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Partie 11 : menaces


3

3 n'est pas aussi suicidaire qu'elle en a l'air et a pris soin de faire le tour du bâtiment, bien cachée par l'obscurité. Ses deux prisonniers n'osent pas appeler les autres à leur secours et peinent sur les cailloux et les racines traîtreusement invisibles dans le noir. Le blessé, surtout, a l'air assez mal en point. 3 le sait et ça ne lui fait ni chaud ni froid. Elle avance.

Dans un premier temps, elle ne s'aperçoit pas que quelqu'un cherche à entrer dans ses pensées. Puis le grattement se fait insistant. Elle pense que se sont les deux aînés qui veulent la retenir et la faire abandonner, et elle repousse le contact. Elle tente de le repousser. Son esprit est une tour ouverte uniquement sur le monde réel, les minces fils d'or du Réseau le caressent, mais tant qu'elle n'en a pas décidé autrement ils ne font que se heurter à ses murailles mentales.

Pour refuser le contact d'un autre esprit tech, elle devrait rester sur la défensive. Au lieu de ça, elle tente de reprendre le dessus pour chasser les autres Techs. Grave erreur quand on est face à 5. La fillette saisit l'occasion et entre en contact avec sa sœur, étendant un filet dans la brèche trop vite pour que 3 puisse la repousser partout, et instantanément lui transmet l'ordre de les rejoindre au plus vite pour qu'ils puissent s'enfuir tous ensemble.

C'est davantage un hurlement qu'un ordre — un cri de détresse, une émotion surpuissante dans un esprit épuisé. 3 se raccroche à 5 avant que la fillette ne se retire et lui demande ce qu'ils vont faire pour les Professeurs, qui sont forcément là, prisonniers quelque part. 5 ne peut répondre que par des images floues noyées dans le sentiment d'urgence. Puis elle repart. Elle a donné jusqu'à l'extrême limite de ses forces.

Tout ça n'a eu aucune durée dans le monde matériel. 3 ne sait pas ce qu'elle va faire, déchirée entre sa loyauté envers ses parents et celle envers ses frères et sœurs. Mais le Professeur Milley répète souvent que les plus grands doivent s'occuper des plus petits. 3 décide de rejoindre les autres Techs. Sa créatrice approuverait ce choix.

« Avancez ! » ordonne-t-elle une dernière fois aux soldats, toujours d'une voix terriblement neutre. Leur souffle rauque et le bruit de leurs pieds dans les plantes et les pierres leur masquent le bruit de ses pas à elle. Quand enfin ils arrivent à la lisière des arbres, ils attendent un vain un ordre. Celui qui a toujours ses deux mains jette un coup d'œil timide derrière lui. Personne. La petite fille s'est éclipsée dans leur dos.



1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7

Le petit groupe sort de l'immeuble P6 par la fenêtre. Delawney a un peu de mal à marcher dans le noir mais suit bien le rythme. Leny a sorti de son attirail des lunettes à vision nocturne. 1 et 2 voient par l'œil des caméras et guident les deux humains sur l'itinéraire le plus sûr. En d'autres circonstances, l'expédition aurait été une vraie promenade. Au bout, un hélicoptère posé à l'écart des autres. Personne ne le surveille. Personne ne s'attend à une contre-attaque.

Ils montent à bord. Leny fait un geste vers les commandes mais 1 l'a déjà devancé. « On sait piloter ça. » disent les deux Techs dans un unisson parfait qui fait froid dans le dos. Ils le savent très bien et évitent d'habitude de le faire. Aujourd'hui, faire froid dans le dos de qui ce que soit est le cadet de leurs soucis.

En un clin d'œil, ils sont au-dessus du bâtiment E2 à côté duquel ils se posent. La radio de l'hélicoptère grésille : quelques militaires leur demandent des comptes. Leny prend le poste et répond d'une voix brouillée :

« Obéissons à ordre prioritaire.

— Quel ordre ? Pourquoi vous déplacez-vous ?

— Ordre prioritaire, continuez votre mission, on nous en a confié une autre.

— Qui ça ? Larch ?

— Ordre prioritaire, n'entravez pas notre mission. Terminé. »

Leny raccroche avec un ricanement méprisant. Une belle bande de comiques, il le répète. Ils ont même un nom sur lequel se renseigner une fois sortis de ce guêpier.

6 et 7 sautent dans l'hélicoptère et courent dans les bras de 1 et 2. 3, 4 et 5 montent à leur tour. On peut sentir de loin l'hostilité et la désapprobation de 3, mais au moins elle est là. 5 est à moitié évanouie et soutenue par elle et par 4. Leny demande : « Qu'est-ce qu'elle a ?

— Migraine. » répond sobrement 2, et l'homme n'insiste pas. Les enfants allongent 5 de leur mieux sur le sol de l'hélicoptère. 1 leur annonce : Vous restez tous là avec Mme Delawney et Leny, on va fermer le laboratoire et on revient.

On peut vous aider propose 4 pourtant épuisé. Tout ce qu'il veut c'est que tout ça soit fini et que ça s'arrête. 2 sonde rapidement les enfants, aucun d'entre eux n'est en état de les aider mentalement, à part 3 qui est imprévisible pour le moment. Elle préfère y aller seule avec 1.

Ils s'élancent hors de l'hélicoptère. La porte de l'engin se referme silencieusement derrière eux. Tout autour règne le calme. Personne n'a encore repéré leur manège. Personne n'a lancé l'alerte.

Entrer dans le bâtiment par une fenêtre et éviter les soldats qui se font de plus en plus rares dans les couloirs, c'est facile. La suite s'annonce beaucoup plus délicate. C'est là qu'ils sont rassemblés, ces envahisseurs, tous venus fouiller un laboratoire qui n'est pas à eux, qui n'est pas chez eux, comme s'ils en avaient le droit.

Il faut qu'on parte de la salle de surveillance, tous les programmes sont transformés en codes binaires là-bas, dit 2. Ils n'ont aucun mal à s'y rendre en passant par les tunnels qui relient tous les bâtiments, évitant les soldats qui restent focalisés sur les portes non ouvertes lors de l'évasion, les portes blindées protégées par les ordinateurs binaires. Ils courent le plus silencieusement possible dans le noir. Mais plus ils se rapprochent, plus ils ralentissent. Pas besoin de se concerter. Ils savent qu'ils éprouvent exactement le même sentiment. Ce ne sont pas les vivants qui leur font peur.

Ce sont les morts.

C'est là qu'il y a les morts.

Faire fuir les autres semble délicat mais réalisable. En revanche, abandonner le laboratoire en laissant les morts dedans, c'est quelque chose de... sacrilège.

Mais les scientifiques ont fait tellement de sacrifices pour les secrets du laboratoire qu'ils les jugent plus importants que leurs vies, n'est-ce pas ?

Les morts seront les gardiens de ce savoir, pense sinistrement 2. Cette idée la rassure un peu. Le monde paraît plus en ordre si on voit les choses de cette façon. 1 l'approuve. Les voilà dans la salle. Les morts sont toujours là. Les prisonniers n'y sont plus, libérés par les nouveaux venus qui tentent de violer le bâtiment en installant des charges explosives aux différentes portes qu'ils ont pu trouver. Pour l'instant, ils sont parfaitement inefficaces.

Les mains plaquées sur les consoles techs, 1 et 2 évaluent rapidement la situation, le nombre de soldats et leurs positions. Il y en a beaucoup dans les salles d'études à ramasser des ordinateurs binaires qu'ils doivent penser remplis d'informations importantes. Aucun n'a accédé à la véritable salle des données, loin sous leurs pieds — le programme de la porte indique qu'elle n'a pas été ouverte depuis la veille. 1 et 2 la verrouillent en sécurité maximale et modifient le plan du laboratoire pour effacer son existence.

Pour vider les lieux, ils lancent l'alarme. Tout l'éclairage se teinte de rouge clignotant tandis que les sirènes hurlent. Les soldats demandent confirmation, 1 active le blocage total des ondes. Ils sortent. Parfait. Les Techs verrouillent les salles vides les unes après les autres, ce qui incite les traînards à se dépêcher tout en guettant d'éventuelles menaces, armes brandies tandis que la peur monte. À leur tour, les Techs peuvent quitter les lieux.

Ils croisent une soldate qui ouvre immédiatement le feu. Avec un fusil tech. L'arme n'émet qu'un cliquetis dérisoire tandis que 1 et 2 lèvent à leur tour leurs armes. Ils la tiennent facilement en respect, comme 3 l'a si bien fait avec ses otages. La femme lève les bras en l'air et murmure :

« Ne me tuez pas.

— On va voir, dit 2.

La jeune fille sait qu'ils vont la libérer dès qu'ils seront dehors, et ça la rend furieuse. Elle a envie de lui faire du mal avant. De jouer avec sa peur jusqu'à ce que l'autre regrette vraiment...

Sauf que ça ne servirait à rien, puisque quelqu'un qui a peur dit ce qu'on veut qu'il dise, point.

— On a tué tout le monde dehors, continue 2 d'une voix sinistre. Pourquoi pas vous ?

La femme gémit et se recroqueville sur elle-même. Elle a insisté pour revenir une dernière fois sur ses pas, essayer de trouver la source de cette alerte que personne ne semble avoir déclenchée. À présent qu'elle se croit tombée dans un piège, elle regrette d'avoir sous-estimé ces ennemis qu'on lui avait pourtant décrits comme dangereux. Arrivée sur l'île, entourée par ses compagnons, elle s'était crue invincible, et maintenant elle est terrifiée par le pouvoir de ceux qu'elle voulait détruire — la fille surtout, si jeune, qui siffle d'une voix haineuse :

— On va vous faire regretter d'être une sale meurtrière. »

2, arrête ton cinéma maintenant, dit 1. Lui aussi trouve plutôt agréable la peur de la femme, mais tout ça n'est qu'une perte de temps et une prise de risques inutile. Pour le moment, ils doivent s'enfuir.

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