La nuit a été crée en pleine journée
Un petit chapitre pour la rentrée... bon courage à toustes...
Revenons maintenant à Norl. Margan l'avait chassé, après avoir mit au monde Lysinos, pourtant tous deux étaient liés, d'une certaine manière - qu'on appela plus tard mariage - et ils se retrouvaient encore régulièrement, une fois leurs colères respectives apaisées. Margan accepta d'avoir un nouvel enfant, mais Lysinos n'eut jamais ni frère ni soeur. Hors, Norl était un Seigneur désireux de nouveautés et de découvertes. Il rencontra Yine, qui comme Lorsae, avait accepté de renoncer à la lumière pour la liberté. Celle-ci l'observait depuis quelques temps déjà et, voyant qu'il se lassait de Margan, elle l'aborda et lui fit ses avances. Ravi d'avoir tant de succès, Norl les accepta, une de ces fois où il s'aventurait dans les terres pour explorer le monde loin de l'océan. Charmante aventure qui ne devait se prolonger. Yine lui fit de nouvelles avances, que Norl déclina cette fois. Une aventure, rien de plus. Ne montrant aucune rancune, Yine l'invita à boire une coupe de vin, ce qu'il accepta bien volontiers. Les fêtes n'étaient pas courantes chez les Seigneurs. Cependant, il but un peu plus qu'il n'aurait du et Yine l'invita à dessaouler dans une chambre. Sa maison se trouvait là. Il passa un certain temps - puisque le temps n'était pas alors compté - à ruminer son vin et finit par revenir sur terre, en bonne santé. Ses obligations et ses problèmes s'étaient un peu noyés avec la boisson. Il ne refusa pas les nouvelles avances de la Seigneure.
Norl, un peu honteux de s'être ainsi écarté, se raisonna et se jura que cette fois était la dernière. Mais Yine vint le trouver, un immense sourire aux lèvres. Elle était enceinte. Norl la fit jurer de ne rien dire et de se tenir à l'écart. Elle accepta.
Lysinos et Lorsae se rendirent au près de Lorkem et de Noraus peu après et les entretinrent de ceci :
- Les Seigneurs ne peuvent se reposer.
- Soit, que leur faut-il ?
- Une nuit.
- Une nuit ? Qu'est-ce ?
- Un moment où le soleil ne brille pas, où la lumière est douce et tamisée, bleutée. Où tout est calme et silencieux.
Eguyne approuva. Lorkem forgea donc une terre, sans eau, stérile, rocheuse, qui devait apaiser le sommeil des Seigneurs. C'était un gardien de la terre en quelque sorte. Enel approuva. Cependant la terre tournait puisqu'un imbécile avait shooté dedans ! La lune devait donc tourner, elle aussi. Hors, Wenam avait établi que la meilleure forme pour une terre était une sphère et Lorkem avait donc réutilisé cette forme pour sa terre. La lune ne pouvait faire la nuit en même temps partout.
- Alors lorsque la nuit sera chez nous, le jour brillera à notre opposé.
Ils placèrent la lune en orbite autour de leur terre. La nuit tomba soudainement sur leur continent. Personne ne comprit et il fallut rassurer chacun et chacune.
Aladriel naquit lors de la première nuit. Ehl et Asquine aussi. Nyphau également. Aladriel, enfant de Norl et Yine, dans une masure à part. Ehl et Asquine, seconde et troisième filles de Lorkem et Noraus.
- C'est un beau jour pour naitre, murmura ce dernier tout contre son amant.
- Non, c'est une belle nuit.
Et Nyphau, fille de Lorsae et Lysinos, issue du même principe que Eguyne, Ehl et Asquine.
Hors, quand la nuit s'abattit pour la première fois, une chose changea. Wenam commençait à désespérer. Quand il comprit. La journée n'avait pas de fin, lorsqu'il avait été attaché à l'aide de Thnitolsy. Il l'avait crue de lumière. Hors, ce n'en était pas. C'était un miroir. Et quand la nuit s'abattit, n'éclairant plus le monde que de la pâle lueur de la lune, la chaîne refléta l'ombre qui s'était installée. Wenam fit éclater avec satisfaction sa prison et se précipita au dehors, décidé à se venger. Ses autres partisans, Omir, Sakult et Ayavna furent également libérés. Wenam s'enfonça dans le palais de son frère. Il n'y avait pas de gardes - à quoi bon ? Personne ne voulait de ce rôle et il semblait bien inutile - aussi il parvint rapidement à la chambre entrouverte. Il se glissa à l'intérieur, silencieux, dague à la main. Tout était calme. La lumière faiblarde entrait par la fenêtre - sans vitre puisque cela n'existait pas encore. Wenam s'immobilisa, incapable de s'avancer plus. Son frère était bien là, endormi, serein, heureux. Il souriait. Mais il n'était pas seul. Il enlaçait Noraus. Lui aussi dormait paisiblement, souriant. Ils étaient dénudés et recouverts à partir de la taille par une couverture fine. Les draps du lit étaient encore froissés de leurs ébats récents. Entre eux, enveloppés de langes, deux enfants reposaient. Ils n'avaient pas plus de quelques heures.
Lorsque Eguyne avait du s'intégrer à la société des Seigneurs, elle s'était faite sans mal respectée et avait dit qu'elle venait du Néant comme tous les Seigneurs, mais était une seconde génération. Wenam avait toujours eu des doutes quant à cette histoire.
Aussi lorsqu'il découvrit la chambre calme et paisible, il comprit immédiatement que la Dame était fille de Lorkem et Noraus. Il commença à reculer lentement. Il voulait réfléchir, oublier. Comment n'avait-il pas pu comprendre ? Depuis combien de temps cette idylle durait-elle ? Était ce pour cela que Lorkem était parti ? Oui, sans doute. Tout semblait si... heureux... normal...
Wenam songea aux tensions qui les séparaient. Elles avaient commencé bien avant qu'il ne puisse rencontrer le Seigneur du feu. Un mince sourire attendri étira ses lèvres. "Tu savais que quelqu'un t'attendait. Tu savais que quelqu'un te désirait. Et tu le désirais en retour. Comment refuser ?" Et puis son sourire se teinta de tristesse. "Je ne te désirait peut être pas de cette manière mais je restais ton frère. Tu m'as abandonné. Ne pouvais-tu pas vivre une vie entre couple et famille ? Ne pouvais tu pas m'accorder un gramme d'intérêt ? Ne pouvais tu pas juste me voir ? Je te connais à peine et pourtant je te hais autant que tu me hais. J'avais besoin de toi. Mais tu ne l'as pas vu." Son sourire s'était transformé en grimace amère. "Tu n'hésiterais pas à me trahir pour lui, pour vous, si tu en avais l'occasion, n'est ce pas ?"
Il ré-étudia la scène. Comment pourrait-il tirer profit de la situation? La réponse s'imposa à lui aussitôt.
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