Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

XXIII : Les lieux stratégiques du monde magique


Chronologie :

2 mai 1998 : Bataille de Poudlard
26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny
20 juin 2004 : Élection de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique
17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter
04 janvier 2006 : Naissance de Rose Weasley
26 juin 2006 : Naissance d'Albus Severus Potter
16 mai 2008 : Naissance de Lily Luna Potter
28 juin 2008 : Naissance de Hugo Weasley
Décembre 2009 : Harry devient commandant des Aurors
30 juin 2011 : Inauguration du musée de la Magie
22 mars 2014 : Élection d'Adrian Ackerley comme ministre de la Magie
Période couverte par le chapitre : 14 janvier au 12 mai 2015

À la mi-janvier, un évènement vint bouleverser le monde sorcier : Tom, le patron du Chaudron Baveur, décéda brusquement d'une attaque. Cela eut un retentissement considérable : non seulement c'était un membre honoré de la guilde de la Table, mais il était pour beaucoup celui qui les avait accueillis dans le premier lieu magique où ils avaient mis les pieds.

Harry se rendit à son enterrement comme beaucoup de sorciers. À la fin de la cérémonie, de retour au ministère, il prit le même ascenseur que Tiern Watchover.

— Tom était un de nos informateurs, révéla le commandant de la police magique.

Cela n'étonna pas Harry. Le Chaudron Baveur était un endroit stratégique, puisqu'il constituait, avec l'hôpital Ste-Mangouste, un des rares points où l'on pouvait accéder au monde magique sans poudre de Cheminette ni code secret.

— Il avait une excellente mémoire et savait parfaitement qui entrait sur le Chemin de Traverse en passant par chez lui et qui en sortait, développa Watchover. Grâce à lui, nous avons pu arrêter des escrocs qui tentaient de profiter de l'ignorance des parents moldus qui amenaient leurs enfants sorciers pour acheter leurs fournitures. Ils se présentaient comme voulant les aider, mais les conduisaient chez des complices qui leur vendaient les produits plus chers puis se partageaient les bénéfices.

— Je vois, fit Harry. Qui a pris la place de Tom ? J'ai lu dans le journal que le café était maintenu ouvert.

— Madame Rosmerta y a envoyé quelqu'un. Comme ça, le passage reste fonctionnel et surveillé.

— Et ensuite ? s'enquit Harry.

— Je ne sais pas. J'espère que ce sera abordé au prochain Conseil de départements.

Le dimanche qui précéda cette rencontre hebdomadaire, Harry passa l'après-midi chez ses beaux-parents. Comme souvent, il en apprit davantage en dégustant le déjeuner concocté par Molly qu'en s'ennuyant en réunion.

— Madame Rosmerta a lancé un appel à candidatures pour déterminer qui prendra la succession, les informa Ron. Les personnes intéressées devront déposer un dossier qui contiendra un projet indiquant la manière dont ils comptent faire évoluer le pub.

— Vous croyez que cela va beaucoup changer ? s'inquiéta Molly.

— Rosmerta choisira ce qui sera le plus avantageux pour elle d'un point de vue économique, jugea Ron. Je ne pense pas qu'elle ait d'idée préconçue sur ce que doit devenir cet établissement.

*

Les modalités pour le choix du nouveau barman furent bientôt publiquement connues, et chacun donna son avis par presse interposée sur ce qu'il attendait du successeur de Tom. Pour beaucoup, qu'il serve de la bonne bière et que les chambres soient confortables était largement suffisant. D'autres, qui avaient séjourné dans la partie hôtel, remarquèrent qu'un peu plus de propreté ne serait pas du luxe. Certains, moins sympathiques, en profitèrent pour faire savoir qu'ils apprécieraient qu'on soit plus regardant sur les clients : tout comme feu Abelforth, Tom servait parfois des harpies et même des elfes dans la salle.

Deux mois plus tard, les projets furent présentés dans le bâtiment qui avait déjà accueilli les séances du Merveill'image lors du Tournoi des Trois sorciers et de la Coupe du monde de Quidditch. Les sorciers purent aller les consulter, et une urne à la sortie permettait de voter pour celui qu'ils avaient préféré.

Harry s'y rendit en famille. Il y avait cinq candidats, qui étaient présents à des horaires indiqués sur une affiche pour répondre aux questions que leur poserait le public. Un certain Melchisedech Beaulitron avait imaginé une salle futuriste en chrome et néons, avec un gigantesque écran de télévision et animation karaoké le soir.

— C'est un projecteur magique ? demanda Ginny au restaurateur qui était venu à leur rencontre quand il les avait aperçus en train d'examiner son projet.

— Non, Madame Potter, il marche à l'électricité, répondit-il. Nous sommes assez à la marge du monde magique pour qu'il n'y ait pas trop d'interférence. L'idée est de donner aux sorciers un avant-goût de ce qu'ils peuvent trouver dehors. Vous voyez, toutes mes chambres ont un thème en rapport avec une technologie de pointe moldue.

Il y en avait en effet une qui était consacrée aux communications, une autre à la conquête de l'espace, une troisième aux techniques, et le reste était à l'avenant.

— Cela fait penser à un musée des Moldus pour les sorciers, remarqua Ginny avec approbation.

Après être allés calmer James et Albus, qui jouaient à chat parmi les stands, ils s'intéressèrent au candidat suivant. Magnum Primat avait, au contraire, centré son projet pour l'établissement sur le monde magique, comme pour en faire une introduction pour les Moldus qui y passeraient. On avait sur les murs du bar des plans du Chemin de Traverse et de Pré-au-Lard, des vues de Poudlard et des portraits de sorciers célèbres. La carte des consommations proposait des Alohomora, des Reparo et des Wingadium. Les chambres avaient des noms de lieux magiques connus : Loch Ness, Avalon, Stonehenge.

Les deux candidats suivants étaient moins innovants. Une décoration différente pour la salle, mais très classique, et une nouvelle carte pour le restaurant, sans plus. Celui qui offrait des bonbons aux enfants s'attira les suffrages des trois petits Potter.

Hannah Abott était également sur les rangs. À première vue, la salle ne changerait pas. Les mêmes sièges et tables en bois, les murs de briques recouverts d'affiches indiquant les manifestations sorcières prévues. Le tout semblait juste plus propre et plus neuf. Il ne semblait pas non plus qu'il y ait d'évolution dans l'aménagement des chambres.

Par contre, de nombreux services, qui n'existaient pas auparavant, étaient proposés aux sorciers : location de vêtements moldus ; possibilité d'acheter des cartes de Londres et des pass pour prendre le métro et les bus ; excursions dans la ville avec un guide connaissant le Londres moldu comme son chaudron. Les sorciers qui débarquaient pour la journée de la campagne pour faire leurs courses n'étaient pas oubliés : service de consigne pour qu'ils laissent leurs colis encombrants ; possibilité de livraison leur permettant de repartir sans être trop chargés ; forfait « petit-déjeuner/lunch » pour ceux qui voulaient arriver aux aurores. Pour les matinées de rentrées des classes, en septembre et à la fin des petites vacances, un bus magique serait affrété pour amener les familles à la gare de King's Cross.

Par ailleurs, Hannah avait, elle aussi, prévu d'assister les Moldus arrivant chez elle : carte des lieux sorciers, avec la liste des magasins rangés par catégorie et localisés sur le plan ; taux de change entre les livres moldues et les gallions affichés pour leur éviter de se faire escroquer ; des photos de promotions d'élèves de Poudlard, propres à rassurer les parents qui allaient abandonner leurs enfants de longs mois dans un monde inconnu.

— C'est fantastique, s'écria Harry. Mais pourquoi cela n'a pas été fait plus tôt ?

— Oh, mais les autres propositions ne sont pas mal non plus, répondit modestement Hannah. Je m'en veux de ne pas avoir pensé à l'écran géant.

— À mon avis, tu as de bonnes chances, assura-t-il à l'épouse de Neville.

Harry en était persuadé. Les services payants qu'elle proposait plairaient à Madame Rosmerta pour peu que la guilde touche une commission et l'assistance aux Moldus serait du goût de son collègue Watchover.

À la fin du mois d'avril, le nom du nouveau gérant du Chaudron Baveur fut enfin connu : c'est Hannah qui remportait le marché.

Harry en fut ravi pour elle. Quand ils étaient à Poudlard, ils n'étaient pas spécialement proches. Mais depuis qu'elle était en couple avec Neville, il avait appris à mieux la connaître et à l'apprécier. C'était une femme gentille, simple et qui était parfaitement indifférente à la notoriété que Neville avait acquise pour avoir tranché la tête du serpent de Voldemort avec l'épée de Godric Gryffondor. Elle l'estimait pour ses qualités et le rendait très heureux.

Par ailleurs, cela faisait longtemps qu'elle souhaitait ouvrir son propre établissement et avait beaucoup étudié la diversité offerte du côté moldu. Si son projet montrait qu'elle était consciente que sa clientèle espérait retrouver le décor à laquelle elle était habituée, Hannah saurait varier les services qu'elle proposerait pour accompagner l'enrichissement culturel du monde sorcier.

*

Quelques jours plus tard, Shaleen Harper, la sœur d'Owen, mit au monde un petit garçon qu'elle nomma Phineas. Si les Harper avaient espéré que cela ferait venir le géniteur, ils en furent pour leurs frais. La jeune mère assura cependant qu'il avait tenu parole et lui avait confié un pécule pour participer matériellement à l'entretien de l'enfant. Quand son ami lui fit part de ce dénouement, Harry l'invita à prendre un verre. À la seconde bière, Owen avoua à Harry que, finalement, il était soulagé à l'idée que le nom des Harper ne s'éteigne pas avec lui. S'il ne désespérait pas d'avoir la chance d'avoir un autre enfant, c'était déjà une responsabilité de moins.

En silence, Harry porta un toast au père inconnu.

*

Le printemps laissa la place à l'été. Comme toujours, la tribu apparentée aux Weasley déménagea au Terrier pour partager ces deux mois de vacances. Teddy, Victoire et Dominique revinrent de Poudlard où ils venaient de terminer respectivement leur sixième, quatrième et première année.

Cette année-là, Victoire avait un petit ami qui l'avait invitée pour une semaine de vacances. Bill avait catégoriquement refusé qu'elle s'y rende. Fleur avait tenté de proposer une alternative : que Teddy y aille avec elle. Cette médiation avait échoué : la jeune fille avait déclaré qu'elle préférait mourir plutôt que faire savoir à tout le monde à quel point ses parents étaient rétrogrades. D'ailleurs, Teddy n'était pas très chaud à l'idée d'aller jouer les chaperons, même si le soupirant « n'était pas un si mauvais type ».

Il y eut une semaine de pleurs, protestations, plaintes et bouderies, durant laquelle Victoire échangeait des lettres presque quotidiennes avec l'intéressé, ce qui faisait grogner Bill qui soutenait qu'elle épuisait le hibou familial. Enfin, Fleur annonça qu'elle était invitée à prendre le thé par la mère du prétendant. Victoire l'accompagna et revint ravie. Le jeune homme avait été convié dans les formes à venir passer quelques jours au Terrier. Il devait arriver le surlendemain.

Mark Madley ne plut que modérément aux enfants qui séjournaient chez Molly et Arthur. Il snoba les cousins de sa belle, considérant qu'ils étaient trop jeunes pour susciter son intérêt. Victoire, qui normalement retombait en enfance pour partager les occupations de la bande dès qu'elle arrivait au Terrier, se laissa contaminer par son attitude. Non seulement elle restait collée à son petit ami, mais elle feignait de se désintéresser de ses anciens camarades de jeu, même quand ils se trouvaient réunis à table.

Piqué, James commença à suivre les jeunes gens qui cherchaient fréquemment à s'isoler et leur faisait des farces qu'ils appréciaient modérément – mais qui aime se retrouver aspergé de terre sous prétexte de degnomage de jardin ? Il fallut que Ginny y mette bon ordre pour qu'il laisse le couple en paix.

Finalement, il y eut une dispute, et Mark repartit chez lui. Victoire refusa toute une journée de parler à quiconque, s'abstenant même de paraître aux repas. Puis elle réintégra sa place dans la bande, et tout redevint comme avant.

De leur côté, Angelina et George se préparaient à se séparer de Freddy qui allait entrer en première année à Poudlard à la rentrée suivante. Dominique, totalement insensible aux émois de sa sœur, prenait très à cœur son rôle de protectrice envers son cousin. Elle lui racontait les veillées de la salle commune de Poufsouffle, les batailles de boules de neige, les délicieux repas – moins bons que chez mamie Molly, reconnaissait-elle. Freddy était très impatient de partir pour ce qu'il imaginait être un grand terrain de jeu. Ses parents tentèrent de lui rappeler qu'il s'y rendait pour s'y instruire, et pas seulement pour s'y amuser.

— Ce n'est pas l'impression que tu donnais, glissa Harry un jour à George.

