4- Sombres betises
Nous avions quatorze ans quand j'ai commencé mes premières bêtises, qui n'étaient pas des moindres, et j'ignorais à l'époque que ça aurait pu le toucher, surtout que nous avions pris nos distances. Il avait arrêté de me raconter ses rêves, juste un, une fois de temps en temps et je sombrai dans une sorte d'auto-destruction. Je faisais partie de ces filles mal dans leur peau, mais qui se taisent. Je me souviens me répéter continuellement que je n'étais rien, et pour faire cesser cette voix, j'utilisais un rasoir avec lequel j'entaillais ma chaire, ça ne marchait pas vraiment pour être franche, mais c'était devenu comme naturel, et je fermais les yeux lorsque le frotement de mes pulls me brûlaient les bras.
Le plus dur dans cette épreuve avait été le fait que je n'en ai pas parlé à Arrhur, j'avais beaucoup trop honte de moi, on parlait peu en plus, alors je m'étais tue. On se baladait dans la cour lorsqu'il avait glissé un bout de papier dans ma poche, me demandant de le lire seulement le soir. Alors j'ai attendu avant de lire.
Tu te souviens de la première et unique lettre que je t'avais écrite ? C'était lorsque j'avais appris pour mon appendicite, t'inquiète je ne t'écris pas pour une aussi sombre nouvelle, juste pour mon rêve, quelque peu particulier et je voulais que tu en gardes une trace de plus que dans le carnet. J'espère que tu le tiens encore ...
Je me suis réveillé dans mon lit, une journée banale, mais tu n'étais pas en cours, et pourtant je t'ai cherché, de longues heures, en vain. La vielle bique qui nous sert de CPE est entrée dans la classe, on s'est bien sûr, tous levés pour l'accueillir, mais sans toi pour lancé un petit regard remplit de peur face à la nouvelle, la classe me paraissait vide. Elle a pris la parole.
" je suis vraiment désolé de vous apprendre que votre camarade, Victoire Leforestier est morte hier soir, dans d'atroces conditions. Son suicide à été un véritable choc pour tout le monde, et nous aimerions que chacune des personnes souffrantes dans cet établissement trouvent un adulte pour parler, qu'il ne s'enferme pas dans sa douleur."
Je me souviens m'être vidé de tout sentiment, tu n'étais plus là. Je me suis réveillé juste après, revoyant toutes tes marques de mutilation dans ma tête, comme des flashs.
Dis-moi que je m'étais trompé et que tu ne t'inflige pas tout ce mal inutile ... tu mérites tellement mieux Victoire.
Arthur ;-)
Je n'ai pas retouché à ma lame pendant longtemps après cette "lettre", la douleur de lui avoir fait du mal m'était encore plus douloureuse que la douleur physique. Il a fait de multiples cauchemars, et pendant longtemps à ce sujet, avant que cela ne s'estompe dans son esprit ...
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