Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

XXI : La fin d'une époque


Chronologie :

2 mai 1998 : Bataille de Poudlard

26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny

20 juin 2004 : Election de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique

17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter

04 janvier 2006 : Naissance de Rose Weasley

26 juin 2006 : Naissance d'Albus Severus Potter

16 mai 2008 : Naissance de Lily Luna Potter

28 juin 2008 : Naissance de Hugo Weasley

Décembre 2009 : Harry devient commandant des Aurors

30 juin 2011 : Inauguration du musée de la Magie

Période couverte par le chapitre : 6 mars au 26 avril 2014

Le lendemain matin, à sept heures trente, Harry fut réveillé par son miroir. C'était Pritchard.

— On l'a coincé, indiqua-t-il tout de go. Il est là, je vais superviser l'interrogatoire. J'ai envoyé une note au bureau de Shacklebolt. Prends ton temps pour déjeuner, on a les choses en main.

— D'accord, merci.

— Tu dois y aller ? demanda Ginny d'une voix endormie.

— Non, mon second m'a accordé une grasse matinée, plaisanta Harry. Ils l'ont eu, mais ne me demande pas comment.

— Bah, tu l'apprendras bien assez tôt, affirma Ginny en se lovant contre lui.

Après un petit-déjeuner revigorant et un dernier baiser à son épouse et ses enfants qui partaient pour l'école, Harry se rendit à son bureau. Pritchard était encore en salle d'interrogatoire, et ce fut Angelina qui lui expliqua comment ils avaient mis la main sur leur proie.

— Comme on l'espérait, il s'est rendu chez une de ses anciennes petites amies. On ne l'a pas vu arriver hier soir, il a transplané directement dans la maison. Mais elle s'est arrangée ce matin pour que son chien aboie comme un fou avant qu'il ne reparte. Ça a mis la puce à l'oreille de Yann Plumpton qui était en faction, et il a posé un anti-transplanage sur la maison et demandé du renfort. Primrose Dagworth et Michael Corner venaient à peine d'arriver que Dagbert a ouvert la porte pour faire sortir le cabot. Il s'est fait stupéfixer à vue et ramener ici. Il a des traces de diverses substances explosives sur ses vêtements, et on a envoyé quelqu'un à Ste-Mangouste récupérer la robe de Janice pour faire des comparaisons. On a bien reçu ton mot d'hier soir et on a aussi retrouvé des débris du tonneau sur la lande de Bodmin près du repère de transplanage de la zone la plus désertique. Les examens sont en cours. Comme tu vois, on avance bien.

— Formidable. Je me demande si je ne vais pas rentrer chez moi.

— Comme tu veux, Harry, sourit Angelina. Oh, je crois que j'ai vu quelques notes voler vers ton bureau. Si j'étais toi, j'irais vérifier qu'il n'y a rien d'urgent, vu que ton adjoint est occupé ailleurs.

— Je vais nommer un second adjoint, prétendit Harry avant de suivre le conseil de sa belle-sœur. Comme ça je n'aurai plus qu'à rester chez moi.

Trois notes l'attendaient, provenant du ministre et des deux candidats. Tous l'invitaient à passer les voir, quand son emploi du temps le permettrait. Il les empocha et ressortit pour se rendre au bureau de Shacklebolt.

— Beau travail, Commandant, lui sourit Kingsley à son entrée.

— C'est Janice qui a tout fait et qui s'est tout pris, corrigea Harry. Vous lui devez tous les trois une fière chandelle. Et à Dione Pennifold aussi.

— Si tu n'avais pas pris au sérieux les prédictions de cette dame, je ne serais pas là pour t'en féliciter. De toute manière, tu sais maintenant comment ça marche. En cas d'échec, les sous-fifres trinquent, en cas de succès, les chefs ont une promotion !

— Ce n'est pas ce qui a caractérisé les quinze ans que vous avez passés ici, tempéra Harry.

Il se demanda ce qu'il en serait les années suivantes. Mais il garda ses pensées pour lui.

— Mrs Pennifold a reçu un hibou de remerciement ce matin, lui apprit Kingsley, et je ne partirai pas sans récompenser Janice. Horton a-t-il avoué ?

— Aucune idée, reconnut Harry. Stan n'était pas encore sorti de la salle d'interrogatoire quand j'ai quitté le QG pour venir te voir, mais nous avons fait des prélèvements sur ses vêtements qui devraient nous donner des preuves, s'il nous en faut encore.

— Je n'en doute pas. Tu dois te sentir soulagé.

— Oui, j'ai vraiment pensé qu'on n'y arriverait pas. Ce n'est pas facile de protéger quelqu'un qui ne veut rien savoir.

— Quel que soit mon successeur, tu peux t'attendre à d'autres bras de fer, prévint Kingsley.

— J'en suis conscient. Je suppose que c'est mon prochain défi.

— C'est bien que tu le prennes de cette manière. Je ne m'en fais pas pour toi. Tu as jusqu'à présent relevé avec brio tous ceux qui se sont présentés à toi.

— Je suis content que vous le pensiez.