— Harry, sois gentil, va t'occuper de tes mômes. Sinon, je leur raconte ce que tu faisais, toi.

Harry n'insista pas. James partirait à son tour l'année suivante, et il n'était pas du tout pressé que ce jour arrive.

*

Au cours du mois de septembre, Harry travaillait avec Stanislas quand son miroir sonna. Il sentit son cœur se serrer en voyant le visage pâle de Ginny dans le cadre.

— Que se passe-t-il ? s'enquit-il avec appréhension.

— J'ai laissé James à la maison ce matin, car il semblait avoir un peu de fièvre. Miffy m'a appelée au journal il y a deux heures : il avait des boutons qui sortaient. Je l'ai amené directement à Ste-Mangouste. Il est atteint d'éclabouille !

Harry revit en un éclair la goule maquillée qui avait tenu le rôle de Ron pendant la guerre.

— Ils peuvent le soigner, n'est-ce pas ? s'inquiéta-t-il.

— Ils ont mis dernièrement au point un médicament, et on attend de voir s'il fait de l'effet, expliqua Ginny d'une toute petite voix. Et il faut que tu viennes : tous ceux qui ont été en contact avec lui ces derniers jours doivent prendre une potion pour éviter d'être malades à leur tour.

— J'arrive tout de suite !

Un simple échange de regard avec son adjoint suffit : Harry pouvait laisser son service en toute sérénité, il était entre de bonnes mains.

Il s'élança vers l'escalier pour rejoindre l'atrium, trop impatient pour attendre l'ascenseur. Moins d'une minute plus tard, il débouchait dans le hall de l'hôpital. Il se pressa vers le comptoir d'accueil devant lequel plusieurs sorciers faisaient déjà la queue. La personne derrière laquelle il se plaça le reconnut et lui offrit de passer. D'ordinaire, il refusait poliment, mais il se contenta cette fois-ci de remercier d'un signe de tête. Il remonta ainsi toute la file jusqu'à l'infirmière qui lui dit immédiatement quand il entra dans son champ de vision :

— Monsieur Potter, vous êtes attendu au second niveau.

Une fois arrivé à destination, il regarda autour de lui dans le couloir, incertain. Une jolie femme en robe verte vint à sa rencontre :

— Bonjour, Monsieur Potter, merci pour votre promptitude. Votre petit garçon va bien pour le moment. Votre épouse est près de lui. Voulez-vous bien me suivre ? Je vais vous donner votre potion et vous pourrez aller les voir.

— Merci... (Harry se rendit compte que son interlocutrice lui était familière) Miss Wiggleswade ?

— Je suis Mrs Barnton maintenant, sourit-elle manifestement satisfaite qu'il l'ait reconnue.

Il s'était écoulé dix ans depuis qu'il était allé la chercher dans la maison où elle avait été séquestrée. Elle avait largement eu le temps de se marier et de terminer ses études.

— Je vous suis, Guérisseuse.

Il avala sa dose de potion sans broncher, malgré le goût amer.

— La prise du médicament avant l'éruption de boutons a une efficacité maximale, expliqua Meghan Barnton. Vous n'avez aucun risque de développer la maladie.

— Et pour mon fils ?

— La plupart du temps, notre traitement permet une guérison complète, sans séquelles ni marques.

— La plupart du temps ?

— Dans certains cas, nous rencontrons des complications, convint-elle, mais plutôt chez les sujets fragiles comme les personnes âgées et ceux qui souffrent d'une autre affection.

— Vous allez traiter tous ceux que mon fils a fréquentés dernièrement ?

— Oui, la période de contagion commence trois jours avant l'apparition des premiers boutons. Sans cette potion, vous auriez vous-même pu déclarer la maladie dans trois semaines et contaminer votre entourage durant soixante-douze heures.

— Dois-je aller chercher nos autres enfants et nos elfes ? s'enquit-il. Et puis...

— Vos elfes ont été prévenus et nous les attendons, le rassura-t-elle. J'ai envoyé deux infirmières avec un chaudron à l'école de votre fils. C'était plus simple que de faire venir ici tous ses camarades et les instituteurs.

— Il y a ma belle-mère aussi...

— Votre épouse nous a donné toute une liste de personne à traiter, n'ayez crainte. Si vous voulez bien me suivre...

Harry obtempéra et l'accompagna vers l'ascenseur.

