~45~
Les rayons du soleil provenant de la grande fenêtre eurent raison de lui. Naruto ouvrit lentement les yeux, s'habituant à la vive lumière qui éclairait la pièce.
Allongé, il observa d'abord le plafond d'un blanc cassé d'où était accroché un lustre à suspension filaire de couleur noir et en forme de globe terrestre. Puis dévia son regard sur le reste de la pièce principalement décorée en noir et blanc qu'il ne reconnut pas. La panique le submergea lorsqu'il se rendit compte qu'il n'était pas chez lui, encore moins dans sa chambre.
Naruto se leva brusquement du lit. Tout son corps lui fit mal et une migraine atroce lui tarauda les tempes. Il poussa un gémissement rauque.
— Non mais ça va pas ? Fais attention, tu vas rouvrir tes plaies.
Hanabi accourut vers lui. Il la regarda avec des yeux ronds, surpris de la voir. Il ne dit mot quand elle le força à se recoucher doucement et s'exécuta. Il ne la quitta pas des yeux alors qu'elle tirait la couverture sur lui.
— Fais doucement si tu veux te lever, il ne faut pas enlever le bandage autour de ton abdomen.
C'est seulement à ce moment qu'il prit réellement conscience de sa condition. Il remarqua les bandages autour de ses mains, de son ventre et effleura le pansement qu'il avait au dessus de l'œil droit.
Encore un peu étourdi, il ne se souvenait plus de ce qui s'était passé ni comment il se retrouvait dans ce lit étranger.
— Il faut que tu te reposes si tu veux récupérer, lui dit Hanabi.
La jeune femme s'éloigna pour aller récupérer le plateau contenant carafe, verre et cachets qu'elle revint mettre sur la commode près du lit.
— Les médecins te disent de prendre deux cachets si tu as encore mal.
— Où suis-je ?
— À la maison.
— Comment j'ai atterri ici ?
— Hoheto et Kō t'ont transporté toi et Toneri jusqu'ici. Vous étiez inconscients et salement amochés.
Ses souvenirs lui revinrent aussitôt. Naruto écarquilla des yeux, se leva brusquement et manqua de tomber. Ayant de nouveau mal, il se prit la tête entre les mains et grogna. Il avait l'impression que son crâne allait exploser.
— Non mais tu vas écouter ce qu'on te dit, gronda l'Hyuga. Je t'ai dit de rester tranquille.
Le blond retira la couverture et mit pieds au sol. Son mouvement éveilla sa douleur à la côte. Il grimaça. Hanabi paniqua et le retint de se lever.
— Tu comptes aller où dans ton état ?! Recouches-toi immédiatement.
— Elle est où Hinata ? Emmènes-moi la voir s'il te plaît.
— Plus tard, il faut d'abord que tu récupères.
— Dis-moi qu'elle va bien.
L'inquiétude qu'elle lut dans son regard l'attendrît. Elle voyait à quel point il tenait à son aînée et ça la rassurait.
— Elle va bien ne t'inquiètes pas. Elle se repose dans sa chambre.
Il soupira, libéré d'un poids lourd sur le cœur.
— Quand tu iras mieux, on ira la voir.
Il acquiesça et se recoucha comme elle le lui avait demandé.
— Qu'en est-il de Toneri?
— Il ne s'est toujours pas réveillé. Si tu l'avais vu, son visage est méconnaissable, il a des bleus partout.
Naruto ne put retenir le sourire qui déformait ses lèvres.
Promesse faite, promesse tenue. Il lui avait rendu la monnaie de sa pièce et il s'en souviendrait longtemps.
Sans gêne, Hanabi monta sur le lit. Elle évita soigneusement de brusquer le convalescent et s'assit en tailleur près de lui.
— Allez, dis-moi ce qui s'est passé. Vous vous êtes battus, pas vrai ?
— Il s'est mal comporté avec Hinata alors je l'ai ramené à sa place, dit-il. Elle était fatiguée et ne voulait qu'une chose, dormir. Mais cet imbécile l'a accosté et lui a parlé violemment. Je ne sais pas trop ce qu'il lui a dit, j'étais loin. J'ai direct rappliqué quand je l'ai vu la tenir fermement par le bras. Ça a fini en bagarre.
La cadette Hyuga hocha la tête.
— Heureusement que tu étais là. Merci.
— Tu n'as pas à me remercier, c'est normal.
— Sauf que maintenant t'es dans le pétrin. Papa est furax. Crois-moi, ça ne sera pas le joie à son retour.
Le visage du blond se rembrunît.
Un détail qu'il avait presque failli oublié. Hiashi Hyuga allait lui faire sa fête. Déjà que le chef du clan Hyuga ne l'appréciait pas bien avant son incarcération, son ressenti envers lui devait être pire maintenant.
— D'ailleurs, lui et Hinata se sont disputés hier, souffla-t-elle. C'était la première fois que je les ai vu autant en colère.
— A ce point ?
Hanabi acquiesça vivement.
— Papa a pété un cable en voyant l'état de Toneri. Il t'a directement pris pour responsable, ce qui n'est pas faux mais Hinata n'a pas supporté qu'il prenne sa défense et s'est énervée. On entendait qu'eux dans toute la maison, personne n'osait intervenir. Pas même oncle Hizashi. C'était terrible !
Il se fit une idée de la scène et déglutit.
— Si ce n'était pas elle, les médecins ne t'auraient pas soigner. Papa ne voulait pas te garder ici mais elle leur a formellement dit qu'ils soigneraient Toneri que s'ils te soignaient également. Crois-moi, ils n'ont pas trop eu le choix. Papa aussi a été surpris par son autorité. Il n'a rien pu faire.
Par réflexe, le blond se mordit la lèvre inférieure. Il regretta son geste lorsqu'il se fit mal. Il s'était pété la lèvre inférieure.
Il se sentait mal d'être la raison de la dispute de Hinata et son père. C'était gentil ce qu'elle avait fait mais maintenant elle était en froid avec son daron à cause de cette preuve de gentillesse et ça le peinait. Il ne voulait pas lui amené plus d'ennuis que ça. C'était déjà assez éprouvant pour elle d'être impliquée dans l'affaire Akatsuki. Elle n'avait pas besoin de problèmes familiaux en plus.
— Le mieux serait que je m'en aille.
Naruto tenta de se lever. Animée par une colère survenue de nulle part, la cadette Hyuga l'attrapa fermement à l'épaule, au point de lui faire mal et le força à s'allonger. Il grinça des dents et se laissa tomber sur le matelas.
— Je t'ai dit de rester tranquille jusqu'à nouvelle ordre.
— Ok ok c'est bon.
— Bien. Maintenant essaie de dormir, je repasserai te voir plus tard.
Hanabi s'extirpa du lit et sortit de la chambre. N'ayant d'autre le choix de peur de se faire réprimander une nouvelle fois, l'Uzumaki s'installa confortablement sur son lit et ferma les yeux. Ses pensées se tournèrent vers Hinata qu'il espérait voir à son réveil.
Le sommeil ne tarda pas à arriver en raison de sa fatigue. Les bras de Morphée l'emportèrent en un claquement de doigts.
Il se réveilla quelques heures plus tard. A sa grande surprise, le soleil effectuait sa descente vers l'ouest. Il bailla et se leva doucement pour éviter de se faire mal. Il s'empara de son t-shirt et de son haut de survêtement qu'il enfila et sortit de la chambre.
Son sang se glaça quand les voix de Hinata et son père parvinrent à ses oreilles. Ils étaient au rez-de-chaussée, mais on les entendait même au premier...
— Mais qu'est-ce qui t'arrives bon sang ! Hinata as-tu vu les infos ? Sais-tu ce qu'ils disent sur cet enfant de la rue que tu t'obstines à défendre ? C'est à cause lui que l'Akatsuki est de retour. Et c'est à cause de lui qu'on a failli mourir hier au gala.
— Combien de fois vais-je devoir te répéter que Naruto n'a plus rien avoir avec l'Akatsuki ? Ce qui s'est passé n'est pas de sa faute, il n'était même pas là.
— S'il n'était pas là c'est parce qu'il se cachait. Il savait qu'ils allaient attaquer. C'est leur complice.
— Mais puisque je te dis que non.
Elle tapa du pied, agacé par l'entêtement de son père. Hizashi également présent dans le salon où avait lieu le combat épique, tentait de calmer le jeu mais aucun des deux ne lui prêtait attention.
— D'abord, tu disparais avec tes amis on ne sait où alors qu'on se faisait un sang d'encre pour toi. Tout ça pour que tu reviennes au beau milieu de la nuit dans un état déplorable et de surcroît avec deux garçons presque morts, sans même m'expliquer ce qui s'est passé.
— On en a parlé hier, papa.
— Parler ? Parce que me dire qu'ils se sont battus c'est m'expliquer ce qui s'est passé?
