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Chapitre 30

"Ne laisse pas tes sentiments prendre le dessus. Tu es ma fille, descendante du Chaos. Je t'ai forgée pour contrôlé ce Chaos, pas pour le devenir."

~Elizabeth

Quatres siècles auparavant...

"Pour les Mortels... La Réalité.
Pour les Mortels... L'Imaginaire."

Dorcas avait entendu sa mère murmurer ces quelques mots toute la journée. L'elfe se demandait visiblement pourquoi sa mère les aimait tant, mais en tout cas, son humeur en avait prit un coup, si bien qu'elle était montée dans sa chambre sans pipé mot ni à ses frères, ni à sa mère.

"Cache tes émotions."

La princesse se regarda dans le miroir, se toisant de haut en bas. Les "conseils" de sa mère revenaient à chaque fois qu'elle en avait le moins besoin. Où était la devise des descendants du Chaos ?

"Je veux de toi une arme d'aristocratie."

Sans même s'en rendre compte, des larmes de rage coulaient de ses beaux yeux violacés, formant une cascade sur ses joues pâles.

"Je veux de toi une héritière"
"Iuncta in tenebris."

Dehors, le soleil se couchait. Création de la Réalité, frère du Temps, il rappelait à Dorcas que le bal était ce soir. Elle détestait ne serait-ce que l'idée de devoir se montrer convenable à un tas de nobles qu'elle ne connaissait même pas.

Ces pions inutiles.

Ils n'étaient que des pions aux bottes de sa mère, prêts à tout pour obtenir le moindre petit privilège pour se démarquer des autres.

Pathétique.

- Tout va bien ? fit son grand frère Louison derrière elle.

Dorcas se retourna subitement, comme prise en flagrant délit. Elle s'essuya rapidement les joues, puis répondit d'un ton presque tranchant :

- Oui.

Louison parût presque hésiter une seconde, avant de foncer vers elle pour l'enlacer. Sa petite sœur soupira longuement, puis lui rendit son étreinte en esquissant un léger sourire.

- Tu veux que je te coiffe ? demanda t-il soudainement.

Comme ça, sans contexte. Dorcas se dégagea de son étreinte en haussant un sourcil.

- Bah quoi ? Y a un bal ce soir ! Tu veux que je te coiffe ? demanda Louison pour la deuxième fois.

Dorcas hocha la tête doucement. Elle porta son regard sur son miroir. À travers son reflet, elle admira sa peau éclatante et douce, observa ses épaules en posture gracieuse et parallèle, releva son cou d'une finesse habillée de diamonds, regarda sa mâchoire parfaitement dessiné, passant sur ses lèvres en volupté harmonieuse, puis sur ses pommettes saillantes et jalousées. Jusqu'à plonger dans ses yeux d'un violet hypnotique et mélancolique.

- Tu penses que j'ai fais une erreur ? Il m'arrive de regretter...

Louison prit entre ses mains les mèches noires, ondulations couleur freux de sa sœur et commença à la coiffer en silence, sa gorge nouée par les regrets lui aussi. De ces empathies silencieuses qui apaisait par leur simple présence, il caressait les cheveux en tendres, soyeuses et sombres mèches entres ses doigts. Au fond, quand il plongeait dans les yeux magnifiques de sa soeur, il y voyait toujours les mêmes reflets qu'avait la jeune enfant bossue. Et sa sœur reprit, d'une voix qui s'enlisait dans la confidence, presque hésitante et peinée.

- Si ça aurait été une fille, je lui aurais donné le nom de Agatha, en hommage à notre sœur.

Louison acquiesça tout doucement, la gorge nouée. Il retenût ses larmes, expira un bon coup, et termina son œuvre. Les cheveux parfaitement lisses de Dorcas tombaient en cascade le long du dos, tandis que deux fines tresses, réalisées à partir des mèches de chaque côté du visage, se rejoignaient élégamment à l'arrière de la tête pour ne former qu'une seule tresse centrale. Cette coiffure, à la fois simple et raffinée, dégageait une aura de douceur et de délicatesse : parfaite pour le bal de ce soir, en somme.

La princesse adorait. Elle se contempla dans le miroir, et remercia son frère d'un petit hochement de tête. Celui-ci l'embrassa sur le front, avant de partir dans sa propre chambre.

Dorcas se regarda dans le miroir pendant une bonne heure. Ce fût Léandre, son autre frère, qui la retira de sa contemplation pour aller saluer les premiers invités.

Tout cela allait être bien long.

~~~~~

Il se trouvait que les derniers et plus importants invités étaient en fait les divinités des Monts Brumeux : Arachnéa sous forme humaine, Immeron, Dame Liliana, et la Dame Blanche.

Dorcas essuya une perle de sueur qui menaçait de gâcher la perfection de son maquillage, son esprit embrouillé par mille questions. Le souvenir de sa mère murmurant ces phrases énigmatiques toute la journée refit surface. Pour les Mortels... La Réalité. Pour les Mortels... L'Imaginaire.

Habillés de façon assortie, Immeron et Liliana étaient tout d'eux constellés d'étoiles sur un fond bleu marine. Sans même prêter la moindre attention au petit groupe de princes et princesses devant eux, Immeron prit la main de sa Dame aveugle, et allèrent danser la valse sur le tempo endiablé des violons et autres instruments à cordes vibrant de notes envoûtantes.

Malgré toutes les connaissances que sa mère s'était efforcée à lui enseigner, elle ne le savait même pas : Dame Liliana pouvait toucher Immeron, et Immeron pouvait toucher Dame Liliana. La Vie et la Mort se devaient d'être séparés.

La surprise était bien loin d'être terminée : sa mère, Elizabeth, fit une entrée en grande pompe, habillée de soie noire constellée d'étoiles violettes. En voyant Arachnéa, d'une tête moins grande que son aînée, elle se rua vers elle et l'enlaça, laissant en plan ses enfants dans le décor. Sur la piste, les couples tourbillonnaient.

La déesse de l'Imaginaire poussa un faible gémissement quand sa sœur la serra trop fort. Elle se dégagea vite de son étreinte, puis regarda Louison et Léandre, leur dit l'un de ses fameux "Bonjour !!", avant de se tourner vers elle.

Ces yeux violets, ces cheveux noirs... Tout chez Arachnéa ressemblait à Dorcas. À la simple différence qu'aucune inquiétude ne s'échappait du corps de la Rêveuse.

- Coucou toi ! Tu es Dorcas, je me trompe ?

Avant même d'attendre une réponse, Arachnéa continua sur sa lancée :

- Comment vas-tu ? Tu ressembles à ta mère, un truc de dingue.

Celle-ci regardait la scène d'un air presque amusé. Loin de son pragmatisme habituel, Dorcas supposait que tout ce beau monde devait lui faire plaisir : la reine souriait.

- ...

Sur ce silence, Dorcas mit un point d'honneur en allant rejoindre ses frères, qui étaient partis depuis quelques temps s'empiffrer dans un coin. Elle se fraya un chemin parmi les nobles, et déclara :

- Vous ne changerez donc jamais...

- On se régale ! avoua Léandre, la bouche pleine. C'est un bal, après tout ! Et rien de tel que manger pour passer le temps quand on se fait chier.

- Léandre, le réprimanda Louison. Les manières, je te prie.

Dorcas leva les yeux au ciel, avant de prendre le bras d'un jeune noble pris dans la masse pour aller danser.

~~~~~

Les quelques heures qui suivirent étaient troubles, pour l'elfe. Mais elle se souvenait parfaitement de la fin, particulièrement grandiose et morbide.

Un démon, vide dans sa noirceur, avait atteri en plein sur le buffet, ravageant les environs de magie noire. Un deuxième, étant apparu non loin du millieu de la salle, dévorait plusieurs couples à la volée. Enfin, une dizaine avait directement voulu s'en prendre à Elizabeth et Arachnéa, en pleine discussion il n'y a pas moins d'une fraction de seconde.

