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Namib savait qu'il n'aurait qu'une chance lorsque Tempête de Sable et lui se tournaient autour, il savait qu'il ne devait pas échouer. La Guerre avait totalement changé tout le monde car jamais d'après ce qu'il avait lu une tribu entière avait pris le contrôle sur certaines et en avait décimé une autre. Les règles avait changé et la plupart ne pensait qu'à leur survie et celle de leur famille.
Le dragonnet savait que tant que sa mère, son frère, Ardente et lui était sain et saufs, c'était le plus important. Bien qu'il avait agi pour protéger une dragonnette qu'il ne connaissait même pas et qui de plus est - était une potentielle ennemie dangereuse. Il refusait cette option, il était sûr que si elle était venue au Royaume de Sable libre c'était pour fuir. C'était le seul refuge possible, vu que les ailes de Ciel ne faisait que de repousser tous les autres dragons et que les ailes de mers n'étaient pas concernées par la Guerre, il y avait un espèce de contrat tactique invisible entre eux et les ailes de Nuit, quelque chose du genre : "Tu ne te mêles de rien et je laisse ton royaume tranquille vu qu'on n'en a que faire.”
Donc son royaume était la meilleure option pour demander asile ou trouver des alliés. De plus, elle ne paraissait même pas adulte et il savait que les ailes de Pluie avaient volontairement rejoint les ailes de Nuit pour éviter des pertes. C'est pourquoi le dragonnet était convaincu que l'inconnue n'était pas venue au nom de leur ennemis. Et c'est pourquoi il devait dès à présent se battre pour sa vie contre Tempête de Sable.
Namib jaugea rapidement son état et celui de son ennemi. Il avait une sale griffure au museau, aux épaules et une morsure près de la base de son aile droite. L'autre avait une entaille sur son oreille et des griffures sur le flanc ainsi qu'une blessure sur l'épaule gauche.
Nous sommes à peu près à force égale. Je pense que Suricate a dû l'entraîner donc il doit avoir plus d'expérience que moi. Par contre, je connais certains tours qui devront faire leur effet sur lui.
Alors que tous deux allaient s'entrechoquer, les soldats arrivèrent, essoufflés :
« Nous ne l'avons pas retrouvé.
- Elle a comme disparue.
- Nous avons fait tout notre possible, malgré l'état de Sable et Mirage. »
Tempête de Sable grogna de nouveau et souffla d'un air de mépris :
« Ça ne m'étonne même pas de votre part. Vous avez laissé filer une informatrice de la plus haute importance, la reine sera informé de votre incompétence, croyez-moi. »
Ces derniers baissèrent la tête et Namib fut à l'instant très content d'être encore un dragonnet. Devenir un soldat pour servir cet imposteur n'était pas pour lui, il ne l'aurait pas supporter longtemps. Il avait réellement de la peine pour eux, qui devait subir l'attitude désagréable d'un gamin prétentieux et obéir au moindre de ses ordres sans les remettre en question.
Heureusement qu'il ne sera jamais rien de plus qu'un Prince et qu'il ne sera jamais à la tête du Royaume.
Il fut sorti de cette pensée par la voix méprisante de son rival :
« On dirait que c'est ton jour de chance. Tu ne mourras pas sous mes griffes mais ça ne va pas tarder. »
Après un dernier coup d'épaule, Tempête de Sable se redressa et avança fièrement vers le palais de sa Tante, les soldats sur ses talons.
Pourquoi est-ce qu'il n'a pas continuer le combat ? Ou qu'il a essayé de m'emprisonner ? Ça n'a pas de sens... À moins que ...
Namib compris que son ennemi ne voulait pas l'amener à la reine car elle verrait rapidement qu'il n'y a rien à lui reprocher. Et il voulait être sans témoin pour pouvoir raconter sa version de l'histoire sans risquer d'être contredit. Et même s'il ordonnait aux soldats de suivre son récit, il y avait toujours un risque d'incohérence entre les discours.
Et il ne veut pas que ces derniers lui viennent en aide si l'on s'affronte. Non, il veut être le seul à pouvoir me faire du mal.
Il soupira de nouveau et il savait qu'il allait devoir trouver une excuse à sa mère pour son état. Bien que ce n'était rien de grave, il savait que ça allait l'inquiéter et qu'elle fera que de l'asaillir de questions et de soins inutiles. C'était rassurant et réconfortant quand il était petit mais maintenant, il trouvait cela exagéré et voir carrément gênant. Il avait l'âge pour se soigner et de débrouiller tout seul.
Comme Viscache. J'espère que j'ai bien agi et qu'il serait fier de moi... Je l'espère vraiment.
Songea t-il en reprenant la route. Il n'avait pas faim et même si il aurait voulu raconter cette mésaventure à son amie, il ne voulait pas la déranger encore une fois. Alors que Namib avait décidé de reprendre la route à pied et sentir le sable chaud sous ses pattes, il vu ce dernier bouger.
Qu'est-ce que ça peut être ? Un ennemi ? Une proie ?
Alors qu'il décida de doucement le contourner, le sable remua plus fort et la même dragonnette violette se jeta sur lui.
« Hé ! Du calme, c'est moi ! Je t'ai aidé tout à l'heure ! »
Cria t-il alors qu'elle le relâcha. Vu qu'elle était plus près, il en profita pour l'observer plus attentivement. Il n'avait jamais vu d'aile de Pluie d'aussi près et en vrai mais elle lui paraissait différente de ceux sur les parchemins. Il n'arrivait pas exactement à savoir pourquoi mais cette dragonnette était bizarre. Elle était de couleur violette majoritairement avec un peu de vert. Ses ailes paraissaient gigantesque et avec un voile tandis que son museau était plus trapu et plus large que ce qu'il pensait par rapport à sa svelte silouhette.
« Ah oui, le nabot de tout à l'heure. Tu t'imagines que je vais sans doute te remercier et te sauter au cou pour ton action héroïque, je me trompe ?
- Euh... Si c'est coutume dans ta tribu de faire ça, pourquoi pas ? »
À vrai dire, il ne se sentait pas vraiment héroïque sur cette action et il ne savait pas comment se comporter. Et pour être honnête, il préférait que ce soit Ardente qui lui saute au cou plutôt que cette inconnue.
« Non ! S'empressa t-elle de dire. Et tant mieux. J'aurais pu m'en sortir seule, je maîtrisais la situation.
- Si tu le dit... »
Il n'avait pas envie de la contredire. À vrai dire, il était encore en train de réfléchir aux paroles de Tempête de Sable. Elles avaient eu beaucoup plus d'impacts qu'il l'aurait pensé.
« Bien le nabot, je vois que t'es partie je ne sais pas où donc je vais partir.
- Attends ! Tu es venue ici pour demander asile, n'est-ce pas ? »
La dragonnette soupira. Elle était un peu plus petite que lui mais ça ne l'empêchait pas de le toiser de toute sa hauteur.
« Non merci. Il est hors de question que je vive ici. Le sable, c'est dégoûtant, ça salit mes écailles et j'aimerais éviter de me faire accostée ou agressée par tous les dragons d'ici. Ce n'est pas contre toi, hein. »
Il leva simplement les yeux au ciel. Elle n'avait pas du tout répondu à sa question ou alors de travers.
J'avais raison lorsque je me disais qu'elle était bizarre.
« Non, je voulais savoir si tu fuyait la Guerre et que tu avais besoin d'aide.
- J'ai besoin de l'aide de personne, le nabot. Et je ne fuis pas.
- Donc tu es au service des ailes de Nuit ?
- Si c'était le cas, tu crois vraiment que je te le dirai ? »
Il secoua la tête. C'était logique après tout mais dans ce cas, ça voulait dire qu'il avait mal agi et qu'il était un traître. Et que Tempête de Sable avait visiblement raison.
« Relax, nabot. Je ne vais pas tuer ta Reine ou m'emparer de ton royaume ! Je fais équipe seule, au cas où tu ne l'avais pas remarqué.
- Alors pourquoi es-tu ici ? Je peux également te réduire en pièce si tu es une menace ! »
En disant ces mots, il se rendit compte à quel point il était ridicule de menacer une aile de Pluie maigrichonne et en piteux état.
Faire preuve de pitié n'est pas une faiblesse.
C'était ce que disait également Viscache et Namib comprenait à présent que c'était le contraire de ce qu'il faisait.
« J'aimerais bien te voir essayer, nabot. T'as vu comment ont fini tes petits copains, là ?
- Je m'appelle Namib au fait. Et si tu veux soigner tes blessures, je peux t'emmener quelque part, comme ça tu me parlera un peu de toi.
- Je fais équipe seule, je t'ai déjà dit, nabot. Donc je me débrouille.
- Tu risques de te faire facilement repérer par les autres et même si tu te défends bien, tu n'es pas en état de le faire correctement. »
Il l'observer grogner, comme si elle hésitait donc il ajouta :
« Ce n'est pas un piège. Si c'est ta mort ou ton emprisonnement que j'aurais voulu, je n'aurai pas tenté de m'opposer aux soldats de la reine.
- Et je n'ai rien contre ton royaume sinon ça fera un moment que je t'aurais tué toi et tes petits copains.
- On est sur la même longueur d'onde alors. »
Il réfléchissait déjà à l'endroit où il pouvait emmener la dragonnette. Namib voulait éviter que sa mère se pose des questions et il imaginait mal emmener cette inconnue en cachette. Il ne voulait pas l'emmener non plus chez Scorpia car elle poserait trop de questions et risquait de mal prendre son intervention et d'en parler à son frère qui lui retirerait sûrement sa mission et ça il ne pouvait se le permettre. Il ne restait que son amie. Il savait qu'elle ne lui poserait aucune question et si un dragonnet avait besoin d'aide, elle n'hésiterai pas.
« Tu ne peux pas changer la couleur de tes écailles ? Parce que je doute que tu passes inaperçue où je t'amène.
- Oula on se calme nabot, j'ai pas encore dit oui et où est-ce que tu veux que j'aille ? Je ne veux pas bouger d'ici et avoir encore plus de sable dégoûtant sur moi ! »
Il supposait que c'était plutôt parce qu'elle ne le pourrait pas longtemps vu son état mais n'ajouta rien. Il devait réfléchir à un moyen de faire venir Ardente ici.
« Tu peux encore te cacher dans le sable ? Je vais faire venir mon amie. Elle vient d'un autre royaume comme toi.
- Bien sûr quelle question, nabot ! Et ça m'étonnerait qu'elle soit comme moi car je ne viens pas que d'un royaume. »
Ça faisait longtemps qu'il ne releva plus son prénom mais ce n'était pas ça qui l'intriguait. Il mis un moment avant de comprendre ce qu'elle voulait dire :
« Tu veux dire que ...
- Je suis une hybride, oui. À moitié Aile de Nuit si tu n'avais pas remarqué. Donc j'espère que ta petite copine ne m'en voudras pas. Je me sentirai mal de devoir la tuer si je le devait.
- Non..., s'étrangla t-il. Il ne savait pas si c'était de l'humour ou pas et il ne préférait pas le savoir finalement. Elle ne te feras aucun mal, à part soigner tes blessures et t'aider si t'as besoin.
- Je t'ai déjà dit que... Bon laisse tomber. Va chercher ta petite copine qu'on en finisse et que je reparte le plus vite possible. »
Il hocha simplement la tête et après avoir jeté un dernier coup d'œil à l'inconnue, il s'envola.
Faite que je fasses les bons choix. Les mêmes que ferait mon frère. Les mêmes qu'il approuverait.
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