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Prélude

Une grande ombre informe trônait sur un siège aux dorures passées, dans l'obscurité d'une grande salle de pierres verdâtres, rongées par le temps et l'humidité. Seul le bruit des gouttes d'eau rompait le silence absolu. Il n'y avait aucune tapisserie pour recouvrir ces murs mornes, rien pour les égayer. Abandonnée depuis des millénaires, la forteresse tombait en ruine. La seule lumière de la pièce provenait d'une petite torche à la faible flamme portée par un serviteur immobile entièrement vêtu de noir, capuchon rabattu sur son visage, qui se tenait à côté de la grande porte de bois vermoulue fermant l'unique accès à cette pièce. Une table recouverte de cartes élimées prenait un coin de la pièce. Cette ambiance sombre, pesante, fut rompue lorque trois petits coups résonnèrent, chocs sur le bois. D'un simple geste de la main, l'ombre fit signe au serviteur d'ouvrir. Celui-ci, avec des mouvements saccadés, se saisit de la poignée et  maintint la porte ouverte.

Un serpent humanoïde, aux bras d'hommes, s'avança jusqu'au trône, accompagné par une seconde créature lui ressemblant. Vêtus d'une sorte de longue robe verte fendue, il semblaient identiques mais, alors que le premier se tenait sur une queue ondulante, le second marchait sur deux jambes recouvertes de minces écailles d'un vert pâle. Au dessus de leur tenue, une cotte de maille leur couvrait le torse, une épée courbe battant leur cuisse à chacun de leurs pas. S'inclinant devant l'ombre, le Pur déglutit , sa queue frétillante de peur, alors que le Plèbe se tenait droit debout derrière lui, s'efforçant d'empêcher sa langue fendue de sortir de sa bouche. Le premier chercha ses mots avec peine :

"- Oh Seigneur Aïar, nous... nous avons eu un problème et...et..."

D'une voix caverneuse et presque surnaturelle, aussi froide que la mort, l'ombre le coupa :

"- L'armée a été massacrée au sortir du marais, alors qu'elle allait marcher sur Trall. Une troupe venue d'Emor, composée de tireurs d'élites et de guérillos, a frappée dans la nuit et vous a pris en tenaille en se scindant en deux. Tu as du fuir dans la nuit, abandonnant ton poste pour sauver ta vie. N'est ce pas ?

- Co...Comment le savez-vous ?, glappit l'homme-serpent, pris de terreur.

Car, malgré les rumeurs qui couraient sur leur chef, peu de soldats pensaient Aïar omniscient. Mais aucun n'osait ne moquer de lui dans son dos, malgré leur assurance devant leurs camarades. 

- Je le sais, déclara l'ombre d'une voix ferme, mais je sais aussi autre chose. Que ceci était ta dernière erreur, misérable isaynarïs !"

L'ombre se jeta sur sa victime, en révélant sa véritable apparence. Un homme-serpent, ressemblant à celui qu'il dévorait, mais bien plus grand car il dépassait les huit mètre de longueur du sommet de la tête à la pointe de la queue. C'était un Naga, un des anciens dirigeants de l'Empire Saïsaens. Ce dernier, antédiluvien et dirigé par les Hommes-serpents, avait soumis les autres races en esclavage il y a des millénaires. Cependant, il s'était écroulé alors que les hommes ne connaissaient même pas l'écriture. Quelques légendes évoquaient encore ses temps anciens, mais peu les connaissaient. Relevant la tête à chaque bouchée, le Naga s'éclaboussa de sang et en aspergea le sol et les murs, recouvrant la pièce d'un linceul rouge.

Devant ce terrible et funeste spectacle, le Plèbe tressaillit et s'écarta mais ne fuit pas. Ce simple mouvement fit cependant s'arrêter le festin du Naga. Ce dernier leva la tête et fixa le fautif. Relevant son torse, il s'en approcha lentement en se grandissant, jusqu'à souffler l'air putride de sa gueule encore ensanglantée sur le visage du Plèbe qu'il recouvrait de son ombre :

"- Raconte-moi donc ce que tu ferai si je te nommais Général. Si tu me satisfait, alors je te laisserais la vie sauve et tu repartiras avec les honneurs. Sinon, je n'aurai pas à demander de la nourriture ce soir, le-menaça le Naga."

Aïar repartit ensuite vers son festin et reprit ce qu'il avait commençé. Désespéré, le Plèbe détourna les yeux de la profanation du corps de celui qu'il avait servi des dizaines d'années. Sachant que son seul espoir de survie était désormais dans ses paroles, il rassembla ses esprits et commença d'une voix tremblante qui s'affirma peu à peu :

"- Je... je commencerais pa... par déterminer qu...qui sont nos ennemis et quels sont leurs faiblesses. J...j'en vois deux vraiment pu...puissants. L'Empire Emorien nous encercle et est...est notre plus urgente priorité. Ces humains, bien que bestiaux et stupides, sont aussi nombreux que les rats. Mais ils sont aussi cupides. Ce sont des traîtres de nature, je pense que nous pourrions les détruire de l'intérieur. En payant certains et en menaçant les autres, ils seraient trop affaiblis pour nous résister. L'Ithnawaith, quand à elle, constitue une menace plus lointaine mais tout aussi redoutable pour nous. Depuis Rolmen, les V'Ellilre la dirigent d'une main de fer. Leurs conquêtes sont nombreuses depuis le Retour de l'Outre-Mer. Les elfes qui la peuplent sont forts et ce n'est pas pour rien qu'on les appelle les Elfes Guerriers. Ses compagnies de mages et ses guerriers d'élites nous poseraient de grandes difficultés sur le champ de bataille, car l'Ithnawaith dispose de stratéges habiles, formés à la guerre et disposant de décennies d'expérience. Mais après avoir abattu ces deux puissances, rien ne pourrait nous arrêter.

- Tu es éloquent pour un Plèbe, s'étonna Aïar, mais je sais déjà tout ça ! Que ferais-tu pour les détruire ?"

Le Naga avait fini son festin. Il écoutait attentivement le Plèbe car rares étaient ceux de son espèce encore assez intelligents après plusieurs millénaires de barbarisme pour tenir un tel raisonnement et, surtout, réussir à l'expliquer sans s'embrouiller. Le Plèbe, surpris d'être encore en vie, continua avec dans la voix un espoir grandissant :

"- Un assaut frontal ne sert à rien, comme l'a montrée la bataille de Trall. Nous devons trouver un moyen d'affaiblir nos ennemis d'un même coup... Peut-être en les montant les uns contre les autres ? S'ils se battaient entre eux, nous pourrions ensuite abattre le survivant, affaibli par la guerre..."

Aïar réfléchit de longues minutes, laissant le Plèbe continuer à craindre pour sa vie, avant de répondre d'un ton pensif :

"- Oui... Oui, je crois avoir la solution. Quel est ton nom, Plèbe?"

Celui-ci soupira de soulagement et répondit avec dans la voix un soupçon de fierté :

"- Fiss, Seigneur, aide de camp de l'ancien Général Saard.

- Salue Saard dans la mort, Général Fiss !, rugit Aïar."

Avant que Fiss puisse répondre et ce pour la deuxième fois de la journée, le Naga dévora un membre de sa race, se gavant d'une chair qui aurait pu être la sienne. Quand il eut fini, il s'essuya la gueule d'un revers de la main avant d'onduler jusqu'à la table aux cartes. Il les examina pendant une heure environ et poussa des grognements de joie ou de dépit de temps à autre. Il s'adressa ensuite au serviteur, qui n'avait pas bougé de son poste. Il n'avait même pas bronché devant toutes ces effusions de sang :

"-Va dire aux espions de partir pour Emor et Rolmen. Leurs ordres sont de ramener des informations sur la famille impériale et sur les V'Ellilre."

Continuant dans un murmure, Aïar siffla :
"- Que les sangs chauds s'entretuent, pendant que nous resteront cachés, sifflant dans les ombres..."

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