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Chapitre 5 : Une ombre dans la nuit

"La Mer d'Yssän, au nord de la Tirima et à l'ouest des côtes algardiennes, est parcourue de nombreuses routes maritimes très fréquentées. Enormément de marchandises y circulent, malgré ses dangers. Pirates des Iles-Tempêtes, "taxes" atlandiennes, krakens, tempêtes gigantesques, ne sont que quelques uns des obstacles sur la route des ceux qui la parcourent..."

Savoir populaire

Le Vif Balval  voguait sur la mer d'huile, le clapotis des flots comme une berceuse dans le silence de la nuit. L'obscurité, manteau noir enlaçant la mer, empêchait la vigile du bâteau de voir bien plus loin que la coque du navire, malgré sa lanterne et ses yeux plissés. La lumière des deux lunes, Belesena l'Argentine et Aarth la Sanguinaire, occultée par des nuages noirs, ne lui permit pas de repérer quelque chose d'étrange. Une brume sombre s'approchait  de l'embarcation. Indéniablement surnaturelle, elle rasait les flots, plus vive qu'un dragon en piqué. Cette fumée malsaine se glissa entre les planches de bois, incorporelle, sans que personne ne s'en aperçoive...



Alanón sentait la sueur dégouliner sur son front. Ses mains, serrées sur des prises infimes, ne pouvaient l'empêcher de couler dans ses yeux. Mais rien ne pouvait arrêter le jeune Nollgolire, qui savait qu'il devait gravir la paroi de roche sur laquelle il se trouvait. Pourquoi, il n'en avait aucune idée mais il le devait. Penchant la tête, il ne vit pas le sol, perdu dans les brumes épaisses. Il ne parvenait pas à distinguer quelque chose à plus d'une vingtaine de mètres. Bandant ses muscles en feu, il continua son ascension périlleuse. Alanón n'avait plus aucune notion du temps, se contentant de grimper et de grimper, encore et encore. Les pierres qui s'effritaient sous ses doigts, les retours en arrière à cause d'un mauvais chemin, tout cela ne fit que le ralentir. Plusieurs fois, il se balança dangereusement, pendu par une main ou dû se raccrocher à la paroi après une chute. Au bout d'une heure, d'un jour, d'une décade, ses mains n'aggripèrent pas une aspérité mais se posèrent sur une surface plane. Surpris, il n'hésita pas et se hissa avec une grimace de douleur. Son corps fourbu le lançait, mais il avait réussi. Il soupira de soulagement mais se figea quand il vit ce qui l'entourait. Une arène de pierre gigantesque avec une foule hurlante, déchaînée. Il était dans un cercle de sable, les gradins surélevés formant des murs tout autour de lui . Ne comprenant rien à ce qui lui arrivait, il tourna sur lui-même, pour constater que l'arène, circulaire, ne lui offrait aucun échappatoire. Comment avait-il pu passer du sommet d'une montagne a l'intérieur d'une arène ? Son incompréhension grandit quand le ciel se couvrit, une épaisse couche de nuage cachant les deux soleils. Désormais éclairée uniquement par des torches, la foule prit un aspect bestial, fauve sauvage attendant sa ration de sang.  Leur cris formaient comme une pulsation primale, renforcée par des tambours et des percussions.

Alanón, complètement perdu, sursauta quand les premiers serpents apparurent. Sortant de petites ouvertures dans les murs, les reptiles sifflants formaient une multitude qui convergeait vers lui.  Mais alors que seulement cinq mètres les séparaient de leur proie, ils s'arrêtèrent puis se mirent à tourner tout autour de lui, formant un cercle parfait. Peu à peu, les parois d'écailles grandirent et Alanón finit par ne plus rien voir qu'une masse grouillante l'encerclant. Les sifflements serpentins couvraient presque le bruit des hurlements de la foule, tant les serpents étaient nombreux. Alanón se força au calme, se mit en position puis déchaîna la magie dans ses veines. Des mots de pouvoirs anciens, gutturaux, s'échappèrent de sa gorge. Un flot de Feu sortit de ses mains tendues, carbonisant la répugnante masse dans un déluge de flammes. Une puissant odeur de chaîr brûlée s'empara de ses narines mais il continua son oeuvre de destruction en réprimant des haut-le-coeur. Terrifiée par ce spectacle de feu et de mort, la horde reflua aussi vite qu'elle était arrivée par les ouvertures dans les murs.

Haletant, Alanón tomba à genoux sous le contre-coup de son sortilège. Il avait lancé le sort précipitamment, sans précautions, et en payait maintenant le prix.  Dans sa gorge coulait du sang, peu, mais il savait que prononcer de nouveaux mots de pouvoirs serait bien plus dangereux. Alors qu'il se massait le cou, il entr'aperçut des mouvements au sol, furtifs. Les corps des reptiles morts, leur sang et d'autres humeurs répugnantes tourbillonnèrent, décollant du sol. Ils se mêlèrent en face de lui, en une tornade de viscères et d'organes. Il sortit de cette étrange fusion une abomination. Un Naga gigantesque, dépassant les vingt-sept pied de longs, le corps déchiré, contrefait. La peau ne le recouvrait pas en entier, des os dépassaient à certains endroits, mais contre toute attente, cet assemblage grotesque ne s'attaqua pas à Alanón. Il s'approcha de lui, mais resta à une certaine distance, avant de commencer à parler d'une voix d'outre-tombe :

- Fils du Dragon et de la Louve, tu es bien prétencieux pour oser me combattre. Crois-tu pouvoir battre l'Ombre ? Je suis plus vieux que la terre elle-même. J'ai terrassé des armées à moi tout seul, enchaîné des Dieux et vaincu le Destin lui-même. Six fois on m'a repoussé, et par six fois je suis revenu, plus fort encore. Qui es-tu mortel, pour ainsi te croire plus puissant que ceux qui t'ont précédé ?

Alanón, sous le coup de la surprise, resta muet. Le Naga recommença son discours, toujours d'une voix rauque, puissante.

- Es-tu si lâche que le simple fait de me voir te paralyse de peur ? Je ne peux peut-être pas t'atteindre ici, mais je t'attends à Anabakar s'il te reste une once de courage !

Alanón se réveilla en sursaut, le corps trempés de sueur. Aspirant l'air par grandes goulées, il demeura perdu quelques instants encore, avant de comprendre où il était. Il parvint à se calmer un peu, la tête dans les mains. Il se remémora la fin de son cauchemar. L'être difforme avait disparu mais l'écho de ses paroles résonnait encore dans son esprit. Il ne connaissait aucune créature connue sous le nom d'"Ombre" mais la puissance psychique de son adversaire l'avait laissé pantois. C'était sans aucun doute lui qui avait provoqué ce cauchemar, dans le but de le tuer. Mais la résistance d'Alanón avait réussi à le repousser, sans qu'il ait pu accomplir son sinistre dessein. 

- Ça va ? demanda Brom d'un ton inquiet.

L'humain, redressé dans son hamac, regardait l'elfe d'un air soucieux.

- Tu es blanc comme un linge, s'étonna-t-il.

Alanón rassembla ses esprits et lui répondit :

- J'ai fait un... rêve ou plûtot un cauchemar. Mais je crois que je devrais te le raconter...

L'elfe raconta son incursion au pays des songes à son ancien mentor. Celui-ci se gratta sa barbe d'une décade, n'ayant pu se raser, avant de constater :

- Quelque chose est bizarre dans toute cette histoire...

- A part le fait que mes rêves essayent de me tuer, tu veux dire ? ironisa Alanón.

- Oui, à part ça, continua Brom, un sourire presque imperceptible sur les lèvres. Pourquoi t'informer de l'endroit où il se trouve ? Pourquoi prendre un tel risque, même s'il est minime ? Il y a quelque chose de louche derrière tout ça...

Alanón se troubla en entendant cela. Brom avait raison, pourquoi cette...chose lui avait-elle donné tant d'informations ? Qui elle était et où elle se trouvait, c'était déjà stupide de sa part. De plus, quelque chose troublait Alanón. L'esprit qui l'avait attaqué ne lui était pas inconnu. Même s'il avait été soigneusement défendu, protégé par des barrières d'acier mental, la "forme" de son ennemi lui rappellait quelque chose. Mais malgré tout ses efforts, l'elfe ne put trouver le souvenir qu'il cherchait, s'endormant du sommeil du juste...




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