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Partie 67 : riposte

1

Le Tech ouvre les yeux. L'envoyée d'Edmund lui dit :

« A présent suivez-moi.

- Où ?

- Comme convenu.

- Il n'y avait rien de convenu. On devait juste parler.

- Vous parlerez là-bas.

- On vient de me confier une mission, dit 1 en se levant, et je la mènerai à bien.

Une fois debout il domine d'une tête l'envoyée d'Edmund, qui recule d'un pas et rapproche ses mains de sa ceinture. À présent 1 est sûr qu'elle est armée. Elle dit :

- Je dois vous emmener et ça serait bien mieux pour tout le monde ici que vous me suiviez sans faire d'histoires.

- Téléphonez encore à je ne sais pas qui et dites-lui que je suis prêt à aller chercher les autres Techs. Nous viendrons tous. Ce sont les ordres qu'on vient de me transmettre.

La femme hésite. Si elle ne sait qu'une chose au sujet des Techs, c'est leur importance. Elle préfère ne pas prendre de risques et téléphone à nouveau. Elle est de plus en plus nerveuse : l'entrevue dans un lieu public était censée durer le moins possible et plus le temps passe plus le danger augmente.

Le téléphone toujours collé à l'oreille elle dit :

- On vous demande de les prévenir par le Réseau et de venir immédiatement.

- Dites-leur que c'est impossible. Ils ne se fieront pas à un simple message laissé dans le Réseau, n'importe qui aurait pu l'envoyer.

C'est un gros mensonge qui passe très bien : quelques minutes plus tard, l'agent d'Edmund raccroche, lui signale d'un signe de tête qu'il a quartier libre et dit :

- Vous avez trois jours pour les rassembler et nous recontacter. On s'occupe des numéros 2 et 6. Si vous avez besoin d'aide, prévenez-nous, nous avons tous intérêt à collaborer.

- Pourquoi j'aurais besoin d'aide ?

- Vous verrez. Au revoir. »



2 et 6

L'attentat a été perpétré par des HR. Il visait le Président de l'Alliance.

Le fait que cet attentat ait raté est à peine abordé dans la vague de panique qui secoue tous les organes officiels et officieux de l'Alliance. L'impensable s'est produit et le chaos règne : chaque groupe ne fait soudainement plus confiance aux autres. Il y a eu piratage informatique par le Réseau impossible à pirater. Donc quelqu'un qui avait les codes a trahi. Chacun veut savoir qui. Et le faire payer.

Le Président lui-même prône le calme et une enquête approfondie pour trouver les responsables dans ses propres rangs : il sait que l'efficacité de tout le système est à deux doigts d'être compromise par la cavalcade générale. Mais envers les auteurs de l'attentat, il est bien décidé à ne pas faire le moindre quartier. Brisant le tabou qui empêche les organes officiels d'évoquer les HR dans les médias, il lance un grand discours improvisé où il appelle tous les citoyens à l'élimination pure et simple des non-citoyens. Ce qui aurait été impensable encore une quinzaine d'années plus tôt trouve à présent un écho dans la société. Il faut un ordinateur tech pour avoir une identité citoyenne, et peu à peu les deux groupes se sont de plus en plus éloignés, la minorité exclue rejetée toujours plus loin des villes ou parquée dans les Ghettos. Ils sont devenus idéaux pour servir de repoussoir à tous ceux qui ne se donneraient pas du mal pour servir le bien commun et la paix publique - une déchéance de citoyenneté est vite arrivée quand on attaque le système, et une fois HR, on n'est plus rien. Tout le monde le sait, dans le monde relié par le Réseau.

Plus tard les équipes de relations publiques présidentielles transforment son émotion brute et ses paroles simples en une brillante démonstration affirmant que les HR vivent en parasites de la société et ne savent rien faire d'autre que de détruire. Il suffit de jouer sur certains mots-clés pour en faire les boucs émissaires de bien des malheurs de l'Alliance. Sur le Réseau la situation s'envenime rapidement, des amalgames se forment, certains accusent les HR d'avoir créé les Techs et sont persuadés que ce sont eux qui ont tenté de tuer le Président.

2 et 6 sont invités à se joindre à une réunion du Conseil de Sécurité de l'Alliance, c'est à dire être présents et à se taire. Ils sont présentés comme l'arme imparable qui permettra à l'Alliance de vaincre l'ennemi sournois. Les antiterroristes sont là aussi et triomphent : ils réclament une solution radicale depuis des années.

Ce sont les dirigeants de tous les pays de l'Alliance qui siègent ici. Eux seuls ont le droit de vote, mais ils sont accompagnés d'une multitude de conseillers issus des plus grands organes gouvernementaux et des représentants de la SRAM. Ceux-ci sont les plus méfiants à l'égard des Techs. 2 doute de pouvoir faire quoi que ce soit.

La séance commence par un exposé précis concernant l'attentat. Il a causé bien moins de dégâts que celui dont on a parlé à 2 dans le métro, du moins si elle croit les rumeurs, il est pourtant présenté comme la pire attaque qui ait jamais été perpétrée contre l'Alliance. Andrew Burther, qui accompagne les deux Techs en tant que responsable, prend le temps de leur expliquer que la portée de l'attaque est très grande à cause de ses répercussions symboliques. On peut le voir comme ça. On peut aussi se dire que les gens ayant les moyens de se défendre fortement ont tendance à les utiliser quand ils sont attaqués eux-mêmes, et à être raisonnables quand il s'agit de leurs voisins.

C'est le Président Robertson lui-même qui explique son projet :

« Il faut montrer que nous sommes un gouvernement fort et frapper un grand coup ! Les Ghettos HR sont des nids à terroristes qui ne peuvent être d'aucune utilité à l'Alliance ! Nous allons détruire ces rats ! »

Il s'emballe de plus en plus au fur et à mesure de son discours, négligeant les conseils qui pleuvent dans son oreillette. Finalement un regard à son Premier ministre l'arrête net : il sent que l'homme est prêt à intervenir, et il ne tolérerait pas de se voir rabrouer devant le Conseil par un second trop ambitieux. Il reprend son calme et assène la déclaration qui le fera entrer dans l'Histoire :

« Nous allons lancer la bombe T sur chaque Ghetto de l'Alliance. C'est le seul moyen d'en finir. »

Le choc ébranle toute la salle puis très vite deux courants se démarquent et s'opposent : ceux qui approuvent et ceux qui refusent. Ceux qui approuvent sont les plus nombreux. Après tout, des HR il en restera, et il est grand temps de réguler leur nombre s'ils ne veulent pas être submergés. Leurs agents de communication assurent que si le plan est exécuté rapidement l'opinion publique devrait les suivre. C'est l'avantage de la bombe T : elle est propre.

La plupart des armes techs utilisent les mêmes propriétés que les armes traditionnelles, à l'exception de la matière qui les compose. Mais pas les bombes techs. Celles-ci déploient de la matière tech à l'état brut sur une grande surface. Souple, impossible à détruire ni à entailler, cette matière enveloppe comme une peau chaque objet avec lequel elle est entrée en contact. Puis elle se resserre jusqu'au millième de la taille initiale de l'objet, le broyant inexorablement. Ces bombes constituent une impossibilité physique totale et bien des scientifiques donneraient leurs deux reins pour pouvoir les étudier - tandis que d'autres scientifiques réfutent purement et simplement leur existence. Ce sont des armes terrifiantes qui sont entrées dans l'imaginaire collectif sous le nom des "nettoyeuses". C'est une implosion qui effacerait tout ce qui a été construit par l'homme au lieu de le détruire, qui nierait l'existence de la cible. Après la bombe, il n'y a plus qu'à ramasser les balles de matière tech pour faire place nette. Comme si la cible n'avait jamais existé.

Les partisans de la bombe T argumentent également que le problème des Ghettos devient ingérable : au stade de haine absolue que ressentent leurs habitants, les libérer reviendrait à condamner à mort d'honnêtes citoyens et au chaos la plupart des grandes villes, donc le système tout entier. Sans oublier les terribles risques sanitaires dus à la dixe. Tandis que les garder enfermés signifie rester en permanence sous la menace de ces nids de terroristes.

Les opposants de la bombe T n'ont qu'un argument : l'humanité. Ils refusent de tuer gratuitement. L'un d'entre eux parle même de génocide.

Les conseillers de la SRAM estiment que les HR ont fait leur choix depuis longtemps, en refusant de s'équiper pour accéder à la citoyenneté. Autant dire qu'ils ont déjà renié leur propre humanité et les droits qui y étaient inhérents.

Pour le Président John Robertson, il est évident qu'il ne s'agit que d'un combat contre un ennemi acharné. Il refuse de négliger leur meilleure chance de vaincre. Il lance le vote. La majorité l'emporte. La décision est prise.

« Nous lancerons la bombe T, déclare Robertson.

- Monsieur le Président, intervient un représentant des cellules antiterroristes, les piratages informatiques rendent cette opération très délicate, il faut l'effectuer le plus tôt possible !

- De plus, ajoute un représentant de la SRAM, l'opinion publique sera de plus en plus hostile à cette solution, il faut profiter du courant favorable.

John Robertson lève les deux mains dans un geste d'apaisement.

- L'opération sera lancée dès demain. Et j'ai avec moi la meilleure des garanties contre les infiltrations et les piratages : les enfants Tech eux-mêmes s'occuperont du lancement de la bombe. Ainsi le calibrage sera parfait.

Une fois de plus le brouhaha envahit la si sérieuse salle du Conseil. Ce sera la première démonstration réelle de la puissance Tech et le Président n'y va pas de main morte. 2 a traduit les négociations au fur et à mesure pour que 6 arrive à comprendre. Il lui a déjà dit que 3 et 5 sont dans un des Ghettos. Il se serre contre sa sœur. Il n'a pas peur. Il est persuadé qu'elle a une solution.

La jeune fille s'avance sur l'estrade sans qu'on cherche à l'en empêcher. Andrew Burther, interloqué, ne peut pas la rappeler à l'ordre sans donner une image d'incompétence et reste en arrière avec 6 qu'il tient fermement. 2 s'arrête devant le Président Robertson et se met au garde-à-vous. Elle déclare d'une voix forte :

- Monsieur le Président, nous acceptons de mener à bien cette opération. »

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