— Ça n'a aucune importance. Tout ce qui compte c'était de les soigner. De toute façon même si je te le dis, tu ne me croirais pas.
Elle prononça la dernière phrase dans ses dents pour qu'il comprenne sa déception.
— C'est l'Uzumaki n'est-ce pas ?
Elle lâcha un soupir de frustration et fit les cent pas.
— Arrêtes de tout lui mettre sur le dos. Il n'a rien fait de mal.
— Hinata...
Les fréquences basses et pénétrante de sa voix grave firent tressaillir la brune qui retint son souffle. Elle comprit instantanément qu'il avait atteint ses limites de patience.
C'était le point de non retour.
— Saches que tu me déçois énormément. J'ai l'impression d'être devant une fille que je ne connais pas, que je n'ai pas élevé.
Son cœur se serra à l'entente de ses paroles.
— D'abord tu défis mon autorité en contraignant notre famille à prendre ce délinquant sous notre toit. Tu me manque de respect en me répondant et tu te permets de faire passer l'image du clan après lui sachant pertinemment que ce qui est arrivé à Toneri aura des répercussions sur nous, lui dit-il fermement. Je suis très énervé contre toi mais je préfère qu'on en reste là. Alors éloignes-toi de ce garçon et mettons ce désagrément derrière nous.
— Non.
Hiashi expira comme un bœuf.
— Je te laisse une dernière chance Hinata. Oublie ce garçon et cette amitié grotesque ou tu tire un trait sur notre famille.
— Hiashi, tu vas trop loin, lui souffla son frère.
— Tu n'as qu'un choix à faire, persista -t-il.
Contrariée à bloc mais surtout déçue par le comportement de son père, Hinata tourna les talons. Son regard rencontra celui de Naruto qui avait assisté à toute la scène. Elle réduit la distance entre eux et le prit par la main. La jeune femme fit une dernière fois face à Hiashi.
— Saches que tu me déçois également, père. Depuis notre plus jeune âge, tu nous as dit à moi et à Hanabi d'écouter notre cœur et de suivre notre instinct. C'est ce que je fais en donnant ma confiance à Naruto mais ça, tu ne l'acceptes pas. Et c'est regrettable. Au delà de ce qu'il a pu faire, c'est un garçon bien. Et c'est mon petit-ami.
La brune tira le blond par la main pour qu'il la suive dans le hall. Elle lui demanda de patienter le temps d'aller récupérer quelques affaires et il accepta bien que réticent.
Elle prit quelques nécessités dans un sac de sport et sortit de sa chambre. Alors qu'elle se dirigeait vers les escaliers, l'entrebâillement de la porte de la chambre où reposait l'Otsutsuki attira son attention. Elle décida de jeter un coup d'œil au garçon et fut surprise de le voir assis entrain de renifler une poudre blanche versée sur la commode. Il pencha ensuite la tête en arrière. Ses paupières frémirent de béatitude.
Il se droguait.
L'image de l'homme au regard terrifiant caché dans l'ombre et adossé à sa voiture lui revint en mémoire.
Choquée, elle eut un mouvement de recul. Le voyant se tourner dans sa direction, elle s'éclipsa rapidement et dévala les escaliers.
Sa mine alerta Naruto qui s'approcha d'elle. Elle ne lui laissa pas le temps d'en placer une et le tira vers la porte.
Elle ne tint compte des cris de protestation de son oncle et sortit. Le blond attendit qu'ils s'éloignent suffisamment de chez elle pour l'aborder.
— Écoute, je te remercie vraiment, Commença-t-il. C'est gentil à toi de me soutenir mais là c'est de ton père qu'il s'agit, Hinata. Je ne veux pas qu'à cause de moi...
La jeune fille ne l'entendait plus, trop pressée de partager ses soupçons au chef de la DEC. Elle s'empara de son portable et composa le numéro de Obito qu'elle appela sous les yeux ahuris du blond.
— Hinata je te parle.
Le policier répondit après le secours coup de fil. Elle prit la parole immédiatement.
— Je pense savoir qui est l'informateur. Mais je n'ai pas de preuve concrète.
— Que... Quoi ? Fit Naruto sans voix.
— Toneri Otsutsuki, supposa l'Uchiha
Elle resta interdite un instant.
— Comment tu as su ?
— les résultats des analyses ont éveillé mes soupçons. J'attends la confirmation de Kakashi qui essaie de faire parler Kiba.
— Mais merde qu'est-ce que j'ai raté ? Cria Naruto vexé d'être mis à l'écart.
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