— Tu en doutais ? s'étonna Kingsley. Si tu veux savoir, tu as été au-delà de ce que j'espérais. Je ne pensais pas que tu arriverais aussi vite à être à l'aise dans tes nouvelles fonctions. Je savais que tu aurais du mal à passer de l'action au bureau, mais tu as su contourner l'obstacle dans les jours qui ont suivi. Ton association avec Pritchard est très efficace.

— Ce n'est pas moi qui y ai pensé, c'est Owen Harper.

— Tu as su bien t'entourer et tu sais écouter les autres. Ce sont des qualités utiles.

— Si vous le dites, admit Harry pour mettre fin à ces éloges qui le gênaient, même s'il en était au fond très satisfait. Et vous, qu'allez-vous faire après les élections ?

— Me reposer, pour commencer. Renouer avec mes amis, aussi, je suppose. J'ai perdu de vue pas mal de monde, faute de disponibilité. J'aimerais bien voyager. Le musée de Ginny m'a donné plein d'idées. Sais-tu que, depuis son ouverture, il y a davantage de demandes pour les portoloins internationaux ?

— Vous êtes certains que c'est lié au musée ?

— Oui, et à notre prospérité, aussi. Les sorciers se cultivent plus, et sont plus enclins à sortir de leurs cercles habituels. La découverte d'autres magies a beaucoup intéressé les gens. Ils vont davantage en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud, alors qu'auparavant, ils se contenaient de l'Europe et des États-Unis. Mais je ne te retarde pas plus longtemps. Ah, j'y pense, on commence à se demander pourquoi nous avons quitté la tribune officielle avant le match. Avec plusieurs directeurs de publication à côté de nous, cela ne pouvait pas passer inaperçu, je suppose. Enfin, tu connais la musique : il faudra que tu t'exprimes publiquement dès que tu auras de quoi donner des éléments tangibles.

— Entendu. Je vais voir où ça en est.

Pritchard était dans leur bureau commun quand Harry s'y présenta.

— On a les aveux, lui apprit son second. Quand on lui a dit qu'on avait trouvé des traces d'explosifs sur ses vêtements, il a craqué. Apparemment, il n'aime pas la politique du ministère des quinze dernières années et il trouve Higgs trop mou à son goût. Il espérait faire le ménage d'un seul geste et qu'un meilleur sorcier, je suppose que pour lui cela signifie plus agressif, en profite pour prendre le pouvoir et redonner aux sorciers l'éclat de leur gloire passée.

— Quels explosifs a-t-on trouvés ? Cela correspond-il à ce qu'on a détecté sur la robe de Janice et les fragments du tonneau ?

— En fait, je n'en sais encore rien. Mais l'efficacité de nos preuves est notoire, et il s'est tout de suite dégonflé. J'espère que ce sera corroboré par les analyses, car sinon, c'est un peu léger.

Harry mesura la portée de cette évaluation. Quelques années auparavant, les preuves matérielles étaient considérées comme secondaires. Le témoignage des Aurors et les aveux obtenus suffisaient pour considérer un dossier comme bouclé. Désormais, les Aurors se sentaient davantage en confiance quand des éléments tangibles apportaient la preuve qu'ils ne s'engageaient pas sur une fausse piste.

— Est-on certain qu'il a agi seul ?

— C'est ce qu'il affirme, mais j'ai mis Yodel, Branstone, Stroulger et Robins sur l'affaire. Ils doivent interroger toutes ses relations et voir s'il n'était pas en lien avec un groupe quelconque.

— Parfait. Pas de questions de la presse ?

— Si, ça n'arrête pas. J'ai chargé Primrose de les tenir à distance tant qu'on n'aura pas les résultats définitifs de nos analyses. Ça devrait être bon pour cet après-midi. Tu voudras t'en charger ?

— Oui, vu le contexte, il faut que ce soit le commandant qui fasse une déclaration, décida Harry. Bon, là, il faut que j'aille voir Ackerley. Rien d'urgent ?

— Non, tout roule, ne t'inquiète pas.

— Mais qu'est-ce que vous avez tous à me dire de ne pas m'inquiéter ? s'étonna l'Auror. J'ai l'air paniqué ?

— Ce matin, non. Mais la semaine dernière, tout le monde a vu que tu avais un problème et se demandait pourquoi. Maintenant qu'ils savent que tu bossais sur l'attentat du ministre et des candidats, l'équipe comprend ton stress et, comme ça s'est bien terminé et qu'on retombe dans l'enquête de routine, ils veulent te donner le temps de récupérer un peu.

— Toi aussi, tu étais au courant. Tu ne prends pas le temps de souffler ?

— Eh bien...

Pritchard eut l'air un peu embarrassé, mais continua :

— Je n'ai jamais eu la foi que tu avais dans les prédictions de cette femme. Du coup, je n'ai jamais vraiment considéré Ackerley comme en danger. Je t'ai aidé du mieux que j'ai pu, mais sans me ronger comme tu le faisais. Considère que je tente de me rattraper, maintenant.

— Ah, tenta d'assimiler Harry. Pour quelqu'un de pas convaincu, tu as pas mal assuré. C'est toi qui m'as conseillé d'emmener Janice.

— J'ai pensé que cela te rassurerait et que, s'il y avait un coup dur, elle serait de bon conseil. Je ne crois pas à la Divination, mais j'étais quand même conscient qu'on avait trois personnes importantes au même endroit, dans un lieu potentiellement dangereux.

— Bon, d'accord. Je suppose que c'est le résultat qui compte. Je vais voir Ackerley ; comme ça, ce sera fait.

Le candidat se leva et alla à la rencontre de Harry quand celui-ci entra dans son bureau.

— Je ne pourrai jamais vous remercier suffisamment, assura Adrian Ackerley en saisissant la main de Harry et l'étreignant vigoureusement. Vous avez été d'une sagacité incroyable et d'un sang-froid extraordinaire. Je suppose que, compte tenu de ce que vous êtes, je ne devrais pas en être étonné, mais il y a des choses qu'il faut voir, pour pleinement les réaliser.

— Je n'ai fait que mon travail, assura Harry mal à l'aise. Ainsi que l'Auror Janice Davenport qui a pris les bonnes décisions et qui est maintenant à l'hôpital.

— Je lui ai rendu visite ce matin et j'ai prévu d'aller voir Miss Pennifold tout à l'heure. J'ai aussi fait porter des fleurs à votre épouse, j'espère que cela ne vous dérange pas. Je me sens tellement navré de l'avoir mise en danger.

Harry savait qu'il devait répondre que c'était le terroriste qu'il fallait blâmer et qu'elle avait été très heureuse de voir le match, mais il n'arriva pas à le formuler. La peur qu'il avait eue pour elle la veille, et qu'il avait dû refouler durant tout le temps de la rencontre, était encore trop proche.

— Nous attendons encore quelques résultats et nous ferons une déclaration à la presse, indiqua-t-il à la place, en reprenant sa main qui était toujours coincée dans celle d'Adrian Ackerley.

— Vers quelle heure ?

— J'attends le résultat de diverses analyses.

— Et comment allez-vous présenter les choses ?

Le ton restait courtois, mais les yeux trahissaient l'intérêt qu'il portait à la question. Harry décida que la communication du bureau des Aurors à la presse était une affaire interne, dans laquelle un candidat n'avait pas à interférer.

— Cela dépend des éléments que j'aurai à ce moment-là à ma disposition, répondit-il donc, volontairement évasif. Si vous voulez bien m'excuser, j'ai encore beaucoup de choses à faire ce matin.

*

— Alors ? demanda Harry à Pritchard, en constatant qu'il étudiait des résultats d'analyse.

— C'est tout bon. Les traces d'explosif retrouvées sur la robe de notre suspect-qui-a-avoué-et-qu-on-va-rapidement-déférer-devant-le-Magenmagot correspondent à celles de la robe de Janice et du tonneau. J'ai eu Janice par miroir. Elle n'aura pas de séquelles, mais elle a besoin de vacances. Je lui ai dit de prendre le temps qu'il lui fallait.

— Tu as bien fait. Je peux voir les analyses ?

— Tiens. Tu as vu Higgs ? s'enquit le second.

— Non, pas encore. Mais il n'est pas au ministère, et je n'ai pas que ça à faire.

Pritchard considéra Harry sans rien dire. Celui-ci réalisa alors qu'en refusant de répondre à cette demande de rencontre alors qu'il était allé voir Ackerley, il opposait au second candidat un camouflet qui n'était pas compatible avec la neutralité politique dont devait faire preuve le commandant des Aurors. Cela pourrait en outre s'avérer très maladroit si jamais Higgs devenait le prochain ministre.

— D'accord, se rendit Harry. Ça t'ennuie d'appeler son QG de campagne et voir comment on pourrait se rencontrer rapidement ? Pendant ce temps-là, je prépare mon discours à la presse.

Pritchard se saisit de son miroir et Harry de sa plume.

— Il va venir te voir, d'ici une heure, annonça Pritchard après avoir parlementé un moment.

— Bien, et on peut annoncer une conférence de presse pour ce midi.

— J'appelle les journaux.

Une heure plus tard, Harry fut avisé que son invité était arrivé au ministère. Poliment, il se leva pour aller l'accueillir à l'ascenseur. Il eut la mauvaise surprise de voir arriver Higgs avec deux journalistes, qui n'eurent pas l'outrecuidance de les suivre dans le bureau des Aurors, mais qui prirent une photo quand le commandant et le candidat se serrèrent la main.

Sans laisser paraître son agacement, Harry pilota Higgs vers son bureau et l'invita à s'asseoir.

— Je ne veux pas vous déranger longtemps, assura le candidat en prenant place. Je suis certain que vous êtes très occupé. Je voulais personnellement vous remercier de m'avoir sauvé la vie hier, ainsi qu'à mon épouse.

— C'est mon travail de veiller sur mes concitoyens, répliqua platement Harry.

— Je sais que vous ne m'appréciez pas tellement, fit remarquer Higgs. J'ose espérer que nos désaccords sont moins profonds que vous ne l'imaginez.

Harry s'accorda quelques secondes avant de répondre :

— J'ai lu attentivement votre programme et je pense être capable de me forger une opinion réfléchie, Mr Higgs. Je connais donc précisément nos divergences, ce qui ne m'empêche pas de mesurer également ce qui peut nous rapprocher. De mon côté, j'ose espérer que vous considérez que je fais bien mon travail, ce qui devrait nous garantir un terrain d'entente dans l'hypothèse de relations directes entre nous.

— Vous avez démontré l'efficacité du bureau des Aurors de manière éclatante, concéda Higgs. J'ai entendu dire que le criminel a déjà été arrêté.

— Effectivement et, d'ici une cinquantaine de minutes, j'en informerai la presse. Nous avons des aveux et des preuves irréfutables contre lui. Il dormira ce soir dans les cellules du manoir de Justice.

— C'est très impressionnant. On reconnaît bien là votre patte.

— C'est le résultat d'une enquête et des bons réflexes de mes subordonnés.

— Je vois que vous savez très bien communiquer sur l'organisation et les résultats de votre service. Avez-vous pensé faire une carrière politique ?

— Oui, et j'ai abandonné l'idée dans la seconde qui a suivi. Je suis un homme d'action.

— De convictions, aussi.

— Pas au point d'en faire mon métier.

Higgs se leva.

— Je vous remercie de m'avoir reçu, Monsieur Potter. Je ne vous dérange pas plus longtemps, je sais que votre temps est précieux. J'ai hâte de travailler avec vous.

— Je ne doute pas que ce serait intéressant, répondit poliment Harry.

Il raccompagna son hôte jusqu'au palier, puis revint à sa place.

— Désolé, je ne pensais pas qu'il viendrait avec son service de presse, fit Pritchard, visiblement mortifié.

— Bah, si Ackerley y avait pensé, il en aurait fait autant, évalua Harry. C'est de bonne guerre, je suppose. La bonne nouvelle, c'est que dans une semaine, tout ce cirque sera terminé. Et que grâce à l'autre fou furieux, on a marqué des points hier. Celui qui aura le fauteuil du ministre nous laissera en paix.

Devant la presse, Harry révéla qu'ils enquêtaient sur un attentat depuis qu'ils avaient été prévenus qu'un acte terroriste se préparait par une prédiction. Il tut le nom de Dione Pennifold, considérant qu'il lui apporterait davantage d'ennuis que de bienfaits en le révélant. Ils avaient discrètement surveillé les meetings politiques les plus importants et la rencontre sportive. Cela leur avait permis de désamorcer le dispositif dangereux, mettre les dirigeants à l'abri au cas où une action désespérée serait menée contre eux et déterminer le nom du responsable. Le retrouver avait ensuite été une opération de routine pour le bureau des Aurors. Les preuves qu'ils avaient contre lui étaient accablantes et sa condamnation certaine.

Le commandant des Aurors répondit ensuite aux questions. La présence de Ginny dans la tribune qu'il n'avait pas évacuée fut évidemment évoquée. Il arriva à énoncer calmement qu'après avoir évalué la situation, il en avait conclu que c'était la solution la plus sûre pour tout le monde.

Enfin, on le laissa retourner dans son bureau. Il rentra tôt le soir, pressé de retrouver sa famille, sentant le poids des dernières semaines le rattraper. Les enfants furent ravis de passer un long moment avec leur père. Il supervisa leur toilette, présida leur repas et prit Lily sur ses genoux quand sa femme lut l'histoire du soir.

Puis les deux époux descendirent dans la cuisine pour manger à leur tour.

— Tu te souviens de notre conversation sur ce que je voulais faire ? demanda Ginny quand Harry eut terminé de raconter sa journée.

— Oui, et je t'ai dit que lorsque mon enquête serait terminée on y réfléchirait tous les deux.

— J'ai eu une proposition hier. J'ai dit que j'allais peser le pour et le contre. Je voudrais savoir ce que tu en penses.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Harold Tribune me propose de couvrir la Coupe du monde de Quidditch en Argentine, cet été.

Harry haussa les sourcils, agréablement surpris par ce développement.

— Tu en as envie ? s'enquit-il.

— Si je dis oui, je ne serai sans doute pas à la maison de tout l'été, précisa Ginny. Sans compter que je laisse tomber Andromeda et Fleur.

— Tu en as envie ? réitéra Harry.

— Ça me plairait, bien sûr...

— Alors, fais-le, conseilla Harry. Cet été, les enfants et moi irons chez tes parents, comme d'habitude. On pourra se débrouiller sans toi. Je suis certain qu'Andromeda et Fleur sont plus que compétentes pour s'occuper du musée. Si elles ont besoin d'une personne supplémentaire, elles n'ont qu'à en embaucher une.

— Je ne te manquerai pas ? sembla regretter Ginny.

— Pas plus que quand tu étais Harpie. Avons-nous fait une erreur à cette époque ?

— Je n'ai pas été très sympa avec toi à ce moment de ma vie. J'étais très égocentrique, jugea-t-elle.

— Pas plus que moi qui ai choisi la carrière d'Auror sans te consulter. C'est un métier à risques, je peux chaque jour me prendre un mauvais sort et te laisser seule avec les enfants. Tu as mené ta vie et tu as bien fait. Je suis fier d'avoir épousé une Harpie, je suis fier de ce que tu as fait avec le musée et je serais très heureux de te voir t'épanouir en journaliste sportive, assura Harry.

Ginny laissa passer un moment, songeuse.

— Et cela ne t'ennuie pas que je travaille pour La Gazette ? Ce ne sont pas vraiment tes copains.

Harry considéra cet aspect de la question.

— Je préfère La Gazette maintenant qu'il y a quelques années, décida-t-il. Tribune est quelqu'un de correct, à défaut de partager nos convictions.

— Et s'il ne m'avait fait cette proposition que pour se rapprocher de toi ? s'inquiéta soudain Ginny.

— Je n'ai jamais favorisé AlterMag, alors que j'ai participé à sa création et qu'il est écrit par des copains, rappela Harry. Tu crois qu'être le patron de ma femme lui apporterait un avantage ? D'ailleurs, je suis certain que tu auras des propositions de Quidditch magazine et autres chroniques sportives dès que ton premier article paraîtra dans La Gazette. Il n'aura pas barre sur nous.

— Alors je dis oui ?

— Alors, tu dis oui, lui sourit Harry.

*

Les élections se tinrent à la fin de la semaine. Curieusement, alors qu'il s'était énormément investi cinq ans auparavant, Harry s'en sentait assez détaché cette année-là. Il espérait qu'Ackerley soit élu pour que les créatures magiques ne perdent pas les acquis des quinze dernières années, mais, pour le reste, il estimait avoir fait sa part.

Ron, de par son rôle de maître de guilde, fut très sollicité les quelques jours qui précédèrent l'élection. Harry cependant avait l'impression que son ami non plus n'y mettait pas autant énergie qu'autrefois. De même, Hermione n'était pas aussi survoltée qu'on aurait pu le croire. Elle jugeait avoir fait son possible pour convaincre les sorciers que respecter les créatures magiques n'était ni irresponsable ni dangereux et ne retirait rien aux sorciers. À ce stade, les convictions n'allaient pas changer.

Du côté du politique, l'attentat raté avait eu un effet d'apaisement. Du fait qu'ils aient partagé un même danger, les candidats se montrèrent moins agressifs l'un envers l'autre qu'en début de campagne. Leurs supporters s'étaient également rapprochés dans leur émoi mutuel : leur hargne se concentrait sur l'homme qui avait voulu les priver de leur élection et de leur match de Quidditch.

Il y eut sans doute des tractations serrées les deniers jours – les affaires continuaient –, mais c'est dans un climat relativement serein qu'Ackerley devint ministre de la Magie, d'une très courte tête. Dans sa première allocution aux journaux, il affirma qu'il prendrait en compte les opinions de tous les sorciers, qu'ils aient ou non espéré sa victoire.

— C'est la fin d'une époque, analysa Percy. Il n'y aura plus de grandes réformes, Ackerley se contentera d'agir a minima, sans mécontenter personne.

— Reviendra-t-il sur le statut des créatures ? s'inquiéta Fleur.

— Seulement si des évènements leur donnent mauvaise presse, jugea Percy. Si un loup-garou qui refuse de prendre sa potion mord quelqu'un, il légiférera dans le sens demandé par l'opinion publique, sans penser au long terme. Mais, si tout se passe bien, il n'ira pas leur chercher des ciseburines dans la tête.

— Et si... Harry hésita avant de formuler sa crainte, puis se lança : vous n'avez pas peur qu'Hestia Jones en profite pour monter des incidents en épingle et s'arrange pour monter l'opinion contre les créatures ?

— Si elle le fait, je ne suis pas certaine qu'elle restera en poste, répondit Hermione, qui avait gardé une certaine rancune envers son ancienne cheffe de département. Adrian veut quelqu'un qui rassure les sorciers, pas qui fasse des vagues et l'oblige à prendre des mesures.

— Et toi ? lança Ginny sur le ton de la plaisanterie. Quand est-ce que tu deviens chef du département de la Justice magique ?

— D'ici un an ou deux, quand Sturgis prendra sa retraite, répondit sereinement Hermione.

— Tu es sérieuse, c'est décidé ? s'étonna Angelina.

— Plus ou moins. C'était clairement son but, quand j'ai été recrutée. Ackerley n'a aucune raison de s'y opposer. Grâce à mes aventures avec Harry et à mon mariage avec Ron qui est très apprécié, je suis assez populaire.

— C'est vrai, tu n'as rien fait d'extraordinaire, plaisanta Harry.

— Compte tenu de mes positions pour les loups-garous, je pourrais être impopulaire, assura Hermione.

— D'autres mutations de prévues ? demanda Molly à son fils.

— Peut-être aux Transports magiques, avança Percy. Après tout, Ackerley doit bien avoir des personnes à remercier.

*

Harry pensait en avoir terminé avec la politique quand, vers la fin du mois d'avril, il reçut une invitation de Lee et Padma pour discuter d'Alternatives Magiques. Il se rendit chez le couple avec Ginny, espérant qu'il n'y aurait pas de mauvaises nouvelles pour le journal.

Ils y retrouvèrent toute l'équipe de rédaction, ainsi que Ron et Hermione. En plus de Lee et Parvati, il y avait Padma, qui assurait la mode et la culture ; Denis Crivey qui fournissait les photos d'illustration ; Justin Finch-Fletchley de la rubrique juridique ; Daisy Hookum, chargée des dossiers sur les habitudes moldues ; Jesper Forskare pour les articles scientifiques ; et Alasdair Maddock qui était responsable de la partie sportive. Ron, Hermione, Harry et Ginny étaient les initiateurs et financiers.

— Bien, commença Lee. Je vous ai fait venir pour faire avec vous le bilan du journal depuis sa création et vous informer des possibilités qui s'offrent à nous aujourd'hui.

Il marqua une pause, mais comme personne n'avait de remarque à faire, il continua :

— Notre numéro zéro a été mis en vente le 23 avril 2008. Cela fait donc exactement six ans que nous existons. Nous pouvons nous enorgueillir d'avoir sorti plus de 300 numéros, ce qui est bien davantage que je ne l'espérais à l'époque. À ce jour, nous avons atteint notre objectif premier qui était, à défaut de concurrencer La Gazette, de faire entendre un autre son de cloche, plus novateur, plus critique. Comme nous en avions l'intention, nous avons lancé des débats, fourni aux sorciers des connaissances pour qu'ils puissent établir leurs opinions sur des éléments et des chiffres réels et pas seulement sur ceux que La Gazette voulait bien leur donner. Nous avons introduit une véritable discussion publique en mettant en cause la vision de La Gazette et en acceptant que celle-ci en fasse de même avec nos articles. Au regard de son contenu et de sa périodicité, notre journal se vend très bien. Tout le monde ne le lit pas, mais tout le monde en a entendu parler et sait ce qu'il contient. De ce point de vue, c'est un véritable succès.

Lee se tut, mais personne ne parla. Harry déglutit nerveusement. Il savait que Lee ne les avait pas fait venir pour chanter ses propres louanges, et que cette démonstration positive ne pouvait que servir d'introduction à un discours moins plaisant.

— Le problème, c'est que la population sorcière est limitée et que le prix de notre magazine doit rester raisonnable. Par ailleurs, notre volonté d'indépendance nous fait refuser les donations et limite nos recettes publicitaires. Or nous avons des ambitions qui nous obligent à passer beaucoup de temps sur chaque article, et ce temps doit être salarié car nous devons payer nos loyers, nous nourrir et élever nos enfants. Pour toutes ces raisons, l'équilibre budgétaire est très difficile à atteindre. Vous le savez tous, cette aventure n'a été possible que grâce à la générosité et au dévouement de tous. À commencer par Ron et Hermione qui en ont eu l'idée et nous ont soutenus. Ensuite grâce à Harry et Ginny qui nous ont prêté la somme nécessaire pour lancer le journal. Il nous a fallu plus de cinq ans pour rembourser cet or, mais ils n'ont demandé aucune mornille d'intérêt. Je tiens également à citer Xenophilius Lovegood, qui nous a généreusement laissé utiliser sa presse gratuitement, le temps que nous récupérions à droite et à gauche des pièces détachées pour bricoler la nôtre. Les numéros ont également pu sortir, chers amis rédacteurs, grâce à l'énergie que vous avez su donner, au temps non rétribué que vous avez accepté d'offrir et à la passion journalistique que vous avez mise au service d'Alternatives Magiques.

Le regard chaud de Lee s'était alternativement posé sur toutes les personnes composant l'assemblée, et chacun avait pu ressentir la sincérité de la gratitude qu'il exprimait.

— Grâce à toutes ces bonnes volontés, nous avons pu tenir. Mais cela ne s'est pas fait sereinement. Plusieurs fois, je me suis demandé si AlterMag pourrait paraître la semaine suivante, plusieurs fois j'ai dû me démener pour trouver in extremis un financement qui nous sauverait sans compromettre notre philosophie. J'avoue qu'aujourd'hui, je suis fatigué.

Harry vit Ginny porter sa main à sa bouche. Comme lui, elle craignait qu'il n'annonce qu'il renonçait, et que le journal allait irrémédiablement disparaître.

— Non, fit Lee en réponse aux expressions de ses amis, je n'ai pas l'intention de mettre fin à cette expérience, mais on m'a proposé de la continuer différemment. Je vous avoue que je suis très tenté d'accepter. Mais étant donné que nous avons toujours travaillé en équipe, c'est toute l'équipe qui doit prendre cette décision.

Il leur sourit et reprit son exposé :

— Vous le savez, La Gazette a subi pas mal d'évolutions l'année dernière. Barnabas Cuffe a été mis en minorité, et c'est Harold Tribune qui en est désormais directeur. Depuis, beaucoup de choses ont changé. La vérification et le recoupement des sources sont plus rigoureux, la hiérarchisation des informations a été revue. Nous, les journalistes d'AlterMag, nous étions devenus des moutons noirs pour cette publication. Cela fait des années que nous avons perdu toutes les piges que nous avions chez eux, ce qui nous a donné bien du mal à joindre les deux bouts, car il ne nous restait plus que la radio et les magazines spécialisés. Or, depuis plusieurs semaines, on nous fait de nouveau des propositions à La Gazette, et ça paie bien.

Les autres journalistes hochèrent la tête. Ils appréciaient manifestement leur nouvelle situation. Ginny ouvrit la bouche, sans doute pour annoncer la proposition qu'elle avait elle-même reçue, mais Lee continua sans s'en rendre compte :

— La première fois que c'est arrivé, on s'est demandé s'il n'y avait pas de conflit d'intérêts. Tentaient-ils de nous détourner de notre publication en nous faisant travailler pour eux ? Était-ce un moyen insidieux de nous couler ? Mais finalement, on s'est dit que tant qu'ils prenaient nos écrits sans les retoucher et que nous nous sentions à l'aise avec ce que nous publiions chez eux, c'était tenable. Et effectivement, tout s'est bien passé. Ce qu'ils voulaient, c'était notre manière d'écrire et de travailler. Ils n'ont pas tenté de faire pression sur nous.

Là encore, ses collègues exprimèrent leur accord. Harry vit Ginny, qui s'était raidie quand Lee avait évoqué leurs craintes, se détendre.

— J'ai vu Mr Tribune la semaine dernière, et il m'a fait une proposition que je voudrais vous soumettre à mon tour, révéla enfin Lee. Il m'a proposé de racheter AlterMag et de le faire paraître comme supplément à La Gazette, chaque mercredi. Je resterai rédacteur en chef du magazine, mais nous devenons tous des salariés de La Gazette. Je n'aurais plus à m'occuper du financement ni des publicités, juste du contenu.

Il y eut plusieurs secondes de silence, le temps d'évaluer les conséquences de la proposition.

— Tribune pourra-t-il influer sur le contenu d'AlterMag ou te faire remplacer ? demanda finalement Hermione.

— Si je suis salarié, il pourra me virer quand il le voudra. On va dire que c'est une question de confiance : il s'engage moralement à ne pas le faire. Et si jamais il ne tient pas parole, rien ne nous empêche de recommencer à publier notre propre magazine. Je ne lui cède que le titre.

— Je veux bien admettre que La Gazette ait évolué, remarqua Harry, mais elle n'a pas changé tant que cela. Si AlterMag ne joue plus son rôle de critique, il perd sa raison d'être. Pourrez-vous vraiment critiquer ce qu'écriront vos nouveaux collègues, montrer qu'ils se sont trompés ou qu'ils ont menti ?

— Il paraît que cela ne posera pas problème. Nous serons un autre titre et nous constituerons une équipe distincte, pour cette publication.

— Mais quel est l'intérêt de Tribune, alors ? s'enquit Ginny les sourcils froncés. Pourquoi financer ses concurrents ?

— Je pense qu'il veut tout simplement récupérer du lectorat pour sa Gazette. Il y a un certain nombre de sorciers qui se sont désabonnés du temps de son prédécesseur, suite à certains articles qui ne leur ont pas plu. En montrant qu'il est prêt à avoir dans son giron des titres comme AlterMag, il veut montrer que La Gazette a évolué et faire revenir les anciens lecteurs. Il gagnera de l'argent aussi, car il récupérera nos lecteurs, avec un investissement assez peu conséquent.

— Et, c'est ce que tu veux ? questionna Harry.

— Notre objectif a toujours été de garantir une presse pluraliste, pas de couler La Gazette, rappela Lee. Ça ne me dérange pas que les gens lisent leurs articles orientés tant qu'ils ont aussi la possibilité de lire les miens. Tant que les rédacteurs d'AlterMag garderont leur esprit critique et ne seront pas censurés, l'objectif du départ sera respecté.

— Pourra-t-on continuer à acheter AlterMag sans avoir la Gazette ? demanda pertinemment Ron.

— Non, expliqua Lee avec un petit sourire, comme si Ron avait mis le doigt sur quelque chose d'important. AlterMag est le supplément de La Gazette. On achètera tout ou rien, chaque mercredi, pour quelques mornilles de plus que le prix habituel.

— Ah, je comprends mieux, fit le maître de guilde. Quand tu dis qu'il va récupérer vos lecteurs, ce n'est pas un projet, c'est un passage obligé.

— C'est ça, confirma Padma. Mais ils ont mis les moyens : ils nous prennent Lee, Parvati et moi comme salariés à plein temps. Tous les autres seront rémunérés pour leurs articles bien mieux que nous pouvons le faire.

— Et pour vos abonnés, que va-t-il se passer ? s'informa Ginny.

— Ils recevront chaque mercredi La Gazette et AlterMag jusqu'à la fin de leur abonnement, lui apprit Lee. Ensuite, il leur faudra prendre un abonnement à La Gazette ou acheter les deux journaux chaque mercredi.

— Ouais, ils se servent bien de vous pour augmenter leurs ventes, grogna Ginny.

— Mais nous aussi, fit remarquer Parvati. Songe à tous les abonnés de La Gazette qui vont nous recevoir d'office.

— Et Magie, Quidditch et Tradition ? interrogea Hermione. Continueront-ils à s'exprimer dans La Gazette à la demande ?

Lee la regarda en riant franchement.

— Je me demandais combien de temps il te faudrait pour poser la question, avoua-t-il.

— Tribune leur a proposé d'ajouter un in-folio à son édition habituelle quand ils le demanderont, les informa Padma.

— C'est une vraie révolution ! s'exclama Hermione.

-- Pourquoi ? demanda Harry.

-- Tu ne comprends pas ? dit son amie d'une voix vibrante. Tribune a viré MQT de la Gazette !

— Ah, c'est bien ! s'écria Ginny

— Oui, c'est bien, parce qu'en parallèle il leur maintient une diffusion grand public, précisa Hermione. C'est très intéressant : à la fois ils possèdent tout, mais en même temps, ils se désolidarisent des publications politiques annexes. Cela donne davantage de libertés à ces dernières, tout en les responsabilisant sur leur contenu.

— Tu veux dire que plus personne ne va contrôler ce que publie le MQT ? comprit Harry.

— C'est ça, confirma Lee. Nos statuts sont désormais les mêmes. Padma et moi restons juridiquement responsables du contenu d'AlterMag et Selwyn répondra de son encart.

— Vous n'avez pas peur de ce qu'il va publier ? interrogea Ginny.

— On ne peut pas demander l'indépendance pour nous, et pas pour ceux qui n'ont pas nos opinions, rappela Hermione. La seule chose qui me chiffonne, c'est le monopole que cela donne à La Gazette.

— Du point de vue économique, sans doute, concéda Lee. Mais comme nous gardons la main sur ce qui paraît, ce n'est pas vrai d'un point de vue politique. Et, une fois de plus, rien ne nous oblige à rester travailler pour La Gazette si les choses tournent mal. À tout moment, nous pouvons démissionner et reprendre notre indépendance.

— Après le confort du salariat, cela risque d'être difficile, nota Ron.

— C'est déjà difficile, rétorqua Lee. Je n'en peux plus de courir après les financements. Je voudrais refaire du journalisme, tout simplement, sans passer mon temps à me vendre, résoudre les problèmes de presse coincée et me ronger les ongles parce que la commande de papier n'est pas arrivée. Écoutez, je ne veux pas avoir l'air de me plaindre, mais c'est usant de se demander chaque semaine si on arrivera à assurer le prochain numéro. Cela n'aurait pas duré éternellement, nous étions trop sur le fil de la baguette pour ça. Là, j'ai l'impression de respirer. J'ai enfin l'espoir que ce journal pour lequel on s'est battu pourra se maintenir durablement. En tout cas, je pense qu'on n'a jamais eu de meilleures chances. On ne va pas continuer éternellement à maintenir un journal qui n'atteindra jamais l'équilibre budgétaire, demander aux chroniqueurs de travailler pratiquement pour rien, et d'être dépendants de la charité des autres. Je sais que Harry nous a financés par conviction politique, comme tous ceux qui nous ont fait vivre jusqu'à maintenant, mais ce n'est pas sain.

— On ne va pas renoncer à nos rêves pour une question d'argent..., commença Ginny.

— Non, c'est une question de marché. Cela fait un moment que j'ai compris ça. Nous ne sommes tout simplement pas assez de sorciers pour ajouter un journal à ceux qui existaient déjà. Et puisqu'on ne peut pas assurer le pluralisme en créant une autre maison de presse, alors aidons celle qui existe à évoluer pour qu'elle l'assure à elle toute seule. La Gazette se dote d'un magazine de société qui fait des enquêtes fouillées, et éventuellement remet en cause ce qui a été publié dans la rapidité du quotidien. Peut-être que le MQT se dotera à son tour d'une publication construite et motivée pour contre-balancer nos arguments.

— Si La Gazette va dans ce sens, nous devons effectivement coopérer avec elle, formula Ron.

— Ça tombe bien, fit Harry. De notre côté, nous aussi avons décidé de faire confiance à Tribune.

Il se tourna vers Ginny qui, un peu gênée, leur apprit qu'elle allait couvrir la Coupe du monde de Quidditch pour la Gazette.

— Tu ne nous en avais pas encore parlé ! reprocha Ron.

— Je ne signe que la semaine prochaine, expliqua Ginny. Je voulais être certaine que cela se fasse avant d'en discuter avec vous. Et maintenant, avec ce que j'apprends, je ne sais pas si...

— Ginny, on en a déjà débattu, argumenta Harry. La Gazette ne t'achète qu'une série d'articles.

— Nous ne sommes sûrement pas les seuls à avoir des principes, fit remarquer Parvati avec le sourire. Si nous nous amollissons, d'autres journalistes pourront reprendre le flambeau. Il n'y a pas de raison que ce soient toujours les mêmes qui prennent les risques.

— Mais quand même, murmura Ginny, ce ne sera plus pareil.

— Le changement, c'est ce que nous avons infligé à tous ceux qui ne voulaient pas que nous influencions le monde sorcier, fit remarquer Hermione. Il faut nous montrer beaux joueurs quand d'autres prennent des initiatives auxquelles nous n'avons pas pensé.

Lee et Padma échangèrent un regard. Visiblement, l'accord moral d'Hermione les rassurait. Lee lança encore un tour de table pour permettre à chacun de s'exprimer. Puis ils votèrent à main levée.

La Gazette avait acquis un nouveau magazine.

================

Chat avec J.K. Rowling 30 juillet 2007 :

Après quelques années comme joueuse célèbre dans l'équipe des Harpies deHolyhead, Ginny a pris sa retraite pour élever ses enfants et pour devenir responsableéditoriale de la rubrique Quidditch à la Gazette du Sorcier.

Autre source : Article de Rita Skeeter sur la coupe du monde de 2014 dans Pottermore

--------

In-folio : Se dit du format d'un livre où chaque feuille d'impression, pliée en deux, forme deux feuillets – ou folios – soit quatre pages



Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro