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Chapitre 2 : L'Ancien

"Le Monastère est un grand château bâti dans les temps immémoriaux d'avant les Guerres Féeriques. Il se situe au sommet de l'Oldatana, la Montagne-Aux-Quatre-Vents. Pendant le génocide des Sylphes par les elfes, il fut un refuge pour le peuple oprimé avant de devenir leur tombeau. Depuis, il est devenu le quartier général des Nollgolires..."

Extrait de "Les 13 merveilles du Monde" par Trenn Hauteroche

Marchants dans les longs couloirs de pierre du Monastère, Alanón et Brom ne se pressaient pas car l'Ancien n'était pas le chef des Nollgolires mais plutôt un guide. Un conseiller plein de sagesse aidant l'Ordre à s'organiser, n'ayant aucune prétention à les diriger. Ils croisèrent un autre Nollgolire, Karkress, qui les salua d'un hochement de la tête et continua sa route sans s'arrêter, le pas fier comme tous les Nollgolires. En revanche, la petite douzaine de Belláns qu'ils virent s'inclina devant eux, leur sourire forcé cachant à peine leur mécontentement et leur jalousie aveugle. Pour la plupart, ils avaient essayé de devenir Nollgolire avant d'échouer au Dernier Test, leur orgueil depuis blessé. Ils avaient du apprendre l'humilité, se contentant de jalouser ceux qui auraient pu être leurs frères pour les plus mesquins. Ils savaient que malgré la force et la rapidité conférées par leur Cérémonie, ils ne pouvaient rien contre leurs "grands-frères", bien plus habiles au combat et maniant le Pouvoir. Ils serrèrent ainsi les dents, les traits crispés, mais se turent, s'écartant pour laisser les deux compagnons poursuivre leur chemin.

Alanón et Brom passèrent des portes de chêne sculptées, des gravures de grands évènements du passé, des escaliers s'enfonçant dans les profondeurs de la montagne, des arcades obscures ou au contraire baignées de la chaude lumière de ce soleil de fin d'été. Mais plus durait leur descente dans le ventre froid et dur de la terre, plus les rayons de l'astre devenaient rares. Les ténèbres n'étaient repoussées que par la lumière pâle et vacillante des quelques torches accrochées aux murs. Leurs yeux pouvaient sans peine s'habituer à l'obscurité des corridors sinueux, autre bienfait de leur transformation. Peu à peu, le silence devint absolu. Ils arrêtèrent de rire car ce lieu leur rappellait trop leur Sacrement. Ils ne purent s'empêcher de frémir en passant devant le grand escalier, qui, gueule béante, semblait vouloir les avaler, les torturer dans ses entrailles pleines de ténèbres et de noirs cauchemars. Sentant la sueur froide sur leur front, ils continuèrent sans mot-dire et se hâtèrent vers le bureau de l'Ancien. Les quelques minutes qui leur restaient leur permirent de se ressaisir et quand ils se tinrent debout devant l'imposante porte de bois, ils avaient retrouvé le visage impassible et lisse des Nollgolires. Mais leur bonne humeur s'était envolée et ils se regardèrent quelques secondes avant de toquer. Un sentiment de mal-être les prenait au ventre et les troublait. Ils n'auraient su dire pourquoi, mais ils pressentaient que cette rencontre ne serait pas aussi simple qu'ils le croyaient au début. Une voix ferme et puissante leur dit à travers la porte d'entrer. Les deux compagnons poussèrent la lourde porte de bois et ne prirent que quelques instants pour s'avancer jusqu'à se tenir debout devant le bureau de l'Ancien. Celui-ci était occupé à écrire sur un parchemin perdu au milieu de monts et de vallées de ses semblables, empilés, débordant littéralement du plateau. 

En attendant que l'Ancien leur parle et les autorise à s'asseoir, Alanón et Brom examinèrent le bureau. Ils n'y étaient que très rarement allés mais la décoration les surprit néanmoins. Malgré le peu de goût de l'Ancien pour le faste et les fanfreluches, la salle était quand même très sobre et, à part le bureau et les bibliothèques fournies couvrant les murs, il n'y avait qu'une seule fantaisie, une épée noire exsudant une aura maléfique dans son fourreau accrochée derrière l'Ancien. Mais tous savait ce qu'elle était. La Fer-Noir, Balalm en elfique, la Sombre épée de mort. On disait qu'elle reposait dans les ruines d'Iggrall la Dépérie, pays dévasté par un mal insidieux pendant les Guerres Féeriques depuis presque 5000 ans. L'Ancien l'avait trouvé, alors qu'il cherchait des survivants à cette catastrophe. Il l'avait prise, fasciné par sa puissance. Cependant, il avait du apprendre à canaliser sa force et à réprimer les noirs sentiments qui s'emparaient de lui quand il l'utilisait. Cette lame, noire et gravée de runes oubliées, avait fait couler plus de sang que bien des armées. Avec une mine de dégoût, ils se tournèrent à nouveau vers l'Ancien qui avait fini d'écrire et qui les observait, la tête sur les poings et le regard tournés vers eux. 

Cet elfe, à la peau laiteuse, était né alors qu'on les appellait encore des Alfes. Il avait traversé les flots du temps, ceux-ci coulant sur lui sans affecter son corps encore aussi robuste et svelte qu'au temps de sa jeunesse. Mais son esprit, lui, était vieux et se souvenait des empires disparus depuis des millénaire, des héros du passé et des légendes des temps anciens. Glämtiend le Tueur d'Horreur, Ysadril le Fondateur, Meryn le Mage, tous ces grands noms, il les avait rencontrés et il les avait aussi vu mourir. Ses yeux bleus d'outremer, océans sans fond, avait vu autant d'horreur que de bonheur dans ce monde et rien ne pouvait plus les étonner. Ses cheveux platines étaient noués sur sa nuque par une simple lanière de cuir et son visage sans âge, à peine ridé aux coins des yeux, était sinon lisse comme de la soie et nulle émotion n'apparaissait dessus, comme s'il avait placé un masque d'ivoire sur ses traits. Il ouvrit la bouche :

"Vous n'étiez pas demandé, frère Brom, déclara-t-il d'une voix de basse grondante, et ayant l'air de réprimander un enfant dissident.

- Et depuis quand ai-je besoin de votre autorisation pour  aller quelque part ? répondit celui-ci, la voix rude, les traits tirés. 

Levant les yeux au ciel, l'Ancien tourna légèrement la tête et riva son regard dans celui d'Alanón. Celui-ci frissonna mais ne détourna pas le regard. Jaune contre bleu, le dragon contre l'océan, les deux elfes s'affrontèrent dans un combat silencieux. Brom, qui les regardait, ressentit une sorte de malaise en voyant ses frères se battre ainsi, même sans fracas. Mais cette impression finit par se dissiper quand l'Ancien détourna le regard et déclara avec une étonnante économie de mots, comme s'il l'avait préparé  :

- Frère Alanón, vous êtes envoyé dans le Nord, dans Sombre-Vase, ce marais qui sépare le Lukur de l'Emdal. J'ai reçu des rapports qui indiquent des attaques et des raids de Saïsaens dans la région. Ils semblent vouloir s'étendre et cela est inquiétant. Vous devez récupérer des informations et essayer de vous infiltrer pour découvrir leur chef. Ce sera tout.

Quelques instants passèrent, alors que Brom et Alanón se regardait avec surprise et que ce denier sentait la colère monter en lui.

- Mais pour qui me prenez-vous, Ancien ? feula Alanón, la rage se lisant sur le visage. Pour un Bellán ? Je ne suis pas moins Nollgolire que vous,malgré votre ancienneté ! Le moindre des mes privilèges est de décider où je vais et quand j'y vais ! A moins que vous ne reniiez les fondations et les codes même de notre Ordre ? continua l'elfe en sussurant.

- Loin de moi cette idée, frère, répliqua l'Ancien d'un ton glacial. Je pensais juste allez plus vite ainsi. Acceptez-vous cette mission ou dois-je la confier à un autre ?

Comme s'ils avaient un masque, les visages des trois Nollgolires n'exprimaient rien, seule leur voix laissait filtrer quelques sentiments.

- Je l'accepte, pour le peu que vous me forcez, mais n'oublier pas votre rôle, Ancien. Vous êtes là pour nous guider et non pas pour nous diriger. Sachons-nous où se trouve leur quartier général ? Car si je dois le chercher, je prendrai bien plus de temps.

L'Ancien eut un petit reniflement en entendant la première partie mais ne releva pas et dit ensuite d'un ton hésitant :

- Selon les rapports et les tissages que j'ai utilisé, les Saïsaens se seraient installés dans les ruines d'Anabakar.

- Anabakar ? interrogea Alanón en voyant les visages fermés des deux autres Nollgolires.

- Anabakar est la plus ancienne ruine que je connaisse en Dorlunië, expliqua Brom. Elle a été construite et s'est développée avant les Guerres Féeriques. Quand les Fées sont sorties de leur refuges séculaires, elles se sont attaquées à la plus grande puissance d'alors, Anabakar justement, capitale de l'Empire Golnyen. Le... massacre qui s'est ensuivi n'est rapporté que dans quelque livres d'histoire anciens car, si les batîments restèrent intacts, les habitants moururent tous d'une malédiction aux effets... abominables. Depuis, elle est abandonnée et tous l'ont oublié, surtout depuis que Sombre-Vase s'est formé tout autour, certains disent d'ailleurs que c'est la même malédiction qui est à blâmer. Elle va être dur à trouver, mais je pense que je saurai la localiser, surtout si j'emporte mes anciennes cartes mais...

- Rien du tout, le coupa l'Ancien. Vous n'allez pas avec lui.

- Et pourquoi ? s'écrièrent les deux compagnons d'une seule voix.

- Car il faut que le jeune apprenne à se débrouiller seul, répondit calmement l'Ancien.

- Mêlez-vous de vos affaires, l'Ancien, et je m'occuperai des miennes, dit d'un ton désinvolte Brom. Avez-vous autre chose à nous dire ?

- Vous n'aurez pas besoin de compagnons, n'est-ce pas ? Vous serez sûrement assez forts à deux n'est ce pas ? siffla celui-ci d'un ton venimeux.

- Bien sûr que non. Le voyage ne posera aucun problème, nous partirons à la fin de l'hiver. Les monstres et les brigands ne seront pas encore sur les routes et le froid sera moins rude, répondit Brom avec un soupçon d'énervement dans la voix.

- Vous devez partir demain matin. Je veux un rapport le plus tôt possible, à moins qu'il ne faille que je demande à d'autres, plus compétents... insinua l'Ancien.

 - Vous aurez votre rapport et j'espère que vous aurez relu notre Code la prochaine fois que nous nous verrons! Au revoir Ancien, répondit d'un ton rageux Brom,  en utilisant volontairement la formule la moins courtoise. 

Il avait laisser exploser sa colère et n'essayait aucunement de la cacher.

- Au revoir Ancien, dit lui aussi Alanón, fulminant lui aussi dans son esprit mais toujours soucieux de garder un visage lisse de toutes émotions.

- Gloire à l'Ordre, mes frères.

Brom et Alanón quittèrent la pièce, esquissant à peine le salut traditionnel du poing sur le coeur puis sur les lèvres. Une fois la porte fermée, l'Ancien sourit et,se rejetant  lentement dans sa chaise, il tourna la tête derrière lui pour regarder Balalm. L'éloquence avait toujours été une de ses qualités, rares étaient ceux qui pouvait découvrir et comprendre ses plans avant qu'ils ne se réalisent...

Les deux compagnons remontèrent et ne se détendirent que quand ils virent à nouveau la chaude lumière riante du jour. Ils n'aimaient pas l'autorité et jamais l'Ancien n'avait eu un tel comportement dans le passé. Ils étaient indignés qu'on ose ainsi leur donner des ordres. Jamais avant on ne leur avait parlé ainsi et les manières hautaines du l'Ancien les avaient énervés. Mais ils étaient tout deux résolus à accomplir cette mission ensemble, sans l'aide de quiconque. Ils se séparèren, chacun préparant ses affaires pour le départ prévu pour le lendemain, aux aurores. Ils étaient frais et décidés à accomplir cette mission avec brio pour contre-dire l'Ancien. Mais le seraient-ils assez pour ce qui les attendait...






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