L'arroseur arrosé
Pénible. Voilà ce qu'avait été le parcours du petit garçon. Heureusement, il arrivait à destination. Une foule en panique s'éloignait du Village. Apparemment, l'escalier avait été déployé. Essoufflé, le petit garçon courait toujours, se faisant bousculer chaque fois qu'une personne passait. On lui écrasait les orteils, on lui brisait l'épaule. Il continuait, avec son tuyau sur le dos.
Monter les escaliers était une épreuve des plus rudes. Les gens accouraient en masse, hommes, femmes et enfants. Ces escaliers, qui faisait vingt arbres des long, semblaient d'une largeur ridicule comparé au nombre d'habitants du Village Perché. Les monter était terrifiant, voir traumatisant pour le petit garçon. L'image d'une vieille femme lui hurlant de se pousser, bouche grande ouverte, avant d'entraîner avec elle dix villageois, roulant à terre jusqu'au bas de la chute, restera à tout jamais gravée dans sa mémoire. Le petit garçon monta, puisant toutes ses forces au plus profond de lui même. Il avait escaladé la pente, il avait franchit l'épreuve. Tuyau sur le dos, il enclencha la manivelle, prêt à sauver le village.
Rien n'échappa au jet d'eau du petit garçon. Ni les arbres qui s'écroulaient, ni les maisons en cendre, ni les boulangeries, ni les épiceries, ni les placettes, ni les poissonneries, ni les boucheries, ni les édifices, ni les institutions, ni brasier, ni étincelle, sans que le petit garçon ne l'eut éteint. Tous les villageois furent évacués. Il étaient au bas-sol, chose peu courante. Le garçon, épuisé, avait rempli sa mission.
Maintenant, il allait descendre les escaliers, vides. Tous le regardaient. Un tonnerre d'exclamations s'élevèrent, brisant les cris et les pleurs. Bien des héros avait été révélés aujourd'hui, cachés par la monotonie des jours, sauvant à leurs risques et périls concitoyens d'un Village Perché. Mais lui, c'était le vrai héros de ce drame, qu'on acclamait. Il restera dans perché pour toujours dans l'histoire de ce village.
Sur terre, on ne le voyait presque plus. Petit garçon, au milieu de grands villageois, ne se remarquait guère. Le décompte des blessés commença. Fort heureusement, il n'y eut aucun mort. Sauf un.
Le garçon s'approcha. Des torrents de larmes envahirent ses joues en piteux état. Ce qu'il avait vu le plongea dans une profonde tristesse. Il eut une pensée pour sa mère, avant de se laisser tomber à terre, s'écroulant de fatigue.
<< - Petit homme...
- Blanche ! Comme tu m'as manqué, les évènements d'aujourd'hui m'ont bouleversé.
- Petit homme, comment as-tu trouvé l'homme aux chameaux ?
- C'était un bel homme.
- Petit homme, même les choses les plus belles ont une fin.
- Oui, il est mort dignement.
- Pourquoi alors es-tu si triste ?
- Je ne sais pas, comme je suis triste !
- Petit homme, sèche tes larmes. Sans peines, tu ne saurais connaitre le bonheur.
- Où est le mien ?
- Les plus grandes tristesses sont souvent annonciatrices des plus grandes joies. >>
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