Je vais vous expliquer comment se passe la séance de « je fais connaissance avec l'autre », table par table, en commençant par Faty.

-Salut je m'appelle Faty, j'ai vingt-et-un ans et toi ? Demande-t-elle joyeusement.

-...

Son partenaire ne lui répond pas, non, il la fixe, mettant un peu mal à l'aise Faty. Je dis bien un peu car il en faut bien plus pour gêner Faty.

-Allô ? Je t'ai posé une question ?

Faty est très sociable, elle s'entend avec tout le monde avec son grand sourire. Cette idée de couple l'a ravie et elle avait hâte de rencontrer son « futur-mari ». Elle n'a pas été déçue lorsqu'elle l'a vu. Même assis sur sa chaise, il semblait immense avec sa carrure d'athlète mis en valeur par son costume gris. Cheveux courts et yeux noirs, ce grand et beau métis cherchait à intimider Faty avec ses gros bras croisés sur la table.

Il la regarde sans ciller et elle le regarde de même, des interrogations pleins les yeux. Après quelques secondes, elle détourne la tête et se penche vers Marine.

-Je crois que mon partenaire est sourd. Et muet, dit-elle à Marine.

-Ah bon ? S'étonne son amie.

-Mais oui, depuis tout à l'heure il me regarde. Sans parler. Je lui pose des questions mais il ne me répond pas. J'ai même l'impression qu'il ne m'entend pas.

-MDR ! Moi, c'est le contraire, il ne fait que parler, il ne s'arrête pas, rigole Marine.

-Je suis là, vous savez, intervient le partenaire de Marine.

-Je te présente Ismaël, dit Marine en levant les yeux au ciel. Ismaël, voici Faty.

-Enchanté, répond celui-ci. Ce n'est pas très poli de lever les yeux au ciel.

Le truc qu'il ne faut pas dire à Marine... Elle se tourne vers lui et lui lance un regard noir, digne de Khadija. Elle se rassoit correctement sur sa chaise et croise ses bras.

-Cela te pose-t-il un problème si je lève les yeux au ciel ? Dit-elle en faisant les gros yeux.

Faty de son côté explose de rire, ce qui n'est pas le cas d'Ismaël qui ne s'attendait pas du tout à cette réaction de Marine.

-Euh...non, dit-il gêné.

-Alors tais-toi.

Et on s'étonne que les hommes aient peur de Marine.

-Bah, alors mon pote, t'a perdu ta langue, ricane le partenaire de Faty.

-Mais tu parles ! S'exclame Faty.

-Bien sûr qu'il parle, répond Ismaël.

-Quel con, dit Faty.

-Pardon ? Répond son partenaire.

-Doucement Aïd, c'est pas le moment de s'énerver, le calme Ismaël.

-Tu le défends ? S'écrit Marine à son partenaire.

Le pauvre est hébété, il ne sait plus quoi dire. Le partenaire de Faty, quant à lui souffle un bon coup.

-Je m'appelle Aïdara, dit-il calmement

-Faty.

Ils se dévisagèrent puis Faty sourit.

-Bon, excuse-moi de mon comportement. C'est juste que je déteste qu'on se foute de moi, s'excuse Faty.

-Hum, dit-il étonné.

-Sinon, que fais-tu dans la vie ?

-Tu n'es pas obligée de parler, répond-il seulement.

-Désolée c'est malpoli et je n'aime pas les blancs alors je vais parler, et ce même si tu ne me réponds pas.

Aïdara lance un petit sourire et s'adosse à sa chaise.

-Je t'en prie, lance-t-il.

Et Faty se lance dans un récit de sa vie, et malgré ce qu'il prévoyait, Aïdara a bien répondu quelquefois à Faty.

Du côté de Marine, ça se passait bien, du point de vue de Marine parce que du côté d'Ismaël, ce n'est pas la grande joie. Il se fait presque totalement dominé par Marine le pauvre. Il ne perd néanmoins pas espoir à la faire parler.

-Tu es très belle, la complimente-t-il.

Marine le regarde sceptique et lui demande dans quel but il la complimente.

-Parce que je te trouve très belle, sincèrement.

Elle le jauge encore mais finit par voir dans ses yeux qu'il est vraiment sincère. Elle devient tout de suite gênée et balbutie un merci.

-Enfin je te déstabilise, je commençais à croire que tu étais...

-Que j'étais ? Demande brusquement Marine ayant retrouvé tous ses esprits.

-Euh...rien du tout, marmonne son partenaire.

-C'est ce que je me disais.

Ismaël était beau garçon : grand à la couleur de peau ébène, il irradiait de lui un charme touchant beaucoup de filles avec ses fossettes et ses yeux en amande. Lui qui avait l'habitude de draguer tout le monde et de voir les filles tomber sous son charme, il était très étonné de voir quelqu'un lui résister. Les hommes...

Sur la table d'à côté, Mila était en pleine « conversation », si on peut appeler cela comme ça avec Mehdi, un bel algérien. Celui-ci semblait totalement sous le charme de notre espagnol. Malgré son caractère de merde, Mila savait très bien ce qu'elle voulait à l'instant et comment y parvenir, et pour cela, il fallait sortir son grand jeu de séductrice. Leur conversation était remplie d'allusion : Mehdi faisait sans cesse des blagues salasses, faisant bien rire Mila.

Je ne vais pas retranscrire leur discussion pour éviter de choquer le public, même si je sais que pas mal d'entre vous aimerez savoir de quoi il en retourne. Pour toutes ces personnes, je vous conseille d'aller dormir et de vous imaginer ce type de conversation mais ne comptez pas sur moi pour vous le décrire.

Jasmine était elle aussi sous le charme de son partenaire jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Blond aux yeux marron-or, ce petit anglais au charme fou faisait fureur auprès des dames, comme notre petite brésilienne auprès des hommes.

-Hi ! My name is Trevor.

La tête, ou bien la grimace qu'elle fait est à mourir de rire, elle s'attendait à tout sauf à ce qu'il parle anglais. Bien qu'étudiante à l'université, l'anglais n'a jamais été le for de Jasmine.

-Et merde ! Euh...hi, my name is Jasmine.

-Nice to meet you. ! You're very cute.

-Euh...yes, dit-elle sans en avoir compris le moindre mot.

Il rigole alors qu'elle lui lance un sourire gêné. Elle se tourne vers Mila et la hèle discrètement.

-Quoi ? Lui lance celle-ci.

-Tu sais bien parler anglais, je me trompe ? Lui demande-t-elle.

-Oui pourquoi ?

-Eh bien, tu vois...mon partenaire, eh bien, il parle anglais, chuchote-t-elle.

-Et ?

-Et il ne parle pas français ! Je fais comment ?

Mila rigole et regarde Trevor qui lui fait un sourire.

-Il est mignon, murmure-t-elle. Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

-Ça veut dire quoi « cuite » ?

-Tu veux dire « cute » ? Rigole Mila.

-Ouais c'est pareil.

-Ça veut dire mignonne idiote.

-Ah ok, merci.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande Mehdi.

-Son partenaire ne parle pas français, lui répond Mila.

-Qui ? Trevor ? Bien sûr qu'il parle français, rigole Mehdi.

-Pardon ?! S'exclame Jasmine.

-T'es sérieux ? Tu aurais pu faire genre, ricane Trevor avec un putain d'accent !

Du moins c'est ce que pense Jasmine en l'entendant parler. Elle a deux envies en ce moment, lui sauter dessus parce qu'il a une voix de malade ou bien le gifler pour lui avoir menti.

-Tu sais parler français ? Sale...

-Doucement ma belle, je voulais juste rire avec toi, essaie Trevor de calmer Jasmine.

-Appelle-moi comme ça encore une fois et je t'écrase les couilles, le menace-t-elle.

-Je suis désolé si tu n'as pas aimé ma blague. Je n'avais nullement l'intention de te froisser.

-T'as de la chance d'être mignon, lui rétorque-t-elle.

Il sourit et ils entament une conversation normale contrairement aux autres. Ils parlent comme deux personnes qui viennent de se rencontrer, qui font connaissance et qui ont envie de se connaître.

Du côté de Khadija, c'est beaucoup plus atypique, beaucoup plus drôle. Pourquoi ? Vous oubliez le caractère de Khadija, eh bien vous allez être servi !

-Tu es très en beauté ce soir, lui dit Prince, son partenaire.

Khadija, qui était en train de boire son verre, faillit tout lui recracher à la figure.

-C'est tout ce que tu as à me dire ? Vraiment ?

-Non, ce n'est pas tout mais c'est le minimum que je puisse te dire pour l'instant, lui répond-il avec un grand sourire.

Il a beau être bien habillé, beau gosse et gentil donc tout à fait le type de Khadija, il avait une chose qui allait causer sa perte : l'arrogance.

-Donc, tu me trouves belle ? Rigole Khadija joueuse.

-Tu es divinement belle, je dirais.

-Et mon décolleté il est assez profond aussi ? Je te préviens petit con, tu louches dessus encore une fois, je te fous la torgnole de ta vie, compris ? Tchiip. Sale mal-élevé va !

Je peux vous dire que vu la tête qu'il fait, entre les deux, ça promet...

-T'avais qu'à pas te ramener avec un décolleté comme ça aussi, au lieu de m'insulter. Vieille folle !

-Parce que je suis une vielle folle, Rigole-t-elle. Vraiment ? C'est pas la première fois qu'on me le dis. Par contre toi, sale pervers, tu vas te calmer maintenant ! Moi je ne suis pas ta copine pour que tu me parles comme un chien, ok ? Tu peux faire ton BG partout mais devant moi tu restes un petit con qui a besoin de se vider les couilles devant la première venue, alors tu parles bien ou tu fermes ta gueule !

-Mais tu te prends pour qui pour me parler comme ça connasse. C'est moi le mal-élevé mais en attendant c'est moi qui est le plus poli de nous deux. C'est un crime maintenant de complimenter une femme ?

-Non, ce n'est pas un crime quand on n'a pas d'arrière-pensée. Mais quand on est un gros pervers comme toi qui mates la poitrine ou les fesses d'une femme avant de lui dire bonjour, oui c'est un crime.

-Mais parce que t'as cru que j'étais intéressé par toi-même, arrête de rêver.

Ouh...la phrase de trop, Khadija lève sa main et le gifle attirant le regard de ses copines.

-MDR ! Je me demandais c'était qui la première d'entre nous qui allait lever sa main, rigole Faty.

-Et merde ! Moi, j'aurais misé sur Innaya, rit Mila.

-Et !! C'est pas gentil ça, je me retiens depuis tout à l'heure parce que je ne voulais pas franchir la limite, se défend Innaya.

-Mais arrêtez vos conneries, les arrête Jasmine. Le pauvre, on a l'impression qu'il va faire une crise.

Effectivement, Prince retenait difficilement ses nerfs. Trevor, qui était à côté tentait de le calmer. Chose qui avait l'air de marcher un peu, mais seulement un peu car il dévisageait toujours Khadija méchamment. Faty engage une conversation des yeux de loin avec Khadija. Nous ne pouvons pas comprendre mais elles si. Pour résumer, Faty demande à Khadija de se calmer et d'être gentille.

-Tu ne voudrais pas que je m'excuse aussi ? S'exclame Khadija en riant.

-Ce serait une bonne idée pour commencer, lui répond Prince le plus calmement possible.

-Parce que tu crois que je vais m'excuser auprès d'un pervers arrogant ? J'ai pas que ça à faire.

Prince se renfrogne et serre les poings. Il souffle, retenant toutes les insultes qui lui viennent à l'esprit.

-Si vous ne pouvez pas vous entendre, fermez-là, ce sera plus simple, propose Mila sérieusement.

Prince regarde Mila avec un air « mais elles sont toutes complètement folles ! » mais ne dit rien. A mon avis, il ne sait plus quoi dire.

-T'as raison, on va se taire pour éviter de s'entretuer devant tout le monde, approuve Khadija avec un grand sourire.

Innaya rigole mais de son côté, cela ne va pas mieux : depuis qu'elle a découvert qu'elle devait faire connaissance avec un jeune homme, ses nerfs ne s'étaient pas détendus. Son partenaire Amir était un beau marocain qui devait avoir à faire à une jeune fille qui avait l'air de le détester, le pauvre.

-Bon, on peut faire une trêve maintenant ? Parce que ça commence vraiment à me peser, dit-il à Innaya.

-Dans tes rêves, bouffon.

-Mais qu'est-ce que je t'ai fait ?

-T'as souri.

-Et alors, t'aime pas mon sourire ? Dit-il en souriant.

En réalité si, elle aimait son sourire. En fait, elle le trouvait beau, très beau et ça, elle ne voulait pas se l'avouer. Elle avait peur de succomber, de se refaire prendre dans ce piège qu'était l'amour. Elle avait peur d'éprouver quoique ce soit, elle avait peur d'aimer à nouveau tout simplement. Et la seule chose qui lui permettait d'empêcher cela, c'était de le tenir le plus éloigné possible d'elle.

-Je le trouve affreux, ment-elle.

-Tu mens.

-Non, je ne mens pas.

-Si, tu mens, persiste-t-il.

-Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

-Ca me prouve que t'es moins rigide que tu voudrais me le faire croire.

-Moi rigide ? Je ne suis pas un objet !

-Non, tu es tout sauf un objet. Tu es une femme, une belle femme.

-Tu dragues maintenant ? Rigole-t-elle.

-Tous les moyens sont bons pour te faire sourire.

Innaya rigole avant de s'arrêter brusquement. Elle ne doit pas succomber, pas une nouvelle fois.

-Ne m'attaque pas de ton venin, je n'ai rien fait, dit-il avant qu'elle n'ouvre la bouche.

-Est-ce que tu es bête?

-Non, ça va on me dit que je suis plutôt intelligent.

-N'importe quoi, dit-elle en essayant de ne pas sourire.

-Je te propose une chose, tu veux ?

-Parle toujours.

-On discute normal, comme deux personnes qui font connaissance et ça n'ira pas plus loin, ça te va ?

Innaya réfléchit et trouve que c'est une bonne idée même s'il reste néanmoins certains risques...

-Ok.

Mais en tout cas, ils ont parlé normalement jusqu'à la fin des dix minutes, du moins si on oublie les petites piques d'Innaya.

J'ai parlé de tout le monde ? Non, à vrai dire, il reste une personne : notre antillaise Maeva. Vous vous demandez comment se passe son rendez-vous, eh bien... Je vous explique, le partenaire de Maeva s'appelle Lilyan. C'est un français, brun aux yeux verts mignon et gentil. Vous imaginez bien que quelque chose cloche forcément ? Eh bien Lilyan est un séducteur : il aime draguer et plaire. Dans le fond, on ne peut pas le lui reprocher mais Maeva, il ne faut pas l'oublier est une fille timide qui a beaucoup de mal à parler aux mecs.

Le résultat est...marrant.

-Comment as-tu fait pour venir ici ? Demande gentiment Lilyan à Maeva.

-En voiture. Avec mes copines.

-D'accord. Je dois dire que ta robe est magnifique, elle te va à ravir.

-Euh...merci. C'est gentil.

-Sinon, dis-moi : tu as quelqu'un dans ta vie ?

Ah oui, j'ai oublié de vous prévenir : Lilyan est direct, très direct. Pas sûre que cela passe avec Maeva.

-Quoi ? Euh...non, répond-elle gênée en rougissant.

-Comment se fait-il qu'une ravissante jeune fille comme toi soit célibataire ?

-Euh...je ne sais pas, murmure-t-elle.

Maeva était bien plus que gênée, elle ne savait pas quoi faire ni quoi dire devant Lilyan. Elle le trouvait beau c'est vrai, mais cela ne l'aidait pas du tout.

-Bon, je vais être direct avec toi, continue Lilyan, tu me plais et j'aimerai apprendre à te connaître. Ça te dirais qu'à la fin du bal on aille dans un café ou chez moi...

Il ne finit pas sa phrase qu'elle le gifle.

-Mais ça ne va pas non ! Je suis quelqu'un qui me respecte, jamais je n'irai chez un inconnu tard le soir ! Connard !

Lilyan était plus que surpris, on ne l'avait jamais rembarré comme ça. Toutes les filles fixaient Maeva et rigolaient. Même Prince qui avait reçu la pareille quelques minutes avant, était mort de rire.

-Mes amies sont des sauvages, c'est pas possible, rigole Mila.

-C'est toi qui parle, lui répond Khadija.

-Y a trop d'Afrique dans notre groupe, je suis sûre que c'est ça, rit Marine.

-Arrêtez de vous plaindre ! L'Afrique a la meilleure des influences oui, ricane Khadija.

-Franchement, je n'en pense pas un mot, la contredit Prince son partenaire.

-Pourquoi tu dis ça ? T'es noir, t'es un africain et tu oses dire que l'Afrique n'a pas une bonne influence ? Ta gifle ne t'a pas assez fait mal ? Je peux recommencer aussi, réplique Khadija.

-Euh, non. Plus de gifle jusqu'à la fin de la soirée, les arrête Faty.

-Tu veux dire jusqu'à la fin de l'heure, rectifie Khadija. On ne sait pas ce qui peut arriver dans une heure ou deux.

-Mais qu'est-ce qu'il va faire ? Il ne va quand même pas te frapper ou t'insulter, réplique Faty.

-Il ne risque pas de me frapper mais il m'a déjà insulté et je te préviens le faux africain là, s'adresse Khadija à Prince, si tu m'insultes encore une fois, je te promets tu vas avoir plus qu'une gifle, tchiip.

-En fait j'ai bien fait de venir, c'est encore plus drôle que je ne le pensais, rigole Marine.

Si cela lui faisait bien rire, c'était tout le contraire de cinq garçons qui se demandaient juste, quand est-ce que tout cela allait se terminer.

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Voilà la deuxième partie du chapitre 3 !!

Comment le trouvez vous?
C'est du grand n'importe quoi, vous en trouvez pas? 😂😂

En tout cas, n'hésitez pas à me dire votre avis, à commenter et à voter 😍

A la prochaine et bisous de moi 😍😍😍😍