Le garçon, toujours allongé à l'ombre d'un arbre, tournoyait de ses doigts la tige de la rose. Le rêve qu'il avait fait l'intriguait. Que voulait-il dire ? 

Le royaume dans lequel vivaient le petit garçon et sa mère était un endroit animé et prospère : hommes et femmes de toutes les contrées s'y mélangeaient, et les marchandises se faisaient abondantes. Celui-ci était situé à côté d'un bois, qui constituait à lui seul un royaume, que les villageois nommaient Le Bois d'Épique. A côté de ce bois, il y'avait un autre royaume, où les humains se faisaient moins nombreux qu'au royaume du petit garçon, car on ne pouvait s'y rendre qu'en traversant le Bois d'Épique, que seules peu de personnes arrivaient à franchir. Ce royaume, c'était le Royaume de Cœur, qu'on nommait ainsi en raison de sa forme. C'était là-bas que se trouvait l'antidote qui permettrait à sa mère de guérir.

Le petit garçon regardait Blanche. Courir vers sa destinée ? Qu'est-ce que cela signifiait ? 

Un homme l'interpella, mettant fin à ses songes. C'était un pêcheur, qui avait oublié sa canne à pêche un peu plus loin, et qui lui demanda d'aller la lui chercher. Le petit garçon avait appris à l'école qu'il ne fallait jamais refuser d'aider autrui. Il se mis donc en route. Pour retrouver cette canne à pêche, il lui fallait remonter le long du ruisseau, et grimper à chaque arbre, car les pêcheurs d'ici ne pêchaient que perchés sur des arbres, afin de ne pas faire fuir les poissons. Le pêcheur avait oublié sa canne qu'il avait laissé attachée à une branche. Le garçon grimpait, redescendait, et regrimpait. Cela faisait près de vingt arbres, et il n'avait toujours pas trouvé la canne à pêche. Le ruisseau continuait son chemin dans le bois d'Épique, et le petit garçon avait grimpé tous les arbres qui étaient situés de part et d'autre du ruisseau.

 Il remonta encore davantage le ruisseau qui s'engouffrait dans le bois, s'essayant à grimper deux ou trois autres arbres. Ceux-ci étaient plus hauts, et plus difficiles à grimper. Comme il faisait sombre ! La lumière ne paraissait pas pénétrer en ce lieu inconnu. En voulant descendre du troisième arbre, il ne sentit aucune branche sous son pied.

Alors, ses mains lâchèrent prise, et il tomba. Son corps inerte semblait dormir.