— Comment James a attrapé ça, pour commencer ? interrogea-t-il. Si c'est aussi contagieux, comment se fait-il que cela n'ait pas encore généré d'épidémie ?

— Il y a des personnes qui portent le mal sans aucun symptôme, expliqua la médicomage. Elles transmettent rarement la maladie, mais cela arrive. Et dans ce cas, le nouveau sujet, lui, la développe et devient dangereux pour son entourage. Heureusement, la potion nous permet de traiter préventivement les proches et stopper la contamination.

— Je ne vais donc pas être malade.

— Pour être précise, la maladie sera présente dans votre corps, mais ne pourra pas se développer et aura peu de chance de contaminer quelqu'un d'autre.

— Mais pourquoi ne pas traiter tout le monde ? interrogea Harry. Comme ça, plus personne ne pourrait tomber malade.

— Eh bien, pour commencer, il faudrait confectionner des litres et des litres de potion et faire passer toute la population à l'hôpital, ce qui semble démesuré pour une maladie qui tue moins que les sortilèges accidentels ou les intoxications par potions. Ensuite, croyez-vous que tous les sorciers accepteront de faire prendre une préparation médicinale à leurs enfants en pleine santé ? Ceux issus de Moldus, peut-être, parce qu'ils sont familiers avec la notion de vaccination, mais il y aura plus de résistance chez les autres. Ce n'est pas dans nos traditions d'agir ainsi.

En discutant, ils avaient changé d'étage et rejoint le bout d'un corridor. Meghan Barnton ouvrit la porte d'une chambre et s'effaça pour le laisser passer. Ginny se jeta dans ses bras quand elle le vit arriver. Tout en la serrant contre lui, Harry regarda vers le lit où reposait un James au teint brouillé par l'éruption de pustules écarlates.

— Tout devrait disparaître d'ici un jour ou deux, indiqua la guérisseuse dans son dos.

Ce rappel sembla revigorer Ginny qui lâcha Harry et tenta de se composer un visage plus serein.

— Je serai à l'étage si vous avez besoin de moi, termina la médicomage en se retirant discrètement.

— Ça va ? demanda Harry à son épouse.

— J'ai eu très peur quand j'ai reconnu ce qu'il avait, expliqua Ginny. Tu sais, quand on a choisi cette maladie pour justifier l'absence de Ron à Poudlard l'année des Ténèbres, c'était quelque chose qui effrayait, car c'est très contagieux et parfois mortel. Sans compter les marques que ça laisse. La médicomage a été très apaisante, et ça va mieux. Mais elle ne m'a pas caché que le traitement ne marchait pas à tous les coups et qu'on ne sera fixés pour James que dans deux jours.

Ils regardèrent avec angoisse en direction de leur fils alité.

— Par contre, reprit Ginny, il semble que la potion préventive soit complètement au point et le reste de la famille ne risquera rien.

— C'est déjà ça, tenta de positiver Harry.

Il n'y avait rien à faire à part s'asseoir et regarder l'enfant. Cela ne servait à rien, mais ni Harry ni Ginny ne pouvaient se résoudre à le laisser là, tout seul. Ils avaient besoin de le veiller, de vérifier que son état ne s'aggravait pas et de se tenir prêts à appeler les médicomages en urgence si sa condition le requérait.

Harry tenta de ne pas se laisser aller à imaginer le pire. Il avait surmonté la mort de ses parents, de Sirius, de Dumbledore, de toutes les victimes de la bataille de Poudlard qui lui étaient proches, mais il sentait que la disparition d'un enfant était sans commune mesure. Aucune de ses épreuves ne pouvait l'avoir préparé à cette tragédie. Il regarda Ginny, les mâchoires serrées, le teint blafard, et il sut que ses pensées étaient du même acabit que les siennes. Elle combattait la peur viscérale qui envahit tout parent dont l'enfant lutte contre la maladie.

Les elfes Miffy et Trotty, après avoir pris leur potion, passèrent pour demander s'ils n'avaient besoin de rien. Molly arriva à son tour et indiqua que si Ginny restait toute la nuit, elle viendrait la relever au matin. Sa fille accueillit cette proposition avec gratitude.

En fin d'après-midi, Harry la convainquit de rentrer à la maison pour s'occuper des petits qui allaient revenir de l'école. Elle partit après avoir embrassé James sur le front et inutilement demandé que Harry l'appelle au moindre changement.

