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— Je peux savoir où tu étais?
À peine eût-elle franchi la porte qu'elle se retrouva nez à nez avec sa cadette, les bras croisés sur sa poitrine, une mine sérieuse plaquée sur le visage. L'ainée des soeurs arqua un soucil l'air de lui demander ce qu'il se passait.
— Pourquoi c'est à cette heure que tu rentres? enchaîna la cadette. T'es partie depuis ce matin.
— Un problème?
— Oui, hurla presque la jeune soeur. Je me suis fait un sang d'encre. Tu sors à l'improviste et tu reviens comme si de rien était, bien sûr qu'il y a un problème.
— Hanabi, j'ai bien le droit de sortir, soupira l'ainée Hyuga
Cette dernière remonta les marches du grand escalier qui se scindait en deux et prit l'allée qui donnait sur leurs appartements. Hanabi, n'en ayant pas fini avec sa soeur, la suivit comme son ombre.
— Personne ne t'interdit de sortir ça je le sais très bien, je ne suis pas maman ou papa pour ça.
— Merci! Au moins tu en as conscience. Alors évite de me prendre la tête.
— Mais tu ne comprends rien.
— C'est quoi le problème, s'enquit Hinata lui faisant face.
— Le problème c'est que tu sors sans rien dire. Quand je me suis réveillée ce matin et que je me suis rendue dans ta chambre, tu n'etais plus là et tout ce que les domestiques ont trouvé à me dire c'est que t'étais sortie. Mais personne ne savait où t'es partie.
— Et c'est pour ça que tu me fais toute une histoire?
La cadette Hyuga écarquilla des yeux, outrée qu'elle lui réponde avec autant de non-chalance.
— Évidement que oui! Ce n'est pas dans tes habitudes de sortir sans rien dire alors oui, je t'en fais tout une histoire.
Exaspérée, Hinata lui tourna le dos et se dirigea vers sa chambre. Cette discussion ne menait nulle part, elle était sans intérêt.
— Ne me tourne pas le dos, Hinata je te parle.
Piquée à vif, l'ainée Hyuga se tourna une dernière fois vers sa soeur la regardant droit dans les yeux, de son air le plus neutre possible.
— Oublie pas qui est la grande ici, change de ton.
Un frisson lui traversa la colomne vertébrale, elle déglutit. Elle connaissait ce regard pour en avoir fait les frais par le passé, ainsi que ce ton neutre, presque sombre qui regorgeait son mécontentement. Elle savait parfaitement ce que cela signifiait, Hinata n'était pas de bonne humeur. Et mieux valait en rester là pour ne pas envenimer la situation.
Sans plus attendre, l'ainée des soeurs continua son chemin puis s'enferma dans sa chambre. Restée immobile jusqu'alors, Hanabi regarda la direction empruntée par cette dernière. Ne sachant quoi faire, elle se tourna et se dirigea vers les cuisines. Quoi de mieux que manger pour évacuer le stresse procurer par ce petit affrontement.
Planquée contre la porte, Hinata lâcha un soupir de frustration. Elle n'aurait pas dû répondre aussi sèchement à Hanabi qui ne faisait que s'inquièter de son bien être mais elle n'était d'humeur. Et se disputer avec sa soeur pour des broutilles n'était dans son programme pour la soirée. Le blond lui avait assez plombé le moral comme ça.
Elle le savait pourtant bien, elle n'était qu'une amie, une amie comme les autres. Une fille qu'il respectait et qu'il appréciait. En elle, il ne voyait rien d'une femme à courtiser. Elle croyait avoir compris et qu'elle s'était faite une raison, un mensonge derrière lequel elle se cachait. Le fait qu'il ait disparu de son cercle d'amis durant deux ans l'avait bien aidé à se voiler la face. Le prétexte idéal. Mais maintenant qu'il était de retour, la jeune femme ne pouvait continuer à se mentir, son coeur n'avait jamais cessé de battre pour lui. Elle se maudissait pour ça.
Lorsqu'elle avait reçu l'appel de Ino lui annonçant, les larmes aux yeux, le retour du blond, l'Hyuga n'avait pas hésité une seconde et s'était rendue le matin même chez lui. Par chance, elle avait trouvé en chemin Shikamaru, également au courant et ensemble s'étaient rendus chez lui. La joie immense qu'elle avait ressenti en le voyant intacte. Il lui avait fallu de peu pour pleurer. Ce jour là, elle s'était sentie revivre.
Hinata quitta la porte et d'un pas lent, la jeune femme vint se placer devant son miroir pour s'observer minutieusement. L'image que lui renvoyait la glace lui déplut fortement. Sa mine se rembrunit.
— Regardes-toi! se dit-elle. Tu n'as rien pour plaire.
Comparer à Sakura plutôt forte de caractère, Ino au regard séducteur et même Tenten, très ouverte et drôle, elle n'avait rien pour plaire. Alors pourquoi la regarderait-il? Elle n'avait rien d'attrayant.
Les coups contre sa porte la firent sortir de sa contemplation. Priant pour que ce ne soit pas Hanabi qui revenait à la charge, la jeune femme ouvrit la porte et se retrouva face à une servante.
— Mademoiselle, vous avez de la visite.
— Qui?
— Toneri Otsutsuki.
Son humeur déjà massacrante dégringola davantage. Était-ce trop demander que de la laisser pouvoir respirer ne serait-ce qu'un peu, le temps d'un instant? Tout ce qu'elle voulait s'était de se reposer.
— Il vous attend dans la salle de séjour.
Contre son gré, l'Hyuga sourit à sa domestique qui s'en alla ensuite. La jeune femme inspira longuement, reprenant du courage et descendit rejoindre le blanc. Elle croisa sa soeur en cours de route mais celle-ci l'évita du regard. Hinata se pinça la lèvre inférieure. Elle penserait à lui présenter des excuses plus tard.
Assis sur un fauteuil, les jambes croisés, Toneri avait le regard plongé dans un magazine purement économique quand elle débarqua. Il se leva lorsqu'il remarqua sa présence.
— Hinata.
La jeune femme grimaça. Entendre son nom dans sa bouche la dégoûta. Elle eut l'impression d'avoir un adepte qui idolâtrait sa statut.
— Salut Toneri. Comment tu vas ? Je vois que tu te remets de tes blessures...
— Plutôt bien. Oh ne t'en fais pas pour moi, cet idiot d'Uzumaki frappe comme un gosse. Juste quelques égratignures de rien du tout mais qui cicatrisent assez vite. Et toi, comment tu te sens ?
— Bien merci. Juste un peu fatiguée.
— Oh, comme c'est dommage.
La jeune femme le questionna du regard.
— Eh bien, je comptais t'inviter marcher un peu histoire de te détendre l'esprit et de m'excuser pour mon comportement de la veille.
— Ce n'est pas à moi que tu dois présenter des excuses mais à Naruto.
Le regard du jeune homme Otsutsuki s'assombrit. Sa voix se fit plus sombre et étonnement douce.
— Pourquoi devrais-je faire une chose pareille ? Je te signale qu'il le méritait .
— Non il ne le méritait pas, tu te trompes.
Toneri passa une main sur son visage, tentant de calmer la nouvelle vague de colère qui s'annonçait. S'énerver contre la brune ne le mènerait nulle part. Il inspira, puis reprit parole tout calmement.
— Je peux savoir pourquoi tu prends sa défense?
— Parce qu'il est innocent.
Un rire denué de sens s'échappa de la gorge du jeune homme. Il ne la comprenait pas, vraiment pas du tout.
— Hinata comment peux-tu dire qu'il est innocent alors que c'est un criminel? Tu as oublié ce qu'il vous a fait?
La jeune femme baissa la tête, les yeux remplis de tristesse.
— Non, bien sûr que non. Mais c'est du passé maintenant. Persister à le traiter mal ne nous mènera nulle part. On ne fait que vivre dans le passé.
— Vous avez souffert par sa faute.
— Justement, « nous ». Alors ne t'en mêle pas, rétorqua-t-elle, lui faisant de nouveau face. Tu n'as rien avoir à faire avec cette histoire.
— Comment veux-tu que je ne me mêles pas alors que tu es concernée?
Hinata se retint de lever les yeux au plafond. Il avait le don de l'agacer.
— Je peux me débrouiller seule, merci.
— Peut-être bien mais pas face à un criminel comme lui.
— Je t'interdis de l'appeler comme ça, ragea la brune.
— c'est pourtant ce qu'il est.
— Tu ne le connais pas. Il a peut-être des défauts, mais ce n'est pas un criminel.
— Tu ne sais pas ce que tu dis.
— Ne me prends pas pour un enfant Toneri. De nous deux, c'est toi qui ne sait pas ce que tu dis. Tu n'étais pas là quand tout s'est déroulé et je te prierais de rester en dehors.
— Je ne peux pas, tu sais que c'est impossible. Je dois m'assurer de ta protection.
La jeune femme se retint de sortir des paroles qu'elle pourrait regretter. Pour qui se prenait-il? Il n'était pas Neji, encore moins son père. Sa sécurité ne dépendait pas de lui.
— Je crois que le mieux c'est qu'on en reste là pour ce soir, déclara le jeune homme. Je vois bien que tu n'es pas dans ton état. On parlera une autre fois.
Toneri lui fit la bise sur la joue, la brune ne scilla pas une seconde, trop fâchée pour pouvoir y prêter attention. Se dirigeant vers la sortie, l'Otsutsuki s'arrêta lorsque la voix de la jeune femme résonna une nouvelle fois.
— Une dernière chose Toneri.
— À savoir?
Et du même regard qu'elle s'était adressée à sa soeur, elle se tourna vers lui.
— Oses encore mal parler de Naruto, et tu feras une croix sur notre amitié.
Hinata le laissa planter après ces paroles.
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