Chaque geste exécuté jetait des étoiles dans les yeux de Théophane.
Les muscles qui se contractent le rendaient envieux, il aurait aussi aimé pouvoir travailler comme ça, toute la journée sans repos, avec ses orangers à ses côtés.

Ses grands-parents l'observaient du haut du balcon qui donnait sur les champs. Il sirotaient, tantôt un thé au cassis, tantôt un café italien. Leurs visions périphérique ne lâchaient pas les deux garçons, qu'ils observaient d'un air moqueur.

À vrai dire, le spectacle était drôle à voir. Théophane se tenait accroupis derrière Loucas alors que le jeune homme travaillait dur. Parfois on entendait un cri de mécontentement de la part du jeune garçon, chose à laquelle Loucas répondait d'un rire vivace.

Et jour après jour, alors que l'un travaillait, l'autre eu l'esprit qui s'apaisa. Il venait de comprendre enfin ce qu'il voulait faire de sa vie, comprendre pourquoi il était tant subjugué par Loucas. Il voulait être à sa place.

Alors, un jour, il vint dans le verger et, se levant de toute sa hauteur, s'écria :

"Moi aussi je veux travailler !"