Quand elle le rejoignit quatre heures plus tard, Harry avait mangé un plateau apporté par une infirmière, et un lit avait été dressé dans un coin de la chambre.

— Tente de dormir un peu, conseilla Harry à sa femme en l'embrassant.

Elle eut un pauvre sourire avant de l'enjoindre à son tour de bien se reposer.

Avant de se coucher, il vérifia que ses cadets dormaient bien. Lily avait une fois de plus repoussé ses couvertures, qu'il lui rajusta tendrement. Dès qu'il mit les pieds dans la chambre d'Albus, son fils l'interpella :

— Papa ?

— Tu es encore réveillé, Al ? Il est tard.

— Je n'arrive pas à dormir. Comment va James ?

— Il dort. Il a besoin de toutes ses forces pour lutter contre la maladie.

— C'est grave ? demanda le petit garçon.

Harry s'assit sur le lit et prit son second fils dans les bras.

— C'est grave, mais il va s'en sortir, affirma-t-il de sa voix la plus assurée. C'est douloureux quand ceux qu'on aime sont malades, continua-t-il, mais cela ne veut pas dire que cela va mal tourner.

Albus soupira sans répondre.

— Tu veux que je te raconte une histoire pour t'aider à t'endormir ? proposa Harry.

Son fils hocha la tête, et Harry entreprit de réciter les aventures de Babitty Lapina et la souche qui gloussait. C'était la préférée de son petit garçon, et Harry la connaissait par cœur à force de la lui lire régulièrement depuis des années. Albus aussi l'avait mémorisée, et c'est ensemble qu'ils terminèrent le récit par « et plus aucun sorcier, plus aucune sorcière ne furent persécutés dans tout le royaume ».

— Allez, dodo, maintenant ! ordonna Harry. Papa est fatigué.

Il se prépara pour la nuit et se laissa tomber sur son lit. Il était en train de sombrer quand il entendit la porte de sa chambre s'entrebâiller, des pas légers s'approcher et une voix suppliante demander :

— Je peux dormir avec toi ?

Sans même ouvrir les yeux, il souleva la couverture le temps qu'un petit corps chaud se glisse dessous et se love contre lui. Nul ne put dire lequel des deux sombra le premier dans le sommeil.

*

Harry fit déjeuner les enfants le lendemain matin. Ginny, relevée par sa mère, arriva juste au moment où ils partaient pour l'école. Son visage trahissait sa fatigue, et sa voix lasse fit mal à son mari quand elle leur annonça qu'il n'y avait rien de nouveau. Elle fit l'effort de paraître enjouée pour parler à ses enfants. Albus et Lily semblèrent rassérénés et partirent tranquillement avec leur père.

La maîtresse de James vint à eux quand elle le vit arriver dans le préau où débouchaient les cheminées.

— Bonjour, Monsieur Potter. Comment va James ?

— Pour le moment, son état est stable. Je suis désolé, cette histoire a dû perturber l'école.

— Ce n'est pas votre faute. Dites bien à James que tous ses camarades l'attendent avec impatience. Je vais leur proposer de faire des dessins ou des lettres pour lui, aujourd'hui. Je pourrais vous les faire passer ce soir.

— C'est vraiment gentil à vous, répondit Harry, touché.

— Oh, c'est bien normal. C'est un enfant si sociable et si poli.

— Turbulent aussi, compléta honnêtement Harry.

— Il est certain que la classe va paraître calme aujourd'hui, sourit la maîtresse, mais il sait se faire pardonner toutes ses espiègleries par des attentions charmantes. Il va manquer à beaucoup de monde.

Harry la remercia encore et reprit la cheminée pour le ministère. Dès qu'il parvint à son bureau, il appela Ginny pour lui raconter la scène. Comme lui, elle fut heureuse d'apprendre combien James était populaire dans son école.

Harry mit ensuite Pritchard au courant de la situation puis tenta de se plonger dans son travail pour que le temps passe plus vite. À midi, cependant, au lieu de partager son déjeuner avec son adjoint, il prit rapidement un sandwich puis fit un saut à Ste-Mangouste pour embrasser son fils et échanger quelques mots avec sa belle-mère.

Heureusement, il dut régler à son retour un problème sur un dossier – des preuves détériorées qui menaçaient d'invalider toute la procédure – ce qui l'absorba une bonne partie de l'après-midi.

Rien n'avait changé quand il rejoignit son épouse à l'hôpital peu avant dix-sept heures. Elle resta quelques minutes avec Harry avant de repartir pour chercher ses cadets à l'école.

