À ceux qui ont brisé mon nom,

Vous ne le savez sans doute pas, mais vos mots ont laissé des traces profondes. Chaque rumeur que vous avez chuchotée, chaque regard que vous avez détourné a été une érosion lente de ce que j’étais. Vous avez pris ce que j’avais de plus précieux : ma réputation, cette fragile construction d’une vie, et vous l’avez piétinée comme si elle ne valait rien.

Je ne sais pas ce qui vous a poussés à agir ainsi. Était-ce par plaisir, par ennui, ou pour oublier vos propres douleurs ? Quelles que soient vos raisons, elles ont bâti des murs autour de moi, des murs faits de méfiance et de solitude. Vous ne m’avez pas seulement blessée ; vous m’avez condamnée à porter un poids qui n’était pas le mien.

Chaque soir, j’ai porté vos paroles comme une sentence. J’ai tenté de me défendre dans le silence de mes pensées, mais le monde préfère croire la salissure plutôt que l’innocence. Alors j’ai pleuré, seule, en espérant que quelque chose me sauverait de cette prison invisible.

Ce que vous n’avez pas vu, c’est que derrière ce nom que vous avez détruit, il y avait une personne. Une personne qui doutait déjà d’elle-même, qui luttait pour se sentir entière dans un monde qui ne pardonne rien. Vous m’avez prise au bord du gouffre, et au lieu de tendre une main, vous avez poussé un peu plus fort.

Mais aujourd’hui, je vous écris non pas pour réclamer votre pardon, car je sais qu’il ne viendra pas. Je vous écris parce que je refuse de laisser votre cruauté définir ce que je suis. Vous m’avez brisée, c’est vrai. Mais dans les brisures, on trouve parfois une force insoupçonnée.

Alors, à vous qui avez détruit mon nom, sachez que je continue d’exister. Avec mes cicatrices, avec mes douleurs, mais aussi avec une lumière que vous ne pourrez jamais éteindre. Et peut-être qu’un jour, vous comprendrez ce que cela coûte de détruire quelqu’un sans jamais regarder les conséquences.

J’espère que ce jour-là, vous aurez appris ce que signifie la compassion.