- ܐܢܐ ܪܝܚܐ ܕܗܡܘܢܝܐ ܢܩܛܐ ܠܘܘܗܝ ܩܕܡܝ.
-ܐܢܐ ܚܝܘܬܐ ܕܟܐܘܣ ܢܩܛܐ ܠܘܕܥܐ.

Les dix démons disparurent dans leurs propres putréfactions. Quiconque voulait toucher à la Déesse de la Réalité et à celle de l'Imaginaire mourrait : c'était l'évidence même. Elles étaient bien trop protégées par le mystique. Mais malgré tout leurs efforts, les deux sœurs étaient déjà en proie à d'autres attaques.

Elle ne réalisa qu'une seconde plus tard avec horreur la disparition de ses frères. Elle tourna lentement la tête vers sa droite, là où ils se tenaient un instant.

Elle ne vit que du noir.

Un démon la surplombait déjà de toute sa hauteur, prêt à la dévorer.

- pɑs ʈʊʃ ʋɪl kɹɨˈtʃuɹ.

Au tour de la Dame Blanche de se lancer dans le combat. Dorcas avait déjà entendue la douce langue des Rêves, bien qu'incapable de la parler.

L'épée massive fit un trou béant dans le vide, et la Dame Blanche s'interposa entre Dorcas et le démon. Se ruant vers le vide devant elle, elle fit tournoyer son épée dans tout les sens.

La princesse recula et regarda plusieurs fois autour d'elle, paniquée. Elle voulut hurler les prénoms de ses frères, mais les mots se bloquaient dans sa gorge...

Elle avait besoin d'une liste, pour un minimum d'ordre dans sa tête :

1) Louison et Léandre étaient hors de vue.

2) Sa mère et Arachnéa prononçaient toujours des incantations tous plus chaotiques les unes que les autres.

3) La Dame Blanche se battait toujours contre le démon, qui n'avait qu'une idée en tête : les dévorer toutes les deux.

4) Immeron et Liliana protégeaient le peu de nobles qui avaient survécus à l'attaque.

Le Démon finit par attraper la Dame Blanche et lui enfonçait une griffe pointue dans le torse, tintant sa robe immaculée de rouge pourpre.

- ʔkʰʊ lɑ pɑlɜʊɾʔdɛʂ ɔɾkɨʃɑi̯... zɛ tʰɛkʁæʂ ɖɪn ʈɔn vɪdθ.

Immense pâleur de lune qui engloutit le vide, deux énormes implosions de blanc traversèrent le démon, pour au final se dissoudre dans l'air, accompagné par celle qui l'a tué.

Ne restait de la Dame Blanche qu'une orchidée précieuse salie par le vide. Dorcas s'accroupit doucement, la prit entre ses doigts graciles, et l'observa une milliseconde.

Avant de relever la tête... apercevoir Léandre qui gisait au sol, baignant dans une flaque de sang.

Et Louison, qui subissait le même supplice que la Dame Blanche...

- Non !

La scène s'écoulait comme au ralenti. Dorcas ne savait même pas si c'était elle qui avait parler. Si c'était sa mère, toujours occupée avec une véritable vague de Vide. Si c'était Léandre, en pleine agonie silencieuse, ou même son père, mort il y a bien longtemps.

ܕܝܠܟܘܢ ܣܓܝܐ-

Les mots de sa mère avaient résonné dans la salle. Le temps c'était comme soudainement arrêté.

Les démons rapetissèrent jusqu'à disparaître, mais les morts, étalés au sol, étaient toujours là, eux.

Elizabeth regarda les cadavres de ses fils. Une petite étincelle de tristesse brilla son regard. Arachnéa, peinée pour elle, regardait sa sœur avec le détachement de ceux qui voulait consoler.

Mais la déesse de la Réalité inspira et expira calmement.

Et tout ce fit noir pour Dorcas. Il n'y avait plus rien. La princesse s'écroula, et malgré tout les efforts possibles et envisageables, elle s'évanouit.

C'était là leur tragédie, leur sombre existence :

"Iuncta in tenebris"

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