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SAGESSE 3 : NE RIEN FAIRE




            

            

SAGESSE 3 : NE RIEN FAIRE

—    Va la voir, insiste Tristan en me montrant l'asiatique qui a passé sa soirée à me jeter des coups d'œil curieux.

—    Non. C'est archi mort.

Nous sommes en soirée, comme toujours – quand je vous dis que c'est profitable d'être ami avec des personnes à la vie sociale super développée. Seulement, on s'est incrusté à une soirée remplie de personnes inconnues au bataillon. Et là, Tristan force pour que j'aille voir une fille.

Or l'amour est banni chez moi.

—    Elle est mignonne ! encourage Camille.

—    Bah pourquoi vous allez pas la pécho vous ? demandé-je avec un sourcil haussé.

—    In love d'Aimée, rappelle le blond du groupe en faisant une croix avec ses bras.

Tristan se défend :

—    Elle te regarde toi Milo, on va pas commencer à aller la draguer non plus. Allez Milo, elle est faite pour toi. C'est peut-être ton âme sœur !

Je soupire un « non » clair et net. L'idée même d'aller lui adresser la parole m'embarrasse. Si c'était pour devenir son pote : OK, pourquoi pas. Mais là, avec l'idée que je puisse lui plaire : catastrophe, il en est hors de question.

Il y a toujours quelque chose qui coince en amour avec moi.

Je rejoins Ovide sur le canapé. Le brun est encore sur son portable, mal à l'aise, en train de lire des théories One Piece. Il est chiant.

—    Bouge ton cul, ordonné-je sérieusement.

J'aimerais débuter une discussion sérieuse pour le forcer un peu à arrêter de bader. Sauf que pile à ce moment précis, la jolie asiatique et une de ses amies s'approchent de nous. Elles s'assoient sur le canapé juxtaposé au nôtre et je ne peux m'empêcher de mal les guetter. Merde. Elles vont parler.

—    Salut ! débute l'amie qui a l'air d'être un peu plus à l'aise que la fille aux cheveux de jais.

La nana a une teinture bleue électrique. Classe. Ovide lève à peine ses yeux et re-déprime dans son coin. Je me tourne vers les deux filles, malheureux de devoir socialiser, accompagné d'un gars qui ne fait plus d'efforts.

—    Salut...

L'asiatique regarde ailleurs, gênée. Et une partie de moi ne peut m'empêcher de la trouver mignonne. Je n'ai jamais intimidé quelqu'un. C'est aussi déroutant que satisfaisant.

—    T'es pote avec Tristan ?

J'acquiesce. La fille semble satisfaite.

—    Je pourrais avoir son num ?

Ah.

L'asiatique me regarde, d'un air désolé. Elle est encore plus embêtée que moi.

Ovide bâille. Je réfléchis deux secondes avant de vouloir me débarrasser définitivement de cette situation.

—    Hé Tristan ! crié-je avec un sourire forcé.

Le brun arrive.

—    Ton nom ? demandé-je à la fille aux cheveux bleus.

—    Estelle, répond-elle poliment.

—    Estelle veut te pécho, démerde-toi, annoncé-je au brun.

Je me relève et force Ovide à me suivre. Je ne peux m'empêcher de jeter un petit regard à la jolie asiatique avant de me maudire pour perdre mes couilles à chaque pas.

—    Bon, Ovide. Ressaisis-toi, ça fait deux semaines et demi que tu n'es plus en couple. T'es célibataire. Et tu peux t'amuser, grondé-je après s'être arrêtés près de la terrasse.

Ovide me corrige :

—    J'aime pas m'amuser.

Je ne trouve rien à répondre. En parti parce que c'est vrai. Ovide déteste « s'amuser » comme nous. Lui, ce qu'il aime, ce sont ces notes de physique, ses romans américains préférés et une fille qui peut sérieusement l'aimer. Ovide n'est même pas chiant. Il est juste trop charismatique pour le commun des mortels. Les soirées comblent juste son temps.

—    Et j'ai presque envie d'en parler, avoue-t-il pour une fois.

Est-ce l'alcool qui nous joue des tours ? Il a peut-être bu après tout... Ovide déteste parler d'Aimée ou de Ségolène depuis la rupture. Seulement, je sais très bien qu'il n'a touché qu'à une seule bière depuis le début de la soirée. Et le grand gaillard tient mieux que moi.

—    Dis-moi tout.

Nous nous écartons de la soirée pour pleurer sur nos sorts sur la terrasse. Dehors, le vent fouette. J'aime bien même si mes bras nus apprécient moins. Là j'allume une clope que je fume à moitié. Je lui tends la fin, qu'il refuse d'une grimace.

—    Je suis déprimé. Par Ségolène, par Aimée, par mes notes, par Camille, par tout. J'ai l'impression de voir tout sans vraies couleurs. Je suis en train de tomber amoureux d'Aimée. Ségolène ne me manque même plus. J'ai juste l'impression d'être un monstre. Et le pire, c'est que je crois qu'elle m'aime aussi.

Je fronce les sourcils.

—    Comment ça ?

—    On se reparle. Et je sais que Camille sait qu'elle me parle. C'est juste, que putain, ça commence à me bouffer.

Alerte rouge. Alerte rouge.

—    C'est toxique Ovide. On évite.

Il rit.

—    Tu déconnes, mec. Aimée, elle est tout sauf toxique.

—    Faut arrêter avec cette meuf. Vous êtes pire que des perso' de romans.

—    Non mec, c'est moi qui suis toxique.

Silence.

J'aimerais l'obliger à penser autrement. Mais Ovide est un mec buté sur ses aprioris. Il pense toujours tout savoir. Un peu comme moi même si je sais tout mieux que lui.

—    T'as Camille le rayon de soleil d'un côté et Ovide le caillou nul de l'autre. Tu choisirais quoi toi ?

Je souris.

—    Tristan le clodo.

Il rit.

—    Ferme-là.

—    Et dans vos messages vous parlez de quoi ?

—    De l'univers. Des gens. De tout plein de choses. Mais jamais vraiment de nous.

—    Ah beurk.

Il semble offusqué.

—    Comment ça « Ah beurk » ? pose-t-il d'un air menaçant.

Je réplique honnêtement :

—    Beurk. Les trucs niais, j'aime pas ça. Elle te fait un lavage de cerveau cette nana.

—    Je l'adore.

—    Re-beurk. Tu lui dirais quoi si tu pouvais.

—    Pas les mots pour décrire ça.

—    T'es cinglé.

—    Amoureux.

—    Cinglé, répété-je sûr de moi.

Ovide est totalement perdu. Je ne l'ai jamais vu aussi dévasté. Finalement, il prend ma fin.

—    C'est quoi le plan ?

Il hausse les épaules.

—    À toi de me le dire. T'es doué pour guider les gens en temps de crise.

Je lui souris. Enfin ! On reconnaît mon génie.

—    Je te conseille de te concentrer sur le BAC et d'arrêter de te faire des films. T'es dans la friendzone mon pote. Ça sert à rien pour l'instant.

—     Bon bah grossomodo je fais ce que je fais depuis des mois : rien ?

Je hoche la tête de haut en bas.

—    Ouais. Et tu rencontres des gens. T'as la flemme de pécho ? Bah ne pécho pas. T'as la flemme d'avoir une meuf ? Bah fais comme moi ! Fuis-les ! Mais n'oublie pas nos enfants. Alex et Eugène avant tout. Nos baes.

Il ricane.

—    T'es con.

Mon rire éclaire l'instant.

—    Notre bromance vaincra tout Ovidouchou ! hurlé-je le poing levé.

Et il lève le poing, pour se donner un peu de courage à lui aussi. Nous rentrons à l'intérieur. Même pas surpris, j'assiste au spectacle de bécot à la french entre Tristan et la fille aux cheveux bleus. Rapide. Efficace. La routine. L'asiatique est assise sur le canapé, sur son portable. Nos regards se croisent un instant.

Nous rejoignons Camille, en train de danser avec un grand malade au milieu du salon. Il fait des grands gestes pour rien et nous imitons ensemble des pas de danse classique. Ovide se brise le dos, moi les orteils. On rit aux éclats.

—    Les potes, j'suis admissible à Sciences Po Paris ! déclare Camille super heureux en nous montrant un mail.

Un pas de plus vers sa réussite. Je suis un papa poule ce soir. Les gosses grandissent si vite !

—    Beau gosse ! Déchire tous aux entretiens ! crié-je haut et fort.

Le sourire de Camille est contagieux. Ce gars est la personnification même de la vitamine D, du soleil éclatant. Un type extraordinaire.

Tristan nous rejoint, du rouge à lèvres étalé partout. On se moque de lui. Le brun force tout de même pour qu'on fasse une pyramide comme en acrosport au milieu du salon. Les gens nous encouragent en applaudissant. J'éclate de rire spontanément en montant sur Camille. Lorsque Tristan tente de poser un pied sur mon cul, la pyramide s'écroule. Et voilà quatre adolescents, même pas bourrés, allongés par terre en train d'essayer de trouver un sens à leurs rires et actions.


J'adore ce genre d'instant.

Ça me rend vachement vivant.

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