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XXII : La vie qu'ils avaient choisie...

Repères chronologiques
2 mai 1998 : Bataille de Poudlard
1er septembre 1998 : Harry entre en septième année
6 septembre 1999 : Harry devient aspirant Auror
2 mai 2000 : Naissance de Victoire
31 décembre 2000 : fiançailles de Ron et Hermione
Période couverte par le chapitre : 1er juillet au 2 septembre 2001

Au début du mois de juillet, Harry consacra tout son temps libre à ses études. La saison de Quidditch du ministère avait pris fin – les Aurors avaient terminé seconds – et son examen de passage approchait. Il avait pas mal de livres techniques à lire et de théories à ingurgiter. Il fit de nouveau équipe avec Owen pour ses révisions. Cette année-là, il n'hésita pas à l'inviter Square Grimmaurd qui leur offrait davantage de commodités que la chambre d'étudiant de son camarade. En effet, un grand salon et trois serviteurs aux petits soins pour eux n'étaient pas pour déplaire aux deux garçons.

— Je n'aurais jamais cru qu'un elfe sache aussi bien cuisiner ! s'étonna Owen après avoir englouti un copieux plateau de pâtisseries proposé par Kreattur à l'heure du thé.

— La plupart des gens ne savent pas grand-chose sur les elfes, remarqua Harry.

Owen lui lança un regard incisif. Réalisant que sa réflexion pouvait passer pour une critique, Harry précisa :

— Quand j'en ai vu un pour la première fois, j'ai failli avoir une attaque.

— C'était à Poudlard ? demanda son camarade.

— Non, chez ma famille moldue. Pour faire court, on va dire qu'il a mis pas mal de pagaille et que j'ai reçu un avertissement du ministère pour usage illégal de la magie. Ce n'est qu'après que j'ai découvert qu'il y en avait à l'école. Tu as déjà été dans la cuisine ?

— En chatouillant la poire ? Oui, un copain m'avait montré le truc. Les elfes que j'y ai vus étaient très... serviables.

Harry nota l'hésitation. Qu'avait failli dire Owen ? Serviles, empressés ?

— Mon amie Hermione essaie de faire évoluer leur situation, exposa-t-il. Pour qu'on modifie notre regard sur eux, mais aussi pour qu'ils changent de mentalité. On les élève comme des esclaves, et ils ont du mal à se considérer autrement.

— Tu crois que c'est dans leurs possibilités ? demanda Owen, visiblement incrédule.

Harry se leva et alla chercher Dobby, l'elfe libre dont Hermione gardait toujours quelques exemplaires à portée de main. Il le tendit à son collègue.

— Tiens, tu trouveras réponse à ta question là-dedans quand tu auras cinq minutes entre deux révisions.

— Un livre pour enfants ? s'étonna Owen.

— L'éducation commence tôt, justifia Harry.

Owen regarda la quatrième de couverture, puis glissa l'ouvrage dans ses affaires.

— Bon, on a encore du boulot. On y retourne ? proposa-t-il.

— Ouais, dit mollement Harry. Qu'est-ce qu'il nous reste à voir, aujourd'hui ?

Owen consulta leur programme et soupira :

— On n'en a pas fait la moitié. Mais qu'est-ce qui nous a pris de vouloir faire ce métier, hein ?

Harry se dit que c'était une bonne question :

— Pourquoi tu as voulu devenir Auror ? s'enquit-il a brûle-pourpoint.

— Étonné qu'un Serpentard veuille combattre la magie noire ? ironisa Owen.

Harry se demanda s'il l'avait vexé.

— Juste pour savoir, haussa-t-il les épaules.

— J'ai toujours rêvé d'être Auror, révéla Owen. J'avais un oncle qui en était un.

— Tu étais proche de lui ? s'enquit Harry.

— Je ne l'ai jamais connu. Il est mort un peu avant ma naissance. Les Mangemorts l'ont eu, avec sa femme et son bébé.

Harry laissa passer un silence.

— Je comprends, fit-il doucement.

— Et toi ? lui retourna Owen. Remarque, c'était naturel, après tout ce que tu as fait.

— Quand j'ai pris cette décision en cinquième année, je ne savais pas que cela tournerait ainsi, lui apprit Harry. Mais je venais de rencontrer trois Aurors et je me suis dit que c'était un métier utile.

— Je les connais ? demanda Owen.

— Il y avait le ministre Shacklebolt. Les deux autres sont décédés. C'était Alastor Maugrey et Nymphadora Tonks. Maugrey a reçu un sort mortel de Voldemort en assurant ma protection, et Tonks a été tuée durant la bataille de Poudlard.

Ce fut au tour d'Owen de se taire par considération pour le deuil de Harry.

— Enfin, voilà, se reprit Harry. Je suppose que tes parents sont fiers de te voir devenir Auror à ton tour.

— C'est plus compliqué que ça. Dans un sens, ils auraient préféré que je choisisse un métier moins dangereux. Mais d'un autre côté, c'est grâce à eux que j'ai pu poser ma candidature.

— Ah oui ? s'étonna Harry.

Il lui semblait bien que Kingsley lui-même avait veillé à ce qu'il n'y ait pas de passe-droit.

— C'est parce qu'ils sont allés à Poudlard, expliqua Owen.

Harry leva les sourcils. Presque tous les jeunes sorciers étaient éduqués à Poudlard, il n'y avait rien d'extraordinaire à ça. Il interrogea son condisciple du regard, mais celui-ci s'était replongé dans ses notes.

— Comment ça, allés à Poudlard ? insista-t-il.

Owen parut surpris :

— Je pensais que tu avais reconnu ma mère, répondit-il comme si c'était la clé qui manquait à Harry.

Cela voulait dire qu'il avait déjà vu Mrs Harper avant qu'il ne la croise l'année précédente dans la chambre de son fils en déduisit Harry. Pourquoi l'aurait-il rencontré ? Quel rapport avec Poudlard ?

— Tes parents se sont battus le jour de la bataille de Poudlard ! comprit-il enfin. Ils étaient à la remise des médailles, alors. Désolé, on m'a présenté une centaine de personnes, ce jour-là, et c'est un peu confus dans ma tête. Je ne me souviens pas de tout le monde.

— Je n'avais pas pensé à ça, répondit gentiment Owen. Tu sais que tu es le héros de mes parents ? Ils ont été très impressionnés par ton calme et ta maîtrise quand tu as combattu Tu-Sais-Qui en duel.

— Oh ! fit Harry embarrassé, se souvenant de la révérence que la mère de son ami lui avait adressée quand elle l'avait salué.

Il fit semblant de se plonger dans ses notes, ne sachant quoi ajouter. Combien de Serpentards sont-ils finalement venus à la rescousse ? se demanda-t-il. Il se remémora soudain les propos du portrait de Phineas Black : « Que l'on dise bien que la maison Serpentard a joué son rôle. Que notre contribution ne soit pas oubliée ». Il n'avait jamais compris cette phrase, car la vision de la table vide de la maison de Salazar était fraîche dans son esprit. Il faut dire qu'il avait tellement de choses en tête...

— Quand sont-ils arrivés ? demanda-t-il, incapable de continuer ses révisions. Avec les habitants de Pré-au-Lard, à la fin ?

— Pas mal de parents sont revenus à ce moment-là. Des élèves, aussi.

Harry haussa un sourcil.

— Non, pas moi. Ma mère m'a collé ma petite sœur dans les pattes prétendant qu'elle ne pouvait pas rester toute seule, grogna Owen d'une voix dégoûtée. Je suppose que si j'avais vraiment voulu, je serais venu quand même, ajouta-t-il précipitamment, comme s'il refusait de se dédouaner par cette excuse.

— Tu étais mineur, de toute façon, non ? tenta de tempérer Harry.

— Ce n'est pas ça qui a empêché Donald Higgs d'y être, remarqua amèrement Owen. Enfin, c'est trop tard, maintenant.

Harry n'avait aucun doute sur le regret qui étreignait son camarade. Il s'en voulait manifestement beaucoup d'avoir laissé passer cette occasion. Pour ne pas laisser le silence s'éterniser, il demanda :

— Pourquoi Higgs n'est pas resté à Poudlard, au lieu d'évacuer puis revenir ensuite ?

— Lui auriez-vous permis de le faire après que Parkinson eut proposé qu'on te livre à Tu-Sais-Qui ?

Harry dut admettre que non.

— Ginny m'a dit que tu avais menti aux Carrow un jour pour la couvrir.

— Tu parles d'un héros !

— Si on ne t'avait pas cru, tu aurais pris un Doloris à sa place. Ce n'est pas rien. Et puis tu es là, maintenant.

— Ce n'est pas pareil !

— Si on arrive à éviter que cela recommence, c'est encore mieux. Tellement de gens sont morts parce que les Aurors ne faisaient plus leur boulot.

— On peut voir les choses comme ça, soupira Owen.

Ils se replongèrent un moment dans leurs manuels, mais Harry continuait à réfléchir sur ce qu'il venait d'apprendre :

— Tu crois que c'était une condition obligatoire pour un Serpentard voulant devenir Auror ? demanda-t-il finalement. S'être battu à Poudlard ou que ses parents l'aient fait ?

— Il fallait au moins ça, grimaça Owen. Il ne faisait pas bon de sortir de Serpentard cette année-là.

— Le professeur Brocklehurst fait son possible pour changer ça, essaya de positiver Harry.

— C'est ce que nous a dit Shaleen, confirma Owen, évoquant sa sœur, de deux ans sa cadette.

— Elle aussi veut devenir Auror ? supposa Harry pour taquiner son camarade.

— Aux dernières nouvelles, elle aimerait s'occuper de dragons ! Elle attend ses résultats d'ASPIC, en espérant avoir un E en soins aux créatures magiques.

— Je peux demander à Charlie Weasley de lui faire visiter sa réserve, si ça peut lui faire plaisir.

— Tu pourrais ?

— Compte sur moi.

— Merci, ce serait vraiment sympa !

Le sourire retrouvé, les deux garçons se remirent à leurs études.

*

Les semaines suivantes défilèrent à une vitesse hallucinante pour Harry, pris entre ses révisions et son travail. Ses seuls moments de détente étaient les matchs de Ginny. Rencontre après rencontre, les Harpies se frayaient un chemin vers la finale. Encore hésitante au début, Ginny s'était affirmée et les journaux avaient consacré son ascension.

Les derniers jours du mois d'août, Harry et Owen se présentèrent avec tous les aspirants pour passer leur examen. Entre deux sessions, Harry croisa Angelina, raidie par le stress.

Si la jeune femme avait auparavant fait partie de ses connaissances en tant qu'amie des jumeaux et partenaire de Quidditch, il ne s'était jamais senti proche d'elle. Pour cette raison, il n'avait pas soupçonné l'importance que Fred avait eue dans sa vie ni deviné qu'elle portait son deuil.

Depuis qu'elle entretenait une relation avec George, elle avait fait irruption dans le cercle de ses intimes, et Harry se préoccupait d'elle. Il savait que les derniers mois avaient été éprouvants pour elle. Tout en préparant un examen déterminant pour sa carrière, elle connaissant le début d'une liaison sentimentale et se retrouvait à gérer le fait d'être tombée amoureuse du jumeau de son fiancé décédé.

Il avait tenté de la rassurer à chaque fois qu'il avait eu l'occasion de lui parler, mais sentait qu'elle était de plus en plus nerveuse. Quand leur commandant arriva avec les résultats, c'est son nom à elle qu'il chercha sur la liste plutôt que le sien. Il eut la joie de constater qu'Angelina avait réussi avec des notes honorables, à défaut d'être maximales.

— Pas trop déçu ? lui demanda à ce moment la voix d'Owen.

— Hein ? s'inquiéta Harry en parcourant fébrilement la feuille pour trouver son propre nom.

Tout allait bien. Il était passé, et ses résultats étaient excellents !

— Déçu de quoi ? grogna-t-il, pensant que son camarade se moquait de lui.

— Tu n'es que le deuxième de la promotion.

Harry vérifia.

— Félicitations, Owen ! Tu es le meilleur !

— Je savais que tu serais jaloux, se rengorgea son ami.

— Pas du tout, sourit Harry. Tu viens de gagner le droit de payer la tournée générale.

— Bien essayé, mais ce n'était pas prévu.

— Mais si ! affirma Eleanor, visiblement satisfaite d'arriver juste après Harry.

— Tout à fait, confirma Vicky Frobisher qui passait également en troisième année.

— On a décidé ça la dernière fois qu'on est allés au pub, broda Kevin Whitby pour ne pas être en reste. C'est même toi qui l'as proposé, inventa-t-il avec aplomb.

— C'est bon, se rendit Owen. J'ai compris. Tu me paieras ça, Harry.

— J'ai très peur, ricana l'intéressé.

*

Quelques minutes avant le commencement de la cérémonie d'investiture des nouveaux Aurors, Faucett et Pritchard firent sortir tout le monde dans le couloir pour aménager les lieux, ce qui rappela à Harry les examens dans la Grande Salle de Poudlard. Quand ils retournèrent dans le QG, les tables de travail et les cloisons qui constituaient les boxes individuels avaient été repoussées contre les murs pour dégager de l'espace.

Les six aspirants prirent place au milieu en formant un cercle. Harry et ses collègues se positionnèrent en ronde autour d'eux. D'où il était, Harry faisait face à Angelina qui semblait très émue.

Sur un signe de leur commandant, les futurs Aurors brandirent leur baguette vers le centre de l'espace circulaire qui les séparait. D'une même voix, les jeunes gens scandèrent leur serment :

Je jure de toujours m'efforcer de distinguer la magie blanche de la magie noire, de protéger la première et de combattre la seconde.

Je m'engage à servir les lois magiques, à combattre tous ceux qui chercheront à détourner les forces naturelles à des fins de coercition de la volonté d'autrui ou d'enrichissement personnel.

Je promets de toujours mettre ma baguette au service des plus faibles et de ceux qui ont besoin de protection.

Je le jure sur ma magie.

Harry avait déjà lu ce texte dans ses livres de cours, mais l'entendre dans ce contexte solennel lui fit prendre conscience de la force des mots et de l'engagement qu'ils représentaient. Quand l'écho de la dernière phrase s'éteignit, les six récitants se concentrèrent et prononcèrent dans un ensemble parfait :

— Spero patronum !

Six formes blanches jaillirent de leur baguette et montèrent vers le plafond, avant de retomber en gerbe. Tous souriaient maintenant en suivant du regard les animaux translucides qui folâtraient au-dessus de leurs têtes. Quand le dernier Patronus s'évanouit, les spectateurs s'avancèrent pour féliciter les nouveaux Aurors. Harry se dirigea vers Angelina qui avait les yeux pleins de larmes et il la serra dans ses bras.

— Tu feras une super Auror, lui affirma-t-il.

Elle lui sourit et le remercia du regard. Harry s'effaça ensuite pour féliciter également Michael Corner, Anthony Goldstein, Alicia Spinnet et Seamus Finnigan.

*

À la fin de la semaine suivante se jouait la finale de la Coupe de la ligue. Toute la famille Weasley se montra très excitée après le déjeuner en se préparant pour se rendre au match. Une demi-heure avant de quitter le Terrier, Charlie, qu'on attendait encore, leur passa un coup de cheminée pour leur annoncer qu'il ne pouvait pas venir car une des dragonnes dont il était responsable avait choisi cet après-midi-là pour sa ponte. Après avoir compati sur son sort, Harry demanda s'il pouvait utiliser la place laissée vacante pour inviter un ami. C'est ainsi qu'Owen, qui avait encore du mal à croire à sa chance, débarqua dans la cheminée du Terrier dix minutes plus tard. Il fut présenté à toute la famille qui était sur le départ.

Mrs Weasley avait confectionné des banderoles vertes sur lesquelles se répétaient les griffes dorées, signe distinctif de l'équipe de sa fille. Ron et George avaient prévu des Feuxfous Fuseboum qui devaient inscrire dans le ciel des slogans encourageant les Harpies. Fleur avait enchanté des badges qui déroulaient en boucle le portrait de toutes les joueuses, celui de Ginny surgissant plus fréquemment que les autres. Elle et Bill avaient pu venir tous les deux, grâce à la proposition d'Andromeda de garder la petite Victoire qui avait un peu plus d'un an, désormais. Owen se mit vite au diapason : il admira la bannière, s'enquit de la façon de déclencher les Fuseboum et se laissa épingler un badge sur la poitrine par la vélane. À son grand amusement, Harry le vit rougir pour la première fois.

Au stade, l'ambiance était déjà surchauffée. Ron et George échangèrent un sourire complice avant de lancer leur premier feu d'artifice. Quand Les Harpies sont les meilleures explosa dans le ciel, une clameur s'éleva, entrecoupée par les sifflets des supporters du club de Flaquemare.

— Dites, vous avez pensé à commercialiser ça ? demanda Owen, admiratif.

— Bien sûr, répondit Ron. Dès demain, on mettra en vente des fusées au nom de chaque équipe. On profite de l'occasion pour lancer notre campagne de pub.

— Les Feuxfous qui encouragent les Harpies sont moitié moins chers, compléta George.

— J'espère bien, approuva Molly.

— C'est déloyal, s'offusqua Hermione.

— On s'en fiche, lui signifia Bill.

— Ce que j'aime dans le Quidditch, c'est qu'il révèle ce qu'il y a de meilleur chez l'homme, remarqua Hermione d'une voix rêveuse.

— Toi, tu n'as jamais rien compris au Quidditch ! tranchèrent Harry et Ron d'une même voix.

Leur conversation fut interrompue par les joueurs qui entraient dans le stade. George et Ron lâchèrent des fusées à la gloire des Harpies et d'autres prédisant la défaite des Flaquemare. Ces salves firent sensation et Harry se dit que c'était vraiment une bonne façon de lancer ce nouveau produit.

Le coup d'envoi fut donné. Ainsi que Harry l'avait remarqué lors des matchs précédents, Ginny était maintenant parfaitement intégrée dans son équipe et s'affirmait de plus en plus. Durant cette rencontre, son œil exercé d'ancien capitaine crut même déceler qu'elle menait régulièrement le jeu.

L'affrontement de cette finale s'avéra particulièrement violent, les deux équipes étant de niveau équivalent et toutes deux bien déterminées à gagner. Les cognards étaient envoyés avec hargne et les joueurs n'hésitaient pas à foncer sur leurs adversaires pour les déstabiliser. Il y eut trois collisions, heureusement sans gravité, dès le premier quart d'heure de jeu. Alors que les minutes passaient, Molly et Arthur perdaient leur enthousiasme et suivaient les évolutions de leur fille la mine de plus en plus inquiète.

Harry se crispait à chaque fois que Ginny évitait de peu un cognard ou un autre joueur, mais il avait confiance en sa dextérité et goûtait pleinement aux frissons d'excitation que lui procurait le spectacle. La première chute intervint à la fin de la première demi-heure. Un Flaquemare se posa rudement au centre du stade, heureusement sans trop de dommage.

Une heure plus tard, la marque était de 160 à 180, laissant supposer que ce serait le Vif d'or qui départagerait les deux équipes. À la soixante-dixième minute de jeu, Ginny reçut un cognard dans le ventre qui la fit basculer de son balai. Heureusement, elle parvint à s'accrocher in extremis à son engin et réussit à négocier un atterrissage semi-contrôlé. Elle avait cependant heurté le sol avec une certaine force et resta un moment sans bouger, alors que le médicomage de service se précipitait vers elle.

Un silence inquiet s'était abattu sur la tribune où se trouvaient les Weasley. Harry, agrippé à ses multiplettes tentait de voir si la jeune fille était toujours consciente. Heureusement, elle s'assit assez rapidement en se tenant le bras. Le médicomage appliquait sa baguette contre son coude quand l'arbitre atterrit près d'eux, sans doute pour savoir si la joueuse pourrait reprendre la partie. Au soulagement palpable de la tribu des Weasley, Ginny se releva et redécolla sur son balai.

George et Ron en profitèrent pour lancer la fusée Vas-y Ginny ! T'es la meilleure des Harpies ! au grand amusement des autres spectateurs. La rencontre continua avec acharnement, les poursuiveurs redoublant de prouesses pour marquer et les batteurs faisant de leur mieux pour défendre leurs équipiers et désorganiser l'adversaire. Ginny s'avéra être le pivot des Harpies. Elle marquait moins de points, mais son aptitude à se démarquer et à se placer de façon stratégique lui permettait de récupérer de nombreuses balles et de faire des passes déterminantes que ses camarades transformaient en but. Petit à petit, l'équipe féminine se mit à mener. De quelques dizaines de points pour commencer, l'écart se creusa jusqu'à 130 points d'avance pour les Harpies. Le banc des Weasley était à la fête, et des gerbes vertes et dorées ponctuaient chaque tir victorieux.

Cela faisait plusieurs fois que le Vif apparaissait et faisait l'objet d'un duel d'attrapeurs, mais il disparaissait rapidement, sans se laisser prendre. Alors que les Harpies continuaient à mener le jeu, Harry le repéra de nouveau. Les deux attrapeurs venaient également de le voir et convergeaient à pleine puissance dans sa direction. La balle dorée flottait paresseusement sans bouger à moins d'un mètre du sol, et Harry savait combien il était difficile de récupérer le Vif à une altitude aussi basse sans s'écraser, surtout quand on cherchait à prendre l'autre de vitesse.

Le public retint son souffle, conscient de la délicatesse de la situation. Au terme de sa course effrénée, le joueur de Flaquemare s'abattit sur le gazon, tandis que son opposante évitait de peu le choc et partait en vrille sur le côté. Elle parvint rapidement à reprendre le contrôle de son balai et se posa sur le terrain. Il y eut quelques secondes de flottement, avant que le sifflet de l'arbitre ne retentisse, marquant la fin de la rencontre. Harry comprit qui avait gagné en voyant l'attrapeuse des Harpies s'éloigner d'un pas rageur vers les vestiaires. Le guérisseur, penché sur le joueur échoué sur la pelouse, recueillit le Vif dans la main de son patient inconscient et le donna à l'arbitre qui venait d'atterrir à ses côtés. Celui-ci leva sa baguette et le tableau d'affichage consacra la victoire de Flaquemare, de tout juste 20 points.

Ron et George envoyèrent un message vengeur dans le ciel :

Les Flaquemare sont des tricheurs
Les Harpies sont les meilleures

Cela entraîna force applaudissements et sifflets des spectateurs, tandis que les joueurs insultés, Olivier Dubois en tête, faisaient des gestes sans équivoque en direction des Sorciers Facétieux. Avec un petit sourire, George laissa partir une nouvelle fusée Olivier, on t'aime quand même !, ce qui fit rire le public.

Alors que les vainqueurs faisaient un tour d'honneur, les frères Weasley leur volèrent la vedette en terminant leur prestation par un message promotionnel :

Pour les spectacles lumineux
Demandez les Sorciers Facétieux
Utilisez leurs Feuxfous
Pour vous exprimer partout !

Avec les Fuseboum.
Votre cœur va faire Boum !
Pour les trouver, une seule adresse
93, Chemin de Traverse

Des applaudissements nourris les félicitèrent. La journée n'avait pas été malchanceuse pour tous les Weasley. Harry était certain que les deux frères s'étaient attiré ce jour-là de nombreux clients potentiels.

Les Weasley et leurs invités revinrent au Terrier. Il manquait Ginny, qui ne rentrerait que le lendemain, et Bill qui était allé directement chez Andromeda pour l'aider à amener les deux enfants. Molly et Percy servaient le thé dehors quand ils arrivèrent. Teddy fila dans les bras de son parrain.

— Harry, regarde ma robe !

— C'est superbe, convint Harry en admirant le dragon brodé sur la poitrine de l'enfant. J'ai droit à un bisou ?

En réponse, le petit garçon s'exécuta avant de courir ensuite montrer son vêtement aux autres, pendant que Harry saluait sa grand-mère.

— Andromeda, vous avez des doigts de fée, la complimenta Molly qui embrassait Teddy.

L'enfant continua son tour, avant de se retrouver devant Owen et de le dévisager avec curiosité.

— Je m'appelle Owen. Je suis Auror, se présenta l'ami de Harry.

— Ma maman aussi était Auror, s'enorgueillit le bambin. Elle est morte.

Owen, désarçonné par cette déclaration, ne sut quoi répondre. Pour rompre le silence, Molly indiqua à Andromeda :

— Ce pauvre Charlie n'a pas pu venir, un de ses dragons pondait.

— L'œuf se présentait mal, compléta Ron achevant de détendre l'atmosphère.

— Comment va Ginny ? s'enquit Andromeda qui avait dû deviner la défaite de l'équipe féminine du fait de l'absence d'ambiance festive.

— Elle a magnifiquement joué, et les Harpies auraient gagné si l'attrapeur adverse n'avait pas été aussi bon, la renseigna Harry.

— Brikley a été nulle, grogna Ron qui en voulait manifestement à la joueuse d'avoir laissé échapper le Vif.

— Ce que Ron veut dire, c'est qu'elle n'est pas allée jusqu'à risquer sa vie pour remporter la victoire, tempéra Hermione.

Andromeda eut un hochement de tête complice en direction de la jeune femme, et Harry se dit qu'elle non plus ne comprenait pas grand-chose au Quidditch.

Molly servit du jus de potiron à Teddy qui en raffolait. Le petit garçon vida son verre et tenta de récupérer les dernières gouttes du liquide. Le contenant étant haut et étroit, il étira sa langue plus qu'il n'était normalement possible.

— Teddy ! lui intima Andromeda d'une voix ferme.

L'enfant rétracta son appendice avant d'adresser un sourire éblouissant – et maculé de potiron – à sa grand-mère qui lui fit remarquer :

— Tu peux en redemander, tu sais.

Avec un sourire indulgent, Molly versa une seconde rasade à l'enfant. Une fois qu'ils eurent terminé de se restaurer, ils s'égaillèrent sur la pelouse pour profiter du soleil encore estival en ce début septembre. Owen demanda à Teddy qui s'était installé contre Harry :

— Tu peux faire ça ?

Et lui-même tira la langue pour qu'elle touche le bout de son nez. Harry essaya à son tour, mais en vain.

— Comment tu fais ? s'étonna-t-il.

— C'est de famille, expliqua Owen.

Teddy y réussit sans mal, puis prouva qu'il pouvait également se nettoyer les oreilles de cette façon.

— Il faudra un jour que je te montre ce que j'arrive à faire avec une praline Longue-langue, commenta Owen.

— Ron a déjà essayé, ricana Harry. Il a perdu.

— Bravo ! fit Owen à Teddy. Tu es très fort. Ça a l'air drôlement pratique.

— Inutile d'insister, il le sait trop bien, intervint Andromeda. Et il n'ignore pas qu'il ne doit pas le faire ailleurs qu'en famille.

Harry n'aurait pas été aussi strict sur les moments où l'enfant était autorisé à faire preuve de ses dons de métamorphomage, mais il évitait généralement de désavouer les décisions d'Andromeda.

— Et tu veux faire quoi, quand tu seras grand ? demanda Owen.

— Je serai Auror comme maman et loup-garou comme papa ! déclara l'enfant.

Harry aurait trouvé la tête de son ami comique s'il n'avait lui-même été pris par surprise. C'était la première fois que le petit garçon faisait une telle déclaration.

— Euh, Teddy, ce n'est pas toujours très agréable d'être loup-garou, lui opposa-t-il.

Voyant l'air déçu du petit garçon, il ajouta :

— Mais tu peux essayer de devenir Animagus et prendre la forme d'un loup. Mon père était Animagus.

— C'est vrai ? Il était un loup aussi ?

— Non, un cerf. Et Sirius, le cousin de ta grand-mère, était un chien.

— Comment on fait ? s'enquit le petit garçon avec curiosité.

— Il faut commencer par très bien travailler à Poudlard.

— Je sais déjà écrire Teddy en lettres droites, fit l'enfant avec fierté.

Harry le laissa montrer son savoir avec attendrissement, soulagé qu'il change de sujet. Il se demanda comment on allait faire comprendre à son filleul que les loups-garous étaient craints, voire haïs par la société sorcière. Il se dit, et ce n'était pas la première fois, qu'il était heureux que ce soit Andromeda et non lui qui soit responsable de l'éducation de Teddy.

Soudain, Charlie apparut près d'eux dans un pop.

— Charlie ! s'écria Teddy en lui sautant dans les bras. Regarde, moi aussi j'ai un dragon !

Charlie le fit tournoyer en l'air avant de le reposer. Il s'accroupit pour se mettre à la hauteur de l'enfant et le complimenta :

— C'est vrai, il est encore plus beau que les miens. Ça mérite une récompense.

Il sortit de sa poche un objet de forme irrégulière.

— Tiens, dit-il en le lui tendant. C'est un morceau de coquille d'œuf de dragon.

Le petit garçon s'extasia et courut le montrer à sa grand-mère.

— Alors ? demanda le dresseur à Harry.

— Elles ont perdu ! le renseigna Harry. Ginny a joué merveilleusement, mais le Vif était au ras du sol et l'attrapeuse Harpie n'a pas fait le poids. C'est bête, il ne leur a manqué que trente points pour gagner. Par contre, Ron et George en ont marqué pas mal avec leurs Feuxfous. Ils ont encouragé les Harpies et insulté les Flaquemare, c'était super.

— Parfait !

Charlie dévisagea Owen.

— Bonjour, inconnu, dit-il comiquement.

— Owen Harper, se présenta le camarade de Harry.

— Ah c'est toi ! Tu pourras dire à ta sœur que j'ai bien reçu son courrier et qu'une visite devrait être possible d'ici deux semaines, répondit le dragonnier en lui tendant la main. Tu as révisé avec Harry, c'est ça ?

— Exactement.

— Ça s'est bien passé, ton examen ? s'enquit Charlie.

— C'est notre major de promotion, lui apprit Harry.

— Félicitations ! Tu as battu le Survivant, alors. Bon point pour ta carrière !

Charlie s'éloigna pour dire bonjour aux autres. Owen regarda Harry qui n'avait pas ri de la plaisanterie de Charlie.

— Ça t'ennuie tant que ça ? s'étonna-t-il.

— Pas que tu sois passé en premier, mais que l'on considère que je dois être bon partout parce que j'ai survécu à Voldemort.

— Fallait pas être un manche, non plus, pour y arriver, remarqua Owen.

— Oui, mais de là à me souvenir de toutes les façons de repérer la présence du polygonum dans une potion...

— Si ça te pose problème de ne pas le savoir, c'est que tu fréquentes trop Granger, trancha Owen. Il est vraiment marrant, le gamin, ajouta-t-il en suivant des yeux Teddy qui montrait sa coquille d'œuf à toute l'assemblée.

— Qu'attendre d'autre du fils d'une métamorphomage et d'un loup-garou répondit Harry, mi-provocateur, mi-ironique.

— Tu sais, répliqua Owen en reportant son regard sur lui, maintenant que je vous connais mieux, je suis presque étonné qu'il n'ait pas du sang elfe !

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