Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Partie 102 : poser une bombe

2

2 sent, à sa grande horreur, des larmes lui monter aux yeux. C'est vrai qu'elle n'y comprend rien : si 1 ou les autres savaient qu'elle était là, jamais ils n'y auraient envoyé 7 ! Sauf s'ils ont un plan pour la sauver et récupérer la petite au passage. Mais c'est absurde : autant ne pas envoyer 7 du tout. Que ce se passe-t-il donc dehors ? Pensent-ils que 2 va s'en sortir toute seule ? Font-ils confiance aux HR ? Non, rien à faire, elle sait que ses frères et sœurs sont prêts à prendre certains risques mais pas avec 7. Alors, ce serait une erreur ? Un hasard ? Quelqu'un d'autre aurait réussi à truquer l'organisation des HR ? Mais dans ce cas, pourquoi le faire aussi visiblement, et en utilisant le Réseau ? Pour faire accuser les Techs ? Mais qui ?

— Peut-être que c'est la SRAM, tente 2.

— Mais alors pourquoi ces enfants-là ? Ils ont quelque chose de spécial ?

Si c'est vraiment la SRAM, qui sait ce qu'ils ont fait ? Il y a quatre enfants perdus, quelque part dans cette base, mais 2 ne pense qu'à 7 et à sa détresse. Choy la regarde toujours dans les yeux. Il paraît toujours amical. Et elle est seule, en terrain hostile, elle a besoin d'enfin faire confiance à quelqu'un.

— Choy, si je te dis un secret, jure-moi que tu ne le diras pas aux autres HR.

— Je ne peux pas te le promettre. Je jugerai pour agir selon le bien de tous.

— De tous ces foutus poseurs de bombes !

— Non. Le bien de tout le monde, HR et citoyens. Et des Techs. Tu as ma parole.

2 hésite encore mais elle finit par se lancer :

— La petite fille est une Tech. C'est la numéro 7. Juliette.

— Hein ?

Pour la première fois, Choy semble pris au dépourvu. Il poursuit :

— Qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce qu'elle fait ici ? Vous l'avez fait venir ?

— Ce n'est pas nous ! C'est ça qui me fait peur ! Je ne comprends pas pourquoi ils l'ont envoyée là et qui l'a fait ! Je t'en supplie, protège-la. Ce n'est qu'une petite fille. Elle a quatre ans. Elle a vu son foyer se faire ravager, elle a été séparée de sa famille, elle ne mérite pas ça, bon sang ! Même si ces brutes décident de... prennent une mauvaise décision, il faut la protéger. Ce n'est pas de sa faute.

— Et c'est la tienne ? demande Choy.

— Non. Non, je ne crois pas. Je veux dire, ce n'est pas moi qui ai choisi d'être créée. Ce n'est pas moi qui ai fait la SRAM et les inégalités. Mais je dois être là, même si c'est sûr que ça a été très loin d'une invitation correcte, je veux défendre les Techs autant que je peux, quelles que soient les conséquences, c'est la seule occasion que j'aurai de regarder les gens bien en face et de leur dire que j'ai le droit d'exister. C'est important. Si on a un avenir, je veux qu'on dise que les Techs ne sont pas des machines et qu'ils ont leur honneur, comme tu dis que les HR ont un honneur, sans doute pas le même, mais on en a un. Et je le défendrai jusqu'au bout.

— C'est beau ce que tu dis, mais est-ce que cet honneur t'empêchera de filer si jamais tu en as l'occasion ?

— Si tu me promets de t'occuper de 7, alors je resterai jusqu'à la fin des débats. Mais si ils décident de me tuer, alors j'essayerais de me sauver.

Silence. Choy hoche la tête gravement.

— C'est déjà beaucoup, ce que tu me promets là.

Il réfléchit encore quelques instants. 2 guette sa décision, craignant le pire. Finalement il dit :

— Ça marche. Je garderai le secret pour 7 et s'il t'arrive malheur, je veillerai à ce qu'ils ne mettent pas la main sur elle. Tu n'as pas peur ?

— Si.

— Pourquoi acceptes-tu d'être jugée par ces poseurs de bombes si tu les méprises ?

— Parce que moi j'ai d'autres solutions que les bombes. Si j'avais été humaine, seulement humaine, je ne sais pas ce que j'aurai fait.

— Vraiment ?

— Je ne sais pas. Vraiment.

Tout en disant ça 2 pense à l'attentat dont elle a été témoin indirect, au choc et à la souffrance au cœur des rumeurs, et se dit que non, vraiment non, jamais elle n'aurait fait une chose pareille. Mais alors pourquoi est-elle suspendue au jugement des HR ? Ce n'est pas seulement pour sa vie en jeu ni celles de siens, ce n'est pas pour l'honneur dont elle a parlé à Choy. C'est une question d'identité, après tout. Légitime ou pas, cette grande mascarade a mis le doigt exactement là où elle avait mal. Sur la contradiction, entre principes moraux et nécessités politiques, qui lui a donné naissance.

— Je vois, dit Choy. Sur ce, je vais parler à ta sœur avant la suite des débats. Un message à lui transmettre ?

— Dis-lui que... que...

— Que tu l'embrasses ?

— Qu'on viendra la sauver. Quoiqu'il arrive. Quoiqu'il en coûte. Dis-lui que je le lui jure.

— Je lui dirai. »

Tandis que les gardes ramènent 2 sous bonne escorte, apparemment surpris de voir que rien n'est arrivé à Choy, celui-ci retarde encore un peu la reprise du Conseil et va voir les enfants. À son arrivée, Charly proteste :

« Je croyais que c'était fini ! On allait dormir !

Ils sont tous les quatre installés sur des lits de camp, vêtus de chemises de nuit trop grandes pour eux. Cally s'est déjà endormie, malgré la lumière, en serrant contre elle Jonathan. Choy se demande comment ce petit garçon fait pour rester aussi calme, collé en permanence à l'adolescente. Les yeux grands ouverts, il paraît veiller sur son sommeil. Mais la question urgente n'est pas Jonathan, ni même Charly. Juliette est assise sur son lit, maladroitement enroulée dans sa couverture, les bras autour des genoux. Elle se balance d'avant en arrière, doucement, les yeux dans le vague. Elle tente désespérément de retrouver le contact tech avec sa sœur. En vain. 2 est effacée de sa carte mentale. Tous les autres aussi. Ils pourraient aussi bien être morts.

Si vraiment ils sont morts, alors 7 n'a plus de raison de lutter contre l'ombre du Réseau. La présence lui réclame de sacrifier son esprit pour en faire un pont ? D'accord. Si la petite fille est définitivement seule au monde, alors ce qu'on fait d'elle n'a aucune importance. Elle est prête à collaborer.

Mais 2 n'est peut-être pas morte puisqu'elle vient de la voir. C'est pour ça que 7 tente encore de la rejoindre, épuisant son énergie mentale à envoyer des pensées dans le vide. Elle met un moment à comprendre que Choy lui parle.

— Bonjour, 7.

C'est d'entendre son numéro qui rappelle 7 à la réalité matérielle. Son numéro est aussi son nom, bien sûr, depuis toujours, mais depuis qu'on lui en a donné un autre, tous les humains l'appellent Juliette. Un nom qui n'a rien de laid. Mais être appelée par son numéro veut dire qu'on lui parle comme à une Tech, qu'on la connaît et qu'on connaît aussi ses frères et sœurs. Pourtant, elle-même ne connaît pas l'homme qui s'est assis par terre devant elle et lui parle doucement.

— Vous êtes qui ? demande-t-elle timidement.

— Un ami de ta sœur, la numéro 2, Betsie.

— Je veux la voir ! crie la fillette.

— Doucement ! Non, tu ne peux pas la voir pour le moment. Je suis désolé. Mais elle va bien. Elle m'a donné un message pour toi : elle jure qu'ils vont venir te sauver, quoi qu'il en coûte.

— Quand ?

— Je ne sais pas. Dès qu'ils le peuvent. Tu peux leur faire confiance. En attendant, je vais essayer de veiller sur toi. Mais je ne pourrais pas rester longtemps. S'il te plait, raconte-moi ce qui t'est arrivé avant de venir ici.

— Pourquoi tu es l'ami de 2 ?

— Parce que je l'aime bien et que je suis capable de m'occuper de toi, je crois. Elle a décidé de me faire confiance. Et toi ? Tu me fais confiance aussi ?

— Je ne sais pas. Tu vas partir ?

— Oui, mais je reviendrai.

— Breda elle est pas revenue.

— Qui est Breda ?

Charly intervient :

— C'est la femme qui s'occupait de nous. C'est quoi cette histoire de numéros ?

— Je te croyais endormi, toi. Ne t'inquiète pas, c'est juste une histoire avec la petite.

— Breda est allée chercher des renseignements pour l'aider, et elle n'est jamais revenue, alors j'ai le droit de savoir ! Et c'est moi qui dois m'occuper des petits, je lui ai promis, merde ! Alors vous ne l'emmenez nulle part tant que je ne suis pas sûr que vous vous en occuperez bien !

Choy s'accorde quelques secondes de réflexion. Finalement, il dit :

— Écoute, tu as l'air de savoir beaucoup de choses qui m'intéressent, et de mon côté j'ai aussi pas mal de renseignements. Le mieux me semble d'échanger ce que nous savons tous les trois pour prendre la meilleure décision, d'accord ?

Charly le jauge du regard avant de secouer la tête. Non, pas d'accord. Pas si vite. Puis Choy ajoute :

— Je comprends que tu te méfies. Mais elle me fait confiance, car sa sœur lui a dit de me faire confiance. Alors, que tu m'expliques ce que tu sais ou non, 7 va tout me raconter, et je vais la protéger. N'est-ce pas, 7 ? »

Juliette approuve vigoureusement. Charly s'avoue battu. En même temps, un poids s'envole de ses épaules. Toute cette histoire le dépasse et il est bien content de se débarrasser de cette responsabilité.

Interrogeant tour à tour les deux enfants, Choy parvient à se faire une idée de la situation qui a conduit les protégés de Breda Carson dans cette réserve. Il n'a toujours aucune réponse au mystère des messages techs envoyés de nulle part, mais au moins quelques liens commencent à s'établir avec la SRAM — ou le gouvernement, selon qui s'est chargé de faire disparaître la nourrice. À part cette mission dont Breda n'est jamais revenue, rien de permet de suspecter que les enfants sont liés à eux autrement qu'en tant que victimes. Enfin, Choy se résout à les laisser dormir tranquillement, tout en demandant à ce qu'on le prévienne immédiatement si jamais Juliette fait du somnambulisme ou dit des choses étranges. Une fois la réunion achevée, il devra organiser la protection de ces gosses, la fuite éventuellement nécessaire de 7, et creuser un peu l'histoire de la disparition de cette nounou. Une nouvelle nuit qui s'annonce très longue.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro