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XXV : Le traité des Buveurs de Sang


Chronologie :
2 mai 1998 : Bataille de Poudlard
26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny
20 juin 2004 : Élection de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique
17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter
04 janvier 2006 : Naissance de Rose Weasley
26 juin 2006 : Naissance d'Albus Severus Potter
16 mai 2008 : Naissance de Lily Luna Potter
28 juin 2008 : Naissance de Hugo Weasley
Décembre 2009 : Harry devient commandant des Aurors
30 juin 2011 : Inauguration du musée de la Magie
22 mars 2014 : Élection d'Adrian Ackerley comme ministre de la Magie
Période couverte par le chapitre : 19 octobre 2015

Pendant que Harry sortait son carnet et consultait ses notes, Owen fit un saut sur le Chemin de Traverse pour aller leur chercher de quoi déjeuner. Quand il revint, Harry le remercia d'un hochement de tête et résuma :

— Cette pauvre Salomé a été vraisemblablement blessée à plusieurs reprises par une lame avant d'avoir la gorge tranchée hier entre 16 h et 17 h 30. Les centaures ont pisté son assaillant, mais ils ne l'ont pas vu. Ce qui ne les empêche pas de le soupçonner d'être un humain. Les traces qu'on a retrouvées sous elle laissent penser qu'elle a été blessée sur place. Par contre, il y a peu de sang par rapport à ce qu'on aurait dû trouver, et les entailles sont comme essuyées, sans bavures. Nos sorts de détection et de diagnostic ont exclu la magie noire ou blanche. En attendant le résultat de l'analyse de nos prélèvements, que peut-on en déduire ?

— La Forêt interdite est saturée de magie. Des sorts légers sont sûrement indétectables, fit remarquer Owen.

— Tu crois qu'on aurait manqué un sort de Découpe ?

— Pour le cou, non, c'est trop profond, cela aurait laissé des traces magiques. Les autres blessures, oui, c'est possible.

— Pas de Sectumsempra, en tout cas, trancha Harry. Pour moi, la mort a été causée par une lame. Elle a pu être maniée par un humain, comme le sous-entend Bane, mais aussi par une harpie, un vampire ou même un centaure.

— On peut partir de là, proposa Owen. Je dirais que l'arme a été tenue de la main droite.

— Moi aussi, fit Harry en reprenant l'un de ses clichés. À mon avis, le premier point à déterminer est : l'assassin vit-il dans la Forêt ou y est-il étranger et y a pénétré ce jour-là ?

— S'il vient de l'extérieur, c'est sûrement un humain, nota Owen.

— Partons de cette hypothèse, décida Harry. Pourquoi aurait-il commis ce crime ? Voulait-il tuer un centaure ou n'importe quelle autre créature magique ? L'a-t-il choisie, elle, spécifiquement ? L'a-t-il attaquée volontairement ? L'a-t-il éliminée parce qu'il se pensait en danger ou parce qu'elle pouvait révéler quelque chose qu'il voulait garder secret ? Pourquoi était-il venu dans la Forêt ?

— Est-ce courant que les humains se baladent par là ? questionna Owen. Cette forêt est dangereuse. C'est la raison pour laquelle autant de créatures magiques s'y réfugient : elles sont à l'abri de nous et des Moldus.

— Certaines races y sont parquées pour ne pas mettre les humains en péril, rappela Harry. Ce qui est le cas des harpies et des vampires, je crois. Et si ce n'est pas une créature, c'est forcément un sorcier. Tout le périmètre est protégé par des repousse-Moldus, il me semble.

— Certains ne tentent-ils pas d'y braconner ? interrogea Owen.

— Je suppose qu'un dingue peut vouloir se prouver qu'il peut vaincre un centaure ou une acromentule, avança Harry.

— Et pourquoi pas une histoire de contrebande ? proposa Owen. Le venin d'une acromentule, ça se monnaye bien. Quant au sang de licorne, c'est aussi cher qu'illégal. Par contre, je ne me rappelle rien sur celui de centaure.

— Jamais vu ça dans une potion, mais nous savons tous les deux que ce n'est pas mon fort. C'est une piste à suivre, en tout cas. D'autant que cette histoire de blessure nettoyée montre que du sang a disparu, remarqua Harry avant de continuer. Seconde hypothèse, le coupable est une créature magique comme un vampire ou une harpie.

— Ils ont des mains pour tenir une arme et sont attirés par le sang, convint Owen.

— Mais les harpies sont relativement frêles, et je n'ai jamais entendu parler de l'une d'elles s'attaquant aux centaures. Ils sont trop coriaces pour elles, jugea Harry. Pareil pour les vampires, mais tous les deux auraient pu changer la donne en utilisant une arme. Il faut que Demelza fasse des recherches de traces de salives dans les échantillons qu'on lui a fournis.

— Et il n'y a pas d'autres créatures ayant des mains qui vivraient là ?

— A un moment, il y a eu un géant, mais Hagrid m'a dit il y a quelques années que son demi-frère était rentré chez lui, précisa Harry.

— On ne va pas s'en plaindre. Troisième hypothèse, continua Owen, ce meurtre est le fait d'un centaure. Il faudra demander si la victime n'avait pas un amoureux éconduit ou autre chose qui expliquerait un crime passionnel ou crapuleux.

— Il va falloir poser cette question hors de la présence de Bane, qui va nous accuser de vouloir faire porter le chapeau aux siens. D'autant que les centaures n'utilisent jamais d'acier. Tout objet ayant eu besoin de feu pour être produit est impur pour eux, si mes souvenirs sont bons.

— Pour ce que nous en savons, la lame pourrait être en os ou une pierre taillée montée sur une lance en bois ? objecta Owen. Et dans l'hypothèse du métal, nous savons que les humains peuvent violer leurs propres lois et leurs règles sacrées. Tu crois que les centaures en seraient incapables ?

— Aucune idée, reconnut Harry. Il faut aussi se demander si aucune créature magique n'aurait pu infliger ce genre de blessure sans arme. Avec des mandibules ou autre.

— C'est vrai, tu as posé la question à Hagrid tout à l'heure, mais Bane l'a empêché de répondre, se souvint Owen.

— Bon, voilà comment je vois les choses, dit Harry après réflexion. En attendant les résultats des analyses, on va commencer à interroger les éventuels témoins.

— Qui par exemple ? demanda Owen avec méfiance.

— Déjà, le professeur Brocklehurst sur les défenses de la Forêt pour déterminer qui peut y rentrer, et par où. Ensuite, Hagrid, sur les relations des centaures entre eux. Je veux également lui demander comment joindre les harpies et les vampires.

— Je savais qu'on en arriverait là, soupira Owen.

— Je t'ai choisi pour ton ouverture d'esprit, l'informa Harry.

— Être tolérant n'implique pas forcément d'être totalement dépourvu d'instinct de survie, riposta son partenaire.

Harry laissa un mot à Demelza, qui était partie déjeuner, pour qu'elle fasse des recherches de salive et lance une enquête auprès des herboristes sur le sang de centaure. Ensuite, il passa dans son bureau pour vérifier que Stanislas Pritchard pouvait s'en tirer sans lui.

— Tout va bien, répondit son adjoint, mais j'ai eu un message du ministre qui veut savoir où tu en es.

— Pour le moment, nulle part, l'informa Harry avec humeur. Je n'ai interrogé presque personne et j'attends les analyses. Je verrai si je peux lui en dire plus ce soir. S'il me demande, je suis toujours à Poudlard.

*

Le directeur de l'école des sorciers les accueillit dans le hall :

— J'ai pensé que vous auriez besoin d'un endroit tranquille pour travailler, et j'ai indiqué ce matin aux professeurs que j'allais mettre une classe vide à votre disposition. Ils ont tous insisté pour participer à son aménagement. J'espère que vous la trouverez à votre goût.

Harry n'avait pas envisagé de s'installer à Poudlard. Mais l'offre lui permettrait de rester à distance du ministre, ce qui n'était pas sans attrait. De toute manière, il pouvait difficilement refuser cette proposition sans être impoli :

— Merci, infiniment d'y avoir pensé, fit-il.

Le directeur les pria de les suivre au premier étage. Ils dépassèrent l'infirmerie et tournèrent dans le couloir où se trouvait le bureau de la professeure McGonagall. Avant de l'atteindre, le professeur Brocklehurst ouvrit une porte toute simple après avoir prononcé « Beati Docti ».

Heureux les savants, traduisit Owen en souriant.

— Tout à fait, le félicita le directeur. Comme vous pouvez le constater, le corps professoral de Poudlard vous tient en haute estime.

La pièce dans laquelle ils entrèrent était chaleureuse et fonctionnelle. Fauteuils rembourrés, un bon feu, mais aussi une table de travail et des étagères sur lesquelles se trouvaient une réserve de parchemins, des bouteilles d'encre noire et rouge, des plumes, des canifs pour les tailler. On avait également prévu du papier et des stylos. Des tapisseries évoquant les quatre maisons étaient pendues aux murs.

Sur une desserte, il y avait une théière et une cafetière, ainsi qu'une assiette couverte de petits-fours. Harry pourrait parier qu'elle se regarnirait au fur et à mesure qu'ils piocheraient dedans.

— Installez-vous, les invita le directeur. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous pouvez utiliser la cheminée pour me joindre à mon bureau. Vous pouvez également appeler les elfes à la cuisine. Ils se feront un plaisir de vous rendre service. Bien entendu, la volière est à votre disposition.

— Merci infiniment, fit Harry. Cela me paraît tout simplement parfait. Et pour tout vous dire, c'est de vous que nous avons besoin, maintenant.

— Que puis-je pour vous ?

— Pourriez-vous nous indiquer quels sont les sortilèges qui protègent la Forêt interdite ? demanda Harry.

— Ils sont assez compliqués. Le professeur Dumbledore les renforçait régulièrement sans aide, mais ce n'est pas de mon niveau. Le professeur Flitwick doit m'assister. Ils sont à la fois complexes et puissants. Il y a des sorts de Protection, de Confusion, des Repousse-Moldus qui ne doivent pas entrer en conflit avec ceux qui génèrent des microclimats. Ceux-ci sont indispensables pour permettre le maintien des créatures ou des plantes venant de régions plus chaudes ou plus froides que l'Écosse.

— Ce qui nous intéresse le plus, c'est qui peut y entrer ou en sortir librement, spécifia Owen. Et par où.

— À partir du moment où on a de la magie dans les veines, on peut y aller, leur apprit le professeur Brocklehurst. En fait, le problème est généralement d'en sortir indemne, la faune, voire la flore, pouvant présenter des dangers. La densité des arbres, les zones marécageuses et les ronciers y ajoutent des limites naturelles. On peut difficilement y circuler en dehors des chemins, le reste n'étant pas vraiment praticable pour les humains.

— Donc, si un sorcier est allé dans la Forêt, il est entré par un sentier, en déduisit Harry.

Il songea fugacement qu'un animagus pourrait circuler de manière moins contrainte, puis il se souvint que l'assassin avait scrupuleusement suivi la piste alors qu'il avait des centaures à ses trousses. Cela rendait l'hypothèse peu probable.

— Difficile de faire autrement, confirma Brocklehurst.

— Savez-vous combien de voies permettent de pénétrer dans la Forêt ? continua Owen.

— Eh bien, il y a le chemin qui part du parc de Poudlard, juste derrière la maison de Hagrid, et un autre qui donne sur Pré-au-Lard. Hagrid pourra vous répondre avec davantage de certitude que moi.

— Quelqu'un aurait-il pu s'introduire par l'entrée de Poudlard hier ? s'enquit Harry.

— Il aurait fallu pour cela qu'il passe par le parc, déjà. Ou que ce soit un résident habituel du château.

— Pourriez-vous nous dire où se trouvaient les professeurs, entre 16 et 17 heures 30 hier ? s'enquit Harry.

— La plupart donnaient leur dernier cours de la journée. Je peux vous fournir les emplois du temps, si vous le désirez, proposa le directeur après un petit silence.

— Je veux bien, merci. La procédure est de disculper au plus vite ceux dont l'implication est improbable, mais que le hasard a placés au mauvais endroit, justifia poliment Harry. Et vous-même, où étiez-vous ?

— À cette heure-là, j'étais dans mon bureau. Je voyais avec Madame Darnapan certains détails d'organisation.

— Félicitations, vous venez de rayer deux suspects de notre liste, le remercia Harry.

— J'en suis doublement ravi.

— Eh bien, je pense que nous pouvons vous délivrer. Nous n'avons pas d'autre question pour le moment.

Brocklehurst les salua et repartit. Harry et Owen prirent place à la table, sous des tentures aux couleurs de Gryffondor et de Serpentard. Ils admirèrent un moment la décoration, puis se servirent en boisson et en sandwichs, n'ayant mangé que frugalement avant de venir.

— Il y a les elfes, aussi, finit par reprendre Owen, revenant à ceux qui avaient pu rentrer dans la forêt à partir de Poudlard.

— J'en ai déjà vu un assommer un humain avec une poêle à frire, mais je n'imagine pas ces créatures tuer un centaure, même avec un couteau de cuisine.

— N'ont-ils pas combattu lors de la bataille de Poudlard ?

— Ils ont été efficaces pour déconcentrer les Mangemorts ou les harceler par-derrière, mais je ne pense pas qu'ils en aient mis un réellement hors de combat. On les interrogera pour savoir ce qu'ils ont vu, mais ce ne sont pas des suspects, pour moi. Par contre, on peut entrer dans Poudlard plus facilement et discrètement que ne le croit Brocklehurst. Tiens, regarde.

Harry sortit sa carte du Maraudeur de sa poche. Il l'ouvrit sur la table et laissa Owen la découvrir. Il ne fallut que quelques secondes à son partenaire pour en comprendre les potentialités :

— C'est génial ! C'est toi qui l'as enchantée ?

— Mon père et ses amis l'ont conçue. Elle leur a été confisquée, mais les jumeaux Weasley l'ont retrouvée chez Rusard et me l'ont donnée.

Owen l'examina encore un moment avant de remarquer :

— J'interprète mal ou il est possible d'entrer dans l'école sans passer par la grille ou le lac ?

— Tu as une bonne vue. À ma connaissance, il n'y a plus que deux passages secrets qui soient encore praticables, précisa Harry. Celui de la Sorcière borgne et le Saule cogneur, indiqua-t-il en les montrant sur le plan.

Cela le fit songer au décès d'Abelforth et au passage de la Salle sur demande qu'il avait fermé avec ses amis.

— Tu ne crois pas qu'on devrait en parler à quelqu'un ? interrogea Owen.

Harry réfléchit :

— Pas si on peut l'éviter. J'aime l'idée qu'on puisse entrer et sortir du château par des passages secrets.

— C'est à toi de voir, laissa tomber Owen.

— En attendant, c'est ici que Salomé a été tuée, et c'est là que les centaures ont perdu la trace de l'assassin, montra Harry sur le plan.

— Il y a un chemin entre les grottes et Pré-au-Lard, remarqua Owen.

— Je suppose que c'est celui dont nous a parlé Brocklehurst.

— Il y a un embranchement qui mène aux camps des vampires et des harpies, détecta Owen.

— Il faudra quand même vérifier que ces sentiers existent toujours. Cette carte a été dessinée il y a près de trente ans.

Les deux Aurors examinaient le plan quand la sonnerie indiquant la première récréation de l'après-midi retentit. Fascinés, ils regardèrent les points qui jusque-là étaient agglomérés dans les classes en sortir en s'éparpillant. Certains pour se rendre aux cours suivants, selon les options choisies, d'autres, plus jeunes, dans la cour. Harry, plus habitué que Owen à surveiller du coin de l'œil ce qui se passait à proximité de son nom, récupéra la carte juste avant que la porte de la salle ne s'ouvre sur la professeure McGonagall.

— Mon cher Harry, Mr Harper, comment allez-vous ?

— Parfaitement. J'espère qu'il en est de même pour vous, Minerva, lui assura Harry en allant la saluer.

Ils s'appelaient par leurs petits noms depuis qu'ils avaient fait équipe ensemble au croquet, le second jour du mariage de Harry.

— Professeure, fit plus respectueusement Owen qui avait préféré le football cet après-midi-là.

— Je suis bien sûr désolée pour cette pauvre centauresse, mais je suis ravie d'avoir l'occasion de vous revoir. Je suis venue vérifier que vous n'aviez besoin de rien. N'hésitez pas à demander des renseignements à mes collègues ou moi-même.

— Justement, en profita Owen. Nous aimerions savoir quels élèves avaient cours du côté des serres hier soir.

La professeure de métamorphose eut l'air choquée.

— Nous recherchons des témoins, précisa le partenaire de Harry.

— Oui, oui, bien entendu, se reprit McGonagall. Pomona pourra sans doute mieux vous répondre que moi, elle donne ses cours dans les serres. Des élèves ont peut-être remarqué quelque chose en venant ou repartant à son cours, avança-t-elle.

— Ça fait pas mal de monde à interroger, soupira Owen.

— On peut le faire par classes entières, proposa Harry. Ce ne sont pas des suspects, seulement des témoins.

— Je peux m'en charger, fit une voix connue.

— Professeur Williamson ! s'écria Harry.

Le professeur de défense contre les forces du Mal était un ancien Auror qui avait perdu un bras lors de la bataille de Poudlard. Ce serait un informateur de choix. Il était entré dans la pièce pendant leur dialogue avec McGonagall, suivi par le professeur Flitwick.

— Nous profitons de la récréation pour venir vous dire bonjour, fit le minuscule enseignant.

— Comment puis-je vous aider ? s'enquit Williamson.

— Nous cherchons à déterminer qui pourrait avoir vu quelqu'un pénétrer ou sortir de la Forêt interdite hier après-midi, notamment aux alentours de 16 h et 18 h.

— Comptez sur moi. Rien d'autre ?

— Pas pour le moment, répondit Harry.

Ils discutèrent ensuite dix minutes avec les professeurs, avant qu'ils ne repartent vers leur classe, la récréation tirant à sa fin.

*

Les autres professeurs leur ayant dit que Hagrid n'avait pas cours cet après-midi-là, les deux Aurors sortirent du château et se dirigèrent vers sa cabane. Pendant leur trajet, Owen demanda :

— Tu avais l'air de bien connaître la clairière où se trouvait la centauresse. Il s'y est passé quelque chose de particulier ?

— C'est là que Voldemort m'a tué, répondit Harry sans réfléchir.

Il réalisa ce qu'il venait de dire et précisa :

— Enfin, qu'il a essayé.

Owen qui avait accusé le coup se reprit et remarqua :

— J'ai entendu raconter que tu avais été ramené mort de la Forêt et que tu étais ensuite miraculeusement ressuscité. Je pensais que c'était une exagération de ceux qui avaient rapporté la scène.

— J'ai survécu à l'Avada de Voldemort, mais j'ai dû faire semblant d'y avoir succombé pour qu'il ne se méfie pas de moi et avoir une chance de retourner la situation, expliqua Harry.

Il resta un moment rêveur avant de raconter :

— C'est Narcissa qui avait été envoyée pour vérifier qu'il m'avait bien eu. Je lui ai dit où se trouvait son fils, et elle a menti pour me couvrir.

— Narcissa ? La mère de Malefoy.

— Oui. On a parfois des alliés inattendus, hein ?

Owen le fixa un moment avant de demander d'une voix dégoûtée :

— C'est pour ça que les Malefoy s'en sont encore bien tirés alors qu'ils ont hébergé le Seigneur des Ténèbres ?

— Eh bien... en partie, oui. On leur a quand même confisqué tous leurs biens et leur manoir. Et leur fils est obligé de travailler, rappela Harry.

— J'ai pourtant du mal à concevoir que tu puisses leur pardonner tout ce qu'ils ont fait.

— La vengeance, cela ne m'intéresse pas, décréta Harry.

Ils arrivaient à destination. Harry frappa et Hagrid vint leur ouvrir. Il les fit entrer et les invita à s'asseoir à sa table.

— Servez-vous, dit Hagrid, en leur présentant une boîte cabossée emplie de gâteaux.

Owen, sans méfiance, se saisit du premier morceau qui se trouva sous sa main. Harry choisit prudemment le plus petit qu'il put trouver. Hagrid versa leur thé dans des mugs en fer blanc et remplit le seau qui lui servait de tasse.

Le partenaire de Harry mordit avec enthousiasme dans son biscuit et le regretta vivement, au vu de la grimace de douleur qui déforma ses traits. Il regarda le fragment de granit qu'il tenait à la main avec rancœur et lorgna en direction de son coéquipier pour voir comment il s'en tirait. Harry, qui avait des années d'expérience en la matière, était en train de détremper avec patience son morceau de gâteau dans le thé. Il l'y laissa une bonne vingtaine de secondes pour être certain que la portion soit assez malléable pour être ingérée sans causer de dégâts internes. Moyennant cette précaution préliminaire, le biscuit était presque mangeable.

— Hagrid, demanda Harry après être venu à bout de la moitié de sa part, quelles sont les créatures magiques de la forêt qui pourraient utiliser une arme ?

— Les centaures ont des arcs, comme vous le savez. Les harpies et les vampires, qui ont une forme humaine, pourraient utiliser les mêmes que nous, s'ils arrivaient à en fabriquer ou à s'en procurer.

— Donc ils pourraient tous utiliser une lame comme celle qui semble avoir blessé et tué Salomé, en déduisit le commandant des Aurors.

— Les centaures ne touchent pas à l'acier, rappela Hagrid. C'est fait avec du feu, donc impur, pour eux. Si l'un d'eux était pris à le faire, il serait banni du clan.

— Et les autres ? s'enquit Owen.

— Ce sont des braves gens, affirma Hagrid. Ils n'auraient jamais attaqué Salomé.

Harry n'eut pas besoin de regarder son coéquipier pour savoir que cet argument lui semblait un peu léger.

— Et y aurait-il d'autres créatures qui pourraient infliger ces blessures ? demanda-t-il. Avec leurs griffes ou mandibules ?

Hagrid réfléchit puis secoua la tête.

— À mon avis non. En tout cas, pas une de celles qui habitent la Forêt.

— Si une nouvelle créature s'y introduisait, le saurais-tu forcément ? continua Harry.

— Les centaures l'auraient vite repérée et ils me l'auraient dit, affirma Hagrid.

— Qui ? Firenze, qui pleure sa fille, ou Bane, qui veut que ce soit un humain qui ait fait le coup ? releva Owen provoquant un froncement de sourcil d'Hagrid.

— Il est aussi possible qu'ils ne s'en soient pas encore rendu compte, remarqua Harry. Espérons qu'ils ne le garderont pas pour eux, si le cas se présente.

— On peut interroger d'autres créatures, éventuellement, imagina Owen. Ça parle un chartier, non ?

— Cela ne dit pas grand-chose à part des insanités, regretta Hagrid.

— J'ai encore une question, fit Owen. Si j'ai bien compris, les centaures ne touchent pas leurs défunts. Comment vont-ils faire pour mettre Salomé dans sa tombe ?

— Ils utilisent des branches pour pousser les corps. Comme ils inhument leurs morts aussi proches que possible de l'endroit où ils sont tombés, ce n'est pas si compliqué, expliqua Hagrid.

— On l'aurait fait léviter pour eux, si on l'avait su ! regretta Harry.

— Ils considèrent que l'utilisation de la magie est sacrilège, lui apprit Hagrid. Ils vous ont laissé faire, mais je suppose qu'ils ont pratiqué des rites de purification avant de l'inhumer.

— Je vois, fit Harry avant de continuer. Comment se rend-on aux camps des harpies et des vampires ?

— Quoi ? On ne va pas y aller ! protesta Owen.

— Il faut bien les interroger, rappela Harry.

— Ça ne veut pas dire se jeter dans la gueule du loup-garou ! protesta Owen.

— Il a raison, intervint Hagrid. Ils n'aimeraient pas du tout. D'ailleurs, c'est interdit par les traités. Quand je les rencontre, c'est dans la forêt par hasard ou à la Tête de Sanglier.

— D'accord, je vais y réfléchir, promit Harry.

*

De retour à leur bureau provisoire, Harry utilisa son miroir pour appeler Demelza :

— Tu as quelque chose ? lui demanda-t-il.

— Pas encore, Commandant. C'est la première fois que je travaille sur des fluides de centaure, et ce n'est pas évident. J'ai écrit un mémo au département des Créatures magiques pour avoir les compositions du sang et de la salive des centaures, vampires et harpies. J'ai aussi commencé à envoyer du monde chez les apothicaires.

— Parfait. Je te laisse travailler. Tu peux me joindre sur mon miroir.

Après avoir coupé la communication, Harry réfléchit un moment puis appela Hermione qui répondit rapidement. Il vit aux étagères qui étaient derrière elle qu'elle se trouvait dans son bureau du service des Lois magiques.

— Tu peux mettre une bulle de silence ? la pria Harry.

Son amie s'exécuta avant de demander :

— Rien de grave ?

— Une enquête en cours.

Le commandant des Aurors lui résuma l'affaire, puis lui s'enquit :

— Tu as des conseils à me donner concernant les harpies et les vampires ?

— Tu sais au moins qu'il ne faut surtout pas tenter d'entrer dans leur camp ? vérifia Hermione.

— Bien entendu, bluffa Harry ce qui provoqua un grognement de dérision chez Owen.

— Bien. Le mieux est que tu demandes aux chefs de clans de te rencontrer. Si mes souvenirs sont bons, tu as Sânge Tivornya chez les vampires et Celeno Andor pour les harpies. Les informations vont vite dans la Forêt interdite, ils sont sans doute déjà au courant de ce qui s'est passé, donc inutile de tourner autour du pot. Ils se rendent souvent à la Tête de Sanglier. Tu n'as qu'à y aller et remettre un mot au premier vampire ou harpie que tu y verras. S'il n'y en a aucun, confie-le à Mars Jovial, le tenancier, il fera suivre.

— D'accord.

— Laisse-les choisir l'heure et le lieu de la rencontre, ils apprécieront.

— Où crois-tu qu'ils vont me donner rendez-vous ? questionna Harry.

— Au pub, à mon avis. Oh, surtout, ne fais aucune réflexion, et n'aie pas l'air dégoûté par ce que prennent les harpies.

— Pourquoi, qu'est-ce qu'elles boivent ?

— À ton avis ? Enfin, je suppose qu'elles consomment aussi de l'alcool, mais elles commandent surtout du sang.

— Je croyais qu'elles étaient traitées pour ne plus en avoir besoin ? s'étonna Harry.

— Oui, grâce à la potion inventée par Regulus Moonshine il y a une vingtaine d'années, qui leur permet de contrôler leur appétit pour la chair humaine, confirma Hermione. Mais le sang reste leur boisson préférée. Dans les pubs, on leur sert du lapin, du poulet, du bœuf, du porc ou autre animal plus exotique pour celles qui peuvent y mettre le prix. Par contre, elles se sont engagées à ne plus toucher aux humains, quelle que soit la manière dont il serait servi.

— C'est bon, je crois que j'en sais assez sur la question, dit précipitamment Harry qui voyait Owen verdir. Tu penses qu'elles pourraient être attirées par le sang de centaure ?

— Harry, pitié, avant de lancer des accusations, cours à la bibliothèque pour emprunter Traités avec les Buveurs de sang. Les vampires et harpies sont laissés libres de vivre dans la Forêt interdite et de se déplacer dans le monde magique en échange de leur engagement à ne pas boire le sang des créatures pensantes et des humains. S'ils violent ce traité, cela peut être très grave.

— Même d'un point de vue sorcier ? intervint Owen. Après tout, ce que font les créatures entre elles ne nous concerne pas.

— Certains feront remarquer que la prochaine victime sera peut-être humaine, prévint Hermione. Ils estimeront que le traité a été violé et demanderont que l'on pourchasse les buveurs de sang, comme au XVIIe siècle.

— Tu le crois vraiment ? douta Harry. J'ai plutôt eu l'impression que notre ministre préférerait de beaucoup la culpabilité d'une harpie ou d'un vampire à celle d'un sorcier.

— Adrian est un fin politique en général, mais il ne comprend rien à la problématique des créatures magiques, trancha Hermione. Elles lui sont indifférentes, et il sous-estime totalement la peur ou la haine que certains sorciers ont pour elles.

— Bien, merci de rajouter une couche de complexité à mon enquête, ironisa Harry. Enfin, on va commencer par tenter de trouver le vrai coupable, ensuite, on s'inquiétera des retombées politiques.

— Fais comme tu le penses. Tu te débrouilles toujours très bien, conclut Hermione avant qu'ils ne mettent fin à la communication.

— Je déteste qu'on me dise ça, grogna Harry en refermant son miroir. Sous prétexte que je suis le Survivant, certains se déchargent de leurs problèmes sur moi. Moi aussi, je fais des erreurs !

— Eh bien, évite d'en faire quand on sera face aux buveurs de sang, répliqua Owen. Je vais chercher le livre d'Hermione à la bibliothèque.

— Dépêche-toi, c'est bientôt la fin des cours, conseilla Harry.

Owen revint juste à temps. Alors que les élèves retournaient dans leur chambre ou filaient à la bibliothèque avant d'aller dîner, les Aurors composèrent les messages où ils demandaient à rencontrer les chefs des harpies et des vampires.

Toute l'école se trouvait dans la Grande Salle, quand ils quittèrent leur bureau pour se diriger vers la sortie. Alors qu'ils traversaient le hall, le directeur surgit du réfectoire.

— Messieurs, tout se passe bien ? demanda-t-il.

— Nous avons les premiers éléments, répondit vaguement Harry.

— Désirez-vous manger avec nous ? leur proposa Brocklehurst.

— Nous ne voulons pas troubler le calme du dîner, déclina poliment le commandant des Aurors.

Tandis qu'ils s'éloignaient, des chuchotements excités se firent entendre, leur apprenant que des élèves les regardaient par les issues qui séparaient le vestibule de la Grande Salle. La voix calme de Brocklehurst y mit fin tandis que Harry et son partenaire descendaient les marches du perron.

*

Une fois arrivés aux grilles du parc, ils obliquèrent vers Pré-au-Lard. Il faisait nuit quand ils l'atteignirent. Ils suivirent la rue sinueuse jusqu'à la Tête de Sanglier. Ils en poussèrent la porte. Du seuil, Harry balaya la salle des yeux. Il y avait encore peu de monde à cette heure-ci, et les deux Aurors furent immédiatement remarqués par les quelques buveurs qui interrompirent leur conversation.

Harry n'avait aucune raison de cacher l'existence de son enquête et n'avait pas modifié son visage, ce qui justifiait le silence expectatif qui accompagna leur trajet jusqu'au bar. Il posa ses deux missives sur le zinc.

— Bonjour, fit-il à l'intention du barman. Pourriez-vous faire parvenir ces messages ?

— Je ne suis pas postier, lui fit fraîchement remarquer Mars Jovial.

