Daniel était encore venu nous rendre visite, à croire qu'il n'avait rien d'autre à faire ! Ou bien il savait que ça m'énervait, c'était un vrai psychopathe.
Au début tout était calme, nous étions assis dans la cuisine entrain de goûter, il parlait avec ma mère...c'est quand Samira a fait sortir le pain que c'est devenu drôle.

- hey Samira, tu as déjà pensé à manger du pain complet ? C'est plus sain.

Elle laisse tomber sa cuillère dans le pot de Nutella.

- on a pas tous les moyens de manger bio Daniel, repondit- elle sur son ton de foutage de gueule, tu ne te sentirais pas un peu...privilégié ?

- non...enfin...je voulais juste te dire que la nourriture industrielle faisait plus grossir et que-

- et que les gros ne devraient pas être fiers d'eux même ? C'est ça que tu veux dire ?

- non pas du tout ! Demande à ton médecin il...

- il ? Pourquoi ça serait forcément un homme ? Pour toi une femme ne peut pas devenir médecin ?c'est ça que tu veux dire ?

- si si t'as raison ! Mais non ! C'est vrai qu'en France y'a beaucoup de femmes qui sont médecins-

- pourquoi en France ?

Samira : 5000 point.

La victime : -5

Elle continue :

- tu penses que dans d'autres pays il n'est pas possible d'avoir des médecins ? Je sais pas...tu penses que le Togo est sous-développé ? C'est ce que tu insinue ?

- je...c'est pas ce que je veux-

Elle fronce les sourcils, affichant un air dégouté sur le visage.

- tu penses que l'Occident est supérieur au reste du monde ? C'est ça que tu veux me dire depuis le début ? Alors là tu as complètement tors !

- mais Samira...comment tu...je sais même plus de quoi on parlait...

- tu as un vrai problème Daniel...un vrai problème...

Elle emporte le pot de Nutella et le pain avant de le dépasser, je la suis en rigolant. On entend Daniel se plaindre à notre mère quand on arrive dans le couloirs.

- joli foutage de gueule Samira...on dirait que l'élève a dépassé le maître !

- tu n'as jamais été mon maître.

- waouh, dis-je la main sur le coeur, t'es méchante.

- comment ça c'est passé avec Nolwenn ? Vas-y dis moi tout.

- d'accord...mais pourquoi dans ma chambre ?

- tu crois vraiment que j'ai envie de salir ma chambre avec des miettes de pain et du Nutella ? Au pire si ça arrive dans ta chambre on verra pas la différence.

J'ai pas répondu et lui ai ouvert ma porte, je me vengerais plus tard...

- on est allé manger une glace au parc.

- t'avais le coeur qui battait la chamade ?

Oui

- non, j'étais assez relaxe.

La main de Nolwenn frôlait la mienne à chaque pas. Je frissonnais à chaque fois.

- vous avez parlez de quoi ?

C'était assez gênant, je ne savais pas quoi dire, j'ai préféré me taire plutôt que de dire un truc stupide.

- on a critiquer les profs, et je lui ai dit que j'étais content qu'elle est acceptée.

Elle m'a demandé si je voulais aller au cinéma avec elle.

- je lui ai même demander si elle voulait aller au ciné avec moi, elle a acceptée.

- c'est vrai ?!

- sur la tête de ma mère.

- fais pas ça elle t'a rien fait la pauvre, du coup c'est un rendez-vous ?

- je sais pas.

Elle se met à genoux sur mon lit et me tapote la tête.

- tu fais des progrès c'est bien.

"J'parie qu'elle va rompe quand elle va s'apercevoir qu'il a des problèmes mentaux, le petit"

- je te déteste.

                            🤍🤍🤍

Il était dix huit heures quand Nolwenn est arrivée. Un chignon, une robe noir, des baskets blanches...elle était magnifique.
Elle m'a sourit puis m'a fait la bise, ce jour là j'avoue, c'était la première fois que je faisais la bise à quelqu'un à qui je ne suis pas parenté.

- Désolée pour le retard, elle a sourit, on est dimanche et les dimanches je suis à la chorale. Ça fait du bien de sortir un peu...

- T'en fais pas.

- Je choisis le film ! Elle a déclaré.

Je hoche la tête alors qu'elle me dépasse déjà.
Elle a choisi un film à l'eau de rose bien gnangnan, tous ce que je déteste. On s'est assis tout devant : j'ai pas osé lui dire que je préférais m'asseoir derrière à cause du volume et de la lumière trop forte...

- C'est parfait. Dis-je dans mon désespoir.

J'ai rien suivis du film. Nolwenn, elle était super concentrée. Moi, j'ai échangé ma boisson contre celle du petit garçon à côté, puis il m'a fait goûter son popcorn. Verdict : je préfère toujours le popcorn au caramel. Il m'a dit que sa mère l'avait forcé à venir voulant créer des liens avec lui et qu'il préférait le film d'horreur. Moi aussi.

Je lui ai promis qu'on reviendrait le regarder, on a échangé nos numéros.

Quand on est sorti du cinéma. Nolwenn m'a pris la main, enjouée, le sourire aux lèvres.

- J'ai adoré ! Et toi ?

- Oh...oui c'était bien.

J'ai souffert.
Il n'est que vingt heure mais le chauffeur de Nolwenn démarque.
Même pas le temps de l'embrasser...euh non de toute façon je n'allais pas le faire, voyons...

- Bah c'est l'heure, il est là. Remarque t-elle en fixant la Ferrari noir.

Moi aussi j'avais une Ferrari noir avant...Samira la jetée dans les toilettes quand elle avait trois ans.

- C'est dommage...

- Désolée mais demain on a cours...j'ai trop de choses à faire.

Elle s'éloigne après m'avoir fait la bise et monte dans la voiture.
Elle me laisse là comme le mongole que je suis.