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VI : Un homme charmant


Repères chronologiques
2 mai 1998 : Bataille de Poudlard
26 décembre 2003 : Mariage de Harry et Ginny
20 juin 2004 : Election de Ron à la tête de la guilde de l'Artisanat magique
17 juillet 2005 : Naissance de James Sirius Potter
2006 : Naissance de Rose Weasley (4 janvier) et d'Albus Severus Potter (26 juin)
2008 : Naissance de Lily Luna Potter (16 mai) et d'Hugo Weasley (28 juin)
Décembre 2009 : Harry devient commandant des Aurors
30 juin 2011 : Inauguration du musée de la Magie
Période couverte par le chapitre : 3 août au 3 septembre 2012

Au début du mois d'août, Harry reçut une note de service volante d'Adrian Ackerley qui travaillait sous les ordres de Percy à la Coopération internationale. Il demandait à Harry d'avoir l'obligeance de lui indiquer quand il aurait un moment de libre, car il avait un sujet confidentiel à voir avec lui.

Harry considéra la requête avec circonspection. Quand on lui demandait s'il avait un moment, il se retrouvait souvent embarqué dans des affaires dont il se serait bien passé. L'aspect confidentiel ne lui disait rien qui vaille non plus.

Mais il n'était par ailleurs pas dénué de curiosité, et il ne put s'empêcher de s'interroger sur ce qu'il allait apprendre. Il répondit à Ackerley qu'il passerait en début d'après-midi. Il réalisa qu'il en savait peu sur cet homme. Il n'en avait entendu parler que par Ginny. Celle-ci subodorait que Percy le formait pour servir de successeur à Kingsley, mais Harry n'avait rien remarqué qui alla en ce sens durant ces derniers mois. Elle avait aussi précisé que l'homme était ambitieux mais charmant. Il avait effectivement été très urbain quand ils s'étaient brièvement parlé le jour de l'inauguration du musée.

Le commandant des Aurors fit une petite recherche dans ses propres dossiers. Il trouva rapidement une liasse de parchemins au nom de Melissa Ackerley. Celle-ci était décédée pendant la guerre, tuée par les Aurors qu'elle avait attaqués quand ils étaient venus arrêter son mari, un sorcier issu de Moldus. Mr Ackerley avait été envoyé à Azkaban, et leurs enfants, Adrian et Stewart, avaient été considérés comme disparus. Harry se souvint que Stewart avait été en même temps que lui à Poudlard. Il n'avait aucun souvenir d'Adrian, qu'il estimait un peu plus âgé que lui.

— Est-ce que tu saurais ce que sont devenus les fils Ackerley pendant la guerre ? demanda-t-il directement à son adjoint. Et comment l'aîné est entré au ministère ?

— Aucune idée, répondit Stanislas. Par contre, je sais que son supérieur direct est le beau-frère de Harry Potter.

— J'évite de discuter boulot avec lui pendant les réunions de famille, mais tu as raison, je pourrais l'interroger directement, reconnut Harry.

Il repoussa l'idée de passer par le bureau de Percy avant de se rendre à son rendez-vous. Cela pouvait attendre, et il avait du travail ce matin-là qu'il n'avait que trop tardé à exécuter. Il verrait son beau-frère le soir même puisque toute la famille campait au Terrier durant les mois d'été.

À l'heure convenue, il se présenta au département de la Coopération internationale. Il trouva sans peine le bureau qu'il cherchait, juste à côté de celui de Percy. Son interlocuteur l'accueillit avec déférence, trop peut-être au goût de Harry qui n'aimait pas qu'on le traite comme Le Survivant, son statut de commandant des Aurors lui paraissant amplement suffisant. Quand Harry fut installé, Ackerley entra enfin dans le vif du sujet :

— Ce dont je vais vous parler est encore confidentiel, commença-t-il, car nous voulons en retarder l'annonce au 1er septembre. Pour faire simple, un Tournoi des Trois sorciers va être organisé.

Harry ne put retenir une exclamation de surprise. Il ne s'attendait pas du tout à ce genre de nouvelle.

— Vraiment ? Avec quelles écoles ?

— Les mêmes que la fois précédente : Beauxbâtons et Durmstrang, le renseigna Ackerley. Nous aurions bien aimé inviter l'institut de Salem, mais la France tenait à participer, et nos relations avec les pays d'Europe de l'Est ont besoin d'être renforcées. L'Amérique sera pour une prochaine fois. Après tout, nous ne sommes pas obligés d'attendre dix-neuf ans pour en organiser un autre.

Harry cilla au chiffre annoncé. Comme le temps passait vite !

— Vous serez bien entendu un invité d'honneur, tout comme votre belle-sœur et le champion de Quidditch, Viktor Krum. Vous avez gardé des liens avec lui, il me semble.

L'homme était bien renseigné. Si Harry et Ginny n'avaient pas revu Viktor et son épouse depuis leur mariage sur l'île d'Avalon, ils s'envoyaient des vœux et des nouvelles chaque fin d'année. L'Auror se demanda si c'était Percy qui en avait parlé à son protégé.

— Ce sera à Poudlard ? questionna Harry, ne sachant trop s'il avait envie de participer à cet évènement.

Le déroulé du précédent tournoi, et surtout la manière dont il s'était terminé, ne lui avaient pas laissé de bons souvenirs. Il eut une pensée émue pour le père de Cédric qui devrait revivre tout cela.

— Non, ce n'est pas notre tour, répondait son interlocuteur. Cela aura lieu à Beauxbâtons, sous le patronage de Madame Maxime. N'est-ce pas excitant ?

Harry dut se forcer à sourire. Il semblait que l'homme qu'il avait en face de lui ne réalisait pas le traumatisme que cela avait constitué pour lui. Sans doute n'était-il plus à Poudlard à cette époque.

— Y avez-vous assisté la fois précédente ? s'enquit-il pour en avoir le cœur net.

— Je venais de quitter l'école, mais je suis venu pour la première épreuve. Quelle virtuosité vous aviez avec votre balai ! Vous ne vous en rendiez peut-être pas compte, mais c'était à couper le souffle.

Comme Harry ne répondait pas, il ajouta d'un ton plus calme :

— Je comprends que cela puisse éveiller des souvenirs pénibles pour vous. Cette rencontre avec Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom... Cela a dû être effroyable.

Harry se demanda pourquoi on ne parlait jamais de Cédric. Il avait parfois l'impression qu'il avait disparu de la mémoire collective, chacun préférant se rappeler de la vaillance du Survivant.

— Qu'attendez-vous de moi ? demanda-t-il pour revenir au présent.

— Eh bien, vous serez un invité d'honneur, ce qui implique que vous soyez présent à chaque épreuve. En tant que vainqueur du précédent tournoi, nous espérons que vous accepterez de procéder au tirage au sort des candidats et à la remise de la coupe au gagnant. Nous serions aussi très heureux si vous vouliez faire un discours introductif...

Ackerley parut hésiter avant d'ajouter :

— Nous ne désirons pas rappeler que cela a marqué le début de notre guerre. Comme c'était un problème purement national, ce serait déplacé. Nous préférons nous concentrer sur l'émulation magique que cela entraîne et les rencontres que vous avez faites, vous voyez ?

— Oui, j'ai compris, soupira Harry. Le fait que Fleur se soit mariée avec un de mes proches et les relations que j'ai toujours avec Krum. De quoi faire rêver les petits sorciers et leur donner envie de participer.

— C'est tout à fait ça ! s'exclama Ackerley, ravi. Tentez de retrouver l'excitation que cela a constitué pour vous, la fierté d'avoir surmonté toutes ces épreuves.

— D'accord, d'accord, fit Harry qui se retint de rappeler qu'il n'avait jamais voulu participer et qu'il y avait été contraint car il n'était pas possible de déclarer forfait. L'amitié entre les peuples et tout et tout, promit-il.

— Parfait ! le félicita Ackerley. Nous contacterons votre belle-sœur prochainement. Comme je vous le disais, la nouvelle ne sera officielle que le 1er septembre, le jour de la rentrée des trois écoles concernées. Nous vous prévenons à l'avance pour que vous puissiez vous préparer à répondre aux interviews qu'on ne manquera pas de vous demander.

— Merci, parvint à dire l'Auror. Et sait-on déjà qui seront nos candidats ? Je suppose que le professeur Brocklehurst a une petite idée des élèves qu'il va envoyer en France.

— Oui, il nous a fourni une liste de candidats potentiels, confirma Ackerley, mais ce sera sur la base du volontariat, et certains ne souhaiteront pas faire partie du voyage. Rien n'est donc définitif. Nous attendons la rentrée pour les derniers détails.

Harry hocha la tête, tout en se félicitant que Teddy soit trop jeune pour poser sa candidature. Il n'avait pas envie de le voir danser avec un dragon ou discuter avec des êtres de l'eau.

— Les épreuves sont-elles déterminées ? s'enquit-il.

— Pratiquement. Je ne peux pas vous en parler tant que ce n'est pas confirmé, mais je pense que cela va être passionnant.

— Qui représentera votre département lors des manifestations officielles ? enquêta encore Harry.

— Cela aurait dû être Mr Percy Weasley mais, pour des raisons familiales, il a indiqué ne pas souhaiter le surcroît de travail que cela lui entraînerait, répondit son interlocuteur d'un ton tranquille.

Il était vrai que, quelques jours auparavant, Percy et Audrey avaient appris à la famille qu'un nouvel enfant allait arriver dans leur foyer six mois plus tard. Cela ne ressemblait cependant pas à Percy de passer à côté d'une mission aussi prestigieuse, même si la vie conjugale avait drastiquement diminué le nombre d'heures qu'il passait au bureau.

Non, il était plus probable que Ginny ait vu juste sur le futur politique d'Adrian Ackerley. Représenter l'Angleterre dans une manifestation internationale aussi populaire était une bonne opération de communication. Percy avait-il été écarté contre son gré ou avait-il au contraire conçu lui-même cette stratégie ? Quant à Ackerley, savait-il ce qui était arrivé à son homologue de l'époque, Bartemius Croupton senior ?

C'est avec ces questions en tête que Harry prit congé.

*

Le soir même, une fois qu'ils se furent retirés sous leur tente, Harry raconta son entrevue à Ginny. Ce n'était pas une affaire d'État et il estimait pouvoir en parler à son épouse qui savait se faire discrète. La première réaction de celle-ci fut positive :

— C'est une bonne idée, cela fait tellement longtemps !

Avant que Harry ne puisse répondre, elle ajouta :

— Ça ne va pas être trop difficile pour toi ?

— Je suppose qu'il faut que j'arrive à surmonter mes mauvais souvenirs, tenta-t-il de positiver.

— Harry, tu as le droit d'être encore traumatisé par ce qui t'est arrivé cette année-là, lui assura-t-elle. Le concept du Tournoi n'est pour rien dans l'horreur que tu as vécue, mais pour toi c'est lié, et c'est normal que tu ne te sentes pas très bien avec l'idée qu'on vienne te chercher pour en faire la promotion. Tu n'as pas à te sentir coupable d'être moins joyeux que les autres.

Cette reconnaissance de son mal-être lui fit énormément de bien. Il savait qu'il ferait son possible pour jouer le rôle qu'on lui avait assigné mais il était important qu'une personne dont il était proche sache combien ça lui coûterait.

— Le pire, c'est l'idée de croiser le père de Cédric quand la nouvelle sera publique, lui apprit-il encore.

Elle le serra contre lui sans parler. Il lui fut reconnaissant de ne pas lui dire qu'il n'y était pour rien dans la mort de son camarade. Il le savait pertinemment, mais son sentiment de culpabilité ne s'estompait pas et sa compassion pour les Diggory était toujours aussi vive. Une étreinte affectueuse était le meilleur réconfort qu'il puisse recevoir.

*

Quelques jours plus tard, alors que les adultes se dispersaient pour tenter de coucher les enfants, Fleur retint Harry par le bras :

— Adrian t'a parlé du tournoi ? demanda-t-elle avec un air conspirateur, et après avoir vérifié que personne n'était assez près pour les entendre.

— Oui, il y a quelques jours, répondit-il, en se demandant depuis combien de temps Ackerley était devenu Adrian et si c'était ainsi que Ginny le désignait également.

— C'est excitant, n'est-ce pas ?

Harry s'obligea à sourire :

— Je suppose, oui.

Le sourire de Fleur se fana :

— C'est vrai que pour toi, ce n'est pas un souvenir agréable.

Il haussa les épaules, ne voulant pas s'appesantir sur ses pensées amères. Il était naturel qu'elle ait une vision différente de la sienne : le Tournoi lui avait donné l'occasion de rencontrer son mari, et elle y avait tenu sa place avec bravoure.

— Tu aimerais que Victoire soit assez âgée pour y participer ? demanda-t-il cependant.

— J'aimerais qu'à l'âge requis elle ait le niveau et le courage de le tenter, répondit la vélane en regardant vers le dortoir en toile où Bill était en train d'accompagner leurs trois enfants.

La voix de Ron s'éleva dans leur dos :

— On conspire ?

— On discute, répliqua Harry, doutant cependant de parvenir à abuser son meilleur ami.

— Ron, tu as une tache sur ta robe, tenta Fleur pour faire diversion.

— Je suis certain que votre sujet de conversation commence par un T et va par trois, annonça Ron avec un petit sourire.

— Moi aussi, je serais au courant de tout si mon épouse s'appelait Hermione, plaisanta Harry.

— Figure-toi qu'elle m'avait caché ça, cette petite cachottière, démentit Ron les yeux rieurs. Et ne me demande pas comment elle le savait, elle n'est pas supposée être au courant. Mais quand j'ai évoqué une réunion extraordinaire des maîtres de guilde, elle a eu ce petit air supérieur qui ne trompe pas.

— Une réunion des maîtres de guilde ? Vous allez ouvrir des boutiques en France ? demanda Fleur d'un ton qui laissait entendre qu'elle n'approuverait pas cela.

— Pas du tout, mais les Anglais pourront assister au spectacle sans quitter le pays, leur apprit Ron. Grâce à une invention allemande qui sera présentée ici et à Berlin pour l'occasion.

— Ne me dis pas qu'ils ont inventé la télévision ! s'étonna Harry.

— Non, seulement le cinéma, répliqua Ron.

— Tu es sérieux ? s'étonna Harry.

— Comme un président du Magenmagot ! affirma son ami. En fait, c'est basé sur le principe de la Pensine : des journalistes assistent à l'évènement, le commentent, puis mettent leurs souvenirs dans des flacons qui sont envoyés par portoloin dans un endroit où une Pensine améliorée pourra restituer les images de manière à ce qu'elles soient visibles pour toutes les personnes se trouvant à proximité.

— C'est merveilleux, commenta Fleur.

— Oui, c'est un progrès énorme, confirma Ron. De notre côté, nous sommes chargés d'aménager des lieux où nous ferons les projections. Nous attendons l'arrivée d'une Merveill'image d'un jour à l'autre.

— C'est le nom du projecteur de souvenir ?

— Le nom anglais, oui.

— Comme c'est amusant, s'exclama Fleur. Tout le pays nous verra assister aux épreuves. Est-il aussi prévu de faire une projection à Poudlard ?

— Il y en aura une à Poudlard et une autre sur le Chemin de Traverse, l'informa Ron.

— Une projection publique de Pensine, répéta Harry pour se faire à l'idée. Dis, pourquoi ce n'est pas le centre de recherche que tu as mis sur pied qui l'a inventé ?

— Ne m'en parle pas ! grogna Ron en se rembrunissant. J'ai des gars qui travaillent sur des équivalents magiques des techniques de communication moldues, y compris le cinéma et la télévision, mais on s'est fait doubler en beauté. Des milliers de gallions investis pour rien. Bon, c'est la règle du jeu, quand on finance de la recherche, mais quand j'ai appris pour les super-Pensines, crois-moi, je suis devenu germanophobe. Mais bon, c'est comme ça, on n'a plus qu'à faire oublier au grand public que l'idée n'est pas de nous. Le ministère est en négociation pour acquérir des droits d'utilisation pas trop ruineux. C'est ce cher Ackerley qui s'en charge, comme de l'organisation du Tournoi.

— Il est partout, celui-là, grogna Harry qui ne s'était pas encore décidé à en parler avec Percy.

— Il le mérite, assura Fleur les yeux dans le vague. C'est un homme tellement charmant !

*

Alors que Ginny et lui se préparaient à se coucher, Harry chercha à en avoir le cœur net :

— Il est si charmant que ça, Ackerley ? demanda-t-il.

— Adrian ? C'est l'image qu'il donne en tout cas, répondit-elle.

— Tu penses qu'il ne l'est pas réellement ? insista-t-il.

— Je n'ai pas dit ça. Juste qu'il se donne tellement de mal à donner une image lisse de lui-même qu'il est difficile de savoir ce qu'il y a dessous. Le fait que Kingsley favorise sa carrière est a priori un bon point pour lui. King a beaucoup d'expérience pour juger les gens.

— Fleur fait grand cas de lui, remarqua Harry.

— Chéri, ne me dis pas que tu prends tout ce que dit Fleur au premier degré !

— Elle plaisante quand elle dit qu'il est charmant ?

— Si elle l'a dit devant toi, c'est qu'elle pensait que cela allait te faire réagir. Ça a bien marché, d'ailleurs, puisque nous avons cette conversation, constata Ginny. Tu es jaloux ?

— Tu veux dire que ce que dit Fleur n'est pas aussi idiot et maladroit que ça en a l'air ? s'étonna Harry.

Finalement, la personnalité de sa belle-sœur l'intéressait bien plus que celle d'un homme politique ambitieux, même si sa femme l'appelait par son prénom

— J'ai mis du temps à le comprendre, admit Ginny, mais c'est sa manière de rappeler qu'elle est autre chose qu'un joli visage et une séduction irrésistible.

— À sa place, je tenterais plutôt de dire des propos sensés, soupira Harry.

— Je pense qu'elle a mis en place cette tactique de diversion parce qu'elle n'imaginait pas être assez intelligente pour détourner l'attention de sa beauté par des traits d'esprit, analysa Ginny. À moins qu'elle ait essayé mais qu'elle n'ait pas été écoutée. Elle a donc fait le choix d'en rajouter dans le cliché de la ravissante idiote. Sans doute pour se donner l'impression de provoquer volontairement l'antipathie de son entourage, plutôt que la subir. Une sorte de vengeance contre ceux qui s'arrêtent à son seul physique.

Harry songea qu'elle s'était très efficacement vengée des femmes Weasley au début de sa relation avec Bill. Il jugea charitable de ne pas le rappeler, mais son épouse n'était pas du genre à occulter ses erreurs :

— Je n'en reviens pas d'avoir mis autant de temps à remarquer qu'elle se jouait de nous, confessa-t-elle. Mais il faut bien avouer que nous ne lui avons laissé aucune chance au début. Par contre, dès que j'ai cherché à dépasser mon antipathie et à la traiter correctement, elle a très généreusement tiré un trait sur le passé.

Harry se souvint du séjour que Ron avait fait chez Fleur et Bill pendant la guerre, quand il les avait temporairement quittés. Son ami lui avait confié qu'il avait choisi le foyer de son frère pour ne pas être jugé. Harry n'avait songé qu'au caractère égal et généreux de Bill. Qu'en était-il de sa jeune épouse ? Avait-elle également eu le tact nécessaire pour ne pas aggraver la culpabilité et le désespoir du jeune homme ? Il pensait – tout comme Hermione, il en mettrait sa baguette au feu – que, lorsque Ron défendait Fleur, c'était parce qu'il était aveuglé par la séduction de la vélane. Maintenant, il réalisait que son ami était peut-être le plus perspicace d'eux trois.

— De quand date ta découverte de la vraie Fleur ? interrogea Harry.

— Ça a commencé assez vite après son mariage avec Bill, lui apprit-elle. La situation dramatique a, en quelque sorte, simplifié nos rapports. Et puis elle portait désormais le nom des Weasley. J'ai donc fait l'effort de m'intéresser à elle, de lui poser des questions sur sa famille. Bref j'ai fait mon possible pour approfondir un peu nos relations... Et quand j'ai dû partir à l'école alors que je voulais rester à la maison avec les autres, c'est elle qui m'a soufflé en me disant au revoir : « Il y a sans doute des batailles à mener à Poudlard ». C'est avec ça en tête que j'ai réuni Neville et Luna dans le train, et qu'on a décidé de résister dès le premier jour. Tu sais, j'ai presque été contente quand j'ai découvert qui était notre nouveau directeur et la présence de Mangemorts dans l'équipe enseignante. Nous avions nos ennemis à combattre, nous aussi.

— Et moi qui pensais que c'était mon exemple qui t'avait influencée, plaisanta Harry.

— Eh non, j'ai fait tout ça en pensant à Fleur, le taquina Ginny.

— Pourquoi tu ne m'as pas dit tout ça plus tôt ? questionna Harry, un peu vexé de s'être fait abuser aussi longtemps par la belle Française.

— Je pensais que tu avais compris, s'étonna Ginny. Tu avais l'air de bien l'aimer, sans pour autant baver sur sa blondeur.

— Il est bien connu que les blondes ne m'ont jamais attiré, rappela Harry. Remarque, en y repensant, elle n'a jamais trop joué les idiotes avec moi.

— Je pense que tu lui as tout simplement toujours parlé comme à une personne normale, et que cela l'a dissuadée de se protéger en endossant son rôle habituel, proposa Ginny.

— Quand j'ai fait sa connaissance, elle était une adversaire dont j'ai pu admirer la dextérité, se souvint Harry. Cela m'a sans doute évité de me limiter à son aspect physique.

— C'est fou le nombre de choses bien que tu as faites totalement par hasard, mon chéri, feignit de s'extasier Ginny. C'est sans doute à ça qu'on reconnaît les héros.

*

Le 1er septembre, les familles concernées accompagnèrent les étudiants sur le quai 9 ¾.

— Édition spéciale cet après-midi ou demain matin ? demanda Harry à Fleur une fois que la fumée du Poudlard Express eut disparu.

— De quoi parlez-vous ? demanda Andromeda.

— Je n'ai pas le droit de le dire, sourit Harry.

— Ce soir, après l'arrivée des enfants, prédit Fleur.

— Mais qu'est-ce qui se passe ? s'enquit Bill à son tour.

— Une surprise, mon chéri, lui sourit son épouse. Tu ne veux pas que nous la gâchions en la révélant trop tôt.

— Je suis certain que Harry en a parlé à Ginny, grogna Bill.

— Arry n'aurait jamais fait ça, n'est-ce pas, Arry ? minauda Fleur.

— Demain matin, conjectura Harry. Une Bièraubeurre comme enjeu ?

— Tenu, accepta Fleur en topant sa main.

— Depuis qu'elle travaille au musée, je la trouve intenable, confia Bill à Andromeda.

— Je pense que c'est l'effet Ackerley, indiqua Harry à Bill.

— Quoi ? fit celui-ci complètement dépassé pendant que Fleur éclatait de rire.

— Que vient faire Adrian là-dedans ? s'étonna Andromeda.

— Il paraît que c'est un homme charmant, insista lourdement Harry. Bon, je vous laisse, Ginny a terminé de parler avec ses copines.

Il partit le sourire aux lèvres, certain qu'Andromeda aurait de quoi s'occuper l'esprit au lieu de s'appesantir sur le départ de son petit-fils.

*

L'article, qui avait paru le dimanche matin, était le sujet du jour le lundi quand Harry arriva au QG.

— Harry, tu as vu ? Un tournoi, comme pour notre quatrième année ! l'apostropha Seamus.

— Super ! s'exclama Harry d'une voix qu'il espéra ne pas être trop ironique.

— Eh, mais c'est toi qui va faire le discours introductif, découvrit Alicia qui était en train de lire le calendrier des festivités.

— Il paraît ! admit-il en s'obligeant à sourire.

— Harry, c'était comment de participer au Tournoi ? demanda Demelza d'une voix excitée.

Harry s'apprêtait à donner le change quand il croisa l'œil méprisant de Cyprien Muldoon. Soudain, il ne supporta plus le rôle de gaieté factice qu'il endossait. Il soutint un moment le regard de son subalterne avant de se tourner vers son interlocutrice.

— Tu sais, j'étais bien trop jeune pour concourir, rappela-t-il. Du coup, j'ai passé l'année à crever de peur. Je ne souhaite ça à personne.

Il sourit pour adoucir sa réponse puis, luttant contre son envie de foncer droit dans son bureau, il s'obligea à faire son tour habituel pour serrer la main de tout le monde. Arrivé devant Muldoon, il tendit la main sans le regarder et passa au suivant, sans se donner la peine de prononcer les paroles rituelles. Il lui sembla que l'homme était encore plus crispé que d'habitude.

Quand il s'éloigna enfin, le froid que sa sortie avait jeté s'était dissipé. On commentait l'article sur les Merveill'images, les sorciers connaissant le monde moldu tentant d'expliquer le concept de cinéma à leurs collègues.

— Tu vas devoir t'absenter souvent ? demanda simplement Pritchard quand il pénétra dans la pièce qui leur était réservée.

— Non, on ne m'exhibe que pour les grandes occasions. Je suppose qu'on utilisera un portoloin pour voyager sans perte de temps. Je n'ai rien de prévu avant le 31 octobre, le jour de la désignation des candidats.

— Cela ne devrait pas trop chambouler le planning, alors, se rassura Stanislas.

— Non, et, avec un peu de chance, cela détournera l'opinion publique de nos échecs. Tu crois que je peux demander à la brigade de faire des bavures uniquement la veille des épreuves ?

— Je pense que tu fréquentes trop Adrian Ackerley, jugea Pritchard.

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Note :

Le registre de Poudlard : je vais répondre ici à une question intéressante qu'on m'a posé sur le fait que le nom des petits sorciers n'apparaissent que lorsqu'ils ont 11 ans sur le registre de Poudlard.

J'ai choisi cette solution pour deux raisons : la première, c'est que cela me permettait de mettre fin à la polémique en cours sans y passer davantage de chapitres (oui, c'est très terre à terre). La seconde, c'est que cela permet d'être conforme au canon. Sur son site, JKR a parlé d'une plume enchantée qui inscrit le nom des jeunes sorciers à leur naissance sur un registre à Poudlard (c'est moi qui ai ajouté que c'était l'oeuvre de Dilys Derwent). Or, la possibilité qu'on puisse demander à Poudlard si un enfant est bien sorcier rendrait incompréhensible que les Longdubat aient été réduits à jeter Neville par la fenêtre (ou tout comme) pour savoir s'il avait des pouvoirs magiques ou non. Il me semble aussi qu'il est fait allusion, dans les livres, au fait que l'arrivée de la lettre est vécue comme une confirmation pour beaucoup de jeunes sorciers. Donc, il fallait trouver une solution pour faire coexister cette incertitude sur la magie des enfants avant leurs premières manifestations involontaire et l'existence du registre de Poudlard.

J'aime à penser que Dilys Derwent avait volontairement fait en sorte qu'on ne puisse savoir le nom des sorciers avant qu'ils aient l'âge d'aller à Poudlard. Elle pouvait appréhender ce qui serait fait de cette information et préféré la garder secrète tant qu'on en avait pas besoin pour envoyer la lettre.


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