Harry ne répondit pas, se contentant de montrer les noms des destinataires qu'il avait inscrits sur les parchemins.

— Je suis certain que vous trouverez des messagers, assura-t-il tranquillement. Dites-leur que c'est assez pressé. S'il y a une réponse, pouvez-vous en informer le directeur de Poudlard ? Je repasserai la prendre.

Le tenancier haussa les épaules et faucha les lettres pour les mettre sous le comptoir.

— Ce sera quoi ? demanda-t-il, comme si l'Auror attendait pour se faire servir une consommation.

— Une prochaine fois, peut-être, répondit Harry en faisant demi-tour pour ressortir.

*

Quand Harry arriva chez lui, Ginny n'était pas rentrée. Elle avait laissé aux elfes un message indiquant que le match qu'elle couvrait s'éternisait, et de ne pas l'attendre pour le dîner. Le bain des enfants était en train de se terminer sous la surveillance de Miffy. Harry démêla les cheveux de Lily tout en incitant les deux garçons à arrêter de se disputer.

Ils étaient en train de finir leur dîner quand Ginny arriva enfin.

— Je n'ai jamais vu des attrapeurs aussi nuls, décréta-t-elle. On aurait dit qu'ils faisaient exprès de ne pas repérer le Vif. Je me suis demandé s'ils attendaient que leurs coéquipiers tombent d'épuisement pour s'y mettre enfin. Certains spectateurs en étaient à faire de grands gestes pour leur indiquer où il se trouvait, mais peine perdue.

— Et qui a gagné ? s'enquit James.

— Bonne question. Plus personne ne regardait à la fin. Même l'arbitre passait son temps à loucher sur sa montre. On y était depuis dix heures du matin ! Je crois que j'ai discuté deux heures par miroir avec ma mère. Elle était ravie. Pour une fois que j'avais un peu de temps à lui consacrer !

— Tu devrais aller voir de mauvais matchs plus souvent, plaisanta Harry.

— Ouais, mais demain, je dois rendre un papier, et je vais souffrir. J'ai bien tenté de le commencer en attendant que cela finisse, mais je n'ai rien écrit de publiable. On sent que j'avais juste envie qu'ils s'écrasent tous au sol et qu'on n'en entende plus parler.

— C'était quelles équipes ? s'enquit Albus.

— Maman l'a dit hier : les Chauves-Souris de Ballycastle et les Tornades de Tutshill, le rembarra James.

— James, ça suffit, le reprit Ginny. Ton frère n'était pas dans la pièce quand tu me l'as demandé.

— Leurs attrapeurs ne sont pas bons ? s'étonna Albus. Dans mon album, ils disent que Merwyn Finwick et Erwin Bledon sont de grands joueurs.

— Ils ont pris leur retraite cette année et ils ne sont pas les seuls, expliqua sa mère. Depuis, leurs directeurs peinent à reconstituer des équipes potables. Les nouveaux ont du potentiel, mais il va falloir un an ou deux pour être au niveau. Tiens, ça me fait un bon angle pour mon article : Comment bien gérer un renouvellement d'équipe ? Je devrais pouvoir pondre quelque chose d'intéressant, et ne pas avoir trop à parler de ce match de malheur. Merci d'avoir posé la question, mon chéri.

Elle se pencha pour embrasser son cadet. Comme souvent quand Ginny s'occupait de son frère, James se déplaça pour obtenir lui aussi l'attention maternelle. Harry l'intercepta au passage :

— Papa veut un bisou ! affirma-t-il pour qu'Albus n'ait pas à partager son câlin.

James se laissa faire, puis Harry invita son cadet à venir sur ses genoux pour que James puisse à son tour aller dans les bras de sa mère. Ce fut ensuite au tour de Lily, et puis Ginny déclara qu'il était l'heure pour tout ce petit monde d'aller se coucher.

— Il est trop tôt, protesta rituellement James.

— Le temps que tu sois au lit, ce sera juste l'heure, rétorqua sa mère en l'entraînant à l'étage.

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Merwyn FINWICK : Attrapeur de l'équipe des Tornades de Tutshill (Gazette du Sorcier)

Erwin BLEDON : Attrapeur de l'équipe des Chauve-Souris de Ballycastle (Inventé pour le jeu de mot)

Regulus MOONSHINE : Sorcier qui inventa dans les années 90 une potion réduisant l'appétit pour la chair humaine chez les harpies (Gazette du Sorcier)

Le prochain chapitre, qui arrivera dans 15 jours, s'intitulera "Des voisins calmes et courtois"


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