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Partie 69 : le grain de sable

1 avance au hasard dans les rues. Il s'en est plutôt bien sorti, à la réflexion. Maintenant, il n'a plus qu'à se connecter au Réseau et veiller à distance sur tout son petit monde, en attendant de rejoindre Sanx. Cette idée le terrifie autant qu'elle le fascine. Il aimerait demander à 2 plus de détails sur Sanx, sur ce qu'il lui a dit au moment de l'évasion, sur la façon dont il a réagi. Bien sûr ce n'est pas le moment. Elle a besoin de son aide, certainement pas de se concentrer sur ces questions superficielles.

Et même si elle avait le temps, il n'oserait pas lui demander. Il lui a caché l'importance que Sanx avait pour lui aussi longtemps qu'il l'a pu et elle en a été profondément blessée, il le sait et pourtant il ne parvient pas à changer d'attitude, il n'est pas prêt à faire savoir à sa sœur de ce qu'il ressent. Il n'est pas prêt à admettre lui-même qu'il le ressent.

Il lui faut presque une heure pour se décider. Il va commencer par voir si 2 a besoin d'aide ou d'énergie. Ensuite il cherchera où ont bien pu passer 3, 4 et 5, et trouver un moyen de se lancer à leur recherche s'ils n'ont pas réapparu. Enfin il ira voir comment vont 6 et 7. Il ne se fait pas vraiment de soucis pour eux, à part qu'ils doivent se sentir un peu seuls. Quant à 3, 4 et 5, il ne lui vient pas à l'esprit qu'ils puissent être réellement en danger : personne ne ferait de mal à des enfants tant qu'ils évitent de faire savoir qu'ils sont des Techs. Il ne réalise pas que dans le domaine de la discrétion 5 est irrécupérable. Des années passées à ressentir ses frères et sœurs ont profondément ancré en lui la certitude qu'il le saurait s'il leur était arrivé un problème grave.

Debout sur le trottoir il ferme les yeux et plaque la main sur un panneau publicitaire tech plutôt bien relié au Réseau. Il prépare son esprit à affronter le courant quand il réalise que certaines voix, dans le monde extérieur, pourraient bien s'adresser à lui. Elles sont fortes. Et tendues. Ce qui est d'autant plus surprenant, se dit 1 en ouvrant les yeux, que les trois adolescents qui lui parlent se donnent l'air sûr d'eux et tranquilles. Mais on sent la tension dans leurs voix. Si on ajoute au tableau leurs petits sourires un peu cruels et leurs regards froids et méfiants, c'est... inquiétant.

1 tente de se repasser les répliques qu'il a manqué. Ils parlaient d'espace, non ? De territoire, peut-être ? Difficile à dire, il était complètement concentré sur autre chose. Il demande donc le plus poliment possible :

« Excusez-moi, je n'ai pas bien entendu, vous pouvez répéter ?

Celui qui était le plus près de lui recule en écartant les bras comme un coq monté sur ses ergots. Il clame à l'adresse de ses amis :

— Non mais vous avez vu ça ? Vous avez vu comment il me cherche le nègre ?

Les deux autres approuvent, oui, 1 est sans aucun doute en train de chercher leur copain. Une fois sûr du soutien de ses troupes, le premier pousse le Tech en disant :

— Tu veux que je t'explique comment ça marche ici ?

1 est plus grand et beaucoup plus fort que son adversaire et il ne bronche pas sous la bourrade. Il aimerait vraiment que l'autre lui explique comment ça marche (quelle que soit la chose désignée par ce "ça") parce qu'il n'y comprend rien, mais l'attitude des trois adolescents le pousse à ne pas poser la question. Ils se sont rapprochés. 1 remarque alors que l'un d'eux tient une batte de baseball à la main.

Il décide de s'éloigner et de se connecter plus loin mais le premier adolescent l'attrape par son blouson et le retient en disant :

— T'en vas pas comme ça petit pédé, on n'a pas fini tous les deux.

— Ouais, renchérit un autre, file-nous ton fric si tu veux pas qu'on repeigne le trottoir avec ta tronche.

— À moins qu'on te refasse le portrait quand même, intervient calmement le troisième. Elle me revient vraiment, vraiment pas, ta tronche. T'as eu tort de traîner loin de ton quartier, mec. »

Le troisième a sorti un couteau de sa poche et menace le Tech. Il est sérieux. Les deux premiers jouent les caïds et se donnent l'air le plus impressionnant possible, le premier en tirant sur les vêtements de 1, le deuxième en agitant sa batte. Mais pas le troisième. Il n'aurait pas peur de passer à l'attaque. Et quand 1 commet l'erreur d'oser le regarder dans les yeux, il passe à l'attaque.

Un coup bas visant le ventre, le genre de coup qui n'est pas mortel mais qui fait horriblement mal. L'agresseur est rapide comme un serpent. Malheureusement pour lui, le Tech est plus rapide encore et lui attrape le poignet juste à temps. 1 tente de forcer l'adolescent au couteau à lâcher son arme tandis que de l'autre main il repousse violemment celui qui tenait ses vêtements. Celui-ci tombe à la renverse alors que l'autre se dégage et lui lance un coup de pied que 1 n'arrive pas à esquiver à temps. La douleur éclate dans son genou.

Autour d'eux, les passants continuent à passer, parfaitement indifférents à la bagarre. 1 ne comprend pas pourquoi il est invisible à leurs yeux. Il tente d'appeler à l'aide. Il ne sait même pas si les mots sont sortis de sa bouche. Les passants défilent dans toute leur distante froideur.

Sauf l'un d'eux qui intervient d'une voix vigoureuse :

« Police ! Tirez-vous d'ici !

1 entend le sifflement de la batte de baseball derrière sa tête et esquive juste à temps pour ne pas se faire fracasser le crâne. La batte frappe son épaule dans un craquement sinistre. Cette fois il ne perd pas son temps à chercher à comprendre ce qui se passe, il se retourne et met ses cours de combat en pratique : d'un coup de pied il désarme son adversaire, de son bras valide il l'assomme d'un coup sur la nuque. Pendant ce temps, on le frappe encore sur son épaule déjà meurtrie. Mais lorsqu'il se retourne pour faire face aux deux autres, ils se sont déjà enfuis devant l'homme qui a parlé de police. 1 s'apprête à le remercier quand il remarque plusieurs détails. Cet homme n'est pas vêtu en policier. Ce n'est pas une plaque, mais une arme qu'il range à présent à sa ceinture. Cette arme est en métal classique et paraît très sophistiquée. Et l'homme ne porte pas le moindre élément tech sur lui...

1 comprend que son sauveur est l'un des agents d'Edmund ou de la SRAM, quelqu'un sans doute chargé de s'occuper de lui. S'occuper de lui comment ? Il refuse d'attendre pour le découvrir. Il s'enfuit.

L'homme qui s'efforçait d'avoir l'air le moins redoutable possible comprend qu'il a été découvert. Il hésite à se lancer à la poursuite du Tech mais renonce. Il y a assez de monde sur le coup pour qu'il soit sûr que son équipe ne perde pas 1 d'une semelle. Surtout dans cet état.

1 court sans se demander si l'homme qu'il a vu est à ses trousses, il sait que s'il y en a un il doit y en avoir d'autres. Il doit les semer. Et à Nava, il a bien assez de moyens à sa portée pour y parvenir.

Il pirate le programme tech d'un taxi automatique à qui il fait croire qu'il part vers le sud. Il en prend un autre sur lequel il efface son image et impose celle d'une vieille femme. Ça ne suffira pas mais ça lui laisse le temps de souffler. Son genou lui fait très mal après sa course folle mais c'est surtout la douleur de son épaule qui est atroce. Il ne peut même effleurer le dossier de son siège sans la sentir le transpercer comme un poignard. Ou plutôt un sabre. Il se sent déchiré en deux.

Il a appris à se concentrer même dans les pires situations, et réalise qu'il serait grand temps qu'il mette ses cours en pratique. Ses suiveurs ne lui voulaient pas de mal puisqu'ils l'ont sauvé de l'agression. Ils se contentaient de le surveiller. Il faut donc qu'il leur fausse compagnie avant qu'ils ne se rendent compte qu'il a menti sur son intention de rejoindre Edmund avec les autres Techs.

1 déploie ses pensées dans le courant du Réseau...

Il ne se disperse pas entièrement et veille à garder suffisamment d'énergie pour alimenter les programmes qui le protègent du courant. Il y a eu un attentat contre le Président et les informations du Réseau s'agitent violemment. Mais il lance de longs fils chacun chargé d'une instruction bien précise. Ces fils trouvent leur cible et s'y accrochent. À présent 1 est le marionnettiste d'un gigantesque pantin : le système automobile tech de la ville est son jouet.

Manipuler toutes les voitures serait trop complexe. Mais toutes les voitures disposent d'un système tech relié à des programmes chargés de régler la circulation. D'une pensée 1 dessine le flux de circulation et les machines se chargent gentiment de transformer ses rêves en réalité. Il dresse un barrage de voiture entre lui et ses poursuivants. Un seul n'est pas suffisant. Il trace méthodiquement un véritable labyrinthe qui rend impossible toute filature. Dans un tunnel, il change de taxi pour éviter d'être repéré par un hélicoptère ou un satellite. Puis il change la configuration du labyrinthe. Il est heureux à présent de connaître des tracés de ce genre par cœur, la douleur rend sa concentration de plus en plus difficile. Mais il doit faire tout ça. S'il se contentait de tracer un chemin, les hommes d'Edmund n'auraient aucun mal à retrouver sa piste.

La migraine n'est pas loin. Non, pas la migraine, mais une sensation proche. Ce n'est pas son énergie tech qui est maltraitée, c'est son énergie physique. Il s'épuise. Il va s'évanouir.

Il arrive devant l'immeuble de Sanx. Il fait entrer son véhicule dans le parking souterrain pour éviter de ressortir à l'air libre. L'immeuble est luxueux et bardé d'équipement tech. C'est facile pour 1 de s'ouvrir un chemin. Peut-être qu'on le retrouvera... mais ça sera trop tard... il préviendra Sanx de changer de cachette...

1 se tient au mur pour parvenir à franchir les derniers mètres. C'est dur. Très dur. Enfin il est arrivé.

Il ne frappe pas. Il ne sonne pas. D'une pensée il ouvre la porte. Et tombe à l'intérieur de l'appartement.

Sanx est là.

Il y a d'autres personnes, des fantômes qui n'ont aucune réalité pour 1, des spectres qui crient et le portent. Il ne leur accorde aucune importance. Sanx est là. Pâle sous son maquillage. Il est resté choqué un instant, une seconde, pas plus, puis a pris les choses en main pour qu'on ferme la porte et qu'on transporte le Tech à l'intérieur. L'un de ses amis présents est étudiant en médecine, il est d'office chargé de s'occuper de 1. Un autre ami proteste par peur de la police. Il est réduit au silence d'un seul mot, sans que Sanx ne lui fasse l'honneur de le regarder. Le jeune homme a pourtant peur lui aussi.

Le manche d'un couteau dépasse de l'épaule de 1 qui a perdu des flots de sang.

Sanx refuse d'envisager l'idée de l'abandonner à son sort.

Leyman ne perd pas de temps et commence à soigner le blessé. Les autres sont mis à la porte par Sanx.

« Il va falloir l'emmener à l'hôpital, dit Leyman à Sanx. Il a perdu trop de sang et je n'ai pas de quoi le recoudre.

— Pas l'hôpital, c'est trop dangereux. Tu ne connais personne qui fait de la médecine au black ?

— Chirurgie esthétique, mais je ne sais pas si...

— Ça ira. Appelle-les et dis-leur que je paierai. » dit Sanx d'une voix autoritaire. Tandis que l'étudiant s'exécute, il se penche vers 1 et lui murmure :

— Hé, tu m'entends ? Tu es encore avec nous ?

1 l'entend. Mais il n'est pas sûr d'être avec lui. Sa voix lui paraît si lointaine. Si étouffée. Et la douleur est trop grande.

Le Tech parvient à gémir quelque chose qui pourrait passer pour un « oui » auprès d'un public indulgent.

— C'est bien mon grand, l'encourage Sanx. On va te transfuser. Donne-moi ton groupe sanguin.

1 tente de répondre, échoue, se concentre sur ses cordes vocales, retente. Sa voix ressemble à un râle.

— Pas de sang... je suis Tech...

— Merde ! Comment on peut te soigner alors ?

— J'ai... quoi ?

— Un coup de couteau, tu as perdu du sang et on dirait bien que tu as quelques os pétés.

— Il faut... re... fermer... le reste... se fait... tout seul... juste... attendre...

Sanx hésite puis rappelle Leyman.

— Laisse tomber le chirurgien, tu vas juste le rafistoler avec ce qu'on a à bord.

— Quoi ? Mais il va...

— Écoute, c'est compliqué, alors je t'expliquerai plus tard, d'accord ? Maintenant, dis-moi de quoi tu as besoin. Je vais t'aider.

L'étudiant reste figé un moment puis se décide. Il ne connaissait même pas Sanx avant ce soir. On lui avait dit qu'il était spécial, et effectivement il l'est. Mais Leyman serait incapable de dire ce qu'il a qui lui donne une telle autorité.

Il ne prend pas le temps de creuser le mystère et s'occupe de son mieux du blessé.

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