Chapitre 41
"L'avenir n'est pas gardé par les étoiles scintillantes, mais par ceux qui, dans l'obscurité, acceptent de déchirer leurs rêves. Ce sont ces âmes tourmentées, à la lueur des cauchemars, qui portent le poids des sacrifices, transformant l'ombre en lumière pour ceux qui oseraient suivre."
~Le Comte
Skotadi et Lumière foncèrent sur Ombrage, épées sortis, tandis qu'Immeron répondait à sa Dame de sa voix grave de cauchemar :
- Je n'ai pas dit que je ne le souhaitais pas pour elle... Mais le sortilège est gros...
Puis il fonça aussi sur Ombrage, épée sorti.
- Bénédiction de Liliana, murmura Lumi.
Un bouclier magique, teinté de la pâleur de la lune, se déploya autour de Skotadi et Immeron, sphère constellée d'étoiles dansantes, les protégeant de tout coup potentiellement dangereux.
De petites épées face à un démon de 12 mètres de haut, ces êtres inférieurs se battaient avec des cures dents. Et ils croyaient pouvoir faire quelque chose. L'être de ténèbres ne fit que donner un coup de petit doigt à Lumière et Skotadi, ravageant les derniers pilliers d'ivoire de la haute tour.
De son autre main titanesque, Ombrage plaça la petite sphère noire au sommet de la ForgeMonde, actionnant ses rouages chaotiques.
De longues griffures se creusèrent dans le corps de porcelaine de Dorcas, brisures d'existence inhumaine. Mais les feux follets que la bibliothécaire cachait dans les drapés de sa parure impériale sortirent, et vinrent la guérir alors qu'elle se relevait difficilement. Elle fit craquer ses os, remit son bras en place dans un craquement sinistre, son visage de porcelaine denué de toutes expressions. Dorcas n'était pas faite de chair et d'os : seul un monstre a une peau qui se brise, n'a pas de sang, et n'a en elle qu'un vide sombre et silencieux.
Elle balaya ses mèches de noirceur, et s'avança vers Ombrage, des feux follet se baladant entre ses doigts graciles. Des feux lunaires qui soufflèrent un grand rayon d'énergie nocturne sur la main d'Ombrage, détruisant cette dernière pour laisser passer Skotadi et Lumière.
Pourtant, la main de ténèbres du démon se reforma bien vite. Mais cela n'avait pas d'importance, Skotadi et Lumière ont pu évité l'attaque du démon.
L'aura lumineuse de Lumière vacilla légérement. C'était donc ça, un combat contre un démon ? Un combat non basé sur l'honneur et l'équilibre des chances à gagner ? Skotadi essuya l'une de ses larmes fantomatiques, et les deux se mirent en retrait.
Ils étaient plus des boulets qu'autre chose.
L'ombre de Skotadi émanait une lueur ténébreuse, comme si un bout de l'enfer s'était réfugié à l'intérieur.
Futur...
Colère...
Rabibocher...
- Skotadi... Tu trahis les collectionneurs d'âmes ?
Peut-être qu'Ombrage n'aurait pas dut menacé Lumière. Son doigt crochu et ténébreux planta l'ombre de Skotadi, faisant souffrir à la fois son porteur, et le cauchemar à l'intérieur.
Dorcas profita de cet instant de torture, parfaite diversion, pour passer derrière Ombrage discrètement. Elle glissa sa main dans le drapé de sa robe, qui cachait un grimoire trop dangereux.
Mais Ombrage la sentit et se retourna pour ne rien voir. Absolument rien, ses yeux était posés sur Dorcas, et il ne la voyait pas, comme invisible. Dame Liliana était à l'écart, mais sa magie était à l'œuvre. Dorcas passa sans être aperçue.
- Tu touches à ce qui m'appartiens ! grogna t-il. De quel droit touches-tu à Lumière ?!
Le cauchemar derrière Skotadi surgit soudainement de son ombre, se délectant de la colère de son réceptacle. Il n'était que torrent de noirceur et de vide, avec un immonde sourire carnassier sur ce qui semblait être un visage. Et ces minuscules yeux terrifiants...
Il y avait de là cinquante ans que Lumière n'avait pas vu son frère, Cauchemar. Il était loin de se douter que ce dernier aurait trouvé un nouveau réceptacle... qui n'était autre que Skotadi, son propre fiancé.
- Le monde entier m'appartient. Tout m'appartiendra.
Pour prouver ses dires, le démon toucha de son doigt crochu Skotadi. L'ombre de celui-ci s'éveilla et prit vie : c'était le même chevalier, fait d'ombre, et avec autour de lui une aura chargé de magie noire qui signifiait qu'il était deux fois plus puissant que l'original.
Dorcas, derrière eux, en profita pour se faufiler, les feux follets de lévitation formant une force invisible sous ses talons. Elle monta vers les cieux comme sur un escalier, jusqu'au sommet de la ForgeMonde, là où l'attendait la sphère noire, qu'elle prit entres ses mains parfaites. Son sourire machiavélique -et pourtant si beau, comme si tout en elle était ensorcelé pour paraître parfait- se dessina sur son visage de porcelaine.
- Tu penses, fit le cauchemar avec le même sourire diabolique que Dorcas.
Un cauchemar qui n'était pas un démon grâce à une seule chose : Lumière. C'était le seul qui l'empêchait de vraiment se transformer en impur.
Frère...
Pas...
Abandonner...
Pas...
Moi...
L'ombre de Skotadi s'éleva et s'élança à la gorge du chevalier.
- Oui... Tôt ou tard ce monde sera détruit. Et il ne restera de ça qu'un enfer, fit Ombrage en prenant le cauchemar entre ses deux doigts titanesques, le portant à ses lèvres pour le dévorer comme un amuse-bouche.
Ce démon était un monstre quasi invincible. C'était pour cela que la famille de Dorcas a été chargée de le garder en captivité, scellé par un contrat. Mais aujourd'hui, il semblait que la souffrance que la magie noire a engendré dans le monde lui donnait assez de puissance pour passé outre son contrat avec Dorcas. Plus rien ne pouvait l'arrêter, maintenant.
Voir ces héros se démener pour ne serait-ce que pour le blesser était risible. C'était comme si... Comme s'ils ne faisaient que gagner du temps.
Ombrage comprit tout à coup. Il lacha Cauchemar et se retourna vers la ForgeMonde. La sphère, carburant de cette machine divine, n'était plus là.
Dorcas l'avait entre ses mains. Au sommet de la ForgeMonde, au dessus du monde, Dorcas se tenait en être supérieure à tous. Sa condescendance était telle qu'elle avait tout prévu.
- Non... Tu ne réussiras jamais Dorcas ! Ce sort n'existe même pas ! cria le démon qui s'élança vers sa sorcière.
Mais la reine porta la sphère sacrificielle vers les cieux, et les feux follets Chrono l'entourèrent en un cercle rituellique.
Dorcas était une sorcière d'exception : théoriser et étudier la magie était un art qu'elle maniait parfaitement, et il était grand temps de mettre la théorie en pratique.
Elle mania les feux follets de gestes précis et calculés, les follets chrono filaient le temps dans une valse éternelle sur le tic et le tac, traçant dans le ciel un vaste cadran d'étoiles, dont les aiguilles cosmiques affichait le temps dans son infinité.
Cauchemar se dématérialisa pour réaparraître prêt de Lumière.
Pas...
Moi...
Pas...
Abandonner...
Moi...
Lumière se rapprocha de Cauchemar, prit sa tête de ses deux mains, et posa son front contre le sien. Toute la lumière du fantôme fut transmise à son frère, et ses cheveux se firent aussi noirs que Skotadi.
- Achève moi l'ombre de Skotadi, et va distraire Ombrage.
Ce fut le dernier ordre que Lumière donna à son frère. Puis il alla rejoindre Lilianna et Théo, obervateurs silencieux. Lumière ne pouvait rien faire d'autre que nourrir Cauchemar.
À lui, maintenant.
Immeron, quant à lui, se rua sur le démon pour faire gagner du temps à Dorcas.
Théo était désemparé. Il regardait, d'un côté, un démon trop gigantesque et invincible, et, de l'autre, il y avait les cadavres d'un génocide encore chauds.
Ombrage éleva sa main, et avec elle se relevèrent les cadavres. La magie noire s'insinua dans les corps vides des elfes massacrés et leur redonna ce simulacre de vie des maudits. Une armée de mort-vivants se ruaient sur nos héros.
Théo sortit son épée et se plaça devant l'Oracle qui, malgré le fait qu'elle soit intouchable, fut bel et bien touchée par le geste de Théo. Les morts s'attaquèrent au guerrier, qui peinait à contrer leurs coups. C'était des vagues entières de cadavres vivants qui noyaient le chevalier. Quand un zombie failli le mordre, une lame s'abatit sur le cadavre. Valentin tendit une main à son compagnon pour l'aider à se relever.
- Je ferais tout pour ne pas te perdre une seconde fois.
Théo lui prit la main, se releva, et ne le lâcha pas. Au sommet de la ForgeMonde, Ombrage est soudainement accaparé par un nouvel adversaire : Immeron, qu'il balaya d'un geste de main gigantesque.
- Cette histoire est entre moi et ma sorcière ! Hors de ma vue, faux Dieu !
Dorcas ne s'occupait que très peu de ces batailles en dessous d'elle. La reine était trop concentrée, son sortilège dessinant dans le ciel le sort qu'elle a prit des années à concevoir. Dorcas était trop occupée à défaire les sceaux du temps pour s'occuper des batailles des petits héros.
Immeron revint à la charge immédiatement. Il fallait dire qu'il avait la tête dur comme de la pierre onirique, et il était aussi têtu que Dorcas : il embêterait Ombrage jusqu'au bout.
Lumière aussi, protégeait sa Dame. Bien que la lumière disparue en lui l'empêchait de se battre avec Théo, les tentacules d'ombres qui sortaient du sol était de son fait, immobilisant quelques cadavres. C'était tout ce qu'il pouvait faire.
Les quelques plantes qui restaient maintenait également quelques zombies au sol, preuve qu'Ijune réussissait à étendre son influence sur la magie noire.
L'ombre de Skotadi faisait face au cauchemar de la même personne, silhouette ténébreuse semblant denuée de la moindre émotion. Son bras s'allongea et s'affûta pour devenir une lame tranchante qui s'abatit sur Cauchemar.
À peine Immeron se releva qu'Ombrage réitéra son attaque, un grand coup de poing s'abatit sur le faux dieu fissurant la tour et créant un tremblement de terre.
L'armée de morts noyait la pièce de leur violence macabre. Théo et Valentin, épées à la main, se battaient ensemble pour les repousser, en vain. Ce ne fut que grâce à l'intervention de Lumière et Ijune qu'ils réussirent enfin à égaler la puissance de cette terrifiante armée.
Quand, soudain, le tremblement de terre fit vaciller Théo, et une violente douleur s'empara du mollet de de ce dernier, la morsure d'un revenant répandant le poison de la flétrissure. Il s'écroula au sol, sa jambe le lâcha, et ses veines de noircirent jusqu'à pourrir.
Dame Liliana vint à sa hauteur. Valentin faisait de son mieux pour les protéger de la horde de morts-vivants, tandis que l'Oracle, d'un toucher divin, fit disparaître les blessures.
Quant à Dorcas... Elle n'était plus là. Ombrage avait beau la chercher du regard, la seule chose qu'il voyait était l'absence fatale de la sphère noire sur la ForgeMonde.
- DORCAS !
Un rale de rage fit trembler la terre. Le démon arrêta son combat et s'éleva plus haut encore dans le ciel.
- Bande d'idiot. Elle vous a trahis.
Cauchemar asséna un violent coup de crocs à l'ombre de Skotadi. Mais l'ombre n'était qu'une ombre. Les crocs ne font que traversé son inexsitence. Alors il en profita pour planté sa lame dans la tête du cauchemar. Silencieusement, comme une ombre. Le cauchemar de Skotadi fût transpercé, puis se rematérialisa comme une ombre. Ce combat n'avait aucun sens...
Immeron réussit à se relever et à attaquer Ombrage : infatigable était le mot qui définissait mieux son cauchemar.
Théo était guéri : il n'avait plus rien. Le simple toucher de Dame Liliana avait fait disparaître la douleur.
Ombrage, quant à lui, ne s'occupait même plus de Immeron. Trop haut dans le ciel, il regardait le monde à la recherche de sa sorcière, et, surtout, de la sphère noire. Sa rage était telle qu'il frappa la tour, menaçant de s'effondrer. Quand il regarda les héros, il choisit sa cible, son défouloir, et il posa ses yeux sur Lumière.
Ombrage y envoya un petit serpent qui le mordit et se transforma en chaîne ténébreuse. Lumière était arrogant, et il allait le payer. Le Démon titanesque soupira, agacé. Il ne pouvait même pas se battre à son maximum, ne faisant que quelques balayages de la main pour ravager ce qu'il touchait. Jusqu'alors, il n'avait fait que donner ce combat à des sbires, des morts-vivants, ou des ombres...
- Vous n'êtes que ses pions. Depuis le début.
Dorcas était partie. Et depuis le début, elle manipulait tout le monde. Au fond, n'était-ce pas elle, la méchante ? Cette sorcière qui, seulement par amour, avait détruit le monde, fait un génocide, déclarer une guerre... Nul doute que, sur l'échiquier de la sorcière, nos héros ne valaient rien de plus qu'une simple donnée calculée et interchangeable, qu'elle pouvait sacrifier quand bon lui semblait.
Ombrage avait finit de jouer avec ses petits pions, qui n'ont fait qu'essayer de suivre une histoire qui les dépassait depuis le début. Il s'éleva dans le ciel et, tel un dieu, pointa du doigt les petits êtres, déversant sur le champ de bataille les flammes noires et criardes de l'enfer, ravageant tout sur leur passage, annéantissant d'un simple contact l'existence même des choses.
Théo, Valentin, Lumière, Séléna, Skotadi, Immeron et Cauchemar allaient tous être anéantis par les flammes infernales, pure destruction, annéantissement totale quand soudain...
Deux immenses ailes de nacre se déployèrent entre les héros et les flammes. Les constellations sur la peau céleste de l'Oracle barraient la route à l'enfer, et la pluie de perles qui ruissellaient sonnait la fin du combat. Quatre pattes gigantesques frappèrent le sol d'ivoire, dans une posture inébranlable, une queue de nacre où ruisellait la nuit fit glisser les héros derrière elle.
C'était une dragonne, qui surplombait le monde d'une taille bien supérieure. Même Ombrage se fit petit face à cette majesté nacrée, ses yeux blancs de lune se posèrent avec supériorité sur le démon.
Dame Liliana, dans sa forme la plus pure, protégeait les héros de cet enfer, ses grandes ailes de nacre faisant barrage aux flammes noires. Mais Lumière fut happé, attrapé par une chaîne ténébreuse enroulé autour du doigt de l'ignoble démon, qu'il tirait pour l'amener lentement, presque délicieusement jusqu'aux flammes.
Le petit fantôme regarda la chaîne à sa cheville, puis l'immensité nacrée devant lui. Pour, au final, les poser sur Skotadi. Au final... Il avait réussi sa mission, non ? Qu'en dirait Anastasie ? Lui dirait-elle de revenir au Royaume des Morts ? Ou au contraire, de lui dire que sa misssion n'était pas terminée ?
Car après tout, rien ne disait à Lumière que Skotadi avait abandonné les collecteurs d'âmes...
Mais, mission ou pas, les flammes démoniaques se rapprochaient, et il n'y avait plus qu'une seule solution.
Dans un ultime effort, qui lui parut minime, Lumière éclata en souvenirs. Souvenirs de joie, de tristesse, de colère de peur, de tout et de rien. Du Rituel. De Skotadi.
Toutes ses petites choses, tout ses souvenirs qui le définissaient, rosaces rouges qui s'envolaient vers le ciel clair, disparurent au bout d'une longue minute de torture pour Skotadi, témoin silencieux. Il s'écroula au sol, lachant les quelques larmes qu'il pouvait lacher, et le chevalier disparut en particules de ténèbres dans les ombres.
-C'est fini...
Dame Liliana, ne pouvait être que la spectatrice d'un fantôme qui s'évaporait de la réalité. Elle ne pouvait rien faire... Elle suivit de son regard larmoyant les rosaces rouges, forme des cauchemars dans le monde des Quatre, s'envolant dans le ciel.
De son côté, Immeron redevint un fantôme normal. Il regarda, lui aussi, les rosaces rouges.
"Accueille le bien, grand-mère..."
Puis il détourna ses yeux larmoyants vers le sol.
Dans le ciel, les vastes aiguilles se détournèrent de leurs trajectoires. Dorcas avait réussi, le temps se déformait et ouvra la voie à 5 âmes bien particulières de revenir. On y voyait les temporalités se superposaient et se courbaient sous la volonté d'une seule sorcière.
~~~~~
Dans le cimetière des Monts Brumeux, là où le voile entre les mondes se faisait diaphane, Dorcas émergea des ombres, tenant dans ses mains le fruit de ses sombres ambitions : une sphère de noirceur qu'enserraient ses doigts pâles et graciles.
Au-dessus, le ciel résonnait d'un tic-tac éxaspérant, battement mécanique qui semblait s'étendre jusqu'aux tréfonds du continent. Les sceaux du temps, déverrouillés comme les rouages d'une horloge mise à nu, libèraient peu à peu leur emprise.
À la tombe de sa mère, belle statue de bois endormie dont la parure était une constellation de diaments, Dorcas posa la sphère entres les mains de la statue de bois. Et elle recula.
Elle jeta son regard violacé vers les cieux, dont les étoiles ne formaient maintenant qu'un immense cadran d'horloge. Aucune personne n'avait réussi cet exploit auparavant, et Dorcas doutait de réussir. Pourtant, elle n'avait plus rien à perdre.
Elle posa une main sur la sphère et sussura les mots qu'elle avait elle-même créés. Vaste psaume au cosmos et au temps qui s'échappait jusqu'aux étoiles. La sorciere leva son autre main et, comme pour toucher les aiguilles de l'univers, elle déclara :
- Tempus rota.
La sphère se vida de sa noirceur et de son énergie à une vitesse exceptionnelle. Déformer les lois du temps demandait un sacrifice énorme en énergie magique.
L'énergie d'un monde sacrifié était à peine suffisant.
Mais on sentait une âme bien particulière être happé par la temporalité. Comme si les regrets pouvait remonter le temps. Dorcas fit un léger mouvement de main, et une autre âme fût elle aussi happé par la temporalité. Peu à peu, cinq âmes furent extirpés des méandres du temps, remontant les âges.
~~~~~
Une femme, reine d'antan, majestueuse et endeuillée, un calice d'or à la main s'avança jusqu'au bord de la tour, ses talons s'avançant vers le vide. Ses yeux, étaient tout aussi vides de sentiments, rien d'autre qu'un supplice. Elle porta le calice d'or à ses lèvres et... il y avait comme une impression de déjà vue. Elle était là, aujourd'hui, comme il y a 350 ans. Mais en bas, le peuple elfique n'était plus comme durant la révolution.
Il n'y avait plus rien.
Le temps se fixa, et Elizabeth se retourna vers les héros : Que c'était-il passé ? Le ciel avait changé, et la tour était détruite.
Elizabeth n'avait pas prit longtemps à comprendre, et elle lacha son calice qui tomba dans le vide.
- Dorcas...
Ombrage était haut dans le ciel, observateur de ce qu'il vient de ce passé. Cette sorcière avait réussi son coup. Mais Ombrage éleva sa main sur Elizabeth.
- Votre majesté, laissez moi vous aider à aller jusqu'à bout !
Il voulut la pousser dans le vide, mais Ombrage se stoppa : il a beau forcé, il n'arrivait pas à porté atteinte à sa maîtresse. Comme si...
Les runes d'un pacte démoniaque apparaissèrent au bras d'Elizabeth, d'un calme olympien. La reine se retourna, et elle attrapa dans l'air une chaîne invisible qui la relié à Ombrage. Elle tira sur cette chaîne invisible, et Ombrage tomba d'un seul coup, la gorge happé au sol. Les ténèbres se fondirent en lui, et le démon reprit taille humaine, petite ombre démoniaque à genoux face à sa maîtresse.
- Il suffit, Ombrage. Tu m'appartient, tâche de t'en souvenir.
Elizabeth était déjà en train de partir en traînant derrière elle son démon dépouillé, silencieux et museler.
L'immense dragonne de nacre observa depuis la haute tour les étoiles, ses sœurs, retrouver leurs éclats célestes. Dame Liliana ferma les yeux, appréciant sur sa peau nacré l'éclat ruisselant de constellation qui caressaient ses pâles écailles. La lueur de la lune elle-même semblait embrasser sa fille comme un remerciement mystique.
La gardienne du destin déploya ses ailes d'opales. Elle invita même Immeron à monter sur son vaste dos constelés par la nuit étoilé, la voûte céleste semble valser à même ses écailles. L'écume du cosmos coulait dans ses veines.
Immeron ne se fit pas prier : il grimpa sur le dos de sa Dame. Et elle s'envola, déploiyant ses ailes opales, rejoignant le ciel, jusqu'aux Monts Brumeux.
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