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Phantasya

Lorsqu'elle reprit conscience, Anna se leva d'un bon et dut se retenir à un arbre pour ne pas retomber aussitôt au sol. Toujours nauséeuse, elle voyait le monde tanguer sous ses yeux, ce qui ne l'empêcha pas de constater que ce qu'elle avait pris pour un rêve était bien réel.

Elle était entourée d'arbres baignés par la lumière de la lune et ne voyait que cela à perte de vue. Reprenant progressivement le contrôle de ses sens, elle scruta le monde autour d'elle à la recherche de la femme qui l'avait certes sauvée mais qui l'avait aussi traînée jusqu'ici (peu importe ce que « ici » signifiait).

La jeune femme entendit des mouvements venant d'un arbre juste devant elle, puis elle vit la femme aux yeux émeraudes en descendre, utilisant les branches comme point d'appui et retrouvant la terre ferme à l'issue d'un bon léger et gracieux. Il sembla même à Anna que le vent avait amorti sa chute, mais peut-être était-ce le fruit de son imagination. Une chose était sûre en revanche : son ange gardien ne portait plus du tout la même tenue.

Tout lui revint brusquement en mémoire. Le manteau à capuchon. La mèche de cheveux roux rebelle. Elle souhaitait en avoir le cœur et lui demanda sans préambule :

- On s'est déjà rencontrées, n'est-ce-pas ?

- Eh bien, je vois que tu as une excellente mémoire ! Inutile donc de garder le secret plus longtemps... Effectivement, nous nous sommes déjà rencontrées lorsque tu n'étais qu'une petite fille. Mais permet moi de me présenter malgré tout.
Enchantée, très chère Anna. Je me nomme Aïel., lui dit la femme aux tâches de rousseur en s'inclinant avec respect.

Abasourdie devant cette révélation, Anna ne lui retourna pas la politesse et enchaîna comme si de rien était :

- Mais.... Enfin... Je vous ai vue dans un REVE !

- Je vais tout t'expliquer comme promis, mais je pense que tu devrais t'asseoir.

Aïel joignit le geste à la parole et commença à s'accroupir en posant les mains sur les épaules d'Anna, afin qu'elle fasse de même. Une fois toutes deux face à face sur le sol mousseux, la flamboyante rousse reprit la parole :

- Par où devrais-je commencer... Je ne suis pas vraiment la mieux placée pour t'expliquer tout cela, mais tu mérites des réponses c'est évident. Bon... Autant démarrer par ta dernière remarque.

D'un point de vue purement...lexical, notre première entrevue a bien eu lieu au cours d'un de tes rêves c'est vrai. Cela étant, ne t'es-tu jamais fait la réflexion que ce rêve n'avait pas eu le même impact que la plupart des autres sur le moment ? La même... consistance si je puis dire ?

Anna réfléchit un instant à la question d'Aïel. Si elle devait être honnête avec elle-même, elle s'était faite cette remarque plus d'une fois. Elle avait même tenté de l'expliquer à Cassandra un jour, mais cette dernière n'avait jamais vraiment compris ce qu'Anna sous-entendait par là. Sachant qu'elle n'arrivait pas bien à se l'expliquer à la base non plus, Anna n'avait pas insisté.

Semblant lire dans ses pensées, Aïel reprit :

- Je vois dans ton regard que tu as déjà eu ce sentiment. Cela ne m'étonne pas cela dit, car les tiens commencent presque toujours de cette manière.
En fait, depuis ton plus jeune âge, ton esprit est connecté à ces terres. Mêmes nos personnes les plus sages et les plus érudites n'ont jamais totalement su expliquer ce phénomène, dont les origines remontent à la création de Phantasya tel que tu le vois aujourd'hui.

- Phantasya ? C'est à dire ? Vous voulez dire que je ne suis pas sur Terre ?, demanda Anna, incrédule.

- Eh bien...pas exactement... Disons, pour résumer en quelques mots, que Phantasya a été créé à partir de ce que tu appelles la Terre.

Autrefois, ton monde et les nôtres ne formaient qu'un. Mais les Hommes, qui représentaient l'espèce majoritaire, ont fini par craindre ce qu'ils ne comprenaient pas. Une terrible guerre a finalement eu lieu, au terme de laquelle le Haut Conseil Magique a décidé de créer un univers parallèle au tien. Un univers composé de quatre mondes dans lesquels pourraient vivre en sécurité l'ensemble des êtres « non-humains » qui peuplaient encore la Terre. Un univers séparé du cinquième monde, Mannheim le Monde des Hommes, qu'ils baptisèrent Phantasya et qu'ils protégèrent par la plus puissante magie qui aie jamais existée : le Voile des Illusions.

- Vous avez conscience que je ne crois pas un mot de ce que vous me dites ?, rétorqua Anna qui commençait à se dire que sa mystérieuse sauveuse était en fait folle à lier.

- J'en ai conscience oui. Cela n'a rien d'étonnant. Ce que je suis en train de te dire est tellement extravagant pour quelqu'un à qui on a toujours dit que les elfes et les nains n'existaient pas... Mais si tu veux réellement juger par toi-même, je te conseille de lever les yeux au ciel., continua la flamboyante femme aux yeux émeraude sans se départir de son calme.

Anna hésita un instant, puis décida de faire ce qu'Aïel venait de suggérer. Toujours assise, elle se pencha en arrière pour regarder la lune à travers une trouée dans la canopée et n'en crut pas ses yeux.

En plus de la lune, quatre astres étaient visibles dans le ciel nocturne. Ils avaient tous la forme de planètes plus ou moins grandes, qui semblaient à des distances différentes de là où les deux femmes se trouvaient. En regardant plus attentivement, la jolie brune remarqua que l'une de ces planètes paraissaient plus floue que les autres. Elle plissa les yeux et se concentra, en espérant rendre celle-ci plus nette, mais l'effet produit fut tout autre.

Les contours de la planète se firent effectivement plus précis, mais elle se sentit soudain comme happée par cette dernière. Elle fonça à vive allure vers l'astre qui grossissait à vue d'œil. Sa vue se troublait et elle sentit son corps être déformé par la vitesse de sa course, qui s'arrêta aussi brusquement qu'elle avait commencée.

Perdue au milieu du vide de l'espace tout autour d'elle elle put, après quelques instants supplémentaires, contempler l'objet initial de son interrogation.
La forme des terres qui composaient cette planète ne laissait pas de place au doute et pourtant comment était-ce possible ?

Semblant vouloir apporter une réponse à cette question, la course folle d'Anna vers la planète reprit de plus belle. La jeune femme ferma les yeux en attendant d'être stoppée à nouveau...ou de mourir écrasée en atteignant le sol.

Elle s'arrêta tout aussi violemment que la première fois et attendit quelques secondes avant de rouvrir les yeux. Elle flottait au-dessus d'une ville plongée dans le noir. Pourtant, grâce à la lumière des réverbères, elle pouvait distinguer quelques éléments du décor environnant.

Une allée pavée entourée d'immeubles de part et d'autre. Au bout de celle-ci une cathédrale. Au-dessus d'un magasin de la rue les vestiges d'un bâtiment que tous les anciens habitants avaient connu et apprécié. Elle était de retour à Amiens !

Son appartement était juste là. Il lui suffisait de plonger encore un peu plus et elle pourrait reprendre sa vie. Malheureusement pour elle, elle n'atteignit jamais la terre ferme.
Alors qu'elle se penchait pour tenter de regagner la porte de son immeuble, elle sentit une force invincible la tirer en arrière et elle fut catapultée tel un boulet de canon directement jusqu'à son point de départ.

Complètement sonnée, elle mit presque une minute pour entendre qu'Aïel l'appelait d'une voix inquiète :

- Anna ? Anna tu vas bien ?

- Que... Qu'est-ce qui m'est arrivé ?, lui demanda-t-elle la bouche pâteuse et l'estomac au bord des lèvres.

- Je ne peux que faire une supposition... Mais je pense que tu as expérimenté ce que les Conteurs appellent la projection astrale. Cette capacité leur permet de se déplacer par l'esprit dans n'importe quel endroit des mondes, afin d'observer le cours des événements en direct sans se déplacer physiquement.

- Mais enfin, je ne suis pas une Conteuse, quoi que ça puisse être. Je... je n'ai rien de spécial., essaya d'articuler Anna qui se sentait submergée par tout ce qu'elle venait de vivre.

Ce sentiment que tout lui échappait l'oppressa petit à petit, l'empêchant de respirer. Plus elle aspirait d'air, plus elle suffoquait. Paniquée, chercha du regard Aïel, qui s'approchait déjà.

Celle-ci s'accroupit à la hauteur d'Anna et plaça sa main sur son front. Elle se pencha ensuite vers elle et lui murmura à l'oreille des paroles visant à l'apaiser. Le cœur d'Anna ralentit progressivement et elle parvint à reprendre le contrôle de sa respiration.

Malgré le calme qui l'habitait, la jeune femme n'osait pas prendre la parole de peur d'être secouée par une nouvelle crise d'angoisse. Tout ce qu'elle avait vu et entendu était tellement invraisemblable !

Pourtant, au fond d'elle une voix lui rappelait qu'elle s'était toujours sentie étrange. Qu'à plusieurs reprises elle avait eu l'impression de réellement voir des choses qui n'auraient jamais dues être là, comme cette fois où, enfant, elle avait failli tomber d'une falaise car elle pensait suivre une dryade.

Évidement elle aurait aimé croire à tout ce que la femme rousse en face d'elle lui avait dit, mais comment le pouvait-elle ? Elle n'était qu'Anna, une quasi trentenaire célibataire qui ne savait pas quoi faire de sa vie.

Aïel, de son côté, scrutait les moindres réactions de sa protégée. Elle savait que tout risque de rejet était derrière elles, du moins pour le moment. Elle était en revanche curieuse de voir si Anna allait tout accepter en bloc, ou si elle allait vouloir en savoir beaucoup plus tout de suite.

Si tel était le cas, Aïel devrait alors marcher sur des œufs et ne distiller les informations qu'au compte-goutte, car Anna n'était définitivement pas prête à tout entendre.

Après de longues minutes de silence emplies de conjectures, Anna demanda à sa sauveuse :

- Bien... hum... en admettant que tout ce que vous me dites est vrai... Dans quel monde sommes-nous sensées être ?

- Nous sommes dans mon monde, Spegelheim le Monde Miroir, et très précisément à la frontière entre les royaumes de Sirin et de Queran. Il s'agit du premier monde à avoir été conçu dans Phantasya. Tu te rendras vite compte qu'il ressemble énormément au tien... s'il avait été figé au Moyen-Âge. Mon monde est majoritairement peuplé d'humains ou d'humanoïdes pratiquant la magie.

- Et comment se nomment les autres mondes ?, enchaîna Anna, bien plus intriguée qu'elle ne l'aurait voulu.

Aïel sourit imperceptiblement à sa question et poursuivit en montrant tour à tour les planètes dans le ciel :

- Là c'est Mannheim, le Monde des Hommes comme je te le disais plus tôt. A sa droite, tu peux apercevoir Jordiskheim, le Monde Souterrain et demeure des elfes noirs. Contrairement à l'image que vous en avez sur Terre d'ailleurs, ils sont pour la plupart très avenants et tournés vers les autres.

Vient ensuite Blekkingarheim, le Monde des Illusions, à la gauche de la Terre. C'est une planète repliée sur elle-même et qui cultive le culte du secret. Je ne n'y suis personnellement jamais allé, mais les rares échos que j'en ai eu font froid dans le dos. Il paraît que l'on ne peut croire ni rien ni personne si on ne vit pas là-bas, d'où son nom...
Et enfin, encore plus loin à gauche, tu peux observer Fremtidheim où vivent essentiellement des nains. C'est un monde dans lequel la technologie est omniprésente. Tu serais probablement surprise de leurs avancées par rapport aux vôtres., ajouta-t-elle d'un air amusé.

Anna s'efforçait d'intégrer toutes ces informations. Même si son éducation cartésienne luttait contre l'incongruité de tout cela, son côté rêveur ne cessait de lui répéter que c'était peut-être possible. Après tout, les scientifiques étaient de plus en plus nombreux à douter que les hommes soient seuls dans l'univers. Alors pourquoi n'existerait-il pas également des farfadets ou des géants ?

Cette hypothèse n'expliquait malgré tout pas pourquoi elle s'était retrouvée parachutée dans un monde qui n'était visiblement pas le sien. Aïel semblait, du reste, avoir fait exprès d'éluder la question en se lançant dans ce cours d'astronomie ce qui perturbait la jolie brune.

Celle-ci mourrait d'envie d'avoir une réponse claire à ce sujet tout en craignant ce qu'elle pourrait entendre, aux vues des brides d'informations qu'elle possédait déjà. Sa détermination à découvrir la vérité finit par prendre le dessus et elle se lança :

- Et moi qu'est-ce que je viens faire dans tout ça exactement ?

- Eh bien, comme tu l'as probablement déjà compris, tu es une de ces personnes capables d'établir un lien avec Phantasya. Ceux que l'on appelle les Conteurs, depuis des siècles maintenant.

- Oui oui ça j'avais saisi., répondit Anna avec une colère à peine contenue devant l'évident manque de volonté d'Aïel à répondre vraiment à sa question.
Mais c'est quoi exactement un « Conteur » comme vous dites ? Et pourquoi quelqu'un chercherait à me tuer moi ? J'imagine qu'il n'y a pas que moi qui aie cette capacité, ce pouvoir ou peu importe comme vous l'appelez !

- Je ne suis vraiment pas la mieux placée pour répondre à ces questions...

- Bon cette fois ça suffit !, s'emporta Anna. J'ai accepté de vous suivre, dieu sait pourquoi, et je me retrouve je ne sais pas bien où sans savoir ni pourquoi, ni comment revenir chez moi. Alors j'estime mériter des réponses. Là ! Maintenant !

La femme aux yeux émeraude ne savait pas quoi faire. Si elle révélait la véritable raison de leur rencontre sans prendre le temps de la préparer, il était certain qu'Anna tenterait de fuir. Malheureusement, c'était déjà probablement la solution qui traversait l'esprit de la jeune femme en cet instant précis.
Aïel pourrait éventuellement user de ses pouvoirs pour la forcer à oublier temporairement ces velléités de rébellion, mais elle perdrait à juste titre la confiance d'Anna.

Un silence pesant s'installa entre les deux compagnes de fortune. Anna se leva et se prépara à partir. Elle ne savait pas où aller, mais n'avait pas envie de rester en présence d'une personne qui lui mentait ouvertement par omission.
Elle fit un pas dans la première direction qui traversa son regard, quand une voix terrifiante se fit entendre non loin de là dans le ciel :

Ne t'en vas pas jeune fille. Le seigneur Syd meurt d'envie de répondre à tes interrogations.

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