Harry terminait de dîner quand un mouvement en provenance du lit attira son attention. James venait d'ouvrir les yeux. Il bondit à son chevet.

— Bonjour, mon chéri, comment tu te sens ? demanda-t-il de sa voix la plus douce.

— Papa ?

— Oui, Maman est à la maison, mais elle va bientôt venir te voir.

— Je suis malade ?

— Un peu. Mais on t'a donné quelque chose pour te guérir. Tu as faim ou soif ?

— Les deux, statua James après une seconde de réflexion.

— Attends, je demande à quelqu'un de venir.

Il se pencha pour actionner la sonnette d'appel et prononça le nom de Ginny en ouvrant son miroir. Elle répondit immédiatement :

— Il y a un petit garçon qui veut te parler, lui annonça-t-il.

Il passa l'objet à James puis porta son attention vers l'infirmière qui était arrivée. Elle observa un moment le patient qui écoutait sa mère puis repartit. Quand elle revint, elle était accompagnée d'un médicomage que Harry ne connaissait pas. Celui-ci le salua avec déférence puis examina l'enfant avant de prononcer des mots abscons qui correspondaient sans doute à un traitement. Quelques instants plus tard, l'infirmière faisait prendre une potion au malade tandis que le médicomage assurait au père :

— Votre fils semble bien réagir à ses remèdes. Il va encore être fatigué quelque temps, mais dès demain les pustules commenceront à s'atténuer.

— Va-t-il garder le visage grêlé ? s'inquiéta Harry.

— Normalement non. Nous serons définitivement fixés d'ici quelques jours.

Un repas fut proposé au petit garçon, mais James, épuisé, ne put finir la purée que son père lui donnait à la cuillère.

— Ne vous en faites pas, le rassura l'infirmière. Ce que je lui ai fait prendre en premier est très nourrissant. Il a besoin de se reposer, et vous aussi.

Ginny revint vers dix heures du soir, une fois les petits couchés, pressée de voir son fils aîné. Elle fut déçue de le retrouver endormi, sans évolution par rapport à l'état dans lequel elle l'avait quitté quelques heures auparavant.

— Il va sans doute se réveiller demain matin, la rassura Harry.

Il resta encore deux heures avec elle, car ils n'avaient fait que se croiser depuis la veille.

— Toute ma famille t'embrasse, lui dit Ginny.

— Je sais que ta mère les tient au courant pratiquement heure par heure, répondit Harry. Angelina et Hermione pensent bien à nous aussi.

— C'est vraiment gentil de la part de l'école, remarqua Ginny en lui montrant les dessins et messages qu'on lui avait remis quand elle était allée chercher Albus et Lily.

— Mettons-les au mur, proposa Harry. Comme ça, il les verra quand il se réveillera.

*

Le lendemain matin, il avait oublié de mettre son réveil, et ce fut ses deux enfants qui vinrent le tirer du sommeil. Malgré l'heure tardive, il fit durer le câlin.

— C'est vrai que James t'a parlé ? demanda Lily. Qu'est-ce qu'il a dit ?

— Pas grand-chose. Il était encore très faible et a juste pu manger un peu avant de se rendormir.

— Ça veut dire qu'il est guéri ? s'enquit Albus.

— Presque. Tu te rappelles quand tu as eu mal à la gorge et de la fièvre. Il a fallu plusieurs jours avant que tu te sentes comme d'habitude, et tu as manqué une semaine entière de classe. Là, c'est pareil, il lui faudra plusieurs jours pour guérir complètement. Allez, c'est l'heure de s'habiller, vous êtes en retard et Papa aussi.

Ils prirent cependant le temps d'appeler Ginny avant de partir. Par miroir, elle montra à Albus et Lily la décoration qu'ils avaient improvisée la veille avec ce que les camarades du petit malade avaient envoyé.

— Vous irez le dire à sa maîtresse, d'accord ? les chargea-t-elle.

— On peut venir le voir ce soir ? demanda Albus.

— Non, Al, l'hôpital n'est pas un endroit pour les enfants. Mais, s'il ne dort pas, vous pourrez lui parler par miroir. Bisous, mes chéris, partez vite, c'est l'heure.

Dans la matinée, Ginny appela Harry pour lui apprendre que James s'était réveillé. Il était en train de manger de bon appétit, et ses pustules commençaient à cicatriser, comme l'avait prédit le médecin.

— C'est merveilleux ! Je passe vous voir ce midi.

— Très bien. À tout à l'heure, mon chéri.

Au moment de partir, Harry se souvint du ton suppliant d'Albus le matin même, lui demandant de les tenir au courant si son frère se réveillait de nouveau. Il décida de se rendre à l'école.

C'était l'heure où les enfants qui ne mangeaient pas à la cantine étaient récupérés par leurs parents. La maîtresse de James était donc présente, en train d'échanger des saluts avec des mères d'élèves. Elle vint aux nouvelles :

— Tout va bien, lui assura Harry. Serait-il possible de dire à mes enfants que leur frère va mieux et qu'il est en voie de guérison ?

— Bien entendu. Attendez un instant, je vous les amène, ils préféreront sans doute recevoir la bonne nouvelle de votre bouche.

Albus eut l'air inquiet en découvrant son père dans le préau, mais le large sourire de Harry le rassura. Il se jeta dans ses bras, bientôt suivi de Lily. Harry leur résuma ce qu'il savait et leur dit qu'il allait lui rendre visite tout de suite.

— Tu l'embrasseras pour moi ? demanda Lily.

— Bien sûr, ma chérie. Et je te rendrai ses bisous ce soir.

Harry serra fort ses enfants contre lui, en les remerciant d'avoir été si sages et si courageux dans ce moment difficile. Puis, il les renvoya au réfectoire pour qu'ils ne manquent pas le repas.

*

Le sourire de son fils quand il entra dans sa chambre d'hôpital lui ôta un grand poids de la poitrine. Il s'assit près de lui et le serra contre son cœur. James se laissa faire un long moment, preuve qu'il était encore faible. En règle générale, il se mettait à gigoter dès que l'étreinte s'éternisait, au contraire d'Albus et Lily qui aimaient se faire câliner longuement.

— Je viens de voir ton frère et ta sœur, raconta Harry. Ils sont très contents d'apprendre que tu vas mieux et ils t'embrassent très fort. Toute ta classe aussi. Comment trouves-tu leurs dessins ?

James leva les yeux vers le mur où ils avaient été fixés.

— Ils sont super. Tu leur diras merci ?

— Non, c'est toi qui les remercieras, répondit Harry. Tu vas bientôt sortir d'ici et tu retourneras à l'école.

— Tu penses rester combien de temps ? demanda Ginny à son mari.

— J'ai encore une petite heure, estima Harry après avoir regardé sa montre.

— Je vais peut-être en profiter pour aller prendre une douche.

— Bonne idée. À tout à l'heure.

Ginny embrassa James et Harry puis fila. Le père et le fils se retrouvèrent en tête-à-tête.

— Maman a pleuré quand je me suis réveillé, déclara soudain James.

— Elle était très fatiguée, tenta de minimiser Harry.

— C'est dangereux, ce que j'ai ?

Harry aurait voulu avoir des paroles apaisantes, mais il ne pouvait pas éternellement cacher la vérité à James. Autant éviter de lui mentir.

— Avant, ça l'était beaucoup. Maintenant, avec le nouveau médicament, ça l'est moins, mais on était quand même très inquiets. Et puis c'est toujours très difficile pour des parents d'avoir leur petit garçon à l'hôpital.

— J'ai failli mourir ? insista James.

Harry secoua négativement la tête, tant cette idée lui était pénible. Mais son fils ne paraissait pas effrayé à cette idée, juste fasciné. Là encore, il préféra opter pour la sincérité.

— Ça avait peu de risque d'arriver, mais on ne pouvait pas s'empêcher de le craindre.

— Je suis comme toi, alors, déclara James avec un grand sourire. Un survivant !

==============

J.K. Rowling, Carnegie Hall, 19 octobre 2007 :

o [Neville] a épousé la femme qui a fini par devenir la propriétaire du Chaudron Baveur, ce qui je pense l'a rendu très cool aux yeux des élèves, qu'il vive au-dessus du pub. Il a épousé Hannah Abbot.

Melchisédech, Primat et Magnum sont des bouteilles de vin et de champagne (30, 27 et 0,75 litres)

Melchisedec BEAULITRON : membre de la guilde de la Table

Magnum PRIMAT : membre de la guilde de la Table

Phineas HARPER : fils de Shaleen Harper (neveu de Owen Harper).

Mark MADLEY : Camarade de Victoire



Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro