi que tous cherchaient à fuir, venu jusqu'à l'intérieur de leur abri, et ils pourraient le lyncher sur place s'ils n'avaient pas aussi peur de ce qui se passe à l'extérieur en ce moment même.

Yoro ne voit plus Nora. Logiquement, elle a retrouvé Boris et la sudienne qu'ils sont venus chercher. Si seulement elle pouvait les emmener au professeur Milley, au moins la mission serait accomplie et il pourrait mourir en paix... car même si ceux qui l'ont capturé ne finissent pas par l'étouffer sous leur poids, ils vont le remettre à la brigade antiterroriste, et en pleine guerre contre le Sud, il ne reverra jamais la lumière du jour.

Il ne s'attendait pas à ce que Nora s'écrie : "Alerte à la bombe ! Vite, courrez !", et s'ils en avaient parlé avant, il lui aurait dit de ne pas se lancer dans un bluff aussi grossier. Et pourtant, ça marche. Il sent le poids sur sa poitrine s'alléger tandis que les nordiens s'enfuient, pour finir il n'en reste que deux qui lui tiennent les bras et hésitent sur la conduite à tenir. Le premier, un grand costaud, décide de le mettre hors jeu et lui flanque un énorme coup de poing sur la tempe avant de fuir à son tour.

A l'entrée de la station de métro, les portes que Yoro a ouvertes sont le siège d'une cohue inimaginable, ceux du dessous cherchant à fuir en dessous tandis que ceux du dessous sont bien déterminés à fuir au-dessus. Là où il est, c'est presque tranquille. Tant mieux. L'autre n'a pas réussi à l'assommer, ce qui était sans doute l'idée, mais il l'a bien sonné - le sol du quai tourne dangereusement pour Yoro, qui craint de tomber alors qu'il est encore allongé au sol. Il tente encore de retrouver ses esprits lorsqu'il voit le visage de Nora se découper devant les lumières blanches des néons. C'était moins une, mais elle lui tend la main et il parvient à se relever sans encombre.

"Qu'est-ce que... bafouille-t-il.

— On a pas le temps, on saute dans le premier métro et on sort à Centrale, Boris et le colis nous y rejoindront. Allez !

Yoro tente de protester qu'il a parfaitement compris le plan, merci bien, qu'il est le premier à savoir pourquoi ils doivent se dépêcher avant que la foule ne réalise qu'ils peuvent le mettre en pièce, et qu'il aimerait bien savoir si elle a son ordinateur. Mais les mots s'emmêlent et il doit déjà utiliser toute sa concentration pour avancer en ligne à peu près droite. Avec quoi est-ce que ce type l'a frappé, un marteau ?

Tout en l'aidant à avancer, Nora lui met sa propre veste sur le dos - un manteau bordeaux un peu trop petit, mais si ses agresseurs font finalement demi-tour, ça pourra lui faire gagner quelques minutes avant qu'ils le repèrent... Elle ajoute :

— J'ai ton ordinateur, ne t'en fais pas. Allez, dépêche-toi...

— J'me dpêche...

Il n'est pas le seul. Ceux qui fuient l'aéroport prennent d'assaut le métro, et la foule se referme sur eux tandis qu'ils tentent de se frayer un chemin jusqu'au wagon.

Soudain, un terrible grondement fait trembler le sous-sol. Yoro s'arrête net. Il sait. Il ne l'a pas vécu lui-même, mais il a assez entendu ce son sur les enregistrements. Il sait ce qui se passe.

Les bombes ont commencé à tomber.

C'est aussi la conclusion à laquelle sont arrivés les autres fuyards, qui redoublent d'ardeur. Yoro et Nora sont plaqués contre la paroi du wagon, à deux mètres de la première porte, aussi incapables de l'atteindre que s'ils avaient été derrière une porte blindée. Les lumières et les écrans de la station clignotent plusieurs fois avant qu'un système de secours ne se mette en place et ne rallument le tout. Sur les écrans, un message en lettre rouge s'affiche : "ALERTE ATTENTAT. MISE A L'ARRÊT DE TOUTES NOS LIGNES. VEUILLEZ ÉVACUER SUIVANT LA PROCÉDURE D'URGENCE". Un plan s'affiche. Vu l'état dans lequel doit être l'aéroport, il y a peu de chances qu'il soit valide. Au moins, en ouvrant les portes, Yoro a sauvé la vie d'un certain nombre de personnes... et laissé mourir celles qui ont traversé dans l'autre sens.

Des cris retentissent dans la foule, de la peur mais aussi quelques conseils de certains qui tentent de calmer le jeu. Le métro ne fonctionne plus. Il faut passer par les rails pour retrouver une sortie. Attention au câble électrique. Tenez les enfants. Quoi qu'il arrive, ne touchez pas à ce câble.

Peu à peu la pression de la foule diminue tandis que les gens avancent. Ceux qui étaient déjà montés dans le wagon hésitent, certains emboîtent le pas à ceux qui partent dans le tunnel, d'autres préfèrent rester dans ce qui semble être la normalité.

"On ferait peut-être mieux de les laisser prendre de l'avance... dit Nora. Si jamais ils repartent en hystérie contre toi, ça sera compliqué.

Yoro acquiesce. Il n'a pas très envie de parler avec autant de nordiens à proximité. Mais il s'inquiète pour la sudienne. Où peut bien être Boris ?

Il guette le groupe qui s'étire de plus en plus. La poussière rend la visibilité encore plus compliquée et le fait tousser. Mais globalement, tout le monde va dans la même direction, certains s'arrêtent pour chercher un proche mais se remettent en route assez vite, sauf...

Enfin, il voit le géant au-dessus des autres têtes et le rejoint. À côté de lui, une sudienne visiblement sud-américaine, entre deux âges, qui fait de son mieux pour rester calme mais serre les mâchoires de toutes ses forces. Yoro se présente à voix basse :

— Yoro Samb, je suis votre agent de liaison.

— Oui, votre ami m'a expliqué... Je suis la professeur Carmen Centauros. Mon pauvre, mais qu'est-ce qui vous est arrivé ?

— Je me suis pris un coup dans la panique, ce n'est rien. On dirait bien qu'on est tous bloqués, donc je vous propose qu'on suive les autres jusqu'à trouver une sortie. À partir de là, je vous emmènerais vers Milley. En attendant, il vaut mieux qu'on ne parle pas trop tous les deux quand on se rapprochera des nordiens, ils sont un peu... instables, en ce moment.

La professeur acquiesce. Ils se mettent en route sans rien ajouter.

Le tunnel du métro a tenu. Il est faiblement éclairé, mais les téléphones des uns et des autres suffisent à créer un ruban de lumière tout au long du groupe qui s'égraine lentement. Yoro s'inquiète de ce qu'ils vont trouver à l'autre bout. Si les nordiens peuvent sortir, ils vont tous s'éparpiller dès qu'ils le pourront, mais si tout est effondré là-bas aussi... la situation va vite redevenir très compliquée. Et est-ce bien prudent de remonter à la surface ? Est-ce que Nava ne va pas encore être frappée ? Ou l'Hydre continue à mettre la pression à l'AGN, menaçant de faire toujours pire tant qu'on n'a pas entendu ses revendications ?

Vivement que Monsieur Edmund ait résolu tout ça.

Enfin, après ce qui semble être des heures de marche, ils arrivent jusqu'à une nouvelle station de métro. Celle-ci semble avoir été épargnée... Au moins partiellement. Des gens s'y sont réfugiés et restent assis sur le quai, hébétés. Plusieurs sont blessés. "Comment ça se passe, dehors ?" leur demande Nora. Elle n'obtient pas de réponse.

Ils le découvrent eux-mêmes au sommet de l'escalier, lorsqu'ils atteignent enfin la surface. Dehors... dehors est un champ de ruine. Ils sont loin encore du centre-ville et des célèbres gratte-ciels de Nava, il est évident que la cible des bombes était l'aéroport, mais... tout autour, les bâtiments, les routes, les ponts des complexes échangeurs autoroutiers, tout est dévasté.

"Bon, lâche sobrement Boris. On dirait que la suite du voyage va être un peu compliquée."

Un sacré euphémisme.

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