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Partie 3 : opération Phénix


Ombre

Ils sont six encore présents aux côtés de la présidente de la SRAM, six fidèles assis autour de l'immense table de réunion, tandis que Mme Tosrak arpente la salle, lentement, enfonçant chaque pas comme si elle tentait d'écraser ses ennemis sous ses talons. À ses côtés, ce n'est pas l'un de ses gardes du corps habituels que l'on retrouve, mais une inconnue qui ne porte ni le bicolore ni le cercle doré SRAM. Grande, athlétique, un visage banal aux yeux marron et aux cheveux bruns mi-longs entre trente et vingt-cinq ans. En dépit de son regard dur, elle ne semble rien avoir qui sorte de l'ordinaire ni qui justifierait l'incroyable compliment que la présidente lui fait en la présentant comme un agent fiable. Nom de code : Ombre. La jeune femme ne dit pas un mot durant ce petit speech, se contentant de surveiller la salle avec une vigilance de rapace.

Les derniers directeurs présents misent encore sur Mme Tosrak pour redresser la barre et reprendre le contrôle. Ça reste possible s'ils agissent vite et bien, avant que tout le groupe ne se délite. Pour l'instant, le reste de la SRAM fonctionne encore parce que la société continue sur sa lancée, que ni le service propagande ni le service antipiratage n'ont besoin qu'on leur dicte leur conduite pour se lancer déjà à la poursuite de cette maudite recette de tech. Mais ils n'arriveront pas à les rattraper, et au sommet on le sait. Des pans entiers de l'arc-en-ciel SRAM sont en train de s'organiser pour faire sécession.

Dans le grandiose bureau de Mme Tosrak, à présent défiguré et plongé dans la pénombre par d'hideux volets de plastique, la présidente est blême de rage. Elle doit même se cacher de son propre Réseau Tech. Jamais une telle abomination n'aurait dû arriver, pas de son vivant.

Elle passe, sans les voir, devant les trophées accrochés au mur, les photos et les articles retraçant la brillante ascension de la petite société qui, partie de rien, a bouleversé le monde. Au fond, au-dessus de son bureau, trône le brevet du tech et son accord d'exclusivité absolu, la base du pouvoir de la SRAM, les documents les plus précieux du monde - dont les originaux sont bien sûr en sécurité dans le coffre le plus renforcé que la multinationale ait pu se procurer. À présent, copies ou originaux, tous ces papiers ne valent plus rien. Pas étonnant que la présidente soit folle de rage.

À cet instant, le travail d'Ombre n'est pas uniquement d'être présentée aux directeurs fidèles, c'est aussi de veiller à ce que cette rage ne retourne pas contre eux leurs derniers alliés. Naelya Tosrak est une femme puissante, forte et intelligente, qui a su diriger d'une main de fer la multinationale. La gestion des échecs ne fait pas vraiment partie de ses points forts. C'est déjà un miracle qu'elle n'ait encore rien lancé sur qui que ce soit.

Ceci dit, la colère qui gronde sous son masque d'impassibilité ne va pas tarder à exploser. Kaley, directeur de la Gestion Economique, ne cesse de répéter comme un perroquet affolé qu'il faut effacer toute trace du secret de fabrication du tech dans le Réseau. Il semble incapable d'intégrer que non, c'est impossible. C'est sans doute lui qui va prendre.

«... et n'oubliez pas que les gens ont beaucoup trop peur de nous pour tenter l'aventure de leur côté. Le service informatique peut sans aucun doute régler ça si on met suffisamment de...

Un verre fuse. Sans le mouvement protecteur d'Ombre, Kaley le prenait en plein visage. Il fixe, éberlué, le mur où s'est brisé l'objet, sans comprendre réellement que la présidente vient de le lui jeter à la tête. Mme Tosrak tape du poing sur la table et hurle :

— Le service informatique ne peut rien ! Quand vous déciderez-vous à comprendre ? Tous les ordinateurs techs sont en leur pouvoir ! Ces stupides pantins d'Edmund ont pris le contrôle de tout, et si jamais je dois encore une fois vous le répéter, je vous jure que je vous l'enfoncerai dans le crâne à coup de chaise !

Elle attrape une poignée de feuilles de papiers et les lance sur l'assemblée, criant toujours à la ronde :

— Du papier ! Du foutu papier d'arbre ! Voilà à quoi nous en sommes réduits ! Nous nous cachons derrière du plastique et nous écrivons sur des arbres ! Nous ! La SRAM ! L'empire du tech !

Elle fait demi-tour, cherchant du regard quelque chose d'autre à lancer. Dans son dos, Ombre fait signe aux directeurs de rester tranquilles. Autant éviter les éclats tant que la présidente est dans cet état. Ils ont visiblement fait le même calcul, tous ont le dos rond et l'air grave, attendant que l'orage passe.

Le volet de plastique se prend un coup de poing - la présidente a sans doute réussi à se faire mal, mais ne semble pas s'en apercevoir - puis Mme Tosrak prend appui sur ce mur et marque un temps d'arrêt, concentrée. Elle n'est pas calmée lorsqu'elle se retourne, loin de là. Mais elle est opérationnelle. Elle s'assoit sur son fauteuil, en bout de table, et croise calmement les doigts comme à son habitude. Soulagée, Ombre vient se placer derrière elle, docile comme un garde du corps ordinaire. Elle n'aime pas du tout cette situation où elle est à découvert.

Un directeur profite de l'accalmie pour tenter :

— Madame la présidente, nous avons lancé une arme de destruction massive sur l'île Jacob. Edmund et les sept Techs doivent être morts à l'heure qu'il est.

— Foutaises, soupire un autre. Tout ce bordel ne vient pas de nulle part. Seuls les Techs sont capables de mettre le Réseau et toute la matière tech mondiale dans cet état.

— Bien, poursuit la présidente d'un ton glacial. Nous connaissons suffisamment Edmund pour le considérer comme vivant jusqu'à ce que quelqu'un soit en mesure de balancer son cadavre sur cette table. Quant aux Techs, ce qui arrive au Réseau parle de lui-même. Nous sommes donc d'accord pour mettre de côté toute tentative utopiste de reprendre la main sur le Réseau et le tech par la seule grâce de nos ressources informatiques. Tout cela doit être considéré comme appartenant à l'ennemi. Y comprit, et j'insiste sur ce point, la totalité de nos t-crédits.

Grimace générale. Non, ce point-là n'est pas mentalisable par les directeurs de la SRAM. Comment l'argent pourrait-il disparaitre ?

— La loi nous assure... commence Baggels qui est rapidement interrompu par Bonns :

— La loi de l'A.G.N. nous garantit la complète jouissance de t-crédits dont notre honorable entreprise est bénéficiaire. Si cet argent tech disparait de nos comptes informatiques techs, il faudrait fournir les fichiers techs prouvant qu'il nous appartient bel et bien. Sans oublier que la justice, lorsque l'A.G.N. se sent pousser des velléités d'indépendance, risque d'être horriblement lente à notre égard. Non, j'ai bien peur que notre présidente n'ait raison et qu'il faille nous considérer comme amputés de notre trésorerie tech.

— L'A.G.N. ne nous laissera jamais couler, assure Jonas. Ce serait des millions d'emplois qui disparaitraient avec nous, des pans entiers de l'économie mondiale. Sans oublier tout le système d'exploitation des ressources du Sud. Jamais ils n'y renonceront.

— Sauf s'ils croient pouvoir nous remplacer, rétorque Bonns. Mettre en place un gouvernement mondial officiel. Ça a toujours été leur rêve, non ? Mettre fin aux guerres et asseoir leur mode de vie sur la planète entière. Ils ne nous ont jamais pardonné de nous être immiscés entre eux et le Sud.

— Parlons du Sud justement, intervient Mme Tosrak. Que nous reste-t-il ?

— Très peu de pertes à priori, assure Jonas, mais nous sommes encore en train de mettre en place tous les systèmes de communication en mode binaire. Nous récupérons également un maximum de matériel pour remplacer notre système tech. Le vieil internet fonctionne encore, à ce que j'ai compris, même si nous allons souffrir du manque de formation de nos ingénieurs à cette technologie.

— Réservez-le pour plus tard, dit Mme Tosrak. Préparez un bureau parallèle. Officiellement, messieurs, nous sommes paralysés, pieds et poings liés, et nous sombrons.

Concert de protestations. Mme Tosrak finit par taper à nouveau du poing sur la table en criant :

— Silence !

Elle maintient la pression sur ses subordonnés quelques secondes, puis reprend plus doucement :

— Silence. Il faut bien vous faire à l'idée que non, on ne sauvera pas les meubles en grappillant tout ce qui semble à notre portée. Je vous rappelle que notre ennemi, c'est Edmund. Et Edmund a les sept Techs en sa possession. Maintenant, que va-t-il en faire ?

Personne ne prend la parole. Tous en ont une idée précise de ce qu'Edmund veut, et tous savent que la présidente n'en a rien à faire. Elle poursuit :

— Il va prendre le contrôle de l'Alliance, nous dépouillera de la SRAM puis achèvera l'alliance avec le Sud. Et comment pouvons-nous le contrer sans le tech ?

C'est Bonns qui dit d'une voix sourde :

— Vous pensez à la dixe, n'est-ce pas, madame la présidente ?

Pour la première fois de la journée, Mme Tosrak sourit. Dans la pièce, tous évitent de la regarder.

— Oui, Bonns, je pense à la dixe. Ces imbéciles ont ouvert les ghettos. Ces crétins nous coupent les vivres. Et bien tombons, mes amis, chutons, crions notre agonie pendant que le géant que nous avons bâti pour soutenir ce monde s'écroule sous son propre poids. Disparaissons du paysage, ne gardons que les ressources les plus secrètes, les bases les plus sûres, les réseaux les plus fidèles. Et laissons-les se débattre. Les citoyens du Nord sont une bande de gamins pleurnichards qui mettront leurs pays à feu et à sang dès qu'ils verront que la crise vide leurs supermarchés préférés. Avec ses petits dieux du tech, Edmund aurait été capable remplacer la SRAM s'il ne s'était pas lui-même tiré une balle dans le pied en brisant le monopole. La crise s'étendra. Et le temps qu'ils remettent l'économie sur les rails viendra la crise sanitaire la plus terrifiante à laquelle ils aient jamais eu affaire. Puis viendront les sudiens, qui ne rateront pas une aussi belle occasion de se rebeller. La famine, la maladie et la guerre suivront notre chute, mes amis, et ce seront les survivants des ruines de ce monde qui nous supplieront de les sauver. Alors, et alors seulement, nous sortirons de notre réserve. Et nous les sauverons.

— Mais comment ? demande Kaley. Je sais que nous produisons de la dixe, mais ça n'a rien d'un remède...

— Nous produisons la dixe et nous l'avons créée, répond Baggels. Vous ne pensiez tout de même pas que nous allions vendre un produit aussi dangereux sans avoir mis au point l'antidote, n'est-ce pas ? Au départ, le plan était même une utilisation massive pour contraindre le gouvernement à nous acheter les milliards de vaccins. Mais le produit était trop dangereux. Ceci dit, le remède est prêt.

— Et pour mater les sudiens, dit Jacks, nous avons encore de bonnes bombes à l'ancienne en réserve. Nos alliances avec les pouvoirs en place sont solides. Tout devrait pouvoir se mettre en branle très vite, lorsque nous aurons le feu vert.

— Quant à la récupération du Réseau et de notre matière tech, dit Mme Tosrak, je ne vois qu'un moyen, qu'il faut mettre en œuvre immédiatement : éliminer les sept Techs. Tout le reste du plan dépend de notre réussite sur ce point.

— Je vais immédiatement... commence Hyphen, interrompue par la présidente :

— Vos services seront dissous. J'en suis désolée, car ils nous ont rendu d'immenses services par le passé. Mais ils ont été infiltrés bien trop profondément par les agents d'Edmund. L'attaque du Tech numéro 6 avec des armes techs, et l'échec cuisant de la bataille de l'île Jacob, en sont des preuves plus que suffisantes à mes yeux.

Rose Hyphen est la directrice des Veilleurs, organe chargé de surveiller la branche officielle du renseignement - dont le directeur a déjà été "démis de ses fonctions" après les fiascos en question. Fière de la sécurité irréprochable qu'elle avait maintenue jusque là, elle espérait pouvoir redresser la barre elle-même, mais s'attendait à cette décision. Stoïque malgré le coup, elle demande :

— Et cette Ombre est censée me remplacer ?

— Ombre sera mon joker. J'ignore dans quel bunker Edmund compte cacher les Techs, mais nous n'y entrerons pas par la force. En revanche, nous avons tous vu à quel point les Techs sont jeunes et naïfs, avides d'être aimés. D'une manière ou d'une autre, Ombre devra les convaincre de lui faire confiance et les sortir de leur cachette - au moins un, qui pourra attirer les autres.

— Je ne peux pas croire que vous puissiez confier une telle mission à un seul agent, madame. Tout comme je ne crois pas que cette personne soit à votre service depuis peu - vous lui tournez le dos avec beaucoup trop de naturel pour ça.

— Et vous avez raison. J'ai toujours eu des agents de l'ombre, et c'est à eux que je confie la mission de nous débarrasser des Techs, la plus vitale de toutes. Vous n'avez pas besoin de connaître leur nombre ni leurs capacités. Celle-ci sera la seule dont vous verrez le visage. Sachez simplement que les ombres, en revanche, connaissent tout de vous.»

La menace à peine voilée ne surprend personne. Au contraire, ils se demandaient tous quand leur présidente allait renouer avec ses vieilles habitudes. C'est presque rassurant de la voir se remettre en selle avec une telle aisance.

Et c'est eux aussi avec l'aisance de l'habitude que les directeurs travaillent sur les détails du plan et organisent l'opération Phénix, qui devra voir la chute et la résurrection, plus forte que jamais, de la SRAM.

Durant tout ce temps, sans jamais dire un mot, Ombre ne les quitte pas des yeux.

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