Chapitre 3 : Plus qu'une simple amitié
Le jour où Ethan visita le local pour sa future librairie, il ne put s’empêcher d’envoyer un message à Clara dès qu’il en sortit.
Ethan : Je crois que c’est le bon. Il est petit, mais il a du charme.
Clara : On se retrouve au café ? Tu me raconteras tout !
Comme toujours, elle était là avant lui, assise à leur table près de la baie vitrée. Lorsqu’il entra, elle leva la tête et son sourire s’élargit en le voyant.
— Alors ? raconte-moi tout !
Ethan s’installa en face d’elle, son regard pétillant d’excitation.
— C’est un petit local dans une rue calme, mais avec beaucoup de passage. Il y a des poutres en bois, une vieille cheminée inutilisable mais qui donne du cachet… Je m’y suis senti bien dès que je suis entré.
Clara l’écoutait avec attention, absorbant chaque détail.
— Ça a l’air parfait, murmura-t-elle, sincèrement émue pour lui.
— Je crois que ça l’est, oui, admit-il avec un sourire.
Leurs chocolats chauds arrivèrent, et ils trinquèrent comme ils en avaient pris l’habitude.
— Et toi ? demanda-t-il en soufflant sur sa tasse. Comment avancent tes dessins ?
Clara hésita, mordillant légèrement sa lèvre.
— J’ai fini cinq illustrations pour mon exposition. Elles racontent l’histoire d’un homme qui se perd dans une ville étrange, où chaque rue lui rappelle un souvenir oublié.
Ethan posa son menton sur sa main, captivé.
— Ça a l’air incroyable.
— J’espère juste que ça parlera aux gens, murmura-t-elle.
— Crois-moi, ça parlera à la bonne personne.
Il lui sourit, et son regard avait cette intensité qui la troublait toujours.
Clara sentit son cœur battre plus vite. Il y avait quelque chose entre eux, elle le sentait. Mais était-ce réel ? Ou bien était-ce juste une amitié forte, teintée d’admiration mutuelle ?
Elle n’était pas sûre de vouloir connaître la réponse.
Les jours passèrent, et Ethan finit par signer le bail du local. Clara l’accompagna pour la première visite officielle, et dès qu’elle entra, elle comprit pourquoi il avait eu un coup de cœur.
— C’est parfait, souffla-t-elle en tournant sur elle-même pour observer les lieux.
Les murs en pierre, le parquet ancien, les grandes fenêtres qui laissaient entrer la lumière dorée… L’endroit avait une âme.
Ethan la regarda avec un sourire.
— Je savais que tu aimerais.
Elle posa sa main sur une étagère vide.
— Tu sais déjà où tu mettras les livres ?
— J’ai des idées, mais j’aimerais ton avis.
Clara leva un sourcil, amusée.
— Moi ?
— Tu as l’œil artistique, expliqua-t-il. Et puis… j’aime voir comment tu imagines les choses.
Son regard se perdit un instant dans le sien, et elle sentit une chaleur étrange lui monter aux joues.
Elle se détourna rapidement, fixant le mur en face d’elle.
— Tu devrais mettre un petit coin lecture ici, suggéra-t-elle en pointant un angle près de la fenêtre. Un endroit cosy, avec des fauteuils et une lampe vintage.
— J’adore, sourit Ethan.
Il la fixa un instant avant d’ajouter :
— Tu sais… tu pourrais exposer tes dessins ici.
Clara écarquilla les yeux.
— Tu es sérieux ?
— Bien sûr. Pourquoi pas ? Ce serait une belle manière de faire découvrir ton art dans un endroit chaleureux.
L’idée lui sembla à la fois terrifiante et incroyablement tentante.
— Je vais y réfléchir, murmura-t-elle.
Ethan sourit, et elle sut qu’il lui laisserait le temps dont elle avait besoin.
Un soir, alors qu’elle dessinait chez elle, elle reçut un message.
Ethan : Tu dors ?
Clara : Pas encore. Pourquoi ?
Ethan : J’ai envie de voir la mer.
Elle fronça les sourcils.
Clara : Maintenant ?
Ethan : Oui. Tu veux venir ?
Son cœur manqua un battement.
Elle hésita une seconde, puis attrapa son manteau et sortit en vitesse.
Quand elle arriva sur le parking du café, Ethan était là, adossé à sa voiture, les mains dans les poches.
— Je ne pensais pas que tu viendrais, avoua-t-il en la voyant.
— Moi non plus, répondit-elle en riant légèrement.
Ils montèrent dans la voiture et roulèrent en silence pendant une bonne heure, jusqu’à atteindre une petite plage déserte.
Le vent était frais, l’air salé. Clara enfonça ses mains dans ses poches et suivit Ethan sur le sable.
— Pourquoi la mer ? demanda-t-elle doucement.
— Je ne sais pas, répondit-il en haussant les épaules. J’avais juste besoin d’espace, de quelque chose de plus grand que moi.
Elle hocha la tête.
— Je comprends.
Ils restèrent là, à écouter le bruit des vagues, chacun perdu dans ses pensées.
Puis, sans réfléchir, Ethan enleva ses chaussures et s’avança jusqu’à ce que l’eau effleure ses pieds.
— Tu es fou, il fait froid ! s’exclama Clara.
— Viens, lança-t-il avec un sourire.
Elle hésita, mais l’idée de partager ce moment avec lui la poussa à le rejoindre.
L’eau était glacée, mais étrangement revigorante.
— C’est absurde, souffla-t-elle en riant.
— Peut-être. Mais c’est bien, non ?
Elle leva les yeux vers lui.
— Oui, murmura-t-elle. C’est bien.
Ils se regardèrent un instant, et l’évidence de ce qu’ils ressentaient était là, entre eux, indéniable.
Ethan fit un pas vers elle.
— Clara…
Elle sentit son souffle s’accélérer.
Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, une vague plus forte vint les tremper jusqu’aux genoux.
Clara éclata de rire, brisant l’instant de tension.
— On devrait rentrer avant de tomber malades, dit-elle en grelottant.
Ethan la fixa encore un instant, puis acquiesça avec un sourire.
— D’accord. Mais Clara…
— Oui ?
— Ce n’est pas fini.
Elle sentit son cœur rater un battement.
Ils retournèrent à la voiture, trempés et frissonnants, mais un sourire flottait sur leurs lèvres.
Ce soir-là, Clara comprit une chose essentielle : ce qu’elle ressentait pour Ethan dépassait l’amitié.
Et, au fond, elle savait qu’il ressentait la même chose.
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