En arrivant dans la maison, Théophane s'était senti détendu, comme en phase avec lui même. Les orangers qu'il pouvait voir de sa fenêtre occupait tout l'espace.

Il avait l'impression d'être au paradis. Un paradis tellement merveilleux que quelques larmes s'échappèrent de son regard pour glisser le long de ses deux joues rougies. Il était heureux d'être là.

Plus de grande ville, de sons, de lumières, d'odeurs mélangées et désagréables.
Plus d'insultes au lycée, dans la cours où à la cantine.
Plus de sermonts de la part de ses parents et de regard dépassés de sa sœur.
Non, Théophane était bien, content d'être arrivé dans l'endroit qu'il considérait comme sa maison, son chez-lui.

Et, alors qu'un rictus d'appréciation déformait son visage, il vit ce gars, pas très grand, blond et boutonneux. Il s'occupait des orangers qu'il aimait tant.

Il descendit en trombe pour arriver dans la cuisine où se trouvait Mamie. Elle préparait une tarte au chocolat et Théophane lui avait sauté dessus pour lui demander ;

"C'est qui lui dans le champs ?"

"C'est Loucas, celui qui s'occupe de l'endroit pour nous lorsque nous ne travaillons pas"

Et ça, ça n'allais pas. Théophane n'aimait pas ce Loucas.