Comment oublier ça ?
~~~~~~~~~
- Vous avez faim ? Demandai-je à M. Ledoux.
- Avec c'que j'viens de voir, c'est mort. Et c'est l'cas de le dire.
- Quel glauque jeu de mots. Répondis-je.
Il hocha négativement de la tête.
- Ça n'est pas un jeu de mots. C'est la vérité.
- Vous savez, toute vérité n'est pas bonne à dire. Répliquai-je.
Il ne répondit pas.
- On va où ?
- À la pizzeria.
- Comment vous pouvez avoir faim avec les horreurs que vous venez de voir !? M. Bouvier a été aussi torturé que Luna !
Luna Roussel avait été sauvagement violentée aux toilettes. À peine si l'on avait pu identifier son visage tant il avait été déformé.
- Qui vous dit que j'ai faim ? Lui dis-je.
- Ben vous allez à la pizzeria !
Je soufflai et cette fois-ci c'est moi qui ne répondis pas.
- Vous en avez d'autre des questions comme ça ?
Il se renfrogna.
Il était bizarre.. Un coup, il pouvait être tellement taciturne que c'en était agaçant et un autre coup, il parlait tellement trop qu'il en devenait irritant !
- Terminus, tout le monde descend !
- J'ai pas faim.
Je souffle.
- Vous n'avez envie de rien ! Mais vous allez quand même décoller vos fesses de la banquette, faire fonctionner vos jambes comme leurs fonctions l'indiquent mais aussi, m'offrir un sourire qui rayonne comme le magnifique soleil qui nous illumine !
- Y a pas de soleil.
- Que vous êtes de mauvaise foi ! Grommêlai-je tandis qu'il se levait. Regardez, il vous suffit d'ouvrir vos yeux et..
- Je vais rien ouvrir du tout.
Cette fois-ci je soufflai bruyamment.
- Vous verrez : je vous assure que lorsque vous aurez goûter aux pizzas de Luigi vous deviendrez accros !
- Ouais, si vous le dîtes.
Il était déjà très sceptique au début.. alors lorsque Luigi m'apostropha, ça s'empira :
- Comment va ma cliente préférée ?
Je ris.
- Combien as-tu de clientes préférées, dis-moi ?
- Oh, ça c'est une autre histoire ! s'exclame-t-il. Alors, que veux-tu ?
- Comme d'habitude : une pizza quatre fromages, du jambon enfin bref..la totale !
- Pour vous servir, señorita !
- Merci. Dis-je. Par contre, je regardai Lucas, cette fois-ci il y a du nouveau.
- Ah oui ? Oh, mais..
Il se recula, gêné.
- Mais, mais..mais c'est..ton nouveau... Mais comment as-tu ! Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu avais un homme..? À MOI, ton 2ème pèr..
- Lui-gi. L'interrompis-je. Ça n'est pas mon homme mais mon client ! Pour qui me prends-tu ?
- Oh merci Dios mío { Mon Dieu } ! Alors, que voudrais ton fiancé ?
- * --# * Puisque je viens de te dire que..
- Comme vous voulez. J'm'en bats les..
- En fait, repris-je, il n'est pas très difficile comme tu peux le voir, alors..fais ce que tu veux..! Bredouillai-je, gênée.
Luigi me glissa un regard interrogateur avant de hocher de la tête et filer en cuisine.
Je soupirai.
- Vous pouriez être plus aimable. Il est un brave homme. C'est déplacé et idiot, ce que vous lui faîtes.
- Il est gay et con. C'est tout.
- Il n'est pas gay !
- Si.
- Peu importe ! Peu importe son orientation sexuelle. Car sinon ce n'est plus de l'imbécilité mais de la discrimination que vous exercez !
- Appellez ça comme vous voulez. Je m'en bats les..
- Fermez un peu votre grande bouche, ça nous reposera !
Il ne répondit pas et se tut.
Enfin !
Il y eut un silence durant lequel nous attendions notre pizza.
- Qu'est-ce qui vous dit que Luigi est gay.. ? Demandai-je enfin.
Il eut un rire moqueur.
- Je croyais que ça n'était pas important.
À ce moment, mon visage se décomposa.
Je saturais déjà . . . ?
- Ça vous amuse..de me prendre pour une idiote ?
Il détourna les yeux, mal-à-l'aise.
Ma grimace s'accentua.
Je déteste lorsque quelqu'un me fuit du regard alors qu'il se sait fautif.
Je déteste..
- La lâcheté. Dis-je. Je déteste la lâcheté.
C'était sorti tout seul. Mais je ne regrettais pas de l'avoir dit non plus.
- Pour vous señorita ! Et voici pour El marido ! { Le mari }
Je grimaçai.
- Puisque je te dis que..
- Je vous souhaite un joyeux déjeuner..! Termine-t-il en me faisant un clin d'oeil avant de prendre la poudre d'escampette.
Je soufflai, un sourire en coin.
- Il a un gros accent espagnol.. Non ?
- Oui. Il est Espagnol d'origine. Dis-je.
Il n'ajouta plus rien et commença sa pizza.
- Pouah..! J'aime pas les champignons...! Geint-il.
Je me tourne vers lui, surprise.
- Vous voulez que je prenne votre pizza ? Vous voulez qu'on échange ?
- Comme si que vous accepteriez.
- Puisque je vous le propose c'est que je veux bien, Einstein.
Il ne dit rien de plus,et j'échangeai nos assiettes.
- Mais elle est très bonne, cette pizza..! M'étonnai-je.
Mais je me tus en voyant Lucas, conquis par ma pizza.
- Poii..?
- On ne parle pas la bouche pleine ! M'esclaffai-je, amusée de le voir dans une telle situation.
- P..
Il avala sa bouchée avant de se répéter :
- Qu'est-ce qu'y a ?!
Mais il ne put s'énerver face à mon visage attendri à son égard.
- Je vous avais dit que je vous deviendriez accro !
- Je ne suis pas accro ! Je n'aime pas cette pizza ! Je n'aime pas ce goût délicieusement..
Il s'arrêta de parler devant mon sourire qui s'agrandissait.
- Arrêtez de vous moquez de moi ! Grommêle-t-il, le feu aux joues, en continuant sa pizza.
- D'accord, d'accord, j'arrête..! Bredouillai-je, cachant maintenant mes fou-rires.
Et je n'ajoutai rien de plus... Car j'étais déjà satisfaite qu'il reprenne ne serait-ce qu'un tout petit peu goût à la vie...
Oh oui, nous avançions..., doucement mais sûrement...
Mais nous avançions quand même..
~~~~~~~~~
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro