-Dnerra!
La jeune fille laisse son livre un instant pour écouter ce que sa mère veut lui dire.
-Va chercher de l'eau, lui ordonna cette dernière.
Dnerra n'est pas du genre a s'obstiner et se lève. Ranie, sa renarde, saute sur ses pattes, contente de pouvoir faire un peu d'exercice. La rouquine et sa compagne sortent donc au grand air et prennent la direction de la rivière.
Le cours d'eau est situé aux côtés du village, un petit regroupement de maisons presqu'à la frontière du clan des lapins que délimitait une sombre forêt où nul n'osait s'aventurer.
Dnerra se penche donc pour remplir sa cruche pendant que Ranie gambade autour d'elle. Mais soudain, l'animal se redresse; elle a sentit quelque chose.
-Oh non, murmure la jeune fille.
Ça ne sert à rien; les instincts de chasseur de son amie ont pris le dessus. Elle s'élance donc vers la source de l'odeur, la forêt, sa jeune maîtresse à ses trousses.
La forêt faisait froid dans le dos, mais les deux rousses étaient habituées car elles y venaient souvent en cachette. Elles courent un bon moment, assez pour que Dnerra soit à bout de souffle, puis elle pense perdre de vue sa renarde, mais celle ci ressort aussi tôt d'un buisson. Elle a quelque chose dans le gueule... Mais qu'est-ce que c'est? Un... lapin?
Domestique, oui. Un lapin domestique. Mais que fait-il ici? Il la supplie, elle peut le voir dans ses yeux.
-Ranie... Lâche ça.
Elle dépose à contre cœur sa proie par terre, non sans une incroyable délicatesse. Aussitôt, le petit animal blanc vient se blottir contre la jambe de l'humaine. Celle-ci le prend dans ses bras et se met en marche, direction le camps des lapins.