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Partie 29 : Inspirer confiance


6

La nuit est tombée depuis longtemps sur la chambre de 2 et 6. Le petit garçon est plaqué contre la vitre, le nez et les mains collés au verre, fasciné par le spectacle des voitures en mouvement. Des centaines de voitures, ce qui tout au long de la journée donne des milliers de voitures. Bien plus qu'il n'a rencontré de gens de sa vie entière. Même si ce fait est en train de changer. De nombreuses personnes viennent les voir, lui et 2, leur poser des questions et leur faire des tests.

Il a l'habitude que des étrangers arrivent et lui demandent des choses étranges. Avant ils étaient annoncés par un professeur ou un surveillant, avec leur nom et leur titre incompréhensible, et chaque expérience était suivie par un jeu ou un moment de détente avec quelqu'un qu'il aimait bien. 6 sait que se plier à leurs exigences fait partie de son rôle et il se laisse faire sans protester. C'est maintenant 2 qui se charge de lui présenter les curieux et de veiller à ce qu'on lui accorde des pauses ensuite. Elle lit leur identité directement dans leur badge tech et ça leur fait souvent peur, c'est amusant. Ce qu'on lui demande ici n'est pas vraiment bizarre, il faut juste qu'il entre dans des ordinateurs très éloignés et leur donne des instructions. 2 le guide en douce pour qu'il ne se perde pas dans le courant de l'anhylo.

Maintenant la journée est terminée. 2 a arrêté les agents juste à temps pour que 6 évite la migraine. Elle poursuit les tests de son côté. Lui est censé dormir dans sa chambre. Il regrette de ne pas avoir eu le temps de joindre les autres Techs sur le Réseau, mais il est trop fatigué pour y arriver seul. Il n'a pas dit à sa sœur qu'il voulait leur parler. Il ne sait pas comment réclamer ça. Demain il le lui dira. Ça fait bientôt trois jours qu'ils sont séparés. C'est affreusement dur.

« Hé bien, tu ne dors pas ? dit Andrew Burther qui entre sans frapper.

6 grimace. Ce n'est pas qu'il n'aime pas Andrew Burther. C'est juste que l'homme n'est pas vraiment la personne à qui il aurait envie de parler maintenant. 6 voit son propre reflet dans la vitre et ça l'amuse beaucoup. Il s'adresse une autre grimace en douce. Quand il se retourne vers l'homme, il a repris son expression habituelle, calme et innocente, un pouce dans la bouche et les yeux légèrement endormis. Il ne s'est pas aperçu que Burther l'a vu. Ça n'a pas d'importance : il met ce comportement sur le compte des bizarreries habituelles des enfants, pas des enfants Techs en particulier.

— Tu n'arrives pas à dormir ? continue Burther.

Il a une voix très énervante, une voix « spéciale petits » qu'il n'a pas quand il parle avec 2. Et il répète plusieurs fois la même chose quand on ne lui répond pas, sans comprendre que si 6 ne lui dit rien, c'est tout simplement parce qu'il n'a pas envie de lui parler.

L'enfant finit par céder :

— Je regarde les voitures.

— Ah ? Tu n'en avais jamais vu avant ?

— Si.

— Et celles-là t'intéressent ?

— Oui.

— Pourquoi ça ?

— Je sais pas.

Parce qu'elles sont nombreuses et qu'elles font des dessins dans la nuit, parce que personne ne vérifie qu'elles sont bien conduites par des humains et qu'il pourrait y avoir n'importe qui, n'importe quoi, dans ces caisses de métal. Cachés dans la masse. Personne ne trouverait un fantôme qui vivrait dans une voiture qui roule sans cesse. Qui sait ce qui se cache dans le noir et les lumières électriques. Les lumières électriques n'éclairent pas vraiment. Pas autant que la lumière du jour. Elles peuvent très bien cacher les créatures qui vivent dans les voitures. Ce n'est pas possible qu'il y ait autant d'humains différents dans un même endroit.

6 n'a pas envie d'en parler à cet homme. Et même s'il le voulait, il n'a pas les mots pour se faire comprendre. Avec les autres Techs, il pourrait donner sa pensée. Avec lui, c'est plus simple de répondre qu'il ne sait pas.

Burther veut bavarder et s'assoit sur le lit, tentant d'avoir l'air aimable. Il est ici pour corrompre l'enfant : il a besoin — directives présidentielles obligent — de devenir l'ami, l'allié, le point de référence de ce gosse.

Il lance négligemment :

— Il paraît que tu aimes les histoires de fantômes toi ?

— Oui.

— Alors j'ai un cadeau pour toi.

Offert directement par le contribuable : une panoplie de spirite, comprenant le costume et tout l'attirail permettant de parler avec les esprits, plusieurs films racontant des expériences vécues par des « témoins fiables », des recueils d'histoires romancées plus ou moins drôles, quelques jouets. Si les fils de Burther avaient présenté une obsession de ce genre, jamais il ne les aurait encouragés en leur offrant ça. Mais l'éducation à long terme de Steven ne le regarde pas. Les yeux de 6 brillent pendant qu'il déballe ses cadeaux, prouvant que Burther ne s'est pas trompé.

6 se jette d'abord sur les recueils. Il a découvert les histoires d'horreur dans un livre appartenant à l'un des surveillants, qui ignorait que 6 savait déjà lire et l'avait imprudemment laissé traîner dans la poche de sa blouse. Malgré la difficulté du texte et du vocabulaire (personne ne l'avait initié à la subtilité littéraire d'expressions telles que « son sang se glaça dans ses veines »), 6 avait compris l'essentiel de l'histoire et l'avait adorée. C'était nettement plus intéressant que les aventures de lapins et de cochons prescrits par la pédagogue de l'équipe.

Ces livres-là sont destinés aux enfants et paraissent beaucoup plus accessibles. Il ouvre le premier quand la grande main de Burther se pose sur la page.

— Avant que je te le donne, je crois qu'on devrait passer un petit marché, toi et moi. »



2

« Pratiquez-vous des activités criminelles ?

— Non.

— Avez-vous pratiqué des activités criminelles dans le passé ?

— Non.

— Comptez-vous pratiquer des activités criminelles dans l'avenir ?

— Non !

— Comptez-vous commettre un geste allant à l'encontre de la sécurité du Président ?

— Non.

Encore. Et encore. Et encore.

Le test de loyauté de 2 s'étire en longueur, uniquement rythmé par la voix monotone, qui au bout d'un moment lui donne l'impression d'enfoncer chaque mot dans sa colonne vertébrale à coup de marteau. Elle ne peut pas utiliser ses pouvoirs pour tricher à ce test puisqu'il se déroule « à l'ancienne », avec du matériel non-tech dans une pièce coupée du Réseau. 2 triche donc « à l'ancienne » elle aussi. Le professeur Milley l'a préparée, ainsi que 1, à une situation de ce genre. Elle sait tromper le détecteur de mensonges et faire croire à un état d'hypnose, alors qu'elle reste assez consciente pour refuser les suggestions qu'on cherche à implanter dans son esprit. La piqûre qu'on lui a faite en début de séance n'a pas d'effet dans le sang tech. Elle pourrait très bien préparer un attentat si ça lui chantait. Et si on continue à lui marteler le crâne de questions ineptes, la tentation risque bien d'être la plus forte.

Mais non. Elle qui est une expérience scientifique depuis plus de seize ans, elle a vécu pire. Le professeur Milley a veillé à ce qu'elle apprenne et s'endurcisse. Elle a tenté de faire comprendre à 2 qu'il ne faudrait pas suivre aveuglément tout ce qu'on lui dirait. La Tech refusait de l'accepter jusqu'à l'attaque du laboratoire. Depuis, la méfiance est gravée en elle. Elle ne s'est même pas posé la question avant de mentir au détecteur. Elle n'avait pas tort. Le « je crois que l'avis du Président est toujours le choix le plus juste pour moi » ne serait jamais passé sans ça.

— Croyez-vous qu'on puisse sacrifier une vie humaine pour en sauver des milliers d'autres ?

— Oui. »

Cette question-là, en réalité, 2 ne l'a jamais résolue et espère bien ne jamais avoir à le faire. Elle sait que « oui » est la réponse attendue et n'aime pas ça. Pour autant, elle n'aimerait pas qu'on lui demande de répondre « non ». Ce questionnaire est celui qu'il est nécessaire de passer avant d'entrer au B.A.G.N., dans l'armée ou dans l'entourage présidentiel. Si elle le réussit, elle devrait être tranquille un moment. Mais l'idée qu'ils fassent passer cette séance de torture à son petit frère la met